Hébreux 10.1-14
Chapitre 10
Introduction
On raconte l’histoire d’un village anglais où se trouve une chapelle avec au-dessus de l’arche d’entrée l’inscription : « Nous prêchons Christ crucifié ». Puis le temps a passé et un nouveau pasteur qui considère le message de la croix dépassé commence à parler de la vie exemplaire du Christ car il ne comprend pas la nécessité de son sacrifice. Puis avec le temps, du lierre grimpe le long de l’arche et recouvre le mot « crucifié », ce qui fait qu’on ne voit plus que : « Nous prêchons Christ ». Puis un prédicateur moderne arrive et il décide que son message ne doit pas se limiter à Jésus, si bien qu’il commence à faire des discours sur des questions sociales, politiques et philosophiques. Entre-temps, le lierre continue à s’étendre et finit par recouvrir le mot « Christ ». Désormais, on ne peut plus lire que : « Nous prêchons ».
Par contre, quand l’apôtre Paul écrit aux croyants de la ville sophistiquée de Corinthe, il leur dit :
Je n’ai pas estimé devoir vous apporter autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1Corinthiens 2.2).
Le Christ en croix est l’unique espérance d’une humanité à la dérive.
Alors que dans le chapitre 9, l’auteur met l’accent sur la nécessité de la mort de Jésus, dans le chapitre 10 de l’épître aux Hébreux (versets 1-18), il explique ce que ce sacrifice a permis d’accomplir.
Verset 1
Je commence de le lire.
La loi de Moïse ne possède qu’une ombre des biens à venir et non pas l’image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année (Hébreux 10.1).
Le mot pour « ombre » (skia) décrit « une lueur pâle et mal définie ». Les rites et cérémonies de l’Ancienne Alliance ne sont pas la réalité mais seulement sa représentation symbolique.
Contrairement au mot pour « ombre », celui pour « image » (eikôn) décrit une réplique exacte comme ce qui est rendu par une photo en couleur, nette, détaillée et bien contrastée.
Sous l’Ancienne Alliance, les prêtres sont occupés de l’aube au coucher du soleil, égorgeant et immolant des animaux quelques fois par milliers. Pour la fête de la Pâque par exemple, on abat jusqu’à trois cent mille agneaux en une semaine et il y a tellement de sang qu’il s’écoule dans des canaux aménagés à cet effet jusqu’à un torrent (Cédron) en contrebas. Mais cet abattage massif n’accomplit pas grand-chose, car de toute façon et comme je ne cesse pas de le dire, ces sacrifices ne peuvent pas ôter les péchés ou donner accès à Dieu. Même pour le Yom Kippour, le grand jour des expiations, seul le grand-prêtre est autorisé à pénétrer dans le Lieu très saint où se trouve Dieu ; personne n’a le droit de l’accompagner. Tous les rites, cérémonies et sacrifices inlassablement répétés « ne peuvent en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu ». Ils ne procurent ni le salut ni la justice devant Dieu. Le sacerdoce lévitique est obligatoire mais purement symbolique, car ce n’est « qu’une ombre des biens à venir », un reflet des réalités célestes. À ce titre, la partie cérémonielle de la loi de Moïse annonce Jésus-Christ qui est l’accomplissement « des biens à venir », c’est à dire le plein pardon, la paix avec Dieu, une conscience pure, la sécurité, et l’accès auprès de Dieu. Sous l’Ancien Testament, ces bénédictions ne sont pas réalisées.
Cependant, même si l’Ancienne Alliance n’est qu’une ombre de la Nouvelle Alliance, elle est utile, car elle est comme un livre d’images dont le but pédagogique est de préparer les Israélites à la venue du Messie. Mais dans leur rébellion persistante, ils ont refusé d’écouter l’Éternel, ce qui leur a valu de terribles jugements.
Dans son évangile, Luc rapporte que Jésus a dit :
Ah, Jérusalem ! Jérusalem ! Toi qui fais mourir les prophètes et qui tues à coups de pierres ceux que Dieu t’envoie ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes habitants auprès de moi comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! Mais vous ne l’avez pas voulu ! (Luc 13.34).
L’auteur souligne aussi et une fois encore, que les mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année ne peuvent jamais rendre parfaits (comparez Ostervald). Certes, ils protègent le pécheur du jugement de Dieu mais il ne peuvent jamais le rendre présentable devant lui. Plus de la même chose n’engendre pas de véritable changement, c’est comme tourner en rond ou une multiplication par le chiffre un ; peu importe le nombre de fois qu’on fait l’opération, on reste toujours sur la case départ.
Cela dit, les Israélites ont reçu un éclairage certain sur les réalités célestes, et même si ce n’est que la lueur d’une bougie, par rapport aux ténèbres dans lesquelles vivaient mes ancêtres païens, cette faible clarté est comme la lumière du soleil en plein midi. « Au royaume des aveugles, le borgne est roi », comme on dit.
Aujourd’hui, cependant, le judaïsme traditionnel a délaissé presque tous les symboles du système sacerdotal lévitique. Les Juifs disent qu’ils acceptent bien les textes de l’Ancien Testament et ils célèbrent toujours certaines fêtes, mais ils n’ont ni temple, ni prêtres et n’offrent plus aucun sacrifice — quotidien ou annuel. Ils observent le grand jour des expiations, mais c’est une coquille vide dépourvue de tout le rituel qui était pourtant obligatoire sous l’Ancienne Alliance. Ils célèbrent ce jour solennel sans respecter les exigences de la Loi car ils n’ont ni grand-prêtre, ni autel, ni agneau sacrifié. Non seulement ils refusent de reconnaître la Nouvelle Alliance que Dieu a conclue avec eux, mais ils ont dépouillé l’Ancienne de ses principales fonctions. Ce qui était l’ombre d’une réalité a été totalement abandonné et ce qu’il reste est désormais relégué au rang d’une tradition qui permet seulement aux Israéliens de conserver leur identité juive, et rien de plus.
Les personnes bien-pensantes qui croient pouvoir plaire à Dieu en observant les X commandements ou le Sermon sur la Montagne, sans se soumettre à tout le rituel de l’Ancienne Alliance, ne font les choses qu’à moitié, car il leur faudrait aussi construire un tabernacle et faire l’élevage de bovins, de moutons et d’agneaux afin de pouvoir offrir des sacrifices. Mais de toute façon, ils perdraient leur temps car d’une part, « La loi de Moïse… ne peut en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu » ; elle ne procure pas de bénéfice permanent, et d’autre part, l’Ancienne Alliance est désormais caduque et inopérante parce que nous sommes sous la Nouvelle Alliance, l’Alliance de la grâce.
Versets 2-3
Je continue le texte.
Si (la loi de Moïse) avait pu (amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année), ceux qui offrent ces sacrifices auraient depuis longtemps cessé de le faire car, purifiés une fois pour toutes, ils n’auraient plus eu conscience d’aucun péché. Mais, en fait, ces sacrifices rappellent chaque année le souvenir des péchés (Hébreux 10.2-3).
Le mot pour « conscience » (Hébreux 9.9 ; 10.22 ; 13.18) décrit la culpabilité de celui qui a commis une faute, or sous l’Ancienne Alliance, celle-ci ne disparaît jamais. Les Israélites offrent constamment des sacrifices, mais ils couvrent les péchés sans jamais les ôter, alors que l’homme a justement besoin de se savoir pardonné.
En second lieu, la nécessaire répétition des sacrifices rappelle sans cesse que les péchés sont toujours bien présents. On peut comparer la situation des Israélites à celle d’un patient qui souffre du SIDA. Tous les jours aux mêmes heures, il doit prendre plusieurs pilules qui lui procurent un soulagement temporaire et lui permettent de rester en vie, mais elles ne le guérissent pas et la boîte de médicaments devant ses yeux lui rappelle sans cesse qu’il est un malade perpétuel.
Le système sacerdotal juif dirige toujours l’attention sur le problème du péché qui n’est pas réglé. Par contre, sous le régime de la grâce, dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul peut écrire : « Maintenant donc, il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ » (Romains 8.1). Les croyants ont le privilège de ne plus être coupables et de se savoir pardonnés. Cependant, ceux qui veulent plaire à Dieu sont davantage conscients de sa sainteté et de ses normes de justice, ce qui les rend plus sensibles à l’égard de leurs fautes.
Après le sacrifice parfait de Jésus sur la croix et l’instauration de la Nouvelle Alliance, les Israélites auraient évidemment dû abandonner le sacerdoce lévitique. Mais comme ils persistaient dans leur rébellion, Dieu a fait cesser de force les sacrifices par l’intermédiaire des Romains qui ont réduit Jérusalem en cendres. Depuis, les Juifs n’ont jamais plus reconstruit le temple.
Verset 4
Je continue.
En effet, il est impossible que du sang de taureaux et de boucs ôte les péchés (Hébreux 10.4).
Les immolations d’animaux procurent une pureté rituelle extérieure ; ils couvrent les fautes commises par inadvertance, mais ils ne règlent pas le problème de fond du péché et ne procurent pas le pardon de Dieu. Ce sont des rites et des symboles en attendant que Jésus ne vienne.
Quand on y réfléchit, toute offense contre Dieu est un crime de lèse-majesté d’une magnitude infinie. Alors comment le sang d’un animal peut-il réparer une telle faute ? C’est impossible ! Seul Jésus, parce qu’il est divin et donc un être infini, peut effacer les péchés. Sa mort sacrificielle est le châtiment qui a parfaitement satisfait la justice et la sainteté de Dieu. Voilà pourquoi, seule la foi en Jésus permet d’obtenir le pardon.
Versets 5-6
Je continue le texte.
Voilà pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ a dit : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande : tu m’as formé un corps. Tu n’as pris nul plaisir aux holocaustes, aux sacrifices pour le péché (Hébreux 10.5-6).
L’auteur cite le psaume 40 dans lequel le Messie s’adresse à l’Éternel et lui dit :
Tu n’as voulu ni offrande ni sacrifice. Tu m’as ouvert l’oreille (Psaumes 40.7).
Curieusement, l’expression : « Tu m’as ouvert l’oreille » du psaume, est interprétée par l’auteur de cette épître et devient : « tu m’as formé un corps ». Cette histoire d’oreille est une référence à une coutume de l’Ancien Testament et qu’on trouve dans le livre de l’Exode (21.1-6). Sous l’Ancienne Alliance, on ne déclare pas banqueroute, car la loi de Moïse pourvoit à un moyen de payer ses dettes. Quelqu’un qui n’est plus en mesure de leur faire face peut devenir le serviteur obligé de son créancier afin de rembourser ce qu’il lui doit. Une fois l’ardoise effacée, ce qui prend souvent plusieurs années, l’homme retourne chez lui. Mais si entre-temps il s’est marié, sa famille reste la propriété du maître, seulement ce serviteur a lui aussi la possibilité de rester chez son patron. Dans ce cas, il va avec lui devant les juges de la ville et on lui perce l’oreille (Exode 21.6). Cette cérémonie qui s’appelle : « ouvrir l’oreille » signifie qu’il écoutera tous les ordres de son maître et lui obéira jusqu’à la fin de ses jours.
En ce qui concerne Jésus, il a pris notre humanité pour devenir un serviteur soumis qui a parfaitement obéi à Dieu. Mais au lieu d’avoir son oreille perforée, c’est son corps qui a été percé de clous et d’un coup de lance.
Les expressions : « Tu m’as ouvert l’oreille » citée dans le psaume, et « Tu m’as formé un corps », qui est l’interprétation par l’auteur de cette épître, reflètent toutes deux la volonté d’obéissance et de service de Jésus. Cette attitude de soumission à Dieu est bien plus importante que le respect des lois rituelles d’une religion.
Tous les rites du système lévitique n’ont de valeur que dans la mesure où ceux qui viennent au temple offrir un sacrifice le fassent d’un cœur pur sans hypocrisie, dans un esprit de contrition (psaumes 51.19), et en obéissant à la Loi. Mais dans l’ancien Israël, tout le rituel des cérémonies a rapidement dégénéré, et les mots et les gestes sont devenus quelque chose qu’il faut faire pour que Dieu nous laisse tranquilles (Amos 4.4, 5 ; 5.21-25). Les Israélites ont très tôt manifesté leurs tendances idolâtres en se comportant un peu comme des animistes : quelques signes magiques par ici, une invocation par là, et le tour est joué, les esprits nous sont favorables. Il va sans dire qu’avec une telle attitude, les offrandes des Israélites, au lieu de plaire à Dieu, sont une abomination à ses yeux. Dans le premier livre de Samuel, le juge Samuel dit à Saül, premier roi d’Israël :
Les holocaustes et les sacrifices font-ils autant plaisir à l’Éternel que l’obéissance à ses ordres ? Non ! Car l’obéissance est préférable aux sacrifices, la soumission vaut mieux que la graisse des béliers (1Samuel 15.22).
Et le prophète Ésaïe a commencé son ministère en disant :
Que peuvent bien me faire vos nombreux sacrifices ? dit l’Éternel, car je suis rassasié des holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes à l’engrais. Je ne prends pas plaisir aux sacrifices de taureaux, d’agneaux comme de boucs. Quand vous venez pour vous présenter devant moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? Cessez de m’apporter d’inutiles offrandes : j’ai l’encens en horreur ; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux assemblées, je ne veux plus de ces rassemblements de culte de gens qui font le mal. Oui, vos nouvelles lunes, toutes vos fêtes, je les déteste, elles sont un fardeau pour moi ; je suis las de les supporter. Lorsque vous étendez les mains pour me prier, je me cache les yeux, vous avez beau multiplier le nombre des prières, je ne vous entends pas car vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous donc, purifiez-vous, écartez de ma vue vos méchantes actions et cessez de faire le mal. Efforcez-vous de pratiquer le bien, d’agir avec droiture, assistez l’opprimé, et défendez le droit de l’orphelin, plaidez la cause de la veuve ! (Ésaïe 1.11-17).
Dans l’esprit de la loi de Moïse, le sacerdoce lévitique avec tous ses rites et cérémonies est symbolique. Il a été institué comme moyen pour l’Israélite, de manifester concrètement son obéissance à l’Éternel et doit être mis en pratique par la foi, mais les Israélites l’ont réduit à des simagrées. Ils pensaient qu’en se conformant à des gestes extérieurs, le Seigneur les bénirait. Mais offrir un sacrifice ou faire un rite pour la forme, sans obéissance, sans foi et sans dévotion envers Dieu, c’est se moquer de lui. Dans ces conditions, il est bien préférable de ne rien faire du tout.
Dieu n’a jamais été satisfait par le sacrifice d’animaux parce qu’ils ne règlent pas le problème du péché, et encore moins quand ce sont des exercices d’hypocrisie, un rituel religieux vide de sens qui n’a rien à voir avec l’obéissance de la foi. Il n’est donc pas étonnant que s’adressant à l’Éternel, le Messie dise : « Tu n’as voulu ni offrande ni sacrifice ». En substance, ce qu’il veut dire est : « Père, je sais que tu n’es pas satisfait par l’ancien système et par les anciens sacrifices, alors, je vais m’offrir moi-même, le prix de l’obéissance ».
Verset 7
Je continue le texte.
(En entrant dans le monde, le Christ a dit : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande : tu m’as formé un corps.) Alors j’ai dit : Voici je viens — dans le rouleau du livre, il est question de moi — pour faire, ô Dieu, ta volonté (Hébreux 10.7).
« Le rouleau du livre » est tout l’Ancien Testament. Les Textes sacrés sont écrits sur des parchemins puis conservés enroulés.
La mission suprême de Jésus est de faire la volonté de son Père, ce qu’il a dit lui-même à plusieurs reprises durant son ministère, et son ultime acte d’obéissance fut bien sûr d’accepter d’aller à la croix. Mais ça n’a pas été facile, même pour le Fils de Dieu. Alors qu’il agonisait dans le jardin de Gethsémané, il a prié :
Abba, Père, pour toi, tout est possible. Éloigne de moi cette coupe ; cependant, qu’il arrive non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux (Marc 14.36).
Alors que bien des croyants sont morts martyrs, aucun d’entre eux n’aurait pu prendre sur lui les péchés du monde ni éprouver une répulsion aussi forte que Jésus à faire une telle action.
Versets 8-9
Je continue le texte.
Il (Jésus) commence ainsi par dire : “ Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché ; tu n’y as pris nul plaisir ”. Pourtant, ces sacrifices sont offerts conformément à la Loi. Ensuite il déclare : Voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi il abolit le premier état des choses pour établir le second (Hébreux 10.8-9).
L’auteur explique le texte de l’Ancien Testament qu’il vient de citer. Le sacerdoce lévitique a été supprimé car il était temporaire et ne satisfaisait pas Dieu. En effet, d’une part, il ne peut pas effacer les péchés comme je ne cesse de le répéter, et d’autre part, les Israélites ont créé un système rituel vide de sens. Par contre, la seconde et Nouvelle Alliance, conclue par Jésus, est parfaite et efficace, car elle ôte les péchés jusqu’à en faire disparaître le souvenir. Comme les Israélites ne peuvent pas être sous deux alliances opposées à la fois, la première est caduque dès l’application de la seconde ; le culte lévitique est maintenant aboli et supplanté par un culte nouveau voulu par Dieu.
Verset 10
Je continue.
Et c’est en raison de cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés, grâce au sacrifice que Jésus-Christ a offert de son propre corps une fois pour toutes (Hébreux 10.10 ; Autre).
Le mot « sanctifié » veut dire « mis à part pour Dieu », et le temps du verbe (participe parfait) indique la permanence de cette sanctification. L’auteur de l’épître utilise ce mot pour définir la position du croyant, qui appartient à Dieu et qui est juste devant lui (comparez la justification dans les écrits de Paul).
Versets 11-13
Je continue.
Tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui, cependant, ne peuvent jamais ôter les péchés. Le Christ, lui, a offert un sacrifice unique pour les péchés, et il siège à la droite de Dieu où il attend désormais que Dieu mette ses ennemis comme un escabeau sous ses pieds (Hébreux 10.11-13).
Le système sacerdotal israélite comporte vingt-quatre ordres ayant chacun plusieurs centaines de prêtres qui à tour de rôle prennent leur service dans le tabernacle, mais ce système ne mène nulle part. Alors que les prêtres lévitiques sont nombreux et offrent sans arrêt les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés, Jésus par contre, a offert un seul sacrifice, qui ôte les péchés, qui est valable éternellement, puis il s’est assis, indiquant par là que l’œuvre de la rédemption est achevée. Par cet acte de justice unique, le Christ a vaincu Satan, les puissances démoniaques ainsi que tous ceux qui s’opposent à lui. Maintenant, il attend le jour où toutes les créatures seront obligés de reconnaître qu’il est le Seigneur des seigneurs et de se prosterner à ses pieds (Hébreux 2.14 ; Colossiens 2.15 ; Philippiens 2.10).
Verset 14
Je continue le texte.
Par une offrande unique, en effet, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il purifie du péché (Hébreux 10.14).
Telle que l’auteur la conçoit, la perfection est une position légale et non pas une réalité pragmatique terrestre. L’apôtre Paul l’envisage également de la même manière. Ceux qui font confiance à Jésus sont rendus parfaits dans le sens qu’ils sont juridiquement déclarés justes devant Dieu et considérés comme n’ayant jamais péché. Cette vérité extraordinaire dépasse ma compréhension.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.