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15 mars 2022

Genèse 1.1

Chapitre 1

Introduction 1

Lorsque je feuillette un magazine, souvent je commence par la fin sans trop savoir pourquoi ; ma femme dit que mon cerveau a été monté à l’envers. Pour ce qui est des livres par contre, j’en lis des passages ici et là et si ça m’intéresse alors je commence par le début. La 1re fois que j’ai pris un exemplaire des Textes Sacrés entre les mains, j’étais impressionné parce que ça représente un vrai pavé. Mais en le parcourant seulement, on ne se rend pas vraiment compte de son contenu ; il faut vraiment le lire. La Genèse fait partie d’un groupe de 5 livres appelés le Pentateuque et attribué à Moïse. En effet, il est explicitement dit à plusieurs endroits que c’est lui qui a mis par écrit certains discours que l’Éternel ou lui-même a prononcés.

Les autres auteurs de l’Ancien Testament comme du Nouveau, dont le Christ, considéraient Moïse comme celui qui avait rédigé le Pentateuque. Mis à part la Genèse, les 4 autres livres présentent essentiellement le contenu de deux traités d’alliance entre Dieu et Israël. Le premier, conclu sur le mont Sinaï, est décrit dans les livres de l’Exode et du Lévitique, tandis que son renouvellement une quarantaine d’années plus tard est raconté dans les livres des Nombres et du Deutéronome.

Dans l’Ancien Testament en hébreu, le premier livre se nomme Au commencement. Le mot français Genèse est la transcription du titre de l’ancienne version grecque et a le sens d’origine. Il est tout à fait approprié, puisque la Genèse traite de manière très succincte du commencement du monde, de l’humanité et de la civilisation, de l’irruption du mal, mais aussi de l’œuvre de Dieu en vue du salut de l’homme. Ensuite, il rapporte l’histoire d’Abraham et l’alliance que Dieu fit avec lui, l’origine des Israélites et pourquoi ils étaient en Égypte.

La Genèse constitue le prologue historique aux quatre autres dans lesquels sont décrits les deux traités formels passés entre l’Éternel et Israël, le peuple au travers duquel Dieu veut bénir toute l’humanité. La plus grande partie de la Genèse est donc consacrée aux patriarches, les ancêtres d’Israël, aux promesses qui leur ont été faites et à la manière dont Dieu a œuvré de leur temps. La Genèse est le fondement de toute la vision chrétienne du monde et de l’histoire.

Ce premier livre, pour l’Ancien Testament, et l’Évangile selon Matthieu pour le Nouveau sont les deux textes clefs qui ouvrent la bibliothèque sacrée et qui permettent de bien comprendre le reste des Écritures. La lecture de la Genèse est particulièrement enrichissante ; elle donne le ton, l’orientation théologique et philosophique concernant Dieu, le monde, l’homme, sa place dans l’univers, la rédemption, des concepts qui sont repris et approfondis dans la suite de l’Écriture Sainte.

La Genèse mentionne un certain nombre de termes importants comme la création, l’homme, la femme, le péché, c’est-à-dire un acte de désobéissance vis-à-vis de Dieu, le repos du sabbat, le mariage, la famille, travail, civilisation, culture, meurtre, sacrifice, races, langues, rédemption et villes. En outre, plusieurs phrases reviennent plusieurs fois. Par exemple, Voici les générations de, qui est une expression importante, car la Genèse rapporte la lignée des premières grandes branches humaines. On l’a d’ailleurs appelé le livre des biographies, parce qu’un certain nombre de personnages intéressants et souvent flamboyants y sont décrits. Ainsi, il y a Moïse bien sûr, mais aussi Abraham, l’ancêtre des Juifs, et toute sa descendance, Isaac, Jacob, Joseph et ses onze frères et qui sont constamment bénis de Dieu. L’Éternel fait alliance avec les patriarches et se révèle à eux à plusieurs reprises, surtout à Abraham le premier de la lignée choisie, qui dans l’Ancien Testament s’appelle le peuple de Dieu.

C’est aussi dans la Genèse qu’apparaissent fréquemment un autel des sacrifices ainsi que divers jugements divins. La jalousie et les autres vices y sont également décrits sans que le texte cherche à justifier le fautif de quelque manière que ce soit. Ce livre comme tout l’Ancien Testament est absolument dépourvu d’exagérations à caractère patriotique ou politique ; on n’y trouve aucun discours à la langue de bois et jamais il ne cache les misères du peuple juif dont il relate l’origine et les péripéties. La Genèse rapporte avec précision exactement comment les choses se sont passées ; en cela, elle a une place incomparable parmi tous les livres de l’antiquité. Tout en approfondissant les différents thèmes de la Genèse, il faut aussi garder une vue d’ensemble du livre, ce qui revient à l’étudier à la fois à l’aide d’un télescope et d’un microscope.

 

Les onze premiers chapitres forment un tout cohérent et du 12e jusqu’à la fin nous avons une autre section distincte, mais tout aussi homogène que la première. Ces deux parties diffèrent de plusieurs manières : la première s’étend de la création jusqu’à l’appel d’Abraham quand Dieu lui a dit : Va-t-en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Ce n’était pas chose facile à faire, car il ne quittait pas un désert aride pour se rendre en ville ; Abraham devait laisser derrière lui la cité d’Ur et sa culture hautement civilisée.

 

Cette première partie traite donc de sujets majeurs qui occupent encore aujourd’hui les esprits de ceux qui réfléchissent ; je pense en particulier à la création, le problème du mal, le déluge, et la diversification des langues qui eut lieu au pied de la tour de Babel.

 

La deuxième grande partie de la Genèse concerne des personnalités de premier plan dans l’histoire biblique : le plus grand est Abraham, l’homme de la foi et père spirituel des croyants ; Isaac, son fils bien-aimé ; Jacob, le fils d’Isaac choisi et corrigé par Dieu ; et finalement Joseph, un exemple à suivre d’humanité et de spiritualité. Une autre façon de diviser la Genèse se fait selon le temps écoulé. Les onze premiers chapitres couvrent plusieurs milliers d’années. En réalité, cette section peut inclure autant d’années que vous voulez pour accommoder votre point de vue. La seconde partie de 39 chapitres ne s’étend que sur 350 ans.

En fait, environ 2 000 ans s’écoulent entre le chapitre 12 de la Genèse et la fin du Nouveau Testament. Donc, lorsque vous commencez à lire le chapitre 12 de la Genèse, vous abordez la fin du temps biblique, mais celle qui est le sujet de la quasi-totalité des Écritures. Cela suggère que l’Éternel souligne cette seconde partie d’un trait épais ; elle est de loin la plus importante, car elle concerne la relation de Dieu avec l’homme et les nations ainsi que la venue du Christ. Dieu est beaucoup plus intéressé par Abraham, par moi et par vous que par toute la création, le cosmos et ses galaxies.

À ses yeux, chacun d’entre nous a davantage de valeur que toute la matière contenue dans l’univers. Je vais le prouver. Sur les 89 chapitres qui constituent les 4 Évangiles, seulement quatre parlent des trente premières années de la vie terrestre du Seigneur Jésus, tandis que les 85 autres s’attardent sur les trois dernières années de sa vie ici-bas, parce qu’il apporte la Parole de Dieu au peuple. Et sur ces 85 chapitres, 27 couvrent les 8 derniers jours de Sa vie où il est question de sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Ce sont les faits les plus importants de l’histoire du Christ. Dieu nous a donné les Évangiles afin qu’en les lisant nous croyions que Jésus est mort pour nos fautes et qu’il est ressuscité afin de nous déclarer justes devant le Père. C’est ça l’essentiel !

 

Pour en revenir à la Genèse, ce livre est la pépinière de tous les autres Textes Sacrés ; nous y trouvons en herbe tout ce qui plus loin apparaîtra en fleurs. C’est le bouton d’une rose magnifique qui se développe au fur et à mesure des pages de l’ensemble de la Révélation divine. C’est le commencement, la naissance, la source de tout le reste ; toute la vérité y est contenue en germe. Cela dit, on peut aussi considérer les onze premiers chapitres comme une introduction à toute l’Écriture sainte. Avec un télescope, la façon la plus parlante de regarder la Genèse, on peut la diviser selon les généalogies, c’est-à-dire les grandes familles humaines.

Les différentes sections sont de longueurs fort variables. Il y a tout d’abord l’histoire des cieux et de la terre en très peu de mots, puis celle de la famille d’Adam sur 4 chapitres, suivie de Noé sur un peu plus de 3 chapitres, puis de celle de ses trois fils en un peu plus d’un chapitre. Ensuite et en quelques versets, l’accent est mis sur l’un d’entre eux du nom de Sem. Puis, pendant environ 14 chapitres, la Genèse s’attarde sur la famille d’Abraham avec toute sa descendance. Après vient la description d’Ismaël, le premier fils d’Abraham et père des Arabes en seulement 7 versets. Puis sur 10 chapitres, nous est contée la vie de son demi-frère Isaac, l’ancêtre du peuple juif. Pour finir, ce sont les histoires des familles des deux fils d’Isaac, respectivement Ésaü en 1 chapitre et Jacob sur 14 chapitres, qui sont décrites. Voilà en peu de mots comment est composé ce livre étonnant de la Genèse.

Verset 1

Je commence maintenant à le lire.

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre (Genèse 1.1).

Voilà sans doute l’affirmation la plus sublime qui n’ait jamais été faite, la plus lourde de conséquences aussi, car les implications de l’acceptation de cette position sont énormes. Et pourtant, l’histoire de la création de l’univers comme celle de l’homme sera des plus brèves.

On raconte que dans un grand journal, alors que le rédacteur en chef faisait le tour de ses collaborateurs, il remarqua que l’un d’entre eux tirait en longueur un article qui à son avis n’en valait pas la peine ; alors, il lui dit : Raccourcis-moi donc cet événement sur lequel tu t’attardes, après tout, l’histoire de la création est racontée en moins de 300 mots. Ce à quoi l’autre répondit : C’est vrai, mais j’ai toujours pensé qu’il y aurait eu bien moins de contestations si Moïse avait écrit quelque 200 mots supplémentaires. C’est sûr que Dieu nous a donné un récit succinct et des plus condensés. Cette phrase Au commencement Dieu créa est aussi celle qui a subi le plus d’attaques. Voilà qui est étrange, la plupart des lecteurs sont arrêtés par ce premier verset. Non parce qu’il est inintéressant, mais à cause de leur éducation qui les empêche de prendre le contenu du livre de la Genèse au sérieux.

Depuis l’école primaire jusqu’à la faculté, on enseigne une vision du monde qui contredit les affirmations du récit biblique. Nous construisons nos opinions sur nos origines en grande partie sur la foi dans les déclarations de nos professeurs et de nos collègues sans avoir poussé la question beaucoup plus loin. D’ailleurs si je voulais en savoir davantage, je me trouverais rapidement devant les délibérations ardues des spécialistes qui deviennent incompréhensibles pour ceux qui ne sont pas de la partie. Alors, on renonce, on accepte le tout le monde sait que et on suit le mouvement.

Un professeur de biologie fort connu, car doyen d’un institut supérieur de l’université de Californie, a un jour fait la manchette des journaux, car il a publiquement déclaré que la foi en une création divine a autant de support scientifique que celle qui consiste à croire à la cigogne ; il demandait aussi si un cours sur la reproduction humaine devrait mentionner les activités de ce bel oiseau amateur de grenouilles. Contrairement à l’opinion de ce biologiste, il n’y a rien dans la Bible concernant la cigogne, mais par contre le fait que Dieu créa toute chose est affirmé sans équivoque possible. Ce qu’a dit ce professeur est à la fois ridicule et sans importance, mais révèle bien une attitude agressive vis-à-vis des enseignements bibliques.

Cet homme prétentieux connaît sans aucun doute bien des choses sur la biologie, mais évidemment rien du tout des Textes Sacrés. Dans l’introduction à son livre Le savant et la foi, l’historien français Jean Delumeau constate : Plus elle progresse, plus la science s’invite elle-même à la modestie. Puis il rassemble divers témoignages d’hommes de science, citant notamment Jean Dorst, de l’Académie des Sciences qui a dit : Rien, dans l’état actuel de la biologie, ne permettra d’infirmer l’existence d’une volonté suprême qui nous dépasse entièrement.

On ne peut parler biologie sans mentionner Jean Rostand, un scientifique intellectuellement honnête et sérieux dans ses réflexions. Il confesse dans son ouvrage L’inquiétude d’un biologiste et je cite : Moins on croit en Dieu plus on comprend que d’autres y croient. Quant à la question de la foi il dit dans le même article : Je me la pose chaque jour sans arrêt. J’ai dit non à Dieu, mais à chaque instant la question revient. À propos du hasard je me répète : ce ne peut être le hasard qui combine les atomes, mais alors quoi ? Biologiquement, il me semble difficile d’expliquer même une fleur par le hasard, quelque chose me manque, une chaîne de questions viennent toujours les mêmes, je les ressasse, je suis obsédé.

L’opinion de Jean Rostand contraste avec le savant Hubert Reeves cité dans le magazine Express de novembre 1990 et qui a dit : C’est quand on s’interroge sur le sens de la réalité que l’idée de Dieu revient. Cette parole de sagesse est un début de réponse aux quatre grandes questions philosophiques auxquelles à un moment ou à un autre de sa vie, l’homme essaie de répondre : Qui suis-je, d’où je viens, pourquoi je suis ici et où vais-je aller après la mort ?

Deux différentes perspectives du monde aux antipodes l’une de l’autre s’offrent à nous. D’une part, l’humanisme athée qui croit que la vie est apparue par pur hasard et s’est complexifiée par l’effet de processus naturels sans l’intervention d’un dieu quelconque. La conséquence de ce point de vue est que je suis plutôt insignifiant, puisque finalement je proviens de quelque chose comme un gigantesque rot cosmique qui eut lieu il y a quelques milliards d’années. Éventuellement, du protoplasme fut rejeté sur une plage et me voici sur terre pour m’amuser un maximum jusqu’à ce que la dame à la faux me fauche. Ensuite, c’est retour à l’envoyeur sous forme de poussière.

Si Dieu n’existe pas, alors Jacques Monod a raison quand il écrit dans son livre Le hasard et la nécessité : L’homme sait enfin qu’il est seul dans l’immensité indifférente de l’Univers d’où il a émergé par hasard. L’autre point de vue est bien sûr la croyance en un Dieu qui créa les cieux et la terre, qui est à l’origine de l’univers et de la vie. Il est le patron et le propriétaire et il dicte les règles du jeu. Le bien et le mal ne sont pas déterminés par l’opinion majoritaire, mais proviennent de ses décrets précédés de Ainsi parle l’Éternel tout au long des pages du Texte Sacré.

D’innombrables critiques des Écritures ont essayé de prouver que ce document ancien est une légende pieuse ou un poème symbolique inventé de toutes pièces par un esprit génial, mais sans rapport avec les réalités de la science. Évidemment, si nous ne pouvons pas nous fier à la première page du Livre saint, on ne peut prendre au sérieux la deuxième, la troisième et la centième page. Si le début est un mythe, le reste aussi. Il est cependant possible de montrer que la science n’est nullement en désaccord avec le récit de la création. Ce sont les interprétations arbitraires des faits qui la contredisent. Le texte lui-même s’avère actuel même s’il est en désaccord avec les théories du moment. En effet, la croyance en une création colle à toute découverte issue du modèle scientifique ; elle est confirmée par la collection de données observables et mesurables. Comme le disait déjà Louis Pasteur, Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène.

 

L’homme moderne, traite d’obscurantistes ceux qui acceptent le récit de la Genèse. Pour lui, Dieu est une hypothèse inadmissible et la création une légende comme tant d’autres. Et pourtant, toutes les autres explications des origines de l’univers, de la terre, de la vie et de l’homme ne sont que des hypothèses bien plus difficiles à justifier que la proposition avancée par la Genèse. L’une des sommités de la recherche astronomique de la fin du siècle dernier, le professeur Trinh Xuan Thuan, écrit dans son livre La mélodie secrète : À première vue, la physique contemporaine semble avoir aboli la nécessité de Dieu… Pour ma part, je suis prêt à parier sur l’existence d’un être suprême. Parier sur le hasard implique le non-sens, le désespoir. Les cris de détresse de Jacques Monod en sont bien la preuve. Alors, pourquoi ne pas parier plutôt sur le sens et l’espérance ?

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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