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25 mai 2022

Genèse 48.3 – 49.2

Chapitre 48

Introduction

Mon grand-père possédait beaucoup d’arbres fruitiers de toutes sortes, cerisiers, pommiers, poiriers, pruniers, pêchers et même des vignes. J’en ai gardé tellement un bon souvenir que partout où j’ai habité j’ai moi aussi planté des arbres. Alors, je me suis rendu compte qu’il fallait un temps fou pour qu’ils arrivent à maturité et commencent à porter des fruits. Toute croissance, quelle qu’elle soit, prend beaucoup de temps. Jacob, petit-fils d’Abraham, a commencé tôt une carrière de flibustier qui s’est poursuivie pendant la majeure partie de sa vie. Ce n’est que petit à petit, au fil des années qu’il est devenu un homme qui faisait confiance à l’Éternel au point même où le Nouveau Testament rend hommage à sa foi ; je lis le passage :

Jacob, rempli de cette même foi, bénit peu avant sa mort chacun des fils de Joseph pendant qu’il se prosternait en adoration appuyé sur l’extrémité de son bâton (Hébreux 11.20).

Versets 1-2

Le chapitre 48 de la Genèse raconte cet incident qui s’est déroulé au cours de la dernière maladie du patriarche. Je commence à le lire.

Peu après cela, on vint prévenir Joseph que son père était malade. Il prit avec lui ses deux fils Manassé et Éphraïm. On annonça à Jacob que son fils Joseph venait le voir. Israël rassembla ses forces et s’assit sur sa couche (Genèse 48.1-2).

Bien que malade à l’article de la mort, les forces revinrent au vieux patriarche à l’annonce que son fils préféré venait lui rendre visite. Quelle joie pour Jacob ! Alors qu’il croyait Joseph mort et avait porté son deuil pendant 22 ans, aujourd’hui il était là en chair et en os flanqué de ses deux fils. Cela faisait maintenant 26 ans que Joseph dirigeait l’Égypte en tant que grand vizir. Rétrospectivement, Jacob pouvait voir combien l’Éternel avait été fidèle à ses promesses.

Versets 3-4

Je continue le texte :

Jacob dit à Joseph : Le Dieu tout-puissant m’est apparu à Louz au pays de Canaan et il m’a béni. Il m’a dit : « Je te donnerai beaucoup d’enfants et je rendrai nombreuse ta famille, je te ferai devenir une multitude de peuples et, après toi, je donnerai ce pays pour toujours en propriété à ta descendance » (Genèse 48.3-4).

C’était au moment où il s’enfuyait à toutes jambes que Jacob avait fait une halte au lieu-dit Louz, un petit bled sans importance. Mais c’est là que l’Éternel lui apparut pour la première fois. Jacob fut alors saisi de crainte respectueuse et nomma cet endroit Béthel, la maison de Dieu. Maintenant, il rend gloire à l’Éternel reconnaissant humblement qu’il a été l’objet de Sa bénédiction. Le patriarche exprime également sa foi aux promesses que Dieu a faites à ses ancêtres Abraham et Isaac et qu’Il lui a confirmées lorsqu’il lui était apparu. Je rappelle ce passage :

Cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donnerai, à toi et à ta descendance. Elle sera aussi nombreuse que la poussière de la terre ; elle étendra son territoire dans toutes les directions. Par toi et par elle, toutes les familles de la terre seront bénies. Et voici : je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras (Genèse 28.13-15).

De cette triple promesse, Jacob ne mentionne que les deux premières. La déclaration qui concerne un peuple nombreux avait tout juste commencé à s’accomplir en Égypte. Au fil des siècles, la petite famille de Jacob se multiplia et devint une nation puissante qui a subsisté jusqu’à nos jours malgré les nombreuses persécutions dont les Juifs furent l’objet au travers des siècles et leur diaspora dans le monde entier. La promesse d’un pays se réalisera lors de la conquête de Canaan sous la direction de Josué, l’aide de camp de Moïse.

En ce début du 21e siècle, cela fait plus de 55 ans qu’Israël est en Palestine, mais sur un tout petit bout du territoire promis et de façon très précaire, car entouré d’ennemis. La pleine réalisation de la promesse de l’Éternel à Abraham, Isaac et Jacob aura lieu lorsque Jésus-Christ le Messie reviendra sur terre pour y régner pendant 1000 ans. Alors seulement, le peuple d’Israël vivra dans la terre promise en paix et dans la prospérité, chacun jouissant de sa vigne et de son figuier en accord avec les prophéties faites à son sujet. La troisième partie de la promesse, à savoir la bénédiction universelle, Par toi, toutes les familles de la terre seront bénies, s’est réalisée lors de la naissance sur terre d’un des descendants de Jacob, le Christ venu en tant que Sauveur du monde et plus particulièrement de tous ceux qui mettent en lui leur confiance.

Versets 5-6

Je continue le discours de Jacob :

Et maintenant, j’adopte pour miens les deux fils qui te sont nés en Égypte, avant mon arrivée ici. Éphraïm et Manassé seront mes fils au même titre que Ruben et Siméon. Quant aux enfants qui te naîtront après eux, ils seront à toi (Genèse 48.5-6).

Le patriarche est arrivé à la fin de ses jours. Les deux fils de Joseph naquirent bien avant qu’il ne vînt s’installer dans la région de Gochên. En fait, ces deux hommes ont dépassé la trentaine au moment où ils sont adoptés par leur grand-père. Ils vont chacun devenir chefs de tribu au même titre que les 11 autres fils de Jacob. Avec les deux qu’il a adoptés, le patriarche a 14 fils en tout qui deviendront les 13 tribus d’Israël puisque Joseph est remplacé par ses deux garçons.

Par l’intermédiaire d’Éphraïm et Manassé, Joseph se dédouble en quelque sorte recevant une double part d’héritage. Il a donc pris la place de Ruben qui a perdu ses privilèges de premier-né parce qu’il a violé Bilha, la servante de Rachel et épouse de second rang de Jacob. Éphraïm et Manassé recevront donc chacun un territoire dans la Terre promise. Le pays de Canaan sera divisé en douze provinces et non 13, parce que les descendants de Lévi n’auront pas d’héritage territorial. Ils seront éparpillés parmi les 12 tribus et constitueront la classe sacerdotale préposée au culte de l’Éternel.

Versets 6-7

Je continue.

Manassé et Éphraïm seront appelés du nom de leurs frères dans leur héritage, car lorsque je revenais de Paddân-Aram, c’est-à-dire de chez son oncle et beau-père en Syrie, Rachel est morte au pays de Canaan à peu de distance d’Éphrata. C’est là, sur le chemin d’Éphrata — qui s’appelle Bethlehem — que je l’ai enterrée (Genèse 48.6-7).

Jacob a devant lui Joseph, fils aîné de Rachel sa femme bien-aimée, l’amour de sa vie et la grand-mère des deux petits-fils qu’il vient d’adopter. Éphraïm et Manassé remplacent en quelque sorte les enfants que Rachel décédée prématurément n’a pas pu lui donner. En doublant la part de Joseph, le patriarche veut diminuer la disproportion entre les héritages des enfants de ses deux femmes, Léa qui a eu 6 garçons et Rachel qui n’en a eu que deux : Joseph et Benjamin.

Versets 8-12

Je continue.

Israël regarda les fils de Joseph et demanda : Qui est-ce ? Joseph répondit : Ce sont les fils que Dieu m’a donnés dans ce pays. Fais-les approcher, je te prie, dit Jacob, pour que je les bénisse. La vue d’Israël était affaiblie par l’âge de sorte qu’il n’y voyait plus. Il les fit donc approcher de lui et les embrassa. Israël dit à Joseph : Je ne m’imaginais pas te revoir et voici que Dieu me fait voir même tes descendants. Joseph reprit ses deux enfants d’entre les genoux de son père et se prosterna face contre terre (Genèse 48.8-12).

Comme Isaac son père, Jacob avait pratiquement perdu la vue à cause de l’âge ce qui était très courant à cette époque. Ce passage est très émouvant quand on songe que le vieux patriarche a porté le deuil de son fils Joseph pendant 22 ans et que maintenant, non seulement celui qui avait soi-disant été déchiré par une bête sauvage est là devant lui, mais en plus il est entouré de ses deux fils que Jacob vient de faire siens en les plaçant entre ses genoux, ce qui était le geste légal d’adoption. Le vieux patriarche mentionne Dieu, car il reconnaît bien que c’est grâce à Sa bonté envers lui qu’il peut profiter de ce moment béni, si précieux à ses yeux, juste avant d’être recueilli auprès de ses ancêtres Abraham et Isaac.

Jacob sait maintenant que l’Éternel est un Dieu qui est digne de confiance. Il se souvient de la promesse qu’Il lui avait faite à plusieurs reprises, celle de bénir sa postérité, et voilà qu’il est le père légal de 14 fils et qu’ils sont tous prospères, car bénis de Dieu selon Sa promesse. Même si le texte montre que le vieux patriarche a fait d’énormes progrès spirituels puisqu’il reconnaît en l’Éternel la source de toutes ses bénédictions et qu’il lui rend constamment gloire, le plus notable dans ce récit est la fidélité de l’Éternel à l’égard de tous les patriarches.

Dieu a respecté à la lettre l’alliance inconditionnelle qu’il avait conclue avec Abraham en accomplissant tout ce qu’il avait promis. Joseph, bien qu’il soit le grand vizir d’Égypte, est très révérencieux, il n’est pas condescendant du tout vis-à-vis de son père, mais se comporte envers lui comme lorsqu’il était enfant, lui témoignant beaucoup d’affection.

Versets 13-14

Je continue. Puis Joseph prit ses deux fils, Éphraïm à sa droite ; donc à gauche d’Israël ; et Manassé à gauche ; donc à la droite de son père, et les fit approcher de lui. Mais Israël tendit la main droite et la posa sur la tête d’Éphraïm, qui était le plus jeune, et sa main gauche sur la tête de Manassé. Il croisa donc ses mains, bien que Manassé fût l’aîné (Genèse 48.13-14).

Cette cérémonie est très solennelle et extrêmement importante, car une fois prononcée, la bénédiction ne peut être ni annulée ni modifiée. Joseph avait donc présenté ses garçons de manière normale, l’aîné qui devait recevoir une double part d’héritage fut placé à la droite de son père. Mais en croisant ses mains, Jacob pose sa main droite sur le cadet qui aura donc prééminence sur son frère aîné. Jacob avait beaucoup d’affection pour ces deux garçons qu’il venait d’adopter, mais l’un devait diriger l’autre. Et en effet, dans l’histoire d’Israël, la tribu de Manassé marchera sous la bannière de celle d’Éphraïm. Plusieurs personnages importants d’Israël seront issus de la tribu d’Éphraïm, dont Josué qui à la suite de Moïse dirigera la conquête du pays de Canaan.

Cette scène rappelle celle de la bénédiction de Jacob par Isaac également aveugle, qui avait prononcé sur le plus jeune la bénédiction qui de droit revenait à l’aîné Ésaü. Le patriarche Jacob a-t-il délibérément choisi le cadet, ou était-ce une action de Dieu ? Comme il était aveugle, il ne pouvait pas savoir lequel était Éphraïm, c’est donc l’Éternel qui a guidé sa main. Tout au long des Textes Sacrés et ceci à maintes reprises, dans sa souveraineté, Dieu choisit le cadet sur l’aîné pour l’accomplissement de son plan. Il privilégia Isaac sur Ismaël, Jacob sur Ésaü, et maintenant c’est Éphraïm sur Manassé.

L’Éternel agit ainsi pour nous enseigner que la naissance physique, que ce soit l’ordre des enfants, l’importance des ancêtres, l’endroit ou l’époque de la naissance, le rang social, la fortune, une belle figure, une stature d’Apollon, des talents particuliers, et que sais-je encore ; aucun de ces critères ne qualifie qui que ce soit pour recevoir une bénédiction de Dieu. Il ne fait aucun favoritisme. Bien plus tard, alors que le Christ sera sur terre, les Juifs contesteront ses actions en se réclamant de la descendance d’Abraham. Sur quoi, Jésus leur répondra et je le cite :

Ne vous imaginez pas qu’il vous suffit de répéter : « Nous sommes les descendants d’Abraham ! » Car, regardez ces pierres, je vous déclare que Dieu pourrait en faire des enfants d’Abraham. Si vous êtes vraiment des enfants d’Abraham, agissez donc comme lui. Vous agissez exactement comme votre père à vous ! Vos œuvres ressemblent aux siennes. Votre véritable père, c’est le diable (Luc 3.8 ; Jean 8.39, 41, 44).

Versets 15-16

Je continue le texte de la Genèse.

Jacob bénit Joseph et dit : Que ces garçons soient bénis par le Dieu devant qui ont vécu mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui a pris soin de moi depuis que j’existe et jusqu’à ce jour, l’ange qui m’a délivré de tout mal. Qu’ils perpétuent mon nom et celui de mes pères, Abraham et Isaac ! Qu’ils aient beaucoup d’enfants partout dans le pays ! (Genèse 48.15-16).

Voilà dans la bouche du vieux patriarche un témoignage franc et massif de la grâce de Dieu envers lui. Il reconnaît bien que c’est lui qui l’a conduit et béni depuis sa naissance jusqu’à ce jour. Jacob avait rencontré l’ange de l’Éternel au torrent de Yabboq, un affluent du Jourdain, alors qu’il s’était enfui de chez son oncle Laban et rentrait au pays avec sa nombreuse famille, ses richesses et son immense cheptel. Mais il était terrifié, car il devait passer à proximité du territoire de son frère Ésaü dont il avait usurpé le droit d’aînesse 20 ans auparavant. Grâce à Dieu, tout s’était alors bien passé. Maintenant au soir de sa vie, Jacob a changé et est devenu un homme de foi. Le temps est loin où il manigançait toutes sortes de mauvais coups pour tromper son frère et son père afin de s’enrichir à leurs dépens.

Versets 17-22

Je continue.

Joseph remarqua que son père avait posé sa main droite sur la tête d’Éphraïm. Cela lui déplut et il prit la main de son père pour la faire passer de la tête d’Éphraïm sur celle de Manassé. Il dit à son père : Il ne faut pas faire ainsi, mon père, car c’est celui-là l’aîné ; mets donc ta main droite sur sa tête. Mais son père refusa et dit : Je sais mon fils, je sais. Celui-là aussi deviendra un peuple ! Lui aussi sera grand. Mais son frère cadet sera plus grand que lui et sa descendance formera des nations entières. Ce jour-là, il les bénit tous deux et dit : Le peuple d’Israël vous nommera dans ses bénédictions en disant : « Que Dieu te rende semblable à Éphraïm et à Manassé ! » Ainsi il plaça Éphraïm avant Manassé. Puis Israël dit à Joseph : Je vais bientôt mourir. Dieu sera avec vous et vous fera retourner au pays de vos ancêtres. Quant à moi, je te donne une part de plus qu’à tes frères : Sichem, que j’ai conquise sur les Amorites avec mon épée et mon arc (Genèse 48.17-22).

Joseph est pour la tradition ; il a du mal à accepter que son fils aîné soit lésé par rapport au cadet. Mais c’est l’Éternel qui décide et il est tout à fait évident que Jacob ne fait que suivre l’impulsion de l’Esprit de Dieu qui l’anime. Dans la foulée, par l’intermédiaire de ses deux fils, Joseph reçoit une double portion qui était traditionnellement réservée au garçon premier-né. Il prend donc la place de Ruben qui comme je l’ai déjà dit est évincé de sa position à cause de sa faute. Après la conquête du pays promis par Josué, le pays promis sera divisé entre les 12 tribus. Alors, en plus de leur part normale, Manassé et Éphraïm recevront en héritage la ville de Sichem.

À l’origine, Jacob l’avait achetée aux Cananéens, mais ceux-ci profitèrent de ses pérégrinations pour la lui reprendre. On apprend ici qu’à un moment où à un autre Jacob l’avait reconquise par la force. C’est là que bien plus tard les os de Joseph seront enterrés. Ce territoire de Sichem a toujours été matière à controverses. Aujourd’hui, il est en plein milieu de ce qu’on appelle les territoires occupés par Israël et qui sont revendiqués par les Palestiniens.

Par la foi, Jacob proclame que l’Éternel bénira ses descendants comme il l’a promis et qu’Éphraïm deviendra plusieurs peuples. En effet, après la scission de la nation d’Israël en deux, cette tribu sera la plus puissante du royaume du Nord. Le nom Éphraïm sera même utilisé pour désigner l’ensemble des 10 tribus nordiques. Le patriarche prophétise aussi que ses descendants retourneront un jour dans le pays de Canaan afin de l’occuper et ainsi accompliront la promesse que l’Éternel a faite à Abraham et Isaac.

Ces deux derniers entretiens, au soir de sa vie, entre Jacob et son fils Joseph confirment le lien privilégié qui les unissait : c’est à Joseph que le patriarche demande de l’enterrer auprès de ses ancêtres dans le Pays promis ; ce sont ses fils Manassé et Éphraïm qu’il adopte et bénit, faisant ainsi d’eux ses héritiers directs. Il donne ainsi à Joseph la double part habituellement réservée au fils aîné.

Jacob confie également à Joseph son testament spirituel ; il lui fait part de la manifestation de Dieu dans sa vie, de sa fidélité et des promesses qu’il a reçues au sujet de sa descendance qui habiteront le Pays promis. Jacob transmet à Joseph un héritage spirituel dont le fer de lance est qu’on peut faire confiance à l’Éternel, car il est fidèle. Cette connaissance est bien plus précieuse que toutes les possessions terrestres.

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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