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12 mai 2022

Genèse 40.1 – 41.16

Chapitre 40

Introduction

On a dit le président des États-Unis Georges Bush très religieux. On peut affirmer avec certitude que c’est un homme moral au regard des valeurs judéo-chrétiennes traditionnelles et surtout si on le compare au précédent, Bill Clinton. Pour ce qui est de la réalité de sa foi, c’est moins évident parce qu’il se comporte comme un politicien ne voulant froisser personne. Alors, il mange à tous les râteliers. Il est en contact avec une vingtaine de conseillers spirituels tous azimuts et il fréquente des églises confessionnelles diverses. Dans les Écritures, un tel comportement religieux syncrétique est assimilé à l’idolâtrie. À l’opposé de Bush, l’histoire a été marquée par un certain nombre d’hommes d’une très grande envergure aussi bien politique que spirituelle.

Le livre de la Genèse décrit Joseph, un des fils de Jacob, comme l’un d’entre eux. D’ailleurs sous certains aspects, on peut le comparer à Jésus-Christ. Par exemple, les frères de Joseph complotèrent de le tuer tout comme les Juifs avec le Christ. Joseph fut vendu par ses demi-frères pour 20 pièces d’argent et Jésus par un de ses disciples pour trente. Quand ils furent livrés à leurs bourreaux, tous deux portaient une tunique de grand prix bien que pour des motifs différents ; à tous deux, on la leur arracha de force ; celle de Joseph fut tachée du sang d’un bouc et l’autre tirée au sort.

Joseph était haï par ses frères jaloux qui le condamnèrent et le vendirent à une caravane de Bédouins sans qu’il puisse se défendre. Le Christ, bien qu’innocent faisait l’objet de la haine des prêtres juifs jaloux de lui qui l’ont livré aux Romains ; il fut condamné par Ponce Pilate qui le savait pourtant innocent, mais qui voulait avant tout sauver la face et sa carrière politique. Bien qu’il croyait Joseph irrépréhensible, Potiphar l’a jeté en prison afin de garder sa respectabilité aux yeux de sa maisonnée et de Pharaon.

Joseph fut incarcéré en compagnie de coupables de droit commun ; l’un sera gracié et l’autre exécuté. Jésus fut crucifié entre deux malfaiteurs ; l’un d’eux, le bon larron, fut justifié par Jésus et alla au paradis le jour même. Joseph préserva le clan de Jacob, son père, de la famine. Jésus est le sauveur non seulement de la maison d’Israël, mais de toute l’humanité.

Versets 1-4

Je commence maintenant à lire le chapitre 40 de la Genèse qui continue l’histoire de Joseph.

Quelques temps après, deux hauts fonctionnaires du pharaon, le chef des échansons et le chef des panetiers, commirent une faute envers leur maître qui fut très irrité contre eux et les fit jeter dans la prison du commandant de la garde où Joseph était incarcéré. Celui-ci les confia aux soins de Joseph qui s’occupa d’eux. Ils passèrent un certain temps en prison (Genèse 40.1-4).

Le texte ne précise pas ce qu’ils ont fait pour mériter le cachot. Ces hommes étaient des personnes de toute confiance qui occupaient des postes importants. En tant que responsables de la boisson et de la nourriture du roi, leur tâche consistait à prévenir les tentatives d’empoisonnement. Qui sait ce qui a pu arriver ? L’un avait peut-être trébuché avec une carafe de vin et tâché le costume d’apparat du roi ce qui l’avait humilié devant sa cour. De toute façon, c’était très malsain de déplaire au Pharaon quelque en soit la raison. Dans la providence divine, ces deux hommes sont sous la supervision de Joseph. En fait, partout où il allait, c’est lui qui prenait la direction des opérations parce qu’une autorité venant de Dieu et qu’on ne pouvait discuter, émanait de sa personne.

Versets 5-8

Je continue.

Une nuit, l’échanson et le panetier du pharaon détenus dans la prison firent tous deux un rêve ; chacun eut le sien, ayant sa signification propre. Le lendemain matin, quand Joseph se rendit auprès d’eux, il remarqua qu’ils étaient soucieux. Joseph demanda donc aux hauts fonctionnaires du pharaon qui se trouvaient en prison avec lui dans la maison de son maître : Pourquoi avez-vous cet air sombre aujourd’hui ? Ils lui répondirent : Nous avons fait un rêve et il n’y a ici personne pour l’interpréter. N’appartient-il pas à Dieu de donner l’interprétation des rêves ? Leur dit Joseph. Racontez-les-moi donc, je vous prie (Genèse 40.5-8).

Dans les Écritures, il est fréquent de voir l’Éternel utiliser les visions, les rêves ou les songes pour se révéler. Aujourd’hui, c’est plutôt rare parce que nous avons à notre disposition toute la révélation divine que sont les Textes Sacrés et chacun d’entre nous est responsable devant Dieu de les étudier. Le panetier et l’échanson font chacun un rêve qui les rend perplexes. Comme ils sont en prison ils font grise mine, étant frustrés de ne pas avoir accès à un sage, un prêtre-magicien dont le rôle était justement d’interpréter les rêves.

Dans le contexte égyptien, la réponse de Joseph : n’appartient-il pas à Dieu de donner l’interprétation des rêves ? est polémique. En effet, il déclare la supériorité de l’Éternel sur les dieux égyptiens et se présente comme le porte-parole du Dieu unique, seul capable de donner la véritable interprétation des rêves.

Versets 9-23

Je continue.

Alors le chef des échansons lui raconta ce qu’il avait rêvé. Dans mon rêve, lui dit-il, j’avais devant moi un cep de vigne portant trois sarments. Il se mit à bourgeonner, à fleurir, puis ses grappes donnèrent des raisins mûrs. Je tenais en main la coupe du pharaon, je cueillis les raisins, j’en pressai le jus dans la coupe du pharaon et je la présentai à mon maître. Joseph lui dit : Voici ce que signifie ce rêve : Les trois sarments représentent trois jours. Dans trois jours, le pharaon te permettra de relever la tête et te rétabliras dans tes fonctions. Tu lui présenteras sa coupe comme le veut la charge que tu occupais auparavant en qualité d’échanson. Mais, s’il te plaît, pense à moi quand tout ira de nouveau bien pour toi et aie la bonté de parler en ma faveur au pharaon pour me faire sortir de cette prison. En effet, j’ai été amené de force du pays des Hébreux, et ici même, je n’ai rien fait qui mérite le cachot. Lorsque le chef des panetiers vit que Joseph avait donné une interprétation favorable du songe, il lui dit : Moi aussi, j’ai fait un rêve : Je portais trois corbeilles de pain blanc sur la tête. Dans celle du dessus, il y avait de la nourriture préparée par un panetier et destinée au pharaon ; mais les oiseaux venaient les picorer dans la corbeille qui reposait sur ma tête. Joseph lui dit : Voici ce que signifie ce rêve : Les trois corbeilles représentent trois jours. Dans trois jours, le pharaon élèvera ta tête au-dessus de toi, il te pendra à un arbre et les oiseaux viendront se repaître de ta chair. Effectivement, trois jours plus tard, à l’occasion de son anniversaire, le pharaon offrit un festin à tous ses grands. Il éleva la tête du chef des échansons et du chef des panetiers en présence de ses grands. Il rétablit dans sa fonction le chef des échansons, qui lui présenta de nouveau sa coupe, et il fit pendre le chef des panetiers. Les choses se passèrent donc conformément à l’interprétation que Joseph avait donnée de leurs rêves. Mais le chef des échansons ne pensa plus à Joseph : il l’oublia (Genèse 40.9-23).

Joseph possédait le don surnaturel d’interpréter les rêves. Il parle avec autorité et donne mot pour mot le sens de ces histoires à priori abracadabrantes que lui ont racontées ces hauts fonctionnaires. Tous deux auront leur tête élevée, une expression qui en hébreu peut avoir un sens aussi bien positif que négatif. Effectivement, l’un est rétabli dans sa fonction et l’autre exécuté. En prédisant l’avenir, Joseph se présente comme un prophète. S’il parle vraiment au nom de l’Éternel, il n’a pas droit à la moindre erreur même dans les plus petits détails, sinon c’est un imposteur. En Israël, la Loi de Moïse qui sera prodiguée bien plus tard condamnait à mort tout faux prophète.

Joseph demande à l’échanson qu’il lui renvoie l’ascenseur. Il voudrait que ce dernier plaide en sa faveur afin que le pharaon le fasse sortir de ce trou à rats. On peut être sûr que ce fonctionnaire lui a promis la main sur le cœur, qu’à la première occasion il glisserait le mot voulu dans l’oreille du roi. En attendant, la situation de Joseph n’est guère brillante ; il est esclave en terre étrangère, au cachot, bouc émissaire pour une faute qu’il n’a pas commise. La prédiction qu’il fait à l’échanson lui donne une lueur d’espoir ; il a raison de sauter sur cette occasion et de demander une réciprocité à cet homme.

Dans le Nouveau Testament aussi, l’apôtre Paul écrit aux chrétiens de l’empire romain qui sont en esclavage de profiter des occasions qui peuvent se présenter à eux pour devenir libre. Joseph croit que l’Éternel lui a tendu une perche et il la saisit. Se voyait-il déjà sur le chemin du retour en direction de son pays, apercevait-il dans le lointain se dessiner la maison de son enfance ? Les semaines et les mois passent sans qu’il reçoive la moindre nouvelle de l’échanson qui en gros égoïste a avalé la commission. Pourquoi un dignitaire égyptien se souviendrait-il d’un esclave hébreu ? Joseph continue donc à moisir en prison.

Cependant, même si ce n’est pas encore son heure, dans sa souveraineté Dieu le tient en réserve pour l’avenir. Si l’échanson avait rempli son obligation et que Joseph libéré ait quitté la proximité de la cour de pharaon, il n’aurait pas été sur place pour lui expliquer son rêve et accomplir ainsi le plan que Dieu avait en réserve pour lui et le clan de Jacob. Donc sans qu’il en sache la raison, Joseph est gardé bien au chaud, si on peut dire, au fond d’un cachot en attendant que tous les événements soient en place. Cette fois-ci encore, notre ami aurait eu de bonnes raisons de broyer du noir et devenir amer vis-à-vis de toutes ces injustices qu’il subissait l’une après l’autre, la dernière en date étant l’ingratitude de l’échanson. Mais il semble que Joseph reste fidèle à l’Éternel ; il vaque à ses occupations quotidiennes attendant avec confiance que l’horloge divine sonne son heure.

Dans cette histoire, la patience de Joseph a été mise à rude épreuve et peut-être en est-il pareil pour vous. Je ne sais pas si vous êtes dans une situation difficile en ce moment et si vous vous sentez coincé entre le marteau et l’enclume. Peut-être, vous demandez-vous si Dieu se soucie de votre situation. Absolument ! Tournez-vous vers lui et il se montrera digne de votre confiance.

L’histoire de Joseph oublié au fond d’un cachot nous a été donnée afin que je ne perde pas courage lorsque mon horizon s’obscurcit. Cet homme est un exemple à suivre, fidèle à l’Éternel, il se montra droit à l’égard de son premier maître Potiphar, puis en prison, il devint l’homme de confiance du gardien. Plus tard, il sera loyal envers pharaon et vis-à-vis de ses frères. Les Écritures ont une très haute opinion de Joseph parce que c’était un homme fidèle. Voici deux proverbes tirés de l’Ancien Testament :

Un envoyé fidèle apporte la guérison.

Comme la fraîcheur de la neige au moment des fortes chaleurs de la moisson, tel est un messager fidèle pour celui qui l’envoie (Proverbes 13.17 ; 25.13).

Non seulement Joseph était droit et loyal, mais il était désintéressé, et avait le cœur tendre vis-à-vis de tous ceux qu’il croisait sur sa route. Parce qu’il vénérait l’Éternel, il était humble et courageux ne craignant aucun homme. En attendant la délivrance, il a appris la patience à endurer l’épreuve. Joseph est un homme noble, un vrai qui doit ses vertus à sa foi en Dieu. Envers et contre tout, malgré ses circonstances déprimantes, il croyait au Dieu de ses ancêtres et aux promesses qu’il avait faites à Abraham et confirmées à Isaac et à son père Jacob. Sa foi va être grandement récompensée.

Chapitre 41

Introduction

Nous arrivons au chapitre 41 dans lequel l’Éternel soulève le coin du voile du plan qu’il a mis sur pied ; dans le lointain, on pourrait presque entendre l’horloge de Dieu qui commence à sonner. En deux temps, trois mouvements, Joseph va passer de l’esclave emprisonné au prince couvert de gloire. Ce chapitre se déroule comme un conte de fées.

Versets 1-13

Je commence à lire.

Deux années entières passèrent. Puis le pharaon fit un rêve : il se tenait au bord du Nil et vit sortir du fleuve sept vaches belles et bien grasses, qui se mirent à paître près de la rive. Puis, après elles, sept autres vaches sortirent du fleuve, elles étaient laides et décharnées. Elles vinrent se placer à côté des premières vaches, au bord du fleuve. Et voilà que les sept vaches laides et décharnées dévorèrent les sept vaches belles et grasses. Alors le pharaon se réveilla. Puis il se rendormit et fit un second rêve : Sept épis poussaient sur une seule tige, des épis pleins et beaux. Puis sept épis maigres et desséchés par le vent d’orient poussèrent après eux. Les épis maigres engloutirent les sept épis pleins et beaux. Alors le pharaon se réveilla et se rendit compte qu’il avait rêvé. Au matin, inquiet, il fit convoquer tous les magiciens et les sages d’Égypte et leur raconta ses rêves, mais aucun d’eux ne put les interpréter. Alors le chef des échansons prit la parole et dit au pharaon : Je vais évoquer aujourd’hui le souvenir de ma faute. Le pharaon s’était emporté contre ses serviteurs et m’avait fait mettre aux arrêts avec le chef des panetiers dans la maison du commandant des gardes. Une nuit, nous avons fait tous deux un rêve ayant sa signification propre. Or, il y avait là avec nous un jeune homme hébreu, un esclave du commandant des gardes ; nous lui avons raconté nos deux rêves et il a donné l’interprétation de chacun d’eux. Par la suite, les choses se sont passées conformément à l’interprétation qu’il nous avait donnée : moi j’ai été rétabli dans mes fonctions, et le panetier a été pendu (Genèse 41.1-13).

L’ingratitude de l’échanson vis-à-vis de Joseph était impardonnable, mais c’est Dieu qui est à l’origine de cet oubli. Joseph quant à lui trouve le temps bien long dans sa prison même s’il en est l’intendant, car il ne comprend pas pourquoi le mauvais sort s’acharne sur lui. Il continue cependant à assumer fidèlement les tâches qui lui sont confiées. Dans les coulisses, Dieu prépare les événements.

La première phase est de troubler le pharaon par deux rêves qui l’effraient. Le roi fait alors appel aux magiciens et aux sages, deux catégories constituant le dessus du panier de la hiérarchie du clergé égyptien. Ces hommes étaient aussi les prêtres qui formaient la caste supérieure de la noblesse. Ils écrivaient les hiéroglyphes, s’occupaient du cadastre, étudiaient les astres, exerçaient l’astrologie et la magie, annonçaient l’avenir et interprétaient les songes.

Le pharaon avait l’habitude d’attendre que ses sages aient eu le temps d’invoquer les divinités avant de donner les réponses aux questions qu’il leur posait. Suite à quoi, ces derniers pouvaient évidemment lui raconter n’importe quel bobard, car à court terme il n’y avait pas moyen de vérifier leurs dires. Mais dans le cas présent, les devins étaient tellement interloqués qu’ils n’ont même pas cherché à tromper le roi.

Après que ce dernier ait épuisé les sciences occultes des sages et magiciens de tout poil, l’échanson a soudainement un flash. Dieu provoque un déclic dans sa tête ; il se souvient de Joseph, de sa promesse, des rêves expliqués et il en parle au pharaon qui était toujours troublé et ne savait plus où donner de la tête, où se tourner pour trouver la signification de ces deux rêves qu’il pressentait de mauvais augures. Comme il n’avait rien à perdre, l’intervention soudaine et providentielle de l’échanson ne pouvait mieux tomber.

Verset 14

Je continue.

Alors le pharaon envoya chercher Joseph et, sur le champ, on courut le faire sortir du cachot ; on le rasa, on le fit changer d’habits et on l’introduisit auprès du pharaon (Genèse 41.14).

Alors que les habitants de la Palestine portaient la barbe, les Égyptiens se rasaient tous les poils, même les cheveux ; ils ne les laissaient pousser qu’en cas de deuil. Le roi et les nobles portaient une barbichette ou des barbes postiches comme marque de leur autorité. Joseph est précipitamment tiré de sa prison, puis on le déguise en Égyptien afin de le rendre présentable. Joseph sait très bien pourquoi on est venu le chercher, mais il garde la tête froide et le pharaon ne l’impressionne pas. Joseph avait mis toute sa confiance et son espérance en l’Éternel ; l’air serein il s’attendait à lui seul.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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