Hébreux 5.12-14
Chapitre 5
Introduction
On n’apprend pas à lire à un enfant avec une encyclopédie mais avec des moyens audio visuels. Par exemple, on lui montre telle image et on lui dit : « ballon ou chien ». On lui montre une autre image et on fait : « miaou ». Plus tard, on donne davantage de détails et on dit qu’un ballon est rond, qu’un chat chasse les souris. Eh bien c’est un peu de cette façon que Dieu s’est révélé à l’humanité. Par Moïse, il a donné un enseignement moral fondamental ainsi qu’un ensemble de règles cérémonielles composées de nombreux symboles. C’est ainsi que l’Éternel a dit quelque chose comme : « Vous célébrerez telle fête à telle époque de l’année et offrirez tel sacrifice à telle occasion. Le grand-prêtre portera un vêtement d’apparat qui sera conçu de telle et telle manière et les prêtres se purifieront à tels moments en accomplissant tel rite ».
La partie cérémonielle de la Loi est faite de rites qui sont « l’ombre des réalités à venir » (Colossiens 2.17) et qui ont été pleinement manifestées en Jésus et par les auteurs du Nouveau Testament. L’Ancienne Alliance avait pour but de préparer Israël à la venue de son Messie et de la nouvelle économie divine qui est « le temps de la grâce » ou « le temps de l’église ». Voilà pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux dit à ses lecteurs : « Abandonnez le judaïsme avec ses images, ses symboles et les rudiments de la révélation de Dieu, et considérez les réalités célestes qui sont manifestées en Jésus Christ. »
Verset 12
Je continue maintenant de lire dans le chapitre cinq de l’épître aux Hébreux.
En effet, après tout ce temps, vous devriez être des maîtres dans les choses de Dieu ; or vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne les rudiments des oracles de Dieu. Vous en êtes venus au point d’avoir besoin, non de nourriture solide, mais de lait (Hébreux 5.12 ; Autre).
Les lecteurs auxquels l’auteur écrit connaissent depuis longtemps en quoi consiste la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ, ce qui fait qu’ils devraient pouvoir l’enseigner à d’autres, mais en réalité ils en sont bien incapables parce qu’ils ont toujours un pied dans le judaïsme même si ce n’est que par tradition, et leur foi en Jésus est très superficielle. Dans son évangile, Jean rapporte qu’un jour, le Christ a dit aux chefs religieux :
Vous étudiez avec soin les Écritures, parce que vous êtes convaincus d’en obtenir la vie éternelle. Or, précisément, ce sont elles qui témoignent de moi. Mais voilà : vous ne voulez pas venir à moi pour recevoir la vie. N’allez surtout pas croire que je serai moi votre accusateur auprès de mon Père ; c’est Moïse qui vous accusera, oui, ce Moïse même en qui vous avez mis votre espérance. En effet, si vous l’aviez réellement cru, vous m’auriez aussi cru, car il a parlé de moi dans ses livres. Si vous ne croyez même pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? (Jean 5.39-40, 45-47).
Les Juifs qui sont incrédules sous l’Ancienne Alliance, le sont également vis-à-vis de Jésus. Les Hébreux auxquels l’auteur s’adresse ont une attitude ambivalente envers le judaïsme, certains l’ont déjà abandonné tandis que d’autres le pratiquent du bout des lèvres pour ainsi dire. Ils reconnaissent que Jésus est le messie mais comme je l’ai dit, leur foi en lui est très superficielle, ce qui fait qu’ils ont échangé une coquille vide pour une autre.
Il existe aussi beaucoup de théologiens d’obédience protestante qui consacrent leur temps à étudier les Écritures et qui donc devraient être des maîtres en la matière, capables de faire connaître Jésus aux autres, et pourtant à les entendre, il est fâcheux de constater qu’ils n’ont toujours pas compris les principes de base de la foi. Ils sont peut-être profs de religion dans une université, mais il n’enseignent pas la Parole de Dieu.
Quand Jésus parcourt les chemins de la Palestine et annonce la venue du royaume de Dieu, le pouvoir religieux et même politique, en partie du moins, est entre les mains des chefs religieux qui se croient très supérieurs au bas peuple. Pourtant, au niveau spirituel et moral, ce sont des bandits de grand chemin qui ignorent tout de la grâce de Dieu.
Dans son évangile, Jean raconte l’histoire d’un aveugle de naissance qui mendie au bord du chemin. À cause de son handicap, il fait partie des rejets de la société, mais Jésus le guérit. Ce qui arrive ensuite est tout à fait extraordinaire, car ce paria montre qu’en ce qui concerne les réalités spirituelles, son acuité est de 20 sur 20 ; il voit parfaitement bien alors que la cécité des chefs religieux est totale. Ce récit établit un contraste saisissant entre ceux qui auraient dû être « des maîtres dans les choses de Dieu », dont parle l’auteur de l’épître, et un aveugle laissé-pour-compte qui discerne les réalités spirituelles. Ce passage est un peu long, mais il vaut vraiment la peine de le rappeler.
Les pharisiens firent donc venir une seconde fois celui qui avait été aveugle et lui dirent : – Honore Dieu en disant la vérité. Cet homme est un pécheur, nous le savons. – S’il est pécheur ou non, répondit-il, je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant, je vois. Ils lui demandèrent de nouveau : – Qu’est-ce qu’il t’a fait ? Redis-nous comment il s’y est pris pour t’ouvrir les yeux. – Je vous l’ai déjà dit, leur répondit-il, et vous ne m’avez pas écouté. Pourquoi tenez-vous à me le faire répéter ? Est-ce que, par hasard, vous avez l’intention de devenir vous aussi ses disciples ? Alors, ils se mirent à l’injurier et ils lui lancèrent : – C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes les disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons même pas d’où il vient. – C’est étonnant, répliqua l’homme. Voilà quelqu’un qui m’a ouvert les yeux et vous, vous ne savez même pas d’où il est. Tout le monde sait que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; mais si quelqu’un est attaché à Dieu et fait sa volonté, il l’exauce. Depuis que le monde est monde, jamais on n’a entendu dire que quelqu’un ait rendu la vue à un aveugle de naissance. Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il n’aurait rien pu faire. – Comment ! répondirent-ils, depuis ta naissance tu n’es que péché des pieds à la tête, et c’est toi qui veux nous faire la leçon ! Et ils le mirent à la porte. Jésus apprit qu’ils l’avaient expulsé. Il alla le trouver et lui demanda : – Crois-tu au Fils de l’homme ? Il lui répondit : – Qui est-ce ? Dis-le-moi, Seigneur, pour que je puisse croire en lui. Jésus lui dit : – Tu le vois de tes yeux. C’est lui-même qui te parle maintenant. – Je crois, Seigneur, déclara l’homme, et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : – Je suis venu dans ce monde pour qu’un jugement ait lieu, pour que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Des pharisiens qui se trouvaient près de lui entendirent ces paroles et lui demandèrent : – Serions-nous, par hasard, nous aussi des aveugles ? – Si vous étiez de vrais aveugles, leur dit Jésus, vous ne seriez pas coupables. Mais voilà : vous prétendez que vous voyez ; aussi votre culpabilité reste entière (Jean 9.24-41).
L’auteur de l’épître aux Hébreux dit à ses lecteurs : « vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne les rudiments des oracles de Dieu », et il aurait pu dire la même chose aux chefs religieux juifs de son époque. Pour les Hébreux, les oracles de Dieu représentent sa Parole, c’est-à-dire la révélation contenue dans l’Ancien Testament.
Le mot pour « rudiments » signifie « ce qui vient en premier », c’est-à-dire les bases, l’abc du langage ou des sciences que tous les écoliers doivent apprendre. L’auteur reproche à ses lecteurs d’être encore des enfants dans le domaine spirituel. C’est comme si, ne pouvant pas encore lire du texte, ils doivent retourner aux livres d’images, ou encore, au lieu d’être capables d’enseigner l’algèbre, ils ont besoin de réapprendre à compter.
Les rudiments des oracles de Dieu représentent les ordonnances, les cérémonies, les sacrifices et toutes les autres vérités spirituelles que la loi de Moïse enseigne. Toutes ces pratiques sont symboliques et annoncent Jésus, mais les Hébreux auxquels l’auteur s’adresse, n’arrivent pas à faire le lien entre l’image et la réalité qui est en Jésus-Christ.
L’auteur leur écrit : « Vous en êtes venus au point d’avoir besoin, non de nourriture solide, mais de lait ». Il est normal pour des nourrissons d’avoir besoin de lait ; par contre, si c’est un adulte, c’est qu’il est retombé dans l’enfance.
Les Hébreux connaissent plutôt bien la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu en Jésus-Christ. Certains ont même fait une confession de foi. Cependant, au lieu de progresser dans leur vie spirituelle, ils régressent et quelques-uns sont tentés de retourner dans le judaïsme ou y sont déjà.
Dans la marche avec Dieu, celui qui n’avance pas, recule. Et s’il a du mal à comprendre les vérités de Dieu, c’est qu’il est devenu apathique, un attardé spirituel.
Verset 13
Je continue le texte.
Celui qui continue à se nourrir de lait n’a aucune expérience de la parole qui enseigne ce qu’est la vie juste : car c’est encore un bébé (Hébreux 5.13).
Un petit enfant qui regarde des annales du baccalauréat en tire autant de profit qu’une poule devant un couteau. Tout comme un nourrisson ne peut pas digérer de la nourriture solide, une personne spirituellement immature n’est pas capable de discerner les vérités spirituelles profondes parce qu’elle n’a pas le savoir-faire qui accompagne la maturité et qui rend capable de faire les bons choix dans tous les domaines de la vie.
Verset 14
Je finis de lire le chapitre cinq de l’épître aux Hébreux.
Les adultes, quant à eux, prennent de la nourriture solide : par la pratique, ils ont exercé leurs facultés à distinguer ce qui est bien de ce qui est mal (Hébreux 5.14).
L’auteur continue à reprocher à ses lecteurs leur manque de maturité spirituelle. Tant qu’ils en restent à la révélation contenue dans la Loi, ils ne feront de progrès ni dans la foi ni dans le discernement des vérités de Dieu. Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul leur fait un reproche similaire. Je lis le passage :
Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas, même à présent, parce que vous êtes encore charnels (1Corinthiens 3.1-2).
C’est très connu, les petits-enfants vont partout à quatre pattes, agrippent tout ce qu’ils peuvent atteindre et mettent n’importe quoi à la bouche parce qu’ils ne sont pas conscients du danger. Les adultes par contre, font, ou devraient faire attention où ils mettent les pieds, où ils vont, à ce qu’ils mangent et à ce qu’ils font. Le croyant mature sait faire la différence entre ce qui est bien et mal, vrai et faux, utile et nocif, juste et immoral.
Cela dit, avec Dieu il y a toujours de l’espoir, et pour ceux qui ont à cœur de progresser dans leur foi, l’apôtre Pierre donne la recette quand dans sa première épître, il écrit :
Rejetez donc toutes les formes de méchanceté et de ruse, l’hypocrisie, la jalousie, et toute médisance. Comme des enfants nouveau-nés, désirez ardemment le lait pur de la Parole, afin qu’il vous fasse grandir en vue du salut, puisque, comme dit l’Écriture, vous avez goûté combien le Seigneur est bon (1Pierre 2.1-3).
C’est en étudiant les Écritures que le croyant parvient à la maturité en Jésus-Christ.
Chapitre 6
Introduction
Nous arrivons maintenant au chapitre six qui commence par une série d’affirmations qui comprend une longue phrase effrayante. Bien que ce passage soit enveloppé de ténèbres, par sa majesté il s’élève au-dessus du Nouveau Testament. Sinistre et sublime à la fois, ce discours rappelle l’événement grandiose et terrifiant que les Hébreux sortis d’Égypte ont vécu au pied du mont Sinaï quand ils ont reçu la loi de Moïse. Dieu s’est alors révélé à son peuple environné de tonnerre et d’éclairs qui sillonnent un ciel gris, lourd et menaçant. Je lis ce passage tiré du livre de l’Exode :
Moïse fit sortir tout le monde du camp, à la rencontre de Dieu. Ils se tinrent au pied de la montagne. Le mont Sinaï était entièrement enveloppé de fumée parce que l’Éternel était descendu là au milieu du feu, et la fumée s’élevait comme celle d’une fournaise. Toute la montagne était secouée d’un violent tremblement de terre. Le son du cor allait en s’amplifiant énormément. Moïse parla, et Dieu lui répondait dans le tonnerre. L’Éternel était descendu sur le sommet du mont Sinaï, et il appela Moïse. Moïse y monta. L’Éternel lui dit : – Redescends avertir le peuple de ne pas se précipiter vers l’Éternel pour le voir, car beaucoup d’entre eux y perdraient la vie. Même les prêtres qui s’approchent de moi doivent se purifier, sous peine de voir l’Éternel décimer leurs rangs (Exode 19.17-22).
Que ce soit cet événement extraordinaire ou bien les paroles à vous glacer le sang que l’auteur de l’épître aux Hébreux va prononcer, l’objectif de la Parole de Dieu est de nous rappeler à l’ordre et nous faire sortir de notre torpeur spirituelle. Dans son épître aux Galates, l’apôtre Paul écrit :
Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Galates 6.7).
La première partie du chapitre six de cette épître (versets 1-3) commence de manière douce car l’auteur dit :
C’est pourquoi ne nous attardons pas aux notions élémentaires de l’enseignement relatif au Christ
puis il ajoute :
C’est ce que nous allons faire, si Dieu le permet
Jusque-là, ça va, encore que « si Dieu le permet », sous-entend qu’il est possible que Dieu ne le veuille pas ce qui est déjà un petit peu inquiétant. Puis tout à coup, l’auteur qui semble vouloir préciser sa pensée, continue son discours avec en une seule phrase, une condamnation sans appel d’un certain groupe de gens. Il dit :
En effet, il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont expérimenté combien la Parole de Dieu est bienfaisante et fait l’expérience des puissances du monde à venir et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, soient encore renouvelés et amenés à la repentance (à changer d’attitude), car par leurs actions, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement (Hébreux 6.4-6).
Puis l’auteur illustre ce qu’il vient de dire avec une analogie tirée du monde agricole. Il ajoute donc :
En effet, lorsqu’une terre arrosée par des pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui on la cultive, elle est bénie de Dieu. Mais si elle ne produit que des buissons d’épines et des chardons, elle ne vaut rien et ne tardera pas à être maudite et on finira par y mettre le feu (Hébreux 6.7-8 ; Autre).
Ce long passage est tout simplement passé sous silence par un certain nombre de commentateurs bibliques pourtant de renom, parce qu’ils ne savent évidemment pas par quel bout le prendre. Et moi, qu’est-ce que je vais dire ? Procédons par ordre. Il faut d’abord déterminer si ce texte concerne des vrais croyants ou bien des presque-croyants. Des théologiens évangéliques très érudits et de très bonne réputation pensent que l’auteur s’adresse à des Hébreux qui sont de véritables croyants en Jésus-Christ mais qui, à cause de la pression et en particulier des persécutions qu’ils subissent de la part du peuple juif, ont tourné casaque, retourné leur veste et carrément rejeté le Seigneur. La menace qui pèse sur eux n’est pas la ruine éternelle mais la perte de leurs récompenses céestes. On peut effectivement argumenter qu’il n’est pas dit qu’ils ne peuvent plus être sauvés, mais qu’ils ne peuvent plus être amenés de nouveau à la repentance, c’est à dire à changer d’attitude, ce qui n’est pas la même chose que le salut. Quant à l’illustration tirée du monde agricole (versets 7-8), on peut l’interpréter comme représentant les fruits qu’un croyant doit porter. Dans sa lettre à Tite, l’apôtre Paul écrit :
Mais quand Dieu notre Sauveur… nous a sauvés… ce n’est pas parce que nous avons accompli des actes conformes à ce qui est juste. Non (Tite 3.4-5a ; rsm).
En ne lisant que ce passage, on pourrait penser que Paul ne se soucie guère des bonnes œuvres. Cependant, un peu plus loin dans la même lettre, Paul dit :
Je veux que tu insistes fortement sur ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s’appliquent à accomplir des œuvres bonnes. Voilà ce qui est bon et utile aux hommes (Tite 3.8 ; rsm).
Puis, une fois sa diatribe terminée, l’auteur de l’épître aux Hébreux s’adresse à des croyants fidèles et leur dit :
Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures qui accompagnent votre salut (Hébreux 6.9 ; Autre).
Ces « choses meilleures » seraient donc les récompenses que les croyants fidèles recevront dans les cieux. Le point crucial du passage, toujours selon ces commentateurs de renom, est donc la possibilité de perdre, non pas le salut, mais les récompenses qui l’accompagnent. Il est tout à fait exact que cette possibilité est bien réelle car dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
Pour ce qui est du fondement, nul ne peut en poser un autre que celui qui est déjà en place, c’est-à-dire Jésus-Christ. Or on peut bâtir sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses ou du bois, du chaume ou du torchis de paille. Mais le jour du jugement montrera clairement la qualité de l’œuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’œuvre de chacun pour en révéler la nature. Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur recevra son salaire ; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à échapper au feu (1Corinthiens 3.11-15).
Les œuvres qu’un croyant accomplit sont donc très importantes, mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Je m’explique. En psychologie, à une certaine époque, la grande question était de savoir si le facteur le plus déterminant pour l’avenir d’un être humain était l’hérédité ou son environnement. Pendant qu’un enfant est en gestation, il reçoit un patrimoine génétique qui provient de sa lignée, ses parents et ancêtres et c’est ce qui détermine en partie sa santé, ses talents et ses penchants dans tous les domaines. Par contre, une fois l’enfant né, c’est son environnement qui devient important pour son avenir. Au niveau spirituel, c’est un peu pareil. Avant que quelqu’un ne reçoive Jésus comme Sauveur, tout ce qu’il peut faire de lui-même en bonnes œuvres dans le but de se rendre acceptable à Dieu est sans valeur parce que le Maître de l’univers n’accepte pas le linge sale ; or, tout ce que nous touchons devient souillé parce que nous avons le gros problème du péché héréditaire. Nous descendons d’Adam et Ève qui nous ont transmis leur tare.
Heureusement, dans sa grâce, Dieu veut bien nous ouvrir la porte du paradis sur la base du sang que Jésus a versé sur la croix. Alors, dès que quelqu’un place sa confiance en Jésus, tout change ; son hérédité naturelle est mise de côté et supplantée par une nature divine. Dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit à des croyants :
Vous êtes une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple racheté (1Pierre 2.9a ; Autre).
À partir du moment où une personne devient enfant de Dieu, sa tâche est de faire des bonnes œuvres à la gloire de son Père céleste au nom de Jésus-Christ et sous l’impulsion du Saint-Esprit. Tout ça pour dire que le discours du début du chapitre six de l’épître aux Hébreux peut être envisagé comme parlant des récompenses que les croyants recevront ou pas dans les cieux, et je souhaite du fond du cœur que ces commentateurs aient raison. Malheureusement, je ne le crois pas.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.