Esdras 1.1-2
Chapitre 1
Introduction
Selon la petite histoire et si je ne me trompe pas, le roi Frédéric de Prusse aurait demandé à son chambellan de lui prouver l’existence de Dieu en un seul mot. Ce dernier ne s’est pas laissé démonter le moins du monde et aurait répondu : « Les Juifs ». Surprenant, n’est-ce pas ? En effet, l’histoire de ce peuple est tout à fait extraordinaire, et c’est beaucoup grâce aux écrits d’un certain Esdras que nous savons comment les Israélites sont devenus ce qu’ils sont encore aujourd’hui. C’est le prêtre Esdras qui aurait rédigé deux livres de l’Ancien Testament qui s’appellent respectivement Esdras et Néhémie, et qui constituent les deux derniers ouvrages historiques de l’Ancien Testament. A l’origine, ces deux livres n’en constituent qu’un seul et ils sont réunis au livre des Chroniques pour former une œuvre historique composite, qui recouvre la période allant d’Adam à Néhémie. D’ailleurs le style et les préoccupations des Chroniques et d’Esdras se ressemblent ce qui pourrait indiquer un auteur commun.
Ce sont les traducteurs grecs de la version des Septante qui ont partagé le rouleau Esdras-Néhémie en deux sections, comme ils l’ont fait également pour les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques. Cette division a passé dans les autres traductions, y compris au XVIème siècle dans les éditions du texte hébreu de l’Ancien Testament.
Les deux livres Esdras-Néhémie couvrent une période qui s’étend du retour des Israélites de l’exil babylonien en 538 jusque vers 432 av. J-C, soit 106 ans. C’est la tradition juive qui attribue ces deux ouvrages qui font partie du canon de l’Ancien Testament au seul auteur Esdras, mais le texte lui-même ne donne aucune indication à ce sujet. De plus, dans ce rouleau de deux livres et pour cette période de 106 ans, ce n’est pas une histoire chronologique suivie qui nous est présentée, comme c’est à peu près le cas pour les autres livres historiques des siècles antérieurs.
Esdras se borne à rapporter en détail un certain nombre d’événements auxquels il attache une importance particulière et qui marquent les phases principales de la restauration du culte à Jérusalem. Entre ces faits marquants, l’auteur laisse subsister des lacunes considérables en passant sous silence des événements pourtant importants.
Ces deux ouvrages se concentrent sur 4 moments forts et particuliers du peuple choisi. Tout d’abord, l’arrivée de la caravane d’un certain Zorobabel, suivie, 15 ans plus tard, de la reconstruction du Temple. Mais aucune information ne nous est donnée sur ce qui se passe entre-temps. Suivent alors 57 années durant lesquelles a lieu l’histoire de la reine Esther. Puis vient le second événement important relaté par Esdras qui est l’arrivée de sa caravane et les mesures qu’il prend contre les mariages mixtes, entre Israélites et païens locaux. Suit une nouvelle lacune de 12 ans, puis a lieu le troisième fait marquant avec l’arrivée de la caravane de Néhémie et la reconstruction des murailles de Jérusalem. Suit à nouveau un silence de 12 ans et enfin le 4e événement important est relaté. Il s’agit du second séjour de Néhémie en Palestine. Quand on additionne toutes les dates, sur les 106 ans qui se sont écoulés entre le premier fait marquant et le 4e raconté dans ces livres, il y a 95 années concernant lesquelles nous ne savons absolument rien.
Cependant, et comme je l’ai déjà dit, les récits très parcimonieux que nous a laissés Esdras sont d’une importance capitale parce que ce sont les seuls documents que l’humanité possède sur l’histoire de la Palestine pendant quatre siècles, entre, d’une part, la chute du royaume de Juda devant les armées babyloniennes, et d’autre part, l’époque troublée des guerres que les prêtres de la famille des Maccabées menèrent contre le tyran grec Antiochus Épiphane. C’est au cours de cette longue période de quatre siècles que s’est formée cette société juive, unique dans l’histoire de l’humanité, du sein de laquelle un jour de Pentecôte, est née l’Église chrétienne.
Pendant leur séjour d’environ 70 ans à Babylone, les Israélites subissent une transformation si radicale qu’il est difficile de reconnaître dans les Juifs de retour d’exil, les descendants des sujets des rois de Juda qui furent emmenés en captivité. En effet, avant l’exil, ce peuple vit continuellement à l’intérieur des étroites limites du territoire que l’Éternel a donné à ses ancêtres. Mais après leur retour au pays, ils suivent les traces des conquérants perses, grecs ou romains, et se répandent partout pour fonder des colonies dans les principales villes du monde connu. Avant l’exil, les Israélites sont exclusivement voués à l’agriculture ; après l’exil, ils s’intéressent surtout au commerce. Alors qu’auparavant, ils étaient constamment entraînés vers l’idolâtrie des peuples environnants, quand ils reviennent de l’exil, ils sont complètement guéris de cette maladie spirituelle qui leur valut le châtiment de Dieu.
Tandis que leurs ancêtres ont rejeté l’appel à revenir à Dieu que leur adresse les prophètes, la nouvelle génération qui revient d’exil accueille avec foi et révérence les enseignements d’Esdras, de Néhémie et des prophètes Aggée, Zacharie et Malachie.
Bien que les Juifs soient autorisés par l’empereur Cyrus à retourner dans leur patrie, ils ne retrouvent pas leur indépendance pour autant, parce que la Judée reste un des districts de la province perse située au-delà de l’Euphrate. Qu’à cela ne tienne, malgré des conditions adverses et des ennemis farouches, les Israélites réussissent à maintenir leur identité nationale avec une indomptable énergie. Ils ne se fondent pas dans les nations voisines dont ils partagent pourtant le sort et dont ils parlent la langue araméenne.
Leurs frontières politiques ayant été supprimées par les Babyloniens puis les Perses, les Israélites les remplacent par leur religion. Ils se démarquent des autres peuples grâce à leur culte à l’Éternel, le Dieu unique. Environ 400 ans avant la venue du Christ, après que Zacharie, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament ait parlé, les Juifs s’attachent avec un très grand soin à l’étude de la Parole écrite que constitue l’Ancien Testament, et tout spécialement la Loi de Moïse. Esdras ouvre une ère nouvelle dans laquelle le Pentateuque, les cinq livres de Moïse, ne sont pas un simple recueil de lois, mais un manuel d’instruction qui traite tous les détails de la vie. Esdras devint en quelque sorte le « père du Judaïsme », et de cette manière de vivre dont le point central est une obéissance indéfectible à la Loi, qui, non seulement façonne la vie juive, mais qui permet également à Israël de survivre aux graves crises historiques des siècles suivants.
Cette consécration à la Loi et au culte de l’Éternel explique pourquoi la reconstruction du Temple est primordiale car une fois reconstruit il devient leur point de ralliement, le centre et avec la Loi, la raison même de leur existence. De plus, les Juifs entreprennent une sorte de conquête du monde par un prosélytisme vigoureux, gagnant de nombreux adeptes à leur foi.
C’est de la consécration des Juifs à l’étude de la Loi de Moïse que surgit la tradition souvent lourde, qui s’immisce dans toutes les facettes de la vie politique et privée du peuple juif, et qu’on retrouve au premier siècle. Cette tendance fortement légaliste constitue le grand défaut des pharisiens, les ennemis contemporains de Jésus. C’est ainsi que se fait le cheminement des Juifs d’après l’exil et qu’ils deviennent exclusifs à l’égard des étrangers, qu’ils commencent à célébrer le culte en suivant la lettre de la Loi plutôt que l’esprit, et qu’ils en exagèrent les prescriptions. Cela dit, cette Loi de Moïse a le grand mérite de sauvegarder l’intégrité de la nation et de lui imprimer son caractère indélébile, car c’est la Loi de Moïse qui fait qu’un Juif est un Juif. Au final, la déportation babylonienne a eu une influence colossale et bienfaisante sur les Israélites, comme quoi le châtiment du Seigneur a du bon.
Cette étonnante transformation nous est rapportée par Esdras grâce aux événements qu’il a choisi de nous raconter. L’auteur nous apprend que la première caravane conduite par Zorobabel ne comprend que les Juifs qui ont délibérément choisi de rentrer au pays plutôt que de conserver les positions lucratives qu’ils occupent en Babylonie. C’est ainsi que s’est opéré un important triage grâce auquel furent éliminés tous ceux qui ne sont pas animés de zèle pour le Dieu de leurs ancêtres. Les prêtres, descendants d’Aaron frère de Moïse, forment à eux seuls environ le dixième des émigrants, ce qui fait que leur influence est considérable.
Le souci principal des premiers colons est de préparer la reconstruction du Temple, une œuvre qu’ils mènent tambour battant, l’épée à la main. Malgré des difficultés de tous genres qui ralentissent leur travail, ils achèvent la reconstruction du Temple grâce à leurs chefs Esdras et Néhémie qui sont des dirigeant capables. C’est Esdras qui apporte avec lui de Babylone la Loi de Moïse, et douze ans plus tard, secondé par Néhémie, il l’a promulguée solennellement en faisant jurer au peuple choisi de l’observer à perpétuité. En outre, les Israélites bénéficient du concours et de l’encouragement des prophètes Aggée et Zacharie.
C’est donc grâce à ce rouleau des deux petits livres historiques d’Esdras et de Néhémie que nous savons dans quelles conditions s’est développé Israël après l’exil babylonien. Bien que ces récits ne nous donnent pas une histoire suivie, ils permettent quand même de comprendre comment la nation juive s’est développée pendant cette longue période de temps entre la captivité de Babylone et la venue de Jésus-Christ.
Ces deux livres comprennent également pas mal de listes barbantes comme les ustensiles du Temple, les noms des Israélites revenus d’exil avec Esdras, la liste de la répartition des travaux de réfection de la muraille de Jérusalem, la liste qui énumère les noms des signataires d’un certain engagement, la liste de ceux qui sont venus s’installer définitivement à Jérusalem, la liste de toutes les localités repeuplées et de tous les prêtres et Lévites revenus d’exil. Pourquoi être aussi tatillon, me direz-vous ? Eh bien, il a toujours été important pour les Israélites de savoir qui est qui et et de quelle tribu d’origine est chaque personne. Comme pour les nombreuses généalogies que contiennent les Textes Sacrés, ce souci du détail provient du fait que le Messie qui va venir doit naître de la tribu de Juda, et faire partie de la lignée de David.
En plus de ces listes, nous avons, d’une part, les informations qui proviennent des rapports qu’Esdras et Néhémie adressent à l’administration perse pour rendre compte de la mission qui leur a été confiée par l’empereur, ainsi que et d’autre part, les lettres officielles qui font partie de la correspondance entre les Israélites et l’administration perse, des lettres qui sont d’ailleurs rédigées en araméen plutôt qu’en hébreu.
Esdras est le petit-fils du grand-prêtre Hilquiya qui retrouva une copie de la Loi de Moïse sous le règne du bon roi Josias (2 Rois 22.8). Cette histoire est racontée dans le second tome du livre des Chroniques. Bien qu’il soit prêtre, Esdras ne peut pas exercer de sacerdoce puisque le Temple est en ruines. Cependant, il s’adonne à l’étude de la Loi de Moïse qu’il lit publiquement devant le peuple qui est revenu d’exil, du moins devant ses chefs, ce qui suscite un réveil spirituel de grande envergure.
Le but premier du retour de l’exil est donc la restauration du culte à l’Éternel dans le Temple de Jérusalem qui doit donc nécessairement être reconstruit. Israël étant une théocratie, son identité est liée au culte de l’Éternel. Vers la fin du livre d’Esdras, l’auteur nous donne la clef qui permet de comprendre la motivation de ces premiers pionniers. Je cite ce passage :
Auprès de moi s’assemblèrent tous ceux que faisaient trembler les paroles du Dieu d’Israël, à cause du péché des fils de la captivité (Esdras 9.4)
C’est la crainte de l’Éternel, c’est-à-dire une crainte respectueuse, une profonde vénération de sa personne qui conduit quelqu’un à la piété, à invoquer le nom de l’Éternel, à se soumettre à lui et à obéir à sa Parole. Voilà pourquoi les deux thèmes sous-jacents du livre d’Esdras sont la prière et la Parole du Seigneur. Cette dernière expression revient dix fois dans ce livre, ce qui montre combien elle a joué un rôle important dans la vie du peuple dans les domaines aussi bien religieux que social, économique et politique.
Verset 1
Je commence à lire le livre d’Esdras.
La première année du règne de Cyrus de Perse, l’Éternel, pour accomplir la parole qu’il avait prononcée par le prophète Jérémie, agit sur l’esprit de Cyrus, empereur de Perse. Alors Cyrus fit faire, oralement et par écrit, la proclamation suivante à travers tout son empire (Esdras 1.1).
Si la première année de Cyrus est 536 avant Jésus-Christ, c’est aussi la fin des soixante-dix ans de l’exil, qui aura donc commencé en l’an 606, ce qui correspond à la première prise de Jérusalem par Nabuchodonosor sous le règne de Yehoyakim, roi de Juda.
Le retour d’exil des Israélites est dû à un concours de circonstances particulièrement favorables qui se situent à deux niveaux : l’un purement humain et l’autre d’origine divine.
Après avoir anéanti l’empire babylonien en 539 av. J-C, Cyrus veut bien sûr ériger son propre empire comme tout bon despote qui se respecte. Et puis qui ne veut pas d’un empire ? Cet homme, intelligent et fin connaisseur de la nature humaine, est aussi un fin stratège, un psychologue averti et un monarque éclairé. Alors que les Assyriens et les Babyloniens avaient déporté les populations des pays conquis, Cyrus fait exactement l’inverse ; il prend le contre-pied de leur politique répressive ; il fait preuve de modération envers les peuples que lui-même conquiert, et de considération pour ceux que ses prédécesseurs avaient conquis en les encourageant à retourner dans leur patrie. En jouant au libérateur, le nouvel empereur espère se concilier la faveur de tous les peuples dispersés ainsi que leur soutien politique et militaire. Non seulement il encourage le retour des populations déplacées, mais il se fait le champion des religions locales et finance la reconstruction des sanctuaires religieux. Un document découvert au 19e siècle appelé : « le Cylindre de Cyrus », rapporte ceci : « … Les dieux qui y vivaient (dans les villes), je les ai remis à leurs anciennes places… J’en ai rassemblé tous les habitants et je leur ai rendu leurs demeures. »
Les Juifs ne sont donc pas le seul peuple à bénéficier de la grâce présidentielle en quelque sorte et de l’amnistie générale attestée par « le Cylindre de Cyrus ». Tous les peuples déportés peuvent également retourner dans leur pays d’origine. Par la suite, les successeurs de Cyrus [559-530; 530-522 Cambyse; 522-486 Darius I (Hystaspe); 486-465 Xerxès I (Assuérus); 465-424 Artaxerxès I (Longue-Main); 424-423 Xerxès II; 423-404 Darius II (Nothus); 404-358 Artaxerxès II (Mnemon)] adopteront une politique semblable à la sienne favorisant les cultes des peuples qui leur sont assujettis afin de s’assurer de leur bénédiction. C’est ce qui explique la mission de reconstruction du Temple de l’Éternel confiée à Zorobabel et confirmée plus tard par l’empereur Artaxerxès à Esdras. Voilà pour l’aspect humain des choses.
Cela dit, il faut aussi voir la main de Dieu dans les succès militaires de l’alliance médo-perse contre Babylone. C’est l’Éternel qui a élevé Cyrus et en a fait un dirigeant capable. Ceci est confirmé par une prophétie d’Ésaïe le concernant et qui est tout à fait extraordinaire, car elle fut promulguée presque deux siècles avant sa naissance. Le futur empereur est explicitement nommé à deux reprises dans une prédiction du prophète. Je la lis :
Et je dis de Cyrus : C’est mon berger, et il accomplira tout ce que je désire. Il dira de Jérusalem : Qu’elle soit rebâtie, et il dira du Temple : Posez ses fondations ! Ainsi dit l’Éternel à son oint, à Cyrus, qu’il a pris par la main pour abaisser les nations devant lui [..], pour que tu saches que c’est moi, l’Éternel, moi qui t’appelle par ton nom, moi le Dieu d’Israël. À cause de mon serviteur, Jacob, et d’Israël que j’ai choisi, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un rang d’honneur sans que tu me connaisses (Ésaïe 44.28-45.4).
Selon la petite histoire, cette prophétie fut montrée à Cyrus. Sceptique, il en fait vérifier l’authenticité qui est confirmée, ce qui impressionne fortement l’empereur et on le comprend.
Environ un quart des Textes Sacrés se compose de prophéties. Il y en a quelques 300 qui concernent la première venue du Christ et à peu près autant qui annoncent sa seconde venue avec l’instauration de son royaume de 1 000 ans sur terre.
L’élévation de Cyrus à la tête de l’Empire perse est l’oeuvre de l’Éternel qui veut par son intermédiaire ramener son peuple dans le pays qu’il a donné à ses ancêtres, et ainsi accomplir une prophétie de Jérémie qui annonce ce retour. Je la lis : Car voici ce que déclare l’Eternel : C’est seulement au bout des soixante–dix années allouées à Babylone que j’interviendrai en votre faveur pour accomplir la promesse que je vous ai faite de vous faire revenir dans ce pays (Jérémie 29.10). Cependant, relativement peu d’Israélites revinrent en Palestine parce qu’ils étaient bien trop confortables en Babylonie.
Verset 2
Je continue à lire dans le premier chapitre d’Esdras.
Voici ce que déclare Cyrus, empereur de Perse : L’Éternel, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a chargé de lui construire un temple à Jérusalem en Juda (Esdras 1.2).
L’Empire perse est énorme. Il s’étend de ce qui est aujourd’hui l’ouest de la Chine, englobe le nord de l’Inde, la moitié nord de l’Arabie Saoudite, jusqu’à l’Égypte et Chypre ; il va aussi de la Mer Noire au golfe Persique et à l’Éthiopie. L’Empire est organisé en provinces elles-mêmes subdivisées en districts. Ce décret de Cyrus est très important, car en tant que l’homme le plus puissant du monde, il fait la pluie et le beau temps. Il affirme avec raison qu’il a reçu les royaumes de la terre de la part de l’Éternel, qui est appelé ici le « Dieu du ciel », une expression qui est utilisée après la chute de Jérusalem et la destruction du Temple.
Pendant longtemps, la gloire de l’Éternel résidait dans le Temple de Jérusalem, mais juste avant sa destruction par les Babyloniens, elle quitta le Temple. Je lis les passages.
Puis la gloire de l’Eternel s’éleva de dessus le chérubin et se dirigea vers le seuil de la maison. [..]. Les chérubins s’élevèrent. La gloire de l’Eternel quitta le seuil du Temple et vint se placer sur les chérubins. Ensuite, la gloire de Dieu s’éleva du milieu de la ville et se tint sur le mont qui se trouve à l’est de Jérusalem (Ezéchiel10.4,15,18,23).
Dès que Dieu ne pouvait plus s’identifier à son peuple, Israël a perdu son indépendance politique. Pour cette raison, dans les livres d’Esdras, de Néhémie et du prophète Daniel on trouve l’expression « Dieu du ciel » qui présente l’Éternel comme le Créateur et non plus comme le Dieu d’Israël.
Le Temple de Salomon détruit par les Babyloniens est reconstruit par Esdras, puis au premier siècle, il est agrandi et embelli par le roi Hérode. Mais à l’époque de Jésus, le culte juif est une religion composée de rites complexes et purement légalistes, ce que le Seigneur a vertement reproché aux chefs religieux, surtout aux Pharisiens. Néanmoins, jusqu’à la Pentecôte quand l’Église est née, ce Temple est le centre d’adoration du seul vrai Dieu par les Juifs pieux du premier siècle ; c’est ce qui explique pourquoi Jésus l’a purifié du commerce illicite qui s’y pratique, vidant les marchands ambulants et renversant les tables des changeurs de monnaie.
Jésus-Christ est venu sur la terre une première fois comme le successeur légitime du roi David. Toute sa vie terrestre, il l’a vécue avec la dignité d’un roi bien qu’il n’en avait pas l’éclat. Aujourd’hui, il est le Dieu du ciel, et un jour il reviendra en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs, et il établira sur terre son règne de 1 000 ans qui aura Jérusalem pour capitale. Seulement, voilà ! Ne pourront participer à ce royaume que ceux qui auront placé leur confiance personnelle en Jésus-Christ. Il nous invite donc, vous et moi, à nous joindre à l’immense fête de couronnement qu’il donnera à cette occasion.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.