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26 juil. 2022

Exode 1.1 – 2.10

Chapitre 1

Versets 1-7

C’est en 1960 qu’est sorti le fameux film Exodus. Il remporta un vif succès et sa musique désormais célèbre fut primée. Basé sur un livre, il raconte la fondation d’Israël après la Deuxième Guerre mondiale ainsi que sa lutte contre une multitude d’agresseurs. La création d’un État hébreu en Palestine n’était pas nouvelle, mais une répétition de ce qui était déjà arrivé à plusieurs reprises, la première fois 32 ou 35 siècles plus tôt. Cette histoire est racontée dans l’Exode, le deuxième livre de l’Ancien Testament.

Je commence à le lire.

Voici la liste des fils d’Israël qui ont accompagné Jacob en Égypte, chacun avec sa famille : Ruben, Siméon, Lévi et Juda ; Issacar, Zabulon et Benjamin ; Dan et Nephtali, Gad et Aser. Les descendants de Jacob étaient au nombre de soixante-dix, Joseph étant déjà en Égypte à ce moment-là. Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute leur génération. Les Israélites eurent beaucoup d’enfants, leurs descendants se multiplièrent considérablement et devinrent de plus en plus puissants, si bien qu’ils remplirent tout le pays (Exode 1.1-7).

Au début de leur arrivée en Égypte, les Hébreux habitaient la région de Goshen dans le delta du Nil. Mais au fil du temps, ils se sont répandus dans tout le pays. Les descendants d’Abraham connurent une importante explosion démographique selon la promesse que Dieu avait faite à leur ancêtre et qu’il renouvela à son fils Isaac et petit-fils Jacob. Je lis les passages :

Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N’aie pas peur de te rendre en Égypte, j’y ferai de toi un grand peuple. Il m’a dit : « Je te donnerai beaucoup d’enfants et je rendrai nombreuse ta famille, je te ferai devenir une multitude de peuples et, après toi, je donnerai ce pays pour toujours en propriété à ta descendance » (Genèse 46.3 ; 48.4).

Verset 8

Je continue le texte.

Un nouveau pharaon vint au pouvoir en Égypte ; il ne connaissait pas Joseph (Exode 1.8).

Un nouveau roi monte sur le trône pour qui Joseph est un illustre inconnu. Pourtant, ce dernier avait été grand vizir d’Égypte et sauvé le pays de la famine grâce à la sagesse que Dieu lui avait donnée. Si toutes ses traces ont été effacées, c’est probablement parce qu’une nouvelle dynastie avait chassé la précédente selon la logique militaire : la raison du plus fort est toujours la meilleure, ôte-toi de là que je m’y mette ! Il faut dire que le pouvoir absolu ça grise ! Heureusement, dans les pays occidentaux, cette logique est maintenant politique plutôt que guerrière et se fait aux urnes. La démocratie a du bon, surtout pour les petites gens qui en général font les frais des conquérants. Et justement, ce sont les Hébreux qui vont devenir les souffre-douleurs du nouveau despote.

Versets 9-10

Je continue le texte.

Pharaon dit à ses sujets : — Voyez, le peuple des Israélites est plus nombreux et plus puissant que nous. Il est temps d’aviser à son sujet, pour qu’il cesse de se multiplier. Sinon, en cas de guerre, il risque de se ranger aux côtés de nos ennemis et de combattre contre nous pour quitter ensuite ce pays (Exode 1.9-10).

Les Hébreux débordent de tous les côtés. À la lumière de l’immigration sauvage qui existe dans les pays du marché commun, on comprend un peu le point de vue de pharaon et de ses gens qui se disent : Y en a marre, trop c’est trop ! De nos jours aussi, soit on chasse les non-désirés, soit ils se retrouvent à travailler dans des sweat-shops, où ils font des journées de 18 heures pour soi-disant rembourser leur droit de passage à la mafia qui s’enrichit par ce trafic honteux. Pharaon, lui, choisit de garder tout ce beau monde, car il réalise qu’il a sous la main une main-d’œuvre gratuite.

Verset 11

Je continue.

Alors on imposa aux Israélites des chefs de corvée pour les accabler par des travaux forcés. C’est ainsi qu’ils durent bâtir pour le pharaon les villes de Pitom et de Ramsès pour servir de centres d’approvisionnement (Exode 1.11).

Ces villes sont dans la partie orientale du delta du Nil à proximité de l’actuel canal de Suez. Et c’est ainsi que les descendants d’Abraham devinrent esclaves des Égyptiens. Au début, on leur fournissait la paille avec laquelle ils fabriquaient des briques. Plus tard, Pharaon donnera un tour de vis supplémentaire. Alors, ils devront aller eux-mêmes la chercher tout en conservant le même rendement. En fait, une des principales raisons pour laquelle Pharaon menait la vie dure aux Hébreux était pour limiter les naissances, mais ça n’a pas marché.

Versets 12-14

Je continue.

Mais plus on les opprimait, plus ils avaient d’enfants et devenaient nombreux, au point que les Égyptiens les prirent en aversion. Alors ils les réduisirent à un dur esclavage et leur rendirent la vie amère par de rudes corvées : fabrication de mortier, confection de briques, travaux en tous genres dans les champs, bref, toutes les tâches auxquelles on les asservit avec cruauté (Exode 1.12-14).

Dieu avait prévenu Abraham que ses descendants seraient asservis dans un pays étranger. Je lis le passage.

Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans. Mais je punirai la nation qui les aura réduits en esclavage et ils quitteront le pays chargés de grandes richesses (Genèse 15.13).

En attendant la délivrance, le peuple hébreu souffre, mais continue à se multiplier. Comme la stratégie de pharaon n’a pas réussi à endiguer cette explosion démographique, il décide qu’aux grands maux il faut les grands remèdes.

Versets 15-16

Je continue le texte.

Il y avait deux sages-femmes pour les Hébreux. Elles se nommaient Chiphra et Poua. Le pharaon leur donna cet ordre : Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, et que vous aurez constaté le sexe de l’enfant, si c’est un garçon, mettez-le à mort, si c’est une fille, laissez-la vivre (Exode 1.15-16).

Ces deux femmes étaient responsables de toutes les autres et c’est pourquoi le roi s’adresse à elles. Il leur dit très exactement : « Quand vous les verrez dans les vases de pierre », car c’était l’endroit où était lavé l’enfant nouveau-né, « mettez-les à mort ! » Pharaon leur demande de faire l’inverse de ce qui se passe traditionnellement dans certains pays comme la Chine, où les garçons sont très prisés et les filles considérées comme des fardeaux inutiles.

Depuis toujours, il est plus dangereux de naître fille que garçon, sauf pour les petits Hébreux en Égypte durant cette période d’esclavage. Derrière l’ordre du roi, on distingue la face grimaçante de Satan qui veut supprimer la race d’où devrait venir le Messie afin de garder sa main mise sur l’humanité. Tout au long des Écritures, le diable fait tout ce qu’il peut pour empêcher la venue du Christ. L’antisémitisme a son origine dans les antres de l’enfer.

Versets 17-19

Je continue.

Mais les sages-femmes révéraient Dieu ; elles n’obéirent pas au pharaon : elles laissèrent la vie sauve aux garçons. Alors pharaon les convoqua et leur demanda : — Pourquoi avez-vous fait cela ? Pourquoi avez-vous laissé vivre les garçons ? Les sages-femmes répondirent au pharaon : — C’est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes. Elles sont pleines de vie. Avant que la sage-femme arrive auprès d’elles, elles ont déjà mis leur enfant au monde (Exode 1.17-19).

Les sages-femmes ont probablement dit la vérité. Les Israéliennes étaient de très forte constitution afin de pouvoir avoir beaucoup d’enfants selon la promesse faite par l’Éternel aux patriarches. Ces deux charmantes dames faisaient de l’excès de zèle en sens inverse. Elles aidaient les choses en se rendant sur place à la vitesse de l’escargot pour accomplir leur besogne macabre ce qui fait qu’elles arrivaient trop tard. En choisissant d’obéir à Dieu plutôt qu’au roi, elles mettaient leur tête sur le billot, car ce dernier aurait pu les faire exécuter sur-le-champ, ne serait-ce que pour exprimer sa mauvaise humeur.

Versets 20-21

Je continue.

Dieu fit du bien aux sages femmes, et le peuple continua de se multiplier et devint extrêmement puissant. Comme les sages-femmes avaient agi parce qu’elles révéraient Dieu, Dieu fit prospérer leurs familles (Exode 1.20-21).

Elles avaient appris à craindre l’Éternel, à l’honorer en priorité, ce qui leur valut d’être récompensées. En effet, malgré les apparences, Dieu est bien là présent et c’est lui qui contrôle tout. Dans son palais, le pharaon en a réellement marre, alors il passe aux grands moyens. Il déclare une guerre sans merci aux petits garçons hébreux.

Versets 22-23

Je finis le chapitre.

Mais le pharaon ordonna à tous ses sujets : — Jetez dans le fleuve tous les garçons nouveau-nés des Hébreux, mais laissez vivre toutes les filles ! (Exode 1.22-23).

Même si l’ordre du pharaon ne fut pas totalement respecté, on peut être sûr qu’à certains moments, le Nil et toutes ses ramifications devaient offrir le sinistre spectacle du Gange en Inde lorsqu’il charrie des cadavres flottant au fil de l’eau.

Ce premier chapitre qui a ouvert le livre de l’Exode s’attache à faire la transition avec les événements précédents racontés à la fin de la Genèse. Il met l’accent sur le changement de situation que les Hébreux connurent après la mort de Joseph. Deux faits en ressortent : l’accroissement numérique considérable des descendants de Jacob selon la promesse divine faite aux patriarches, et l’hostilité croissante du pouvoir égyptien à leur égard, source d’une oppression grandissante.

Chapitre 2

Versets 1-2

Nous voici arrivés au chapitre 2 de l’Exode qui introduit le personnage grandiose de Moïse. Je commence à lire.

Un homme de la tribu de Lévi épousa une fille de la même tribu. Elle devint enceinte et donna le jour à un fils. Elle vit que c’était un beau bébé et le cacha pendant trois mois (Exode 2.1-2).

L’histoire de Moïse débute très simplement. Un jeune homme tombe amoureux d’une jeune fille, ils se marient et ont un fils. Ce récit est sans prétention. Moïse, qui est pourtant l’auteur du livre, semble réticent à parler de lui-même ou de ses parents dont il ne donne même pas les noms.

Versets 3-4

Je continue.

Quand elle ne parvint plus à le tenir caché, elle prit une corbeille en papyrus, l’enduisit d’asphalte et de poix et y plaça le petit garçon. Puis elle déposa la corbeille au milieu des joncs sur la rive du Nil. La sœur de l’enfant se posta à quelque distance pour voir ce qu’il en adviendrait (Exode 2.3-4).

C’est au bord du Nil et dans les marécages que pousse ce type de joncs. D’une hauteur d’environ 2 m, il se termine par une couronne de petits filaments qui ressemblent à une chevelure. Les Égyptiens s’en servaient comme nourriture, pour confectionner certains objets, et aussi pour fabriquer des barques, car il était très épais. Au bout de quelques mois, la mère de Moïse ne pouvait plus garder son bébé, car il était devenu trop bruyant ce qui risquait d’attirer l’attention des Égyptiens. Alors, cette maman au cœur lourd a confectionné un radeau de fortune et comme dit l’expression : À Dieu va ! Elle a également envoyé sa petite fille Myriam, la grande sœur de Moïse, observer de loin la suite des événements. Cette femme a montré qu’elle avait beaucoup de bon sens, mais s’est tout d’abord confiée en l’Éternel pour son petit garçon. Je lis le passage :

Par la foi, Moïse, après sa naissance, a été tenu caché pendant trois mois par ses parents, car en voyant combien cet enfant était beau, ils ne se sont pas laissé intimider par le décret du roi (Hébreux 11.23).

Versets 5-6

Je continue le texte.

Peu après, la fille du pharaon descendit sur les bords du fleuve pour s’y baigner. Ses suivantes se promenaient sur la berge le long du Nil. Elle aperçut la corbeille au milieu des joncs et la fit chercher par sa servante. Elle l’ouvrit et vit l’enfant : c’était un petit garçon qui pleurait. Elle eut pitié de lui et dit : — C’est un petit des Hébreux (Exode 2.5-6).

Dieu intervient. La fille de Pharaon va se baigner sur sa plage privée. Comme par hasard arrive la corbeille, qui se prend dans les joncs. Elle serait passée inaperçue, mais Dieu fait en sorte que le bébé pleure. L’eau tranquille du bord de la berge a fait résonner les cris qui ne pouvaient pas passer inaperçus. Alors, le cœur de la princesse est attendri par le bébé. Elle en a pitié et ne peut donc l’abandonner à son triste sort.

Versets 7-8

Je continue.

Alors la sœur de l’enfant s’approcha et dit à la fille du pharaon : — Veux-tu que j’aille te chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux pour qu’elle t’allaite ce petit garçon ? La fille du pharaon lui dit : — Va ! La jeune fille alla donc chercher la mère de l’enfant (Exode 2.7-8).

Cette histoire touchante est digne d’un très bon film comme les premiers longs métrages du cinéaste Walt Disney à qui on doit Blanche Neige, Cendrillon et bien d’autres. Myriam, qui n’était qu’une enfant, a pu s’approcher de la princesse et lui faire une suggestion des plus judicieuses. Elle arrive à pic et prend la fille du pharaon au dépourvu, car elle n’avait pas encore eu le temps de penser quelle suite donner à son geste miséricordieux envers ce petit garçon hébreu. Cette brave princesse était suffisamment perplexe et troublée par sa trouvaille qu’elle était ouverte à la suggestion de la petite Myriam. Le texte ne donnant pas d’autres détails, il semble évident que c’est la grande sœur qui a eu cette idée de génie. Cette suggestion de proposer leur mère commune comme nourrice venait bien évidemment de Dieu.

Versets 9-10

Je continue.

La princesse lui dit : — Emmène cet enfant-là et allaite-le pour moi. Je te paierai un salaire. La femme prit donc l’enfant et l’allaita. Quand il eut grandi, elle l’amena à la fille du pharaon. Celle-ci l’adopta comme son fils et lui donna le nom de Moïse, car, dit-elle, je l’ai sauvé de l’eau (Exode 2.9-10).

À la fin de la journée, Moïse, dont le nom veut dire retirer de en hébreu, est élevé par sa maman, qui de plus reçoit un salaire pour sa peine. Cette histoire est tout à fait extraordinaire, et comme je l’ai déjà dit, ça ferait un super film. Le texte ne nous dit pas à quel âge Moïse fut amené à la cour de pharaon pour devenir légalement le fils de la princesse. Cette adoption faisait de lui un prétendant au trône d’Égypte au cas où le pharaon n’aurait pas de descendant mâle.

C’est ainsi que Moïse passa les 40 premières années de sa vie à la cour du roi. Il fut éduqué à la manière de la haute noblesse égyptienne. Il s’habillait, parlait, se comportait, comme un aristocrate du pays. Moïse fut instruit dans toute la sagesse du Proche-Orient ancien dans le grand temple solaire qui était l’équivalent de la plus Grande École du pays. Le savoir égyptien en matière d’astronomie était phénoménal. Ils connaissaient déjà la distance exacte entre le soleil et la terre, qu’ils théorisaient être ronde et non plate comme on l’a cru en Europe jusqu’au 15e siècle.

Ils étaient très avancés dans le domaine de la chimie comme en témoigne leur art d’embaumer les morts qui n’a jamais pu être exactement reproduit. Nous savons tanner le cuir, mais nous ne possédons aucun procédé moderne qui rivaliserait avec celui des Égyptiens. Il faut dire qu’ils prenaient un temps considérable pour embaumer leurs défunts importants. Ainsi lorsque le patriarche Jacob mourut, voici comment les choses se sont passées :

Joseph ordonna aux médecins qui étaient à son service de l’embaumer. Ceux-ci embaumèrent donc Israël. Ils y passèrent quarante jours pleins, le temps nécessaire à un embaumement, et les Égyptiens le pleurèrent pendant soixante-dix jours (Genèse 50.2-3).

L’habilité des Égyptiens en teinture était, elle aussi, remarquable. Ils fabriquaient des couleurs qui étaient beaucoup plus brillantes et vives que ce que nous sommes capables de réaliser aujourd’hui. De plus, elles ne passaient pas avec le temps, mais gardaient leur éclat. Nous ne savons pas non plus comment ils s’y sont pris pour remuer les rochers énormes qu’ils utilisèrent pour construire les pyramides. Dans bien des domaines, ils avaient un savoir-faire technologique qui nous échappe. Leur connaissance plus celle du monde antique était amassée dans une imposante bibliothèque. C’est dans ce climat académique et de haute technologie que Moïse passa les premières 40 années de sa vie. Voilà ce que dit de lui le passage du Nouveau Testament.

C’est ainsi qu’il fut instruit dans toute la science des Égyptiens et qu’il devint un homme dont la parole et les actions avaient des effets remarquables (Actes 7.21).

Bien qu’humainement extraordinaire, Moïse devra encore passer par l’école de Dieu, 40 ans à garder des troupeaux, à méditer et à être à l’écoute de Dieu dans un désert brûlé par le soleil, afin de pouvoir répondre à son véritable appel de libérateur du peuple d’Israël.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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