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13 févr. 2025

Esaïe 1.1

Chapitre 1

Introduction

Supposons que je sois invité dans une ville pour faire un discours devant le gratin de la région. Comme on n’a jamais vu ma tête, la personne qui viendra me chercher à l’aéroport me demande au téléphone comment me reconnaître. Je lui réponds : « C’est très simple. J’arriverai mardi à 16 h sur le vol AF 34. Je porterai un pantalon vert avec des rayures bleues, une chemise blanche à pois noirs, une cravate couleur grise métallisée, une veste jaune d’œuf avec une grosse fleur violette à la boutonnière. J’aurai aux pieds des chaussettes noires, un soulier rouge et une sandale marron. Sur ma tête, je porterai un sombrero mexicain et dans ma main droite une cage avec une perruche. » Si c’était vous qui deviez me chercher, croyez-vous que vous pourriez facilement me trouver ?

Dans les Écritures on compte plus de trois cents prophéties qui annoncent et parlent de la venue de Jésus-Christ. Pourquoi autant ? Parce que sa naissance est l’événement le plus important de toute l’histoire de l’humanité. Depuis Bethlehem jusqu’à sa mort et sa résurrection en passant par sa vie terrestre, il est décrit avec une telle précision que la nation d’Israël est sans excuse de ne pas l’avoir reconnu. Quand il est né, tous les Juifs qui lisent l’Ancien Testament ou qui fréquentent la synagogue auraient dû s’attendre à recevoir la nouvelle de sa naissance à Bethlehem parce qu’ils possèdent toutes les informations nécessaires. Et quand quelques années plus tard, l’immense caravane des rois mages débarque à Jérusalem, cette arrivée impromptue aurait dû susciter la curiosité des habitants. Pourquoi ne se sont-ils pas empressés de monter sur leurs mules et de suivre les chameaux pour aller voir ce qui se passe ? Il est forcément arrivé un événement tout à fait inhabituel pour que toute une compagnie de dignitaires, devins et astrologues, fasse ce grand voyage depuis Babylone !

Tous les prophètes de l’Ancien Testament, depuis Moïse, parlent du Messie qui doit venir ; il est décrit soit comme Serviteur de l’Éternel, soit en tant que Roi suprême, soit les deux comme dans le livre d’Ésaïe sur lequel nous allons nous pencher, et qui, sans conteste, contient le plus de prophéties relatives à Jésus-Christ. On y trouve des références à sa naissance miraculeuse d’une vierge, à son caractère, à son ministère en Galilée, à ses guérisons miraculeuses, à son rejet par la nation d’Israël, et surtout une description très détaillée de sa mort, ainsi que la mention de sa résurrection et de son retour en gloire. Parce que le livre d’Ésaïe couvre toutes ces facettes de Jésus, il a été appelé le 5e évangile. De plus, après les Psaumes, Ésaïe est le livre le plus cité dans le Nouveau Testament puisqu’on y trouve jusqu’à 85 citations ou allusions.

Selon la conception populaire, Ésaïe et Moïse sont des prophètes parce qu’ils ont prédit l’avenir. Cependant, dans les Écritures, cette fonction est beaucoup plus étendue puisque le prophète est d’abord un représentant de l’Éternel qui communique un message de sa part, qui intercède pour le peuple de Dieu, et qui l’exhorte à lui rester fidèle. Dans le livre de l’Exode, écrit par Moïse, juste avant qu’il ne commence son bras de fer avec le pharaon, Dieu lui tient un discours étonnant dans lequel il lui dit :

Regarde ! Je te fais Dieu pour le pharaon, et ton frère Aaron te servira de prophète. Toi, tu diras tout ce que je t’ordonnerai, et ton frère Aaron le répétera au pharaon pour qu’il laisse partir les Israélites de son pays (Exode 7.1-2).

Dieu communiquera avec Moïse qui parlera à Aaron qui retransmettra ses paroles au pharaon. En d’autres mots, Aaron sert de porte-parole à Moïse (comparez Exode 4.15-16). Un prophète est quelqu’un qui parle pour Dieu. Jésus était prophète, ce que l’Éternel avait annoncé à Moïse quand il lui a dit :

Je vais leur susciter un prophète comme toi, l’un de leurs compatriotes. Je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur transmettra tout ce que je lui ordonnerai (Deutéronome 18.18).

Et au prophète Jérémie, Dieu dit :

Tu vois : je mets mes paroles dans ta bouche (Jérémie 1.9)

Cependant, il est également vrai que la plupart des prophètes sont des voyants et peuvent scruter l’avenir. Mais afin d’être considéré comme un véritable porte-parole de l’Éternel, le prophète ne peut pas se contenter d’annoncer des événements qui auront lieu dans un avenir lointain et invérifiable, il doit aussi prédire des événements qui se réaliseront dans l’immédiat ou à court terme. C’était la seule façon pour les Israélites de faire la distinction entre un vrai prophète et un charlatan.

Quand j’ai rédigé ce commentaire la première fois, un prédicateur américain, qui a déjà fait beaucoup trop parler de lui, a prédit un attentat terroriste, sans autre précision, pour l’automne 2007 (Pat Robertson ; 700 Club). A l’époque j’ai dit : « A mon avis c’est déjà tout vu ». Et effectivement, on attend toujours.

Le prophète Ésaïe fait des prédictions particulièrement audacieuses. Il exerce son ministère sous le règne de plusieurs rois dont le bon roi Ézéchias. Or, alors que l’armée assyrienne encercle Jérusalem, il fait pour le lendemain cette prédiction étonnante :

Voici ce que l’Éternel déclare au sujet du roi d’Assyrie : Il n’entrera pas dans la ville : aucun de ses archers n’y lancera de flèches, il ne s’en approchera pas à l’abri de ses boucliers, et il ne dressera aucun terrassement contre elle. Il s’en retournera par où il est venu sans entrer dans la ville, l’Éternel le déclare (Ésaïe 37.33-34).

D’autres prophéties d’Ésaïe ne se sont accompli que des siècles après avoir été faites, comme par exemple celle sur Babylone que je lis :

Et Babylone, le joyau des royaumes, cité splendide qui faisait la fierté des Chaldéens, deviendra semblable à Sodome et à Gomorrhe que Dieu a renversées. Car Babylone ne sera plus jamais habitée et plus jamais peuplée dans toutes les générations. Et même les nomades n’y dresseront jamais leur tente, et nul berger ne s’y reposera. Les chats sauvages chercheront abri dans ses ruines, et ses maisons seront hantées par les hiboux, et les autruches y établiront leur demeure, les boucs viendront y prendre leurs ébats, les chats sauvages s’appelleront dans ses châteaux, et les chacals viendront hurler dans ses palais. Son heure approche, et ses jours ne seront pas prolongés (Ésaïe 13.19-22).

Selon l’histoire, cette prophétie s’est accomplie en plusieurs étapes. En 518 av. J-C, les Perses conquièrent la ville, détruisent ses murailles et comblent les fossés. Après la mort d’Alexandre le Grand, un de ses généraux (Seleucos I Nicator ; 360-280) conquit la ville en 312 av. J-C et fonde avec ses ruines non loin de là sur le fleuve Tigre la nouvelle capitale de Séleucie. Quelques temps avant la naissance du Christ, l’historien grec Strabon (58 av. J-C à 21 après J-C) écrit que de son temps la grande ville de Babylone est un grand désert. Depuis, ses ruines ont maintes fois fourni les matériaux pour la construction de villes environnantes comme Bagdad qui est située à une soixantaine de kilomètres au nord.

Aujourd’hui, l’emplacement de Babylone est une immense solitude. Au milieu de la plaine s’élèvent çà et là des collines de décombres. De leur sommet on ne voit que le désert traversé par le large ruban de l’Euphrate. Quelques villages se sont construits près de ces ruines colossales. Une fois, j’ai entendu dire que l’ancien dictateur Saddam Hussein avait eu l’intention de reconstruire Babylone et d’en faire sa capitale. Si c’est vrai et comme cette ville a été maudite par Dieu, ça pourrait expliquer la victoire du président Bush sur Saddam.

Les Textes Sacrés, et particulièrement les livres prophétiques, sont remplis de prédictions qui se sont littéralement accomplies, ce qui prouve que les hommes qui les ont faites sont de vrais prophètes qui parlaient au nom de l’Éternel. En effet, personne n’est capable d’annoncer l’avenir sans jamais se tromper. On peut, tout au plus, taper juste ici ou là. Prenez les météorologues, ils ont des moyens technologiques sophistiqués pour prévoir le temps et leurs pronostics pour les prochaines 24 heures sont souvent justes, mais eux aussi font des erreurs de temps en temps ; en fait, même les devins qui possèdent de réels pouvoirs occultes se trompent souvent. C’est la loi de Moïse et surtout le livre du Deutéronome qui définit un prophète authentique, et qui dicte le châtiment de ceux qui usurpent cette fonction. Je résume le passage :

Si un prophète a l’audace de prononcer en mon nom un message dont je ne l’ai pas chargé, ou s’il se met à parler au nom d’autres divinités, il sera mis à mort. Sachez donc que si le prophète annonce de la part de l’Éternel une chose qui ne se réalise pas, si sa parole reste sans effet, c’est que son message ne vient pas de l’Éternel, c’est par présomption que le prophète l’aura prononcé ; vous ne vous laisserez donc pas impressionner par lui (Deutéronome 18.20-22 ; comparez Deutéronome 13.1-5 ; abrégé).

Selon les Écritures, le prophète qui est mandaté par Dieu communique la Parole de Dieu par l’action de l’Esprit de Dieu qui l’inspire (Michée 3.8 ; comparez 2Pierre 1.20-21). C’est pourquoi il est quelques fois appelé « l’homme qui a l’esprit » (Osée 9.7).

À partir d’Ésaïe et jusqu’à la fin de l’Ancien Testament, nous avons une suite de livres prophétiques, mais ça ne veut pas dire que la parole prophétique a commencé avec Ésaïe puisqu’on la trouve déjà dans les écrits de Moïse, et Abraham portait le titre de prophète (Genèse 20.7).

Les prophètes de l’Ancien Testament ne sont pas des super-héros, mais des gens comme vous et moi avec la particularité que Dieu les a choisis pour qu’ils soient ses porte-paroles, ce qui rend leurs discours inspirés de Dieu et donc infaillibles. En parlant du salut en Jésus-Christ annoncé par les prophètes, dans sa première épître, l’apôtre Pierre explique comment ils parlaient au nom de Dieu. Je lis le passage :

Ce salut a fait l’objet des recherches et des investigations des prophètes qui ont annoncé d’avance la grâce qui vous était destinée. Ils cherchaient à découvrir à quelle époque et à quels événements se rapportaient les indications données par l’Esprit du Christ. Cet Esprit était en eux et annonçait à l’avance les souffrances du Messie et la gloire dont elles seraient suivies (1Pierre 1.10-11).

C’est aussi Pierre, dans sa seconde épître, qui explique pourquoi sont dignes de foi toutes les paroles prononcées par ceux qui ont rédigé les Textes Sacrés. Je lis le passage :

Nous ne nous sommes pas appuyés sur des histoires habilement inventées, lorsque nous vous avons fait connaître la venue de notre Seigneur Jésus-Christ dans toute sa puissance, mais nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux. Car Dieu le Père lui a donné honneur et gloire lorsque, dans sa gloire immense, il lui a fait entendre sa voix, qui disait : Voici mon Fils bien-aimé, qui fait toute ma joie. Or cette voix, qui était venue du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes, puisque nous étions avec lui sur la sainte montagne. De plus, nous avons la parole des prophètes, sur laquelle nous pouvons nous appuyer fermement, et vous faites bien de lui accorder votre attention : car elle est comme une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour paraisse et que l’étoile du matin se lève pour illuminer vos cœurs. Sachez, avant tout, qu’aucune prophétie de l’Écriture n’est le fruit d’une initiative personnelle. En effet, ce n’est pas par une volonté humaine qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2Pierre 1.16-21).

Contrairement aux théories absurdes qui dès le 18e siècle ont essayé de montrer que le livre d’Ésaïe est l’œuvre de plusieurs auteurs, il a été rédigé par un seul prophète dont le nom hébreu signifie : « L’Éternel sauve ou salut de l’Éternel ». Il est le fils d’Amots, un illustre inconnu. Ésaïe vit dans la seconde moitié du VIIIe siècle avant Jésus-Christ. C’est une époque de transition qui voit en Israël l’essor de la prophétie, ce que ses écrits ainsi que ceux d’Amos, d’Osée, et de Michée le montrent bien.

Ésaïe vit à Jérusalem, il est marié et père d’au moins deux fils qui naissent au début de son ministère (Ésaïe 7.3 ; 8.3). Nous ignorons la date de sa naissance et celle de sa mort, mais nous savons qu’il est appelé à prophétiser l’année de la mort d’Ozias, roi de Juda, et qu’il exerce jusque vers la fin du règne du roi Ézéchias peu après l’invasion du royaume de Juda par les Assyriens (par Sanachérib, 701-700).

Le ministère d’Ésaïe s’étend donc sur une soixantaine d’années, et comme il ne peut guère avoir moins de vingt ans au moment de sa vocation, il a dû mourir à un âge fort avancé. Une tradition juive rapporte qu’il finit martyr sous Manassé, le plus impie et le plus cruel des rois de Juda (2Rois 21). Selon la petite histoire, il fut condamné à mort pour avoir osé dire qu’il avait vu Dieu et pour avoir comparé Jérusalem à Sodome et Gomorrhe. Poursuivi par les soldats du roi, il se réfugie dans le tronc creux d’un vieux cèdre. Le roi donne alors l’ordre de scier l’arbre. C’est peut-être à cette tradition que fait allusion l’auteur de l’épître aux Hébreux dans le Nouveau Testament, quand il dit des prophètes que certains ont été sciés (Hébreux 11.37). Si Ésaïe était encore en vie à l’époque de Manassé, cette tradition n’a rien d’improbable. Mais alors, il est curieux qu’on n’en trouve aucune trace dans les livres historiques de l’Ancien Testament.

À en juger par ses relations avec les rois Ahaz et Ézéchias, Ésaïe jouit d’une grande considération de la part de la haute noblesse et parmi ses concitoyens. Sous le règne d’Ézéchias, il est le principal conseiller du roi. Il vit au centre même de la vie nationale à proximité du temple et de la cour du roi où il a libre accès ; il est donc au courant de tous les événements de politique intérieure et extérieure.

Ésaïe domine, en véritable voyant, le présent et l’avenir d’Israël. Il discerne d’un œil sûr l’état moral du peuple et voit se développer le tableau à la fois sombre et lumineux des destinées du peuple de Dieu. De tous les prophètes, c’est lui qui possède au plus haut degré une vision d’ensemble du déroulement du règne de Dieu et qui, d’une main ferme, en a le mieux dessiné les contours.

La mort du roi Ozias (Ésaïe 6:1) marque la fin d’une période d’un demi-siècle pendant laquelle les deux royaumes israélites connaissent une relative tranquillité sans agression de grande envergure, un été de la Saint-Martin en quelque sorte. Mais ce temps allait bientôt n’être qu’un lointain souvenir car le reste du VIIIe siècle est dominé par les rois pillards assyriens [Tiglath-Piléser III (745-727), Salmanasar V (727-722), Sargon II (722-705) et Sanachérib (705-681)].

C’est pendant la période du ministère d’Ésaïe, qu’Israël entre en rapport avec les grandes monarchies païennes qui pendant plusieurs siècles se disputent la domination du Proche et Moyen-Orient. Le plus puissant de ces états est alors l’Assyrie, dont la capitale Ninive, se trouve sur les bords du fleuve Tigre. Depuis déjà longtemps, la politique des souverains assyriens n’a pas d’autre but que l’annexion pure et simple de tous les petits états de l’Asie occidentale y compris l’Égypte et d’établir un empire. Dans ce but, ils déracinent et transplantent des populations entières tout en réprimant dans un bain de sang le moindre signe de révolte. Ce sont les Assyriens qui mettent fin au royaume israélite des X tribus du nord et qui ont l’idée d’une monarchie universelle. Babylone et la Grèce tenteront aussi de la réaliser, mais c’est Rome qui y parviendra le mieux.

Placée entre ces grandes monarchies rivales, la Palestine n’aurait pu conserver son indépendance qu’en évitant d’entrer en relation avec ses puissants voisins. Mais cette attitude prudente aurait exigé beaucoup plus de foi en la protection de Dieu que n’en avait la plupart des rois de Juda. Malheureusement, leur politique consiste plutôt à s’allier tantôt avec une de ces puissantes monarchies et tantôt avec une autre. Cette ligne de conduite boiteuse, constamment désavouée par les prophètes, a pour résultat d’attirer en Palestine l’une après l’autre les nations conquérantes étrangères. La Terre sainte leur sert alors de champ de bataille jusqu’au moment où le royaume de Juda finit par tomber dans le giron de Babylone.

Les circonstances géopolitiques et les conditions morales du peuple de Dieu du temps d’Ésaïe réclament, comme organe de la Parole divine, un homme d’une trempe exceptionnelle. C’est Ésaïe. Le fondement de son ministère prophétique est la conscience intime qu’il a une mission divine à remplir (chapitre 6). S’appuyant sur l’Éternel, il n’a aucune crainte des hommes. Qu’il s’agisse du roi, des grands de son temps ou du peuple entier, il ne ménage personne et dénonce toute hypocrisie et toute injustice. Il est sévère et hardi, appliquant à tous la norme immuable et inviolable de la sainteté. Son but n’est pas de démolir mais de ramener Israël à son Dieu. Dans ses prédications, le concept fondamental qu’Ésaïe se sent appeler à proclamer est la notion du Dieu saint (Ésaïe 6.3). S’il est vrai que la fidélité de Dieu est le gage du salut d’Israël, il a pour condition la purification préalable de la nation par le jugement. Seul un petit reste du peuple sortira de ce creuset et sera le vrai peuple de l’alliance, et à la fin des temps, les nations se joindront à ce petit reste pour bénéficier des bienfaits du royaume que Jésus-Christ le Messie instaurera lors de son retour en gloire. Ésaïe n’a pas d’égal ni pour censurer ni pour l’ampleur de ses descriptions des futurs temps du salut.

Le message d’Ésaïe annonce le Jour de l’Éternel, le châtiment divin, mais dans les ténèbres de la nuit il aperçoit aussi le Millénium et toute sa gloire. L’avenir le plus éloigné est pour lui aussi réel que le présent ; la distance qui les sépare n’existe plus et il passe de l’un à l’autre avec une agilité étonnante, souvent même sans la moindre transition. Dans la nuit du mal, Ésaïe voit la lumière du Sauveur promis, le roi souverain, ce qui fait que dans un sens, on peut dire que c’est un prophète évangélique.

L’éloquence et le style d’Ésaïe sont tout à fait cohérents avec le caractère de ses prophéties. Son discours est imprévu, hardi, tantôt d’une ironie mordante, tantôt d’une magnificence et d’une majesté sans pareille. Partout, il se révèle un grand orateur populaire dont les paroles secouent le peuple. C’est un écrivain de très grande classe dont la parole s’adapte à tous les sujets qu’il traite. Il sait utiliser le pouvoir du langage avec virtuosité mais sans artifice. Il n’a pas de manière stéréotypée ; son style toujours noble, est extrêmement varié et il sait faire feu de tout bois : comparaisons frappantes et impromptues, paraboles, antithèses, refrains, rimes, jeux de mots et j’en oublie, mais peu importe. Ce qu’il faut retenir du ministère d’Ésaïe et des autres prophètes, c’est que Dieu préside à l’histoire humaine et c’est lui qui en contrôle tous les événements.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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