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25 mars 2022

Genèse 2.1 – 2.8

Chapitre 2

Introduction (1ère partie)

Une des expériences communes à tous les êtres humains consiste à admirer un travail bien fait et en éprouver une grande satisfaction. Ce peut être n’importe quoi : un sillon dans la terre bien tracé, une réussite à un concours ou une réparation qui fonctionne. Ce sentiment de bien-être devant un accomplissement est un peu comme celui que Dieu a éprouvé lorsqu’il considéra ce qu’il avait réalisé.

Au soir des premier, troisième, quatrième et cinquième jours de la création, le texte de la Genèse conclut en disant : Dieu vit que cela était bon. Puis à la fin du sixième jour, après que Dieu ait terminé son chef d’œuvre en créant Adam et Ève, et devant tout ce qu’il avait accompli la semaine écoulée, il est dit :

Dieu considéra tout ce qu’il avait créé, et trouva cela très bon (Genèse 1.31).

En effet, l’apogée de la création divine est l’homme. Dans un des psaumes écrits par le roi David, il est écrit :

Tu as fait l’homme de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds, les brebis comme les bœufs, et les animaux des champs, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers des mers (Psaumes 8.6-9).

Le premier chapitre de la Genèse nous donne de manière très succincte le récit majestueux de la création dont Dieu est l’auteur et le seul acteur puisqu’il est mentionné 32 fois. Ce n’est pas une explication scientifique, mais il raconte comment l’univers et tout ce qu’il contient a vu le jour. Ce texte va à contre-courant des théories en vogue et est une condamnation des incrédules comme le dit si bien l’apôtre Paul dans un texte que j’ai déjà cité et que je rappelle :

Depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses œuvres quand on y réfléchit. Ils n’ont donc aucune excuse, car alors qu’ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l’honneur que l’on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance (Romains 1.20-21).

Le second chapitre de la Genèse débute avec une petite phrase toute simple qui sert de conclusion au chapitre premier. Je le lis :

Ainsi furent achevés le ciel et la terre avec toute l’armée de ce qu’ils contiennent (Genèse 2.1).

Voilà dans un langage clair et adapté à la compréhension de tous les peuples de tous les siècles ce que tout être humain doit connaître concernant ses origines. Simple et majestueux, le grand récit de création du premier chapitre constitue assurément une superbe introduction, une magnifique ouverture, non seulement au livre de la Genèse, mais aussi à l’ensemble des Textes Sacrés. Les grandes vérités qu’il énonce au sujet de Dieu, de l’homme et du monde imprègnent toutes les Écritures. Son enseignement est opposé à l’idée encore communément admise que la matière a toujours existé. Le style et la structure du récit de la création contribuent à en accentuer son message.

On y repère des répétitions voulues de certaines expressions comme : Dieu dit ; Dieu créa ; et cela fut ainsi ; Dieu vit que c’était bon 4 fois et surtout : selon leur espèce mentionné 10 fois. Il existe un parallélisme entre les trois premiers jours qui sont la création de la lumière le premier, du ciel et des mers le second, et des continents le troisième, avec les trois suivants qui sont la création des habitants de ces espaces de vie.

Ce sont les luminaires le 4e jour, les oiseaux et les poissons le 5e, puis les végétaux et les créatures terrestres le 6e jour. Replacé dans son contexte d’origine, ce récit a un caractère polémique. En effet, il remet en cause les concepts mythiques et religieux du Proche-Orient ancien en offrant une vision totalement différente de Dieu, de l’homme et du monde.

L’autorité qui a été donnée à l’homme sur toute la création va à l’encontre de toute vision fataliste du monde et des événements. Le Créateur n’a pas de rival ; il n’est pas un dieu parmi les nombreuses divinités vénérées par les polythéistes ; 330 millions dans l’Hindouisme par exemple. Il n’est pas non plus confondu avec sa création dans le marasme panthéiste des religions orientales. L’Éternel est hors de l’espace-temps, le seul vrai Dieu souverain et créateur de l’univers par sa parole puissante et selon le conseil de sa volonté. Ce monde vivant, si bien ordonné et à l’origine parfait, reflète sa gloire comme il est dit dans un psaume que je cite :

Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue céleste publie l’œuvre de ses mains (Psaumes 19.1-2).

 

Ce n’est certainement pas une coïncidence que la science dite moderne se soit développée surtout en Occident, dans une culture profondément influencée par la conception biblique des origines. C’est parce que la Genèse attribue la création de toutes choses à une intelligence toute puissante qui est prévisible, toujours logique et jamais capricieuse, que les hommes de science ont été conduits à chercher une explication cohérente et rationnelle au fonctionnement de l’univers.

La redécouverte de la Bible aux 14e et 15e siècles a ouvert la voie aux progrès que nous connaissons aujourd’hui. Le début de la Genèse insiste fortement sur deux points : d’abord que l’univers — et tout ce qu’il contient — a été conçu et créé par une intelligence suprême, que nous appelons Dieu ; ensuite, que l’homme est une création spécifique conçue à l’image de Dieu. Son but est d’être en relation avec son créateur et de découvrir en lui l’amour éternel qui seul peut satisfaire les aspirations de son âme et donner un sens à sa vie. Sur ces deux points, les Écritures ne concèdent jamais rien à la science ou aux philosophies du moment.

Introduction (2ème partie)

Le chapitre 2 de la Genèse donne un résumé des 5 premiers jours de la création ; l’établissement du jour du sabbat ; quelques détails sur la création de l’homme et de la femme, ainsi que les directives auxquelles l’homme devra se soumettre. Dans ce chapitre apparaît pour la première fois une des caractéristiques de la révélation divine, un principe de la Parole de Dieu qui revient souvent et qui est le rappel amplifié. Dans un premier temps, le Saint-Esprit, qui est l’auteur divin derrière chaque écrivain biblique, présente une vérité de manière succincte.

Puis plus tard, il revient en détail sur certains aspects ; c’est donc un rappel qui est amplifié. Par exemple quand on lit le 5e et dernier livre de Moïse, il apparaît au premier abord comme une répétition de la Loi énoncée dans les livres précédents. Mais en fait, c’est une amplification et une interprétation de celle-ci, suite à l’expérience du peuple d’Israël qui a passé 40 ans à vadrouiller dans le désert.

Ce principe explique aussi pourquoi nous avons 4 Évangiles au lieu d’un ; ces récits s’adressent à 4 types d’auditoires différents et donc chacun accentue en le développant des enseignements spécifiques destinés au groupe concerné. Ce rappel amplifié est bien illustré dans le chapitre 2 de la Genèse ; l’auteur reprend ce qui concerne l’homme dans le récit de la Création et le développe en y ajoutant ce qui est important pour nous de connaître en commençant par l’instauration du jour du sabbat.

Versets 1-3

Je commence à lire le texte du second chapitre de la Genèse.

Ainsi furent achevés le ciel et la terre avec toute l’armée de ce qu’ils contiennent. Au septième jour, Dieu avait achevé tout ce qu’il avait créé. Alors il se reposa en ce jour-là de toutes les œuvres qu’il avait accomplies. Il bénit le septième jour, il en fit un jour qui lui est réservé, car en ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait accomplie (Genèse 2.1-3).

Comme son Créateur, l’homme est appelé au repos sabbatique du septième jour ; c’est le premier thème abordé. Dieu reconnaît le besoin de sa créature et lui accorde le temps de se remettre de sa fatigue ; c’est de ce texte que provient l’idée de mettre à part un jour sur sept pour faire autre chose que sa tâche quotidienne. C’est ce verset qui a structuré le rythme de la vie humaine et qui lui a conféré un jour férié qui à l’origine était le samedi. Ce repos hebdomadaire protège l’homme contre la possibilité d’être englouti par son travail d’assujettir la terre.

Pendant des siècles, la plupart des Français allaient à l’église le dimanche. Je me souviens qu’enfant, il fallait se faire beau ce jour-là et même cirer ses chaussures. Cette habitude s’est perdue dans le courant du 20e siècle et c’est tragique, car l’homme ne s’accomplit pas seulement dans sa relation au monde qu’il transforme ou dont il profite, mais aussi lorsqu’il entretient une relation avec son créateur.

Lorsqu’on lit que Dieu se reposa de toute son œuvre, on peut se demander ce que ça veut dire ? Cela sous-entend-il qu’Il était fatigué, et qu’Il s’est assis le 7e jour pour se remettre de ses émotions après une dure semaine de labeur ? Bien sûr que non ! C’est seulement une façon de parler qui veut souligner que son œuvre était réellement terminée et que cette création était vraiment réussie au point qu’il n’y avait plus rien à y ajouter.

Quand nous quittons le bureau ou l’usine ou les champs selon notre profession, il reste toujours quelque chose à faire et le plus souvent une grande quantité de travail nous attend le lendemain. Et lorsque nous arrivons à la maison, d’autres tâches nous y attendent. Quelqu’un a dit : Je ne peux pas m’asseoir chez moi sans regarder quelque chose que je devrais être en train de faire. Et puis les dames, même lorsqu’elles sont occupées à l’extérieur, ont généralement aussi le soin des enfants et de la cuisine. Notre travail n’est vraiment jamais fini, mais nous avons besoin de nous arrêter à cause de la fatigue. Dieu se reposa pour une autre raison, parce qu’il avait réellement achevé son œuvre de création.

 

Dans les Écritures, il est question d’une autre sorte de sabbat pour l’homme, celui de Dieu ; il correspond à la paix intérieure, une plénitude dont je peux jouir lorsque je me confie en Dieu de tout mon cœur. Mais cela ne veut pas dire ne rien faire, car l’oisiveté n’apaise pas, mais rend nerveux, agacé et de mauvaise humeur. Et ne dit-on pas : l’oisiveté est la mère de tous les vices ? Si notre sabbat c’est le dimanche, celui de Dieu peut être tous les jours, chaque fois que je m’approche de lui par l’intermédiaire de Jésus-Christ ; c’est lui qui est le médiateur entre le Créateur immensément grand et saint, et moi minuscule et coupable.

Versets 4-6

Je continue à lire le texte de la Genèse.

Telle est l’histoire des familles du ciel et de la terre lorsqu’elles furent créées. Au temps où l’Éternel Dieu fit la terre et le ciel, il n’existait encore sur la terre aucun arbuste, et aucune herbe des champs n’avait encore germé, car l’Éternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’homme pour cultiver la terre. Mais une vapeur d’eau s’éleva de la terre et se mit à irriguer toute la surface du sol (Genèse 2.4-6).

Voici l’histoire du début de l’humanité. Ce passage explique simplement que Dieu a façonné la terre de manière à ce qu’elle puisse accommoder l’homme. Il semblerait même que le sol fertile contenait déjà en lui la semence de la première récolte de tous les végétaux et légumes qui allaient servir à la nourriture de l’homme et des autres êtres vivants.

C’est ici qu’on rencontre pour la première fois l’expression Éternel Dieu, un terme fréquent et composé des deux principaux noms qui désignent le Créateur. Dieu est la traduction de l’hébreu Élohim et met l’accent sur sa toute-puissance créatrice. L’Éternel est Yahvé en hébreu et souligne le fait qu’on peut le connaître à un niveau personnel et entretenir une amitié avec Lui. Il est d’ailleurs dit de Moïse que l’Éternel lui parlait face à face comme un homme parle à son ami (Exode 33.11).

Dans ce passage, il est précisé qu’il n’avait jamais plu et d’ailleurs il ne pleuvra pas avant le déluge. Par contre, il est dit qu’une vapeur d’eau s’élevait de la terre ; il s’agit du conopée, ce voile de vapeur qui entourait notre planète et y créait les mêmes conditions que dans une serre. La pression atmosphérique y était alors plus forte qu’aujourd’hui, ce qui favorise la croissance des plantes. C’est ainsi qu’en plein Tokyo au Japon, on a fait pousser des tomates dans une bulle pressurisée et un pied qui a atteint 60 m de haut en 8 ans a porté quelques 7 000 fruits, une vraie récolte miraculeuse. Non seulement la pression atmosphérique était plus importante, mais l’air y était aussi plus riche en oxygène, ce qui entre autres favorise la guérison des plaies.

Voici une petite histoire fascinante qui vient d’outre-Atlantique. En 1987, dans l’état du Texas, les journaux ont rapporté l’incident suivant. Jessica McLaure, une petite fille de 18 mois était tombée dans un puits de 30 cm de diamètre. Sa jambe droite était tordue au point d’être coincée contre son visage. Elle est restée dans cette position pendant 58 heures et demie. Quand on l’a finalement secouru, son pied droit était complètement noir. Les médecins voulaient bien sûr l’amputer, mais avant d’en venir là, l’un d’entre eux a voulu tenter une expérience en mettant la petite fille dans une chambre d’oxygène pressurisée à 2 fois la pression atmosphérique. Après quelques heures seulement, son pied d’abord, puis ses orteils un à un sont redevenus rose, à l’exception de l’extrémité du petit orteil qui a dû être amputé.

Verset 7

Je continue le texte de la Genèse.

L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant (Genèse 2.7).

L’auteur nous fait part de quelques détails dirons-nous d’ordre technique, de la création de l’homme. Mais rien n’est dit concernant son fonctionnement anatomique ou biologique ; Dieu affirme cependant que c’est lui qui a créé l’homme, non à partir d’un animal, mais avec la poussière de la terre, comme un potier modèle l’argile. D’ailleurs, notre corps se compose d’une quinzaine de produits chimiques qui se trouvent tous dans la nature et dont la valeur totale est seulement de quelques euros.

Les molécules et les atomes qui nous composent ne sont ni rares ni mystérieux ; nous sommes physiquement composés d’éléments très ordinaires. Mon visage, mon cerveau, tous mes organes ne sont finalement que des assemblages fort complexes de molécules qu’on trouve partout. Bien sûr, l’homme est beaucoup plus que de la poussière qui finira en terre. Chacun d’entre nous est une âme vivante et éternelle qui elle, retournera à celui qui l’a donnée. En effet, Dieu insuffla en l’homme la vie, non seulement physique et psychologique, mais aussi spirituelle. Dieu a mis en vous et en moi la pensée de l’éternité.

 

Il semble évident aujourd’hui que la science et la raison ont prouvé leur insuffisance ; elles n’ont pas apporté à l’humanité de solution à ses problèmes. C’est pourquoi beaucoup de gens cherchent des réponses ailleurs dans l’ésotérique, l’occultisme et les religions à mystères. Ces croyances offrent à leurs adeptes l’opportunité de dépasser l’aridité du désert matérialiste qui nous environne en leur promettant d’ouvrir une porte sur le sens ultime de l’existence. Même si nous avons du mal à l’admettre, nous sentons intuitivement que nous sommes plus que cette matière périssable qui nous enveloppe.

Nous avons en nous le désir insatiable de vivre, un sens moral du bien et du mal, un goût pour la beauté, un désir de justice et le besoin de vérité. Mon chat chasse aussi bien un sale mulot qu’un bel oiseau bleu. Et une fois attrapés, il va les tuer l’un et l’autre sans l’ombre d’un remord, parce que c’est un chat ; ce qui est beau, juste ou vrai n’a aucune signification pour lui. Vous et moi appartenons à une autre dimension que celle des animaux ; nous sommes de race noble, car créés à l’image de Dieu afin que nous puissions entrer en contact avec celui qui est Esprit et Vie. Dieu qui est la réalité dans son absolu a implanté une étincelle d’éternité en moi ainsi que la capacité et le privilège inouï de connaître mon Créateur à un niveau personnel.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 11 2024

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Prendre les armes de Dieu (suite)

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