Deutéronome 1.1-46
Chapitre 1
Introduction
Aujourd’hui, dès que quelqu’un commence à travailler, il pense déjà à la retraite. Bon d’accord, j’exagère un peu, disons donc qu’il pense au weekend et aux vacances. C’est l’Allemagne de Bismark qui en 1883 crée la retraite à 65 ans, mais cela n’a pas empêché beaucoup de grands hommes de continuer à exercer leurs talents jusqu’à la fin de leur vie. Pareillement, il y a bien plus de 3000 ans, un vieillard, vénérable par ses 120 ans et par son long et fructueux ministère, se lève de toute sa grandeur; il s’agit de Moïse. Seul de son âge au milieu d’une foule et sentant approcher le jour de son départ de ce monde, il est encore chargé par l’Éternel de faire entendre sa voix à ses frères. Alors que dans les législations précédentes, c’était Dieu qui parlait au peuple, ici, dans le Deutéronome, c’est Moïse lui-même qui, en paternel ami, cherche à inculquer l’esprit de la loi dans le cœur de la nouvelle génération.
Le Deutéronome se présente comme un ensemble de 5 discours qui sont :
- le rappel d’événements passés,
- la récapitulation de la Loi,
- le renouvellement de l’alliance,
- le cantique de louange de Moïse et finalement
- les bénédictions prophétiques de Moïse sur les 12 tribus.
Dans ses paroles d’exhortation, Moïse insiste sur les promesses divines, ses délivrances manifestées pendant l’Exode. Il a été le soutien de tout un peuple pendant sa marche dans le désert et il continuera à les entourer dans la Terre Promise, si la nation israélite respecte toutes les conditions attachées au traité d’alliance. Le Deutéronome contient plusieurs assurances fermes dans ce sens : Dieu sera continuellement avec son peuple dans l’adversité ou la prospérité et combattra pour lui, comme jadis au sortir de l’Égypte. Mais les Israélites ne doivent jamais oublier leur ancienne servitude (5:15) ni la puissance divine qui seule les a sauvés de cette situation désespérée (4:21). Ils devront adorer leur Dieu de tout leur être (4:29; 5:10) car il les a aimés le premier (4:37) ; de plus, après leur serment d’allégeance à l’Éternel, ils ne devront jamais se tourner vers les faux dieux vénérés par les peuples païens (7:24; 11:16).
Le Deutéronome est le dernier des cinq ouvrages écrits par Moïse, et qui forment un ensemble qui s’appelle le Pentateuque, ou encore la Torah, ce qui veut dire « la Loi » en hébreu. Le contenu du Deutéronome et sa rédaction sont attribués à Moïse, non seulement ici, mais aussi par d’autres auteurs bibliques aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament où on trouve quelque 80 citations et références au Deutéronome. Jésus aussi cite ce livre plusieurs fois.
Moïse était un homme extraordinaire ; appelé « l’ami de Dieu »; il lui parlait face à face sans toutefois le voir dans toute sa gloire. Le psalmiste déclare :
L’Éternel a manifesté ses desseins à Moïse et montré ses hauts faits au peuple d’Israël (Psaumes 103.7).
La personnalité de Moïse qui apparaît nettement dans ses livres antérieurs se révèle aussi dans le Deutéronome. Son impulsivité (Exode 2:12,13) se retrouve dans ses indignations (Deutéronome 9:21 s.), et dans ses appels passionnés (Deutéronome 10:12-22). Son éducation première (Actes 7:22) se voie dans ses qualités de chef, d’organisateur et d’écrivain. Pendant la traversée du désert, il a dû faire face à des difficultés qui auraient écrasé un homme de moindre envergure, mais lui a su communiquer efficacement à son entourage la volonté de Dieu, et ses écrits, tant la prose que la poésie, témoignent de son génie littéraire. Dévoué « serviteur de l’Éternel » (Deutéronome 34:5), il a toujours sur ses lèvres le nom de son Dieu, et les ressources spirituelles personnelles qu’il a manifestées au moment des crises, ont fait de lui le plus grand de tous les dirigeants israélites. L’image de Moïse dans le Deutéronome est donc parfaitement en accord avec celle qu’on trouve dans les autres livres du Pentateuque.
Bien que les Hébreux qui sont sortis d’Egypte ont vu de leurs yeux des prodiges sans précédent, comme les 10 plaies d’Égypte et la traversée de la mer Rouge, ils n’ont jamais cessé de se rebeller contre leur Dieu. Leur jugement a été de mourir prématurément pendant les 38 années qu’on duré leurs pérégrinations dans le désert. Deux chefs de tribus ne périrent pas, car ils sont demeurés fidèles à l’Éternel. Il s’agit de Caleb et de Josué, le successeur de Moïse.
La traduction du titre hébreu du 5e livre de Moïse est « Paroles » parce que c’est le premier mot du texte originel. Le nom « Deutéronome » de nos versions modernes de la Bible provient du grec et veut dire « deuxième loi ». Mais ce titre résulte d’une mauvaise traduction d’un passage du livre où il est question, non pas d’une deuxième loi, mais de sa récapitulation.
Le Deutéronome est donc une reprise des ordonnances de l’Éternel telles qu’on les trouve dans les livres de l’Exode, du Lévitique et des Nombres. C’est à l’occasion du renouvellement de l’alliance avec la nouvelle génération d’Israélites que Moïse répète la Loi. Cependant, certains points particuliers y sont illustrés et développés pour répondre à de nouvelles questions qui se posent à la nouvelle génération sur le point d’entrer dans le pays promis. Le peuple campe alors dans les plaines de Moab à l’entrée de la Palestine après avoir vaincu deux rois et conquis leurs territoires à l’est du Jourdain.
La structure du livre suit la forme des traités de suzeraineté de la fin du 2e millénaire avant notre ère, dans le Proche-Orient ancien, où le problème de la succession royale avait une place importante. Dans le Deutéronome, l’équivalent du roi est Moïse qui nomme Josué, choisi par Dieu, pour lui succéder. Moïse veut assurer la fidélité du peuple à ce qu’on pourrait comparer à une dynastie royale du Proche-Orient ancien, sauf qu’ici, c’est l’Éternel qui est le suzerain, bien qu’il exerce son règne par l’intermédiaire des chefs qu’il donne à son peuple.
Le grand thème de ce livre est « Aimer et Obéir ». Il enseigne que l’obéissance est la réponse de l’homme à l’amour de Dieu. Ce n’est pas encore l’Évangile, mais son grand principe y est énoncé ; le mot « aimer » y figure 22 fois. Lorsque Jésus dit à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements (Jean 14.15) », il n’apporte pas une révélation entièrement nouvelle mais définit l’amour pour Dieu comme la bonne motivation de l’obéissance. En fait, c’est dans le Deutéronome que se trouve le commandement d’aimer Dieu de tout son coeur de toute son âme et de toute sa force (Deutéronome 6.5).
Cette emphase sur l’amour ne veut pas dire que les préceptes rigoureux de la Loi sont mauvais car en elle-même, la Loi est parfaite, mais son grand défaut est qu’elle a été donnée à des hommes incapables de la respecter.
Outre aimer et obéir, d’autres thèmes importants apparaissent tout au long de ce livre. Ainsi, le monothéisme est fortement affirmé, comme dans le texte suivant :
Écoute, Israël, l’Éternel est notre Dieu, il est le seul Éternel (Deutéronome 6.4).
Cette déclaration, devenue la confession de foi de la liturgie israélite, justifie l’interdiction de l’idolâtrie, qui est énoncée comme la faute par excellence, tellement les avertissements contre les pratiques idolâtres sont nombreux. Pour préserver le monothéisme, la Loi ordonne un seul lieu de culte ce qui permet le contrôle des pratiques religieuses et contribue à éviter l’idolâtrie.
Un autre thème, qui revient souvent dans le Deutéronome, est l’élection du peuple d’Israël par l’Éternel. Il est cependant affirmé sans ambiguïté que ce n’est pas à cause de ce qu’Israël est ou fait que l’Éternel l’a choisi, mais c’est en vertu du seul amour que Dieu a décidé de lui porter. En effet, Moïse souligne plusieurs fois combien Israël est corrompu et rebelle, et cela, dès son origine. C’est d’ailleurs ce qui entraînera l’accomplissement des malédictions de l’alliance contre le peuple de Dieu, et en particulier l’exil. Le Deutéronome est de mauvais augure car on y perçoit déjà que l’alliance entre l’Éternel et le peuple choisi est vouée à l’échec, et Israël en subira les conséquences les plus fâcheuses. L’affirmation de la responsabilité humaine, qu’on retrouve dans toute l’Écriture, est particulièrement soulignée ici, notamment, quand les Hébreux sont placés devant un choix et face à leur obligation d’obéir à l’Éternel leur Suzerain.
Cependant avec Dieu, tout espoir n’est jamais perdu, car il ne reste pas sur une défaite de ceux qu’il a choisis. Au-delà de l’exil, il apportera la restauration à un reste de son peuple et agira pour que celui-ci applique enfin les commandements contenus dans la Loi. Moïse va d’ailleurs utiliser à cet égard une image nouvelle, celle de la circoncision du cœur. Dieu demande à son peuple d’ôter ce qu’il y a de mauvais en lui, mais comme les Israélites sont incapables d’opérer cette chirurgie de l’âme, c’est finalement l’Éternel qui l’effectuera. Ce même message sera repris plus tard par le prophète Jérémie qui annonce une alliance nouvelle et meilleure, et qui trouve son accomplissement en Jésus-Christ et en la régénération opérée par le Saint-Esprit.
Le Deutéronome a exercé une très forte influence sur les écrits de l’Ancien Testament qui lui sont postérieurs, en particulier sur les écrits historiques et prophétiques. C’est en effet par ce livre que les actions des rois d’Israël sont jugées et c’est sur la base de la Loi que plusieurs d’entre eux entreprennent des réformes morales. Le Deutéronome est aussi le livre le plus souvent mentionné dans le Nouveau Testament. Par exemple, Jésus le cite trois fois de suite tout au début de son ministère, pour répondre au diable quand celui-ci le tente dans le désert. Il contient également la promesse de la venue du prophète comme Moïse, c’est à dire Jésus-Christ, que les Juifs attendaient encore au premier siècle de notre ère.
Le Deutéronome sert en quelque sorte à préparer les jeunes loups à entrer en Terre Promise, en leur rappelant l’expérience de leurs aînés afin qu’ils ne répètent pas leurs échecs.
Versets 1-2
Je commence maintenant à lire le premier chapitre tout en évitant certains noms de lieux inconnus.
Voici les paroles que Moïse adressa à tout Israël à l’est du Jourdain, dans le désert, dans la plaine qui fait face à Souph, entre Parân et Tophel, et entre Labân, Hatséroth et Di-Zahab. Il y a onze journées de marche depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séir, jusqu’à Qadech-Barnéa (Deutéronome 1.1-2).
L’auteur fait remarquer et quelqu’un l’a vérifié, qu’a raison de huit heures de marche par jour, il ne faut que onze jours pour aller d’Horeb où se trouve le mont Sinaï jusqu’à Qadech, qui est la porte d’entrée de la Terre promise. Il établit ainsi un contraste saisissant avec les 38 ans qu’ont duré les pérégrinations de la première génération d’Hébreux à cause de leur incrédulité.
Verset 3
Je continue.
Le premier jour du onzième mois de la quarantième année après la sortie d’Égypte, Moïse communiqua aux Israélites tout ce que l’Éternel lui ordonna pour eux (Deutéronome 1.3).
C’est donc à la fin des pérégrinations dans le désert que Moïse commence son premier discours dans lequel il va rappeler les événements qui ont eu lieu depuis que la Loi fut donnée sur le mont Sinaï. Cette allocution sert d’introduction aux deux suivantes. Il va rappeler au peuple tous les bienfaits dont Dieu l’a comblé depuis la sortie d’Égypte, ainsi que son ingratitude. Ce coup d’œil rétrospectif a pour but d’inspirer aux Hébreux un vif sentiment d’humilité. Moïse cherche aussi à enflammer leur désir de répondre désormais positivement à la haute vocation dont Dieu les a honorés et que lui rappelleront les discours suivants.
Versets 9-15
Je continue plus loin en résumant.
À cette époque-là, je vous ai dit : Je ne peux pas, à moi seul, assumer la responsabilité de vous tous. Comment pourrais-je à moi seul m’occuper de vous, de vos affaires et de vos différends ? J’ai donc pris les chefs de vos tribus, des hommes sages et estimés, et je les ai établis chefs de vos “ milliers ”, de vos “ centaines ”, de vos “ cinquantaines ” et de vos “ dizaines ” et administrateurs pour vos tribus (Deutéronome 1.9, 12, 15).
De tous les événements survenus dans le désert, Moïse ne relève que l’établissement de magistrats pour statuer sur les problèmes des Israélites entre eux. C’est cette institution qui a mis en place l’organisation sociale du peuple. L’importance que Moïse attribue à l’institution judiciaire ressort de plusieurs passages des discours suivants.
Il faut dire aussi que le peuple a mené la vie dure à Moïse qui devait non seulement endurer les difficultés et les privations du voyage, mais encore supporter leurs murmures et satisfaire les exigences du peuple en allant constamment plaider leur cause devant l’Éternel. Frustré, il a fini par perdre son sang-froid, en oubliant que c’est Dieu et non pas lui qui porte le peuple.
Versets 19-25
Je continue en condensant.
Après cela, nous sommes partis du mont Horeb, nous avons traversé tout ce vaste et terrible désert que vous avez vu, et nous sommes arrivés à Qadech-Barnéa. Je vous ai dit alors : Regardez : l’Éternel votre Dieu met le pays à votre disposition ; allez-y et prenez-en possession, comme l’Éternel, le Dieu de vos ancêtres, vous l’a dit. N’ayez pas peur, ne vous laissez pas effrayer. Alors vous êtes tous venus me trouver pour me dire : Nous voudrions envoyer quelques hommes en avant pour qu’ils fassent, pour nous, une reconnaissance du pays et qu’ils nous renseignent sur la route que nous devons prendre et sur les villes où nous devons aller. La proposition m’a paru bonne et j’ai pris douze hommes d’entre vous, un par tribu. Ils ont pris la direction de la montagne. Ils ont emporté des produits du pays et nous les ont rapportés. Dans leur rapport, ils nous ont dit : “ Le pays que l’Éternel notre Dieu nous donne est un bon pays ” (Deutéronome 1.19-25).
Le livre du Deutéronome souligne à de nombreuses reprises que la Terre Promise donnée par l’Éternel à son peuple est un bon pays. Le mot « bon » évoque beauté et fertilité, mais également le bonheur dont Israël jouira s’il reste fidèle à son Dieu.
Versets 26-39
Je continue le texte.
Mais vous avez refusé de vous y rendre et vous avez désobéi à l’Éternel votre Dieu. Quand l’Éternel entendit vos propos, il s’est irrité et a fait ce serment : Aucun des hommes de cette génération rebelle ne verra le beau pays que j’ai promis par serment à vos ancêtres, excepté Caleb, fils de Yephounné. Lui, il le verra et je lui donnerai, à lui et à ses descendants, le pays que son pied a foulé, parce qu’il a fidèlement accompli ma volonté. L’Éternel s’est aussi mis en colère contre moi à cause de vous et il a dit : Toi non plus, tu n’y entreras pas. Par contre, Josué, fils de Noun ton assistant, y entrera ; encourage-le, car c’est lui qui mettra Israël en possession de ce pays. Ce sont vos enfants, dont vous avez prétendu qu’ils deviendraient la proie des ennemis, vos fils qui aujourd’hui ne savent pas encore distinguer le bien du mal, qui y entreront ; c’est à eux que je le donnerai, et ils en prendront possession (Deutéronome 1.26, 34-39).
Outre l’établissement de magistrats, Moïse mentionne aussi la raison pour laquelle le peuple a séjourné si longtemps dans le désert. Il s’est révolté à Qadech, refusant de conquérir le pays de Canaan. Ce fut le commencement de l’époque douloureuse des 38 années de pérégrinations dans le désert. C’est suite à cet épisode, que les Israélites incrédules ont été condamnés à tourner en rond jusqu’à ce que tous ceux âgés de 20 ans et plus disparaissent (Nombres 14.29). Ce châtiment est arrivé à sa fin et maintenant, la nouvelle génération est aux portes de la Terre Promise.
Dans la foulée, Moïse fait son mea culpa. Sa condamnation, dont il parle, n’a pas eu lieu à la même occasion, mais bien plus tard. S’il la rappelle ici, c’est qu’elle lui attire le même jugement que celui dont sont frappés tous les Israélites, et qu’elle a eu la même cause : l’incrédulité. Soit dit en passant qu’Aaron, le frère de Moïse et premier grand-prêtre, a également subi le jugement de Dieu. Mais le peuple doit comprendre qu’il a contribué à la défaillance de ses chefs, résultat de la lassitude et de l’irritation produites chez eux par sa rébellion quasi constante. C’est donc avec raison que Moïse peut dire :
L’Éternel s’est aussi mis en colère contre moi à cause de vous ! (Deutéronome 1.37).
Les aînés refusèrent de conquérir la Palestine parce qu’ils ne croyaient pas que l’Éternel se souciait de leurs enfants. Maintenant, Dieu va prouver le contraire puisque ce sont eux qui vont entrer dans le Pays Promis.
Versets 40-43
Je continue le texte.
Quant à vous, faites demi-tour. Repartez au désert en direction de la mer des Roseaux ! Alors vous vous êtes écriés : Nous avons commis une faute contre l’Éternel. Nous irons et combattrons, comme l’Éternel notre Dieu nous l’a ordonné. Chacun de vous a pris ses armes. Vous avez décidé de manière présomptueuse de gravir la montagne. Mais l’Éternel m’a dit : “ Ordonne-leur de ne pas monter et de ne pas combattre, car je ne suis pas avec eux, et ils vont se faire battre par leurs ennemis. ” Cependant, j’ai eu beau vous parler, vous n’avez pas écouté : vous avez désobéi à l’Éternel et vous avez eu la témérité de gravir la montagne (Deutéronome 1.40-43).
Il faut bien distinguer entre deux principes opposés : d’une part, la foi qui consiste à aller de l’avant en s’appuyant sur les promesses reçues de Dieu, et d’autre part, la présomption qui revient à foncer tête baissée en comptant essentiellement sur soi-même.
Versets 44-46
Je continue jusqu’à la fin du premier chapitre.
Alors les Amoréens qui occupent la montagne sont sortis pour marcher contre vous et vous ont poursuivis comme un essaim d’abeilles, ils vous ont battus depuis Séir jusqu’à Horma. À votre retour, vous avez pleuré devant l’Éternel, mais il ne vous a pas écoutés, il a fait la sourde oreille à vos lamentations. C’est ainsi que vous êtes restés très longtemps à Qadech (Deutéronome 1.44-46).
Après leur défaite, les Israélites pleurèrent amèrement, mais il ne s’agissait pas d’une véritable repentance; c’était plutôt des larmes de crocodile dues au remord à cause des conséquences fort fâcheuses de leur rébellion. Ils ne se sont pas lamentés du fait de leur désobéissance initiale, ou de leur incrédulité ou de leur présomption, mais à cause de leur défaite. Il y a une grande différence entre le remord et la repentance, ce qu’on distingue d’ailleurs très bien quand on compare les apôtres Pierre et Judas. Ce dernier, la tête haute pourrait-on dire, a chois de se pendre, tandis que le premier a pleuré amèrement suite à son triple reniement, puis après la résurrection du Seigneur et alors qu’il était sur la plage, Pierre a plongé de la barque pour aller à lui chercher le pardon (Jean 21.7).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.