Les émissions

22 janv. 2026

Jacques 5.2-8

Chapitre 5

Versets 1-2

Une fois, je me suis trouvé à la pêche en mer sous un soleil de plomb et rien à boire. J’ai essayé l’eau de mer mais elle m’a donné encore plus soif. C’est un peu pareil pour certaines gens, dès qu’elles goûtent à l’argent, elles en sont avides et jamais satisfaites. Une fois dans un reportage, j’ai pu voir ce que contiennent les placards de gens célèbres. Céline Dion par exemple, possède plusieurs centaines de paires de chaussures, et d’autres ont autant de chemises ou de costumes qu’un magasin de vêtements. Pour la bouffe, c’est caviar ou ortolans tous les jours et une cave digne du plus grand sommelier de la capitale.

Je continue de lire dans le chapitre cinq de l’épître de Jacques.

Et maintenant, écoutez-moi, vous qui êtes riches. Pleurez et lamentez-vous au sujet des malheurs qui vont fondre sur vous ! Votre richesse est pourrie et vos vêtements sont rongés par les mites (Jacques 5.1-2).

La ruine de ces richesses est au temps parfait du grec, utilisé pour exprimer un passé prophétique. Ce qui va arriver dans le futur est tellement certain qu’il peut être décrit au passé.

Cet avertissement qui est adressé aux riches du premier siècle a toujours été d’actualité et l’est encore de nos jours. Tragiquement, amasser des biens est encore une activité très répandue à notre époque, même parmi certains qui se disent chrétiens. Pourtant, si Dieu leur confie des biens matériels, c’est afin qu’ils les utilisent pour sa gloire et non pour leur petite personne (comparez 1Chroniques 29.3 ; Marc 12.42-44 ; Luc 6.38 ; 16.9 ; 1Corinthiens 9.4-14 ; 16.2-3 ; 2Corinthiens 8.2 ; 9.6-7 ; Galates 2.10 ; 1Jean 3.16-18 ; Galates 6.6).

Le mot pour « richesse » (ploutos) désigne les richesses en général (comparez Matthieu 13.22 ; 1Timothée 6.17), mais aussi des denrées périssables comme les aliments. Il faut dire qu’au premier siècle, celui qui a toujours de quoi manger vit dans le luxe alors qu’aujourd’hui dans nos pays nantis, c’est considéré normal.

Le mot traduit par « pourrie » (sesépèn) n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament. Dans le grec classique, il désigne du bois ou des fruits pourris, ou encore de la chair en putréfaction.

La forte colère de Jacques s’explique par le fait qu’on lui a sans doute rapporté que dans certaines églises, des Juifs nantis entassent de la nourriture (comparez Luc 12.16-21) comme s’ils se préparaient à subir un long siège alors que des croyants meurent de faim.

Jacques ajoute : « vos vêtements sont rongés par les mites ». Pendant très longtemps, la richesse se mesure aussi aux vêtements (comparez Genèse 45.22 ; Josué 7.21 ; Juges 14.12 ; 2Rois 5.5, 22 ; Actes 20.33 ; 1Timothée 2.9 ; 1Pierre 3.3). Le mot traduit par « vêtements » (imatia) décrit l’habit visible comme la robe, le manteau ou une cape. Souvent richement brodés (comparez Juges 5.30 ; Psaumes 45.15 ; Ézéchiel 16.10, 13, 18 ; 26.16 ; 27.16, 24) et ornés de bijoux, ces vêtements font partie des héritages. Mais les entasser est tout aussi ridicule et inutile que d’amasser des denrées périssables, parce que tôt ou tard ils finissent dévorés par les mites (Job 13.28 ; Ésaïe 50.9 ; 51.8 ; Matthieu 6.19, 20). Or, quel est l’intérêt de nourrir ces sales bestioles ?

Verset 3

Je continue le texte.

Votre or et votre argent sont corrodés et cette corrosion témoignera contre vous, elle dévorera votre chair comme un feu. Vous avez entassé des richesses, dans ces jours de la fin (Jacques 5.3).

Dans les temps antiques, l’or et l’argent sont les métaux précieux de référence, et les plus recherchés. Aujourd’hui, l’or exerce toujours la même fascination mais l’argent beaucoup moins. Bien que ni l’un ni l’autre ne rouille au point de se désagréger, à la longue, ils se ternissent et perdent leur éclat.

Le verbe traduit par « corrodés » (katioôtai) est un mot composé (kata + ios : rouille ou poison) avec une préposition qui renforce le sens. Il veut donc dire « totalement corrodé jusqu’à être troué ». Et en effet, si l’or et l’argent ne sont pas suffisamment purs, ils peuvent contenir un élément qui au fil du temps va s’oxyder et disparaître, laissant un objet biscornu et corrompu n’ayant plus grand intérêt. Quelle qu’en soit la nature, amasser des richesses pour amasser n’a pas de sens. Dans les livres de l’Ecclésiaste et des Proverbes, Salomon écrit :

Qui aime l’argent n’en aura jamais assez, et qui se complaît dans l’abondance ne sera jamais satisfait de ses revenus. Cela encore est dérisoire. Plus on possède de biens, plus se multiplient les profiteurs. Et quel avantage en tire leur possesseur si ce n’est le spectacle qu’ils lui offrent ? Doux est le sommeil du travailleur, qu’il ait peu ou beaucoup à manger, mais l’abondance du riche l’empêche de dormir. J’ai vu sous le soleil une calamité affligeante : il arrive que les richesses conservées par un homme fassent son malheur. Qu’elles viennent à se perdre à cause de quelque mauvaise affaire, et il ne lui en reste rien lorsqu’il met un fils au monde. Il est sorti nu du sein de sa mère, et il partira comme il est venu, sans emporter dans ses mains une miette du fruit de son labeur (Ecclésiaste 5.9-14 ; comparez Psaumes 39.7 ; Job 27.13-17).

Ne te tourmente pas pour t’enrichir, refuse même d’y penser ! À peine as-tu fixé tes regards sur la fortune que, déjà, elle s’est évanouie, car elle se fait des ailes et s’envole comme l’aigle en plein ciel (Proverbes 23.4-5).

Non seulement l’or et l’argent perdent leur éclat, mais ils témoignent d’une corrosion plus grave encore car de nature morale. Le mot traduit par « corrosion » (ios) veut aussi dire « poison ». Le riche qui a un million veut un autre million puis encore un autre et un autre et ainsi de suite. Sa convoitise est un poison qui va empoisonner sa vie et le conduire dans le séjour des morts pour l’éternité.

Au jour du jugement, les métaux précieux ont autant de valeur qu’un monceau de ferraille troué par la rouille. Non seulement les richesses ne sont d’aucun secours (Proverbes 18.11) mais elles condamnent les mauvais riches, ceux qui les possèdent et qui les utilisent uniquement pour leur satisfaction personnelle (Proverbes 11.4 ; Ésaïe 2.20, 21 ; Ézéchiel 7.19 ; Sophonie 1.18 ; Matthieu 16.26). En effet, Jacques dit que « cette corrosion témoignera contre vous ». Le style de vie arrogant des mauvais riches qui sont dépourvus de compassion et indifférents aux besoins des autres sera un chef d’accusation contre eux et l’une des raisons de leur condamnation.

Ce n’est pas tout dit Jacques, car cette corrosion morale est également leur bourreau qui « dévorera votre chair comme un feu », le symbole du jugement divin inévitable fatal et final. C’est une image saisissante de l’enfer, un lieu ou plutôt un état de malédiction et de châtiment conscient et éternel (Luc 16.23, 24 ; Matthieu 3.12 ; 5.29 ; 10.28 ; 13.42, 50 ; 25.41 ; Marc 9.43-48 ; 2Thessaloniciens 1.9 ; Apocalypse 14.9, -11 ; 19.20 ; 20.15).

Le fait que les mauvais riches ont « entassé des richesses dans ces jours de la fin » aggrave leur cas.

« Les jours de la fin » est une expression qui définit la période entre la première venue de Jésus et son retour en gloire (Actes 2.16, 17 ; Hébreux 1.1, 2 ; 9.26 ; 1Pierre 1.20 ; 4.7 ; 1Jean 2.18 ; Jude 18). Dans l’esprit de Jacques et de tous les écrivains sacrés, les jours sont comptés, ce qui veut dire que je ne dois pas épouser les valeurs terrestres et surtout pas amasser des richesses que de toute façon je ne pourrais pas emporter avec moi de l’autre côté. Les riches qui font profession de foi doivent donc utiliser leurs biens pour la gloire de Dieu, pour aider la propagation de la Bonne Nouvelle du Sauveur et l’avancement de son royaume. Sinon et comme l’écrit l’apôtre Paul aux Romains :

Par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres (Romains 2.5-6).

Verset 4

Je continue le texte.

Vous n’avez pas payé leur juste salaire aux ouvriers qui ont moissonné vos champs. Cette injustice crie contre vous et les clameurs des moissonneurs sont parvenues jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées célestes (Jacques 5.4).

Non seulement ces mauvais riches accumulent des richesses, mais Jacques les accuse de les avoir obtenues en exploitant au maximum leurs ouvriers. Loin d’être généreux envers les petites gens, les faibles et les défavorisés comme Dieu l’ordonne aussi bien sous l’Ancienne que sous la Nouvelle Alliance (Deutéronome 15.9-11 ; Proverbes 3.27-28 ; Matthieu 6.2-4 ; Galates 2.10), les grands propriétaires ont conservé une partie de leur salaire.

Au premier siècle, les ouvriers journaliers sont le fer de lance de l’économie agraire d’Israël (Matthieu 20.1-16), et la loi de Moïse protège les faibles contre l’avidité de leurs maîtres. Dans le Deutéronome, on lit :

Tu n’exploiteras pas l’ouvrier journalier qui est d’humble condition ou pauvre qu’il s’agisse d’un Israélite ou d’un immigré habitant chez toi dans ton pays. Tu lui donneras son salaire chaque jour avant le coucher du soleil, car étant pauvre, il attend sa paie avec impatience ; sinon il en appellerait à l’Éternel contre toi et tu porterais la responsabilité d’un péché (Deutéronome 24.14-15 ; comparez Lévitique 19.13 ; Jérémie 22.13 ; Amos 8.4-6).

Les ouvriers escroqués, amputés d’une partie de leur salaire, est une injustice qui prend forme humaine et dont le cri douloureux s’élève contre les mauvais riches et en direction « du Seigneur des armées célestes » (comparez 1Samuel 17.45). Ce titre donné à Dieu sous-entend que l’Éternel va envoyer les forces de la nature et ses armées angéliques pour exécuter ses jugements (comparez Matthieu 13.41-42).

Verset 5

Je continue le texte.

Vous avez vécu ici-bas dans les plaisirs et le luxe, vous vous êtes engraissés comme des animaux pour le jour où vous allez être égorgés (Jacques 5.5).

Pour les Juifs qui sont familiers avec les animaux qu’on met à l’engrais, l’illustration de Jacques est saisissante, violente et pleine de sarcasme. Les mauvais riches sont des coqs en pâte, car comme des bêtes destinées à la boucherie, ils peuvent être comparés au riche insensé de la parabole de Jésus, qui dit à son âme « Mange, bois et jouis de la vie » (Luc 12:19). Aveugles comme lui à leur malheur imminent, ils persévèrent dans leurs péchés, absorbés et complètement inconscients du fait qu’ils se destinent à subir un châtiment terrible (comparez Ésaïe 34.5-8 ; Jérémie 12.3 ; 50.26-27 ; 51.40 ; Ézéchiel 39.17-19).

Le verbe traduit par « vivre dans les plaisirs » (etryphêsate) n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament. Il signifie « vivre dans de douces et extravagantes voluptés aux dépens des autres ». Les mauvais riches juifs ne sont pas des « Robin des bois » avant l’heure, car ils dérobent pour leur propre compte.

Le verbe traduit par « vivre dans le luxe » (espatalêsate) signifie « poursuivre une vie de plaisirs » (comparez 1Timothée 5.6). Ceux qui mènent un tel train de vie tentent de satisfaire des désirs insatiables mais en vain, ce qui fait qu’ils tombent toujours plus bas dans le vice. Une personne indisciplinée finit par perdre le contrôle d’elle-même dans tous les domaines de sa vie.

Selon ce qu’il dit lui-même dans l’Ecclésiaste (2.4-10), Salomon a remué ciel et terre dans sa poursuite frénétique du plaisir, et comme il est alors l’homme le plus riche du Moyen Orient, il en a les moyens. Dans sa poursuite, il n’a jamais perdu le sens des réalités et la sagesse que Dieu lui a donnée, mais il conclut cette expérience en disant : « tout est dérisoire : autant courir après le vent. Il n’y a aucun avantage à tout ce qu’on fait sous le soleil » (Ecclésiaste 2.11).

Verset 6

Je continue le texte.

Vous avez condamné, vous avez assassiné des innocents, sans qu’ils vous résistent (Jacques 5.6).

Les mauvais riches ont tout d’abord dérobé aux ouvriers journaliers une partie de leur salaire pour augmenter leur capital et satisfaire leur convoitise. Maintenant, ils sont prêts à tuer des innocents pour maintenir leur style de vie pervers. Le mot « innocent » est à prendre dans le sens de « moralement droit » (comparez Genèse 6.9 ; 2Samuel 4.11 ; Matthieu 1.19 ; 10.41 ; Actes 10.22) un peu comme Jacques lui-même puisqu’on le surnomme « le Juste ».

« Vous avez condamné ». Ce mot (katadikasate) signifie « prononcer une sentence contre quelqu’un », ce qui veut dire que les mauvais riches utilisent les tribunaux et des juges véreux qu’ils soudoient pour faire condamner à mort les pauvres qui ne leur ont pas résisté parce qu’ils n’ont pas les moyens de se défendre. Ainsi, tout en escroquant les petites gens qui sont à leur service, ces requins font usage de la loi de la jungle pour s’emparer du peu de biens qu’il reste aux démunis. Au premier siècle, comme d’ailleurs pendant presque toute leur histoire, en Israël la corruption est rampante et la justice pervertie (Jacques 2.6 ; Amos 5.12-15) et les Juifs violent la loi de Moïse (Exode 18.21-22 ; Lévitique 19.15 ; Deutéronome 17.8-13 ; 19.16-20 ; Michée 3.11 ; 7.3) allègrement et sans état d’âme. À la lumière de l’épître de Jacques, on comprend mieux la sévérité des paroles de Jésus que nous rapporte Matthieu, quand il a dit :

Si quelqu’un était une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il serait avantageux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin, et qu’on le noie au fond de la mer. Malheur au monde à cause des occasions de chute ! Car il est inévitable qu’il se produise des occasions de chute, mais malheur à l’homme par qui elles se produisent ! (Matthieu 18.6-7 ; SER).

Nous arrivons maintenant à un nouveau paragraphe où Jacques va parler de la patience dans les épreuves. Selon Matthieu, dans le Sermon sur la montagne, Jésus a dit aux foules :

Heureux ceux qui sont opprimés pour la justice, car le royaume des cieux leur appartient. Heureux serez-vous quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu’ils répandront toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de moi. Oui, réjouissez-vous alors et soyez heureux, car une magnifique récompense vous attend dans les cieux. Car vous serez ainsi comme les prophètes d’autrefois : eux aussi ont été persécutés avant vous de la même manière (Matthieu 5.10-12).

Et avant de quitter ce monde, Jean rapporte que le Seigneur a dit à ses disciples :

S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi (Jean 15.20). Dans le monde, vous aurez à souffrir bien des afflictions. Mais courage ! Moi, j’ai vaincu le monde (Jean 16.33).

Dès le commencement de l’Église, les croyants ont dû subir des persécutions (Actes 8.1-2 ; 11.19). Dans sa seconde épître aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul dit à de jeunes chrétiens :

C’est au travers de beaucoup de souffrances qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu (Actes 14.22 ; comparez 2Thessaloniciens 1.4).

Et dans sa première épître, Pierre écrit :

Mes chers amis, vous avez été plongés dans la fournaise de l’épreuve. N’en soyez pas surpris, comme s’il vous arrivait quelque chose d’anormal. Au contraire, réjouissez-vous, car vous participez aux souffrances du Christ, afin d’être remplis de joie quand il paraîtra dans toute sa gloire (1Pierre 4.12-13).

Verset 7a

Sur cet arrière-plan de persécutions, Jacques s’adresse aux croyants juifs qui souffrent et leur dit :

Frères, patientez donc jusqu’à ce que le Seigneur vienne (Jacques 5.7a).

Le changement de ton est très marqué parce que Jacques passe des mauvais riches qu’il a violemment condamnés, à leurs victimes qu’il veut consoler et encourager. Il les appelle amicalement « frères », ce qui est aussi un moyen linguistique de changer de sujet. Le verbe pour « patientez » (makrothumésate) est un nom composé qui veut dire « lent avant de se mettre en colère » (comparez Proverbes 15.18 ; 16.32 ; Matthieu 18.26, 29) ; il exprime la patience de quelqu’un qui attend qu’un événement se produise.

Au tout début de l’épître, Jacques a déjà parlé de « patience » ou endurance (Jacques 1.3-4), mais il a utilisé un autre mot (hupomoné) qui veut dire « tenir bon dans des circonstances éprouvantes ou devant des gens pénibles ». C’est le cas de Dieu qui est patient à notre égard (Exode 34.6 ; Psaumes 86.15 ; Romains 2.4).

Littéralement, Jacques dit ici : « Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur ».

Cette seconde venue qui est la grande espérance des croyants de tous les temps (Tite 2.13 ; 1Corinthiens 1.7 ; Philippiens 3.20, 21 ; 1Thessaloniciens 1.9, 10) est inscrite en lettres de feu sur le calendrier prophétique divin et sa prochaine intervention majestueuse dans les affaires des hommes (1Thessaloniciens 4.13-18).

Le mot pour « avènement » (parousias) décrit un événement important ou nouveau ou bien les deux. Le retour de Jésus-Christ est mentionné environ 500 fois dans les Écritures. Quand il reviendra, il redressera tous les torts et corrigera tous les maux qui empoisonnent notre vie. Jésus a beaucoup parlé de son retour surtout dans son discours sur le Mont des oliviers (Matthieu 24 et 25 ; Marc 13 ; Luc 21). Il a dit que son avènement serait précédé de signes précis (Matthieu 24.5-26) et l’a décrit comme un événement spectaculaire aussi impressionnant et reconnaissable que l’éclair dans le ciel (Matthieu 24.27-30). Ce sera un temps de jugement et de séparation entre croyants et non-croyants (Matthieu 24.31, 39-41). L’espérance du retour du Christ est particulièrement réconfortante pour ceux qui sont exploités et persécutés. Comme Jacques, l’apôtre Pierre espérait la venue du Seigneur durant sa vie. Dans sa première épître, il écrit :

La fin de toutes choses est proche. Menez donc une vie équilibrée et ne vous laissez pas distraire, afin d’être disponibles pour prier (1Pierre 4.7).

Verset 7b

Pour bien montrer comment le croyant doit attendre la venue du Seigneur, Jacques utilise une illustration qui est familière aux Juifs de Palestine. Il dit :

Pensez au cultivateur : il attend les précieuses récoltes de sa terre. Il prend patience à leur égard, jusqu’à ce que tombent les pluies de l’automne et du printemps (Jacques 5.7b).

L’agriculteur attend et espère que ses terres vont produire suffisamment de nourriture pour le faire vivre, mais la récolte ne dépend pas entièrement de lui. Il a beau travailler dur et faire de son mieux, il doit se confier à la providence de Dieu. Il lui faut donc s’armer de patience dans une situation qu’il ne contrôle pas.

La mention « les pluies de l’automne et du printemps », littéralement « les pluies de la première et de l’arrière-saison » montre combien ceux qui vivent de la terre doivent se montrer patients. En Palestine, les premières pluies arrivent en octobre-novembre au moment des semailles et les secondes en mars-avril juste avant les récoltes.

Verset 8

Je continue.

Vous aussi, prenez patience, soyez pleins de courage, car la venue du Seigneur est proche (Jacques 5.8).

Tout comme l’agriculteur doit attendre patiemment que ce qu’il a semé donne du fruit, le croyant espère et attend patiemment le retour du Seigneur. Bien que depuis son ascension Jésus ne soit toujours pas revenu, son retour pour enlever son Église est imminent, c’est à dire qu’il peut survenir à tout instant (comparez Actes 1.9-11 ; comparez Romains 13.12 ; Hébreux 10.25 ; 1Pierre 4.7 ; Apocalypse 22.20).

De plus, dit Jacques, « soyez pleins de courage », littéralement, « affermissez vos cœurs ». Ce verbe (stérizate) signifie aussi « établir, soutenir, confirmer ». Il est appliqué à Jésus quand il décide de manière résolue et avec courage de se rendre à Jérusalem (Luc 9.51) alors qu’il sait très bien qu’il va devant une mort certaine. Jacques exhorte donc ceux qui ploient sous la sévérité des persécutions à tenir ferme.

En général, c’est le Saint-Esprit qui affermit le croyant (Éphésiens 3.14-19 ; 1Thessaloniciens 3.12, 13 ; 2Thessaloniciens 2.16, 17 ; 1Pierre 5.10), mais ici c’est la responsabilité du fidèle. La vie chrétienne est paradoxale, car d’un côté je sais que c’est Dieu qui dirige tout, mais de l’autre je dois souvent agir comme si tout dépendait de moi (Philippiens 2.12-13).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 26 2024

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