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15 sept. 2025

Daniel 4.24-30

Chapitre 4

Verset 24

J’ai entendu un acteur dire qu’il a eu beaucoup de chance parce que par sa profession, il a pu vivre beaucoup d’existences différentes. En fait, ce privilège est offert à tout le monde du moins à ceux qui se souviennent de leurs rêves, sauf que parfois on préférerait ne pas s’en rappeler.

C’est le cas du roi Nabuchodonosor qui a fait un bien vilain rêve, en fait un cauchemar, parce que même si ce rêve a plutôt bien commencé, il a vite très mal tourné. On peut être certain que le roi aurait voulu l’oublier aussi vite que possible, mais malheureusement il se souvient de tous les détails qui le hantent et le travaillent car il sent que cet arbre immense qu’il a vu s’élancer vers le ciel et qui est coupé sur l’ordre des dieux, a un caractère prémonitoire qui n’annonce rien de bon pour lui. Et il a raison, car par ce rêve, Dieu lui fait savoir qu’il va être jugé pour ses fautes et en particulier pour son hubris, son orgueil démesuré. En effet dans son arrogance, il s’est fait une énorme statue et a exigé sous peine de mort que tous les grands de son royaume se prosternent devant elle et l’adorent. Il va sans dire que le Dieu des cieux dont il est beaucoup question dans le livre de Daniel, n’apprécie pas ce genre de comportement. Ce qui est plus étonnant par contre est que l’Éternel décide d’intervenir et de s’occuper du cas « Nabuchodonosor », alors que d’habitude Dieu ne prête guère attention à la plupart des rois idolâtres.

Une des explications de la bonté de Dieu envers Nabuchodonosor, est sans doute que le prophète Daniel et ses trois compagnons d’armes Chadrak, Méchak et Abed-Nego sont des hauts fonctionnaires qui font partie de la cour du roi de Babylone. Or ces trois jeunes Hébreux avaient eux aussi reçu l’ordre de se prosterner et d’adorer la statue, ce qu’ils ont refusé tout net parce qu’un tel geste aurait été une violation grave de la loi de Moïse. Nabuchodonosor s’est alors emporté comme il le fait chaque fois qu’on lui résiste, et a fait jeter les trois amis dans une fournaise ardente mais Dieu les en a délivrés. Il apparaît clairement que Daniel et ses compagnons bénéficient de la protection divine, alors si le roi de Babylone les menace, l’Éternel intervient.

Le rêve prémonitoire de Nabuchodonosor est donc l’annonce d’un jugement, et bien qu’il soit encore différé, le roi se promène désormais avec l’épée de Damoclès sur sa tête. Il faut donc qu’il fasse très attention à sa conduite, ce qui est exactement ce que Daniel va lui dire dès qu’il a terminé l’interprétation du rêve. Je continue de lire dans le chapitre 4 du livre de Daniel.

C’est pourquoi, ô roi, voici mon conseil : puisses-tu juger bon de le suivre ! Détourne-toi de tes péchés et fais ce qui est juste ! Mets un terme à tes injustices en ayant pitié des pauvres ! Peut-être ta tranquillité se prolongera-t-elle (Daniel 4.24).

Le verbe traduit par « détourne-toi de tes péchés » est rendu par « rachète tes péchés » dans la version latine de la Vulgate. Jérôme a traduit ce passage :  « Rachète-toi de tes péchés en faisant l’aumône et de tes iniquités en manifestant de la miséricorde aux pauvres », ce qui enseigne qu’il est possible à l’homme de racheter ses propres péchés par des œuvres méritoires, mais une telle pensée est totalement absente de ce verset. D’une part, le mot araméen (perak) ne veut pas dire « racheter » mais « rompre, briser, cesser » (comparez Genèse 27.40 ; Ésaïe 1.16-17) ce qui apparaît dans presque toutes les traductions modernes (sauf la TOB), y compris la version catholique dite « Bible de Jérusalem ». D’autre part, l’idée du salut par les oeuvres contredit tout l’enseignement des Écritures à ce sujet. Ce que Daniel dit au roi est : « met un terme (c’est-à-dire « cesse ») à tes péchés, en faisant ce qui est juste ». C’est fausser le texte que de vouloir tirer de ce verset la doctrine du salut par les mérites humains.

Daniel à qui Nabuchodonosor a simplement demandé de lui expliquer ce que son rêve signifie aurait très bien pu s’en tenir là. Mais son affection pour le roi le pousse à suggérer une solution, un moyen d’éviter le jugement. Nabuchodonosor doit s’amender en modifiant son comportement. En effet, Daniel sait que les destinées de l’homme ne dépendent pas d’une fatalité aveugle et que les menaces de Dieu ne se réalisent pas de manière systématique (Ésaïe 38.1-5), surtout quand celui qui fait l’objet de la foudre divine accepte de changer de conduite morale. Le prophète Ésaïe écrit :

Que le coupable abandonne sa voie, et l’homme malfaisant ses mauvaises pensées ! Et qu’il revienne à l’Éternel qui aura compassion de lui, à notre Dieu qui lui accordera un pardon généreux (Ésaïe 55.7 ; comparez Jérémie 18.7-8 ; Jonas 3.5-10).

Au travers du rêve, l’ordre de Dieu à Nabuchodonosor est : « Repens-toi, détourne-toi du mal et fais le bien ». Daniel recommande donc au roi de Babylone, d’une part, de rompre avec le mal qu’il fait, et d’autre part, d’utiliser sa position et son pouvoir pour exercer la justice et la miséricorde envers les plus démunis, car ce sont là les deux principales vertus d’un bon souverain. Le conseil de Daniel est la seule façon pour le roi d’échapper au châtiment dont Dieu l’a menacé dans son rêve.

Verset 25

Je continue le texte.

Tous ces événements s’accomplirent pour le roi Nabuchodonosor (Daniel 4.25).

Dans sa grâce et en rêve, Dieu donne un avertissement à Nabuchodonosor puis du temps pour qu’il s’amende. Après avoir entendu l’explication de son rêve, le roi est satisfait mais il n’en tient pas compte. Le roi méprise la bonté de Dieu à son égard et continue dans ses mauvaises actions. Comme tout va plutôt bien pour lui et son royaume, et comme aucune tuile ne lui tombe sur la tête, il se dit que finalement, cet arbre immense qu’il a vu en songe être coupé par les dieux ne présageait rien du tout ; ce n’était qu’un rêve, qu’il a d’ailleurs probablement oublié tout comme les conseils que Daniel lui a donnés. Mal lui en a pris, car s’il avait cru la prophétie, il n’aurait pas fait une crise de démence, perdu la raison et passé sept temps qui sont peut-être sept années, à brouter de l’herbe comme un bœuf ou un âne au milieu des troupeaux. Mais ce potentat est lié par son péché d’orgueil qu’il ne veut pas abandonner.

L’une des principales raisons, sinon la principale, pour laquelle beaucoup de gens continuent dans leurs voies perverses nous est donnée dans un passage du livre de l’Ecclésiaste dans lequel Salomon dit :

Parce qu’une mauvaise action n’est pas vite sanctionnée, les hommes sont portés à faire beaucoup de mal (Ecclésiaste 8.11).

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, l’être humain livré à lui-même suit les penchants de sa nature mauvaise. Et bien que la peur du gendarme soit le commencement de la sagesse, notre système de justice n’en tient pas compte ce qui fait que dans nos sociétés laxistes on commet des actes ignobles en toute impunité ou presque. Les délits, les meurtres et même les pires atrocités ne sont pas sérieusement sanctionnés. Au contraire, on défend avec acharnement les droits de ceux qui commettent des actes odieux et qui méritent le supplice de la roue ou tout au moins la corde.

Entre les vices de forme, les circonstances atténuantes, l’incapacité mentale, et qui sait quoi d’autre, il existe tout un arsenal juridique qui permet au plus endurci des criminels d’échapper à la une justice véritable. Et le pire est qu’ils ont droit à une prison dorée aux frais de la princesse. Quant aux victimes, on s’en fout, ils n’ont qu’à subir. Dans ces conditions, rien d’étonnant donc si les délits de tous ordres ne font que s’accroître.

La mentalité de Nabuchodonosor est : « après moi le déluge ». Mais Dieu n’étant pas de cet avis, tous les événements prophétisés par son cauchemar vont s’accomplir.

Versets 26-27

Je continue le texte.

En effet, un an plus tard, il se promenait sur la terrasse du palais royal de Babylone. Il prit la parole et dit : N’est-ce pas là Babylone la grande que moi j’ai bâtie pour en faire une résidence royale ? C’est par la grandeur de ma puissance et pour la gloire de ma majesté que j’ai fait cela (Daniel 4.26-27).

Dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean utilise plusieurs fois l’expression « Babylone la grande ». L’épithète « la grande » se retrouve chez des écrivains anciens (Pausanias et Strabon) et semble être la façon habituelle dont on appelait cette cité. En effet et sans exagération, Babylone mérite bien ce titre honorifique plus que toutes les autres villes de l’antiquité.

La fondation de Babylone remonte à l’époque tout de suite après le déluge (Genèse 11), cependant, d’après des inscriptions archéologiques, on sait que Nabuchodonosor fait exécuter d’immenses travaux dans Babylone et ses alentours. Ses constructions grandioses consistent, d’une part, à l’embellissement considérable de la cité ancienne, et d’autre part, à la construction d’une ville nouvelle sur la rive gauche orientale du fleuve Euphrate. Tous les écrivains anciens rendent témoignage à la magnificence de cette cité. Même le prophète Ésaïe l’appelle « l’ornement des royaumes, la fière parure des Chaldéens » (Ésaïe 13.19 ; SER). Les ruines qui en restent se composent surtout de briques marquées du nom de Nabuchodonosor.

Les murs d’enceinte de Babylone sont peut-être ce qui était de plus prodigieux, et pour cette raison, les Grecs les considéraient comme méritant de figurer parmi « les sept merveilles du monde » antique, au même titre que les célèbres « jardins suspendus ». D’après l’historien Hérodote (484-420 avant J-C) qui visita Babylone après sa conquête par les Perses, les fortifications sont faites en briques liées par du bitume. Ses murs ont 90 m de haut, 22 de large et forment un carré de 22 kilomètres de côté. Ce vaste espace est en partie occupé par des champs cultivés qui protègent de la famine au cas où un ennemi assiégerait cette cité embellie, considérée imprenable, du moins en apparence.

Le carré formé par la ville de Babylone est situé sur les deux côtés du fleuve Euphrate qui le coupe en deux le long de l’une de ses diagonales. En d’autres mots, la ville est constituée de deux triangles dont les bases longent chaque côté du fleuve. La ville est traversée du nord au sud par 25 rues parallèles larges de 45 mètres qui sont croisées à angles droits par 25 autres rues identiques, ce qui fait 50 grandes avenues. Par leurs entrecroisements, ces avenues forment 625 places et 676 quartiers d’habitation. Les maisons ont de 3 à 4 étages. Toutes les rues s’arrêtent au bord du fleuve et sont fermées par des portes d’airain ; il y en a 100 en tout, 50 sur chaque berge. Le long des deux rives courent des murs en briques qui relient les angles nord-ouest et sud-est de la grande muraille extérieure.

Les deux triangles qui forment les deux parties de la ville communiquent par un pont de 185 mètres de long qui repose sur des piliers en pierre. Les poutres qui constituent son tablier sont ôtées le soir pour que ce passage ne devienne pas le théâtre de brigandages nocturnes.

Sur la rive gauche orientale se trouve la citadelle royale de Nabuchodonosor dont on a retrouvé les ruines. Selon l’historien juif Josèphe et des inscriptions retrouvées, cet édifice magnifique forme un complexe de 13 hectares qui fut construit en quinze jours. Près de là se trouvent les fameux « jardins suspendus » composés de terrasses superposées, sous des voûtes sur lesquelles on peut circuler.

Eusèbe de Césarée (265-340), l’écrivain grec chrétien considéré comme le père de l’histoire religieuse, écrit que pour plaire à son épouse Amytis, originaire du pays montagneux de la Médie, le roi Nabuchodonosor lui a offert une colline artificielle de 120 mètres de haut comme lieu de promenade et de rafraîchissement. Cet endroit paradisiaque, construit à l’intérieur de la forteresse de Babylone comprend un ensemble gigantesque de terrasses construites sur des voûtes. Leurs ruines sont encore visibles aujourd’hui et s’étendent sur une surface de quinze hectares. Des machines hydrauliques font monter l’eau du fleuve Euphrate jusqu’à un réseau complexe de petits cours d’eau qui irriguent la végétation. Comme je l’ai dit, ces jardins suspendus de Babylone font partie des sept merveilles du monde antique parce qu’ils sont considérés comme des réalisations artistiques quasi parfaites.

Enfin, à l’angle nord-ouest de la ville de Babylone, du même côté que la citadelle royale et la colline artificielle, se trouve le grand Temple de Bel aussi appelé Mardouk, la divinité équivalente à Jupiter, premier dieu des Romains et assimilé à Zeus, le dieu suprême de la Grèce antique. Bel est aussi le même dieu que le Baal des Phéniciens dont les Écritures parlent si souvent. Les deux noms Bel et Baal signifient « Seigneur ». Les monuments assyro-chaldéens attribuent à Bel le rang suprême, comme Zeus chez les Grecs, et l’appellent « le père des dieux, le créateur, le prince de l’univers ». Son nom entre dans un grand nombre de noms propres chaldéens dont celui de Daniel appelé Beltchatsar.

Sur la rive occidentale droite du fleuve se trouve le Temple de Bel-Nébo, une tour colossale de sept étages et qui selon certains a 75 mètres de haut et selon d’autres, 225 mètres. Vers la fin de l’empire babylonien, Nébo ou Nabu est à côté de Mardouk, c’est-à-dire Bel, les principaux dieux adorés à Babylone ; d’ailleurs, on les confond volontiers. Nébo est considéré comme l’interprète divin, le Dieu de la science et de l’écriture. Il correspond à Hermès chez les Grecs et à Mercure chez les Romains (Actes 14.12). On retrouve le nom Nébo dans celui de plusieurs rois comme Nabuchodonosor ou son père Nabopolassar par exemple.

Avec tous ces dieux et tous ces noms différents pour le même dieu, il y a vraiment de quoi y perdre son latin. Mais en réalité, tous les peuples antiques adorent à peu près les mêmes divinités mais leur donnent des noms différents. De plus, l’importance relative de ces dieux les uns par rapport aux autres, ainsi que leurs caractéristiques propres changent avec le temps ce qui fait que pour nous ces dieux forment un amas confus.

Tous ces détails sont un peu fastidieux j’en conviens, mais ils montrent que Babylone offre sur un seul site les monuments les plus imposants à la gloire de l’homme. Et comme c’est Nabuchodonosor qui a fait de cette ville « Babylone la grande » et une résidence royale digne de lui et de son empire, son orgueil ne s’explique que trop bien. Cet homme a la folie des grandeurs. Alors qu’il a déjà fait construire à sa gloire une statue plaquée or, maintenant c’est « Babylone la grande » qui témoigne de sa majesté. Décidément, son orgueil et son arrogance ne connaissent pas de limites.

Un jour de sa terrasse, Nabuchodonosor contemple donc la grandeur et la beauté de Babylone, cette cité magnifique qu’il a beaucoup embellie. Il exprime alors combien il est très satisfait de lui-même et fait la roue sans tenir compte le moins du monde de l’avertissement qu’un an auparavant l’Éternel lui a donné, ni du fait que dans sa patience Dieu a différé le châtiment. Au lieu d’utiliser ce temps à bon escient en se repentant, le roi a continué à faire le mal. Son orgueil éclate surtout dans cette déclaration : « par la grandeur de ma puissance et pour la gloire de ma majesté ».

Le propre de l’orgueil qui se divinise est de se considérer comme l’auteur, l’instrument et le but, en un mot comme le centre de tout et le nombril de l’univers. Ce mouvement d’orgueil auquel Nabucodonosor s’abandonne à cet instant sur sa terrasse est comme la goutte d’eau proverbiale qui fait déborder le vase. Les dés sont dorénavant jetés et l’heure du jugement a sonné.

Pour un roi, se promener sur une hauteur et contempler sa capitale est une démarche malsaine parce qu’elle nourrit son ego et sa propre importance. David aussi était sur sa terrasse quand il a vu une jolie femme (2Samuel 11.2), l’épouse de l’un de ses officiers supérieurs. Mais comme il est roi, il se croit tout permis ; il s’empare de sa voisine et fait assassiner le mari gênant.

Au travers des siècles, que ce soit dans le monde des affaires, de la finance ou de la religion, une multitude d’hommes mais aussi des femmes, ont voulu se construire un petit ou même un grand empire. Et quand ils réussissent, ils gloussent comme des dindons et oublient Dieu bien évidemment.

Matthieu rapporte que Jésus a mis ses disciples en garde contre ce travers quand il leur a dit :

Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Ou que donnera un homme en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme va venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa manière d’agir (Matthieu 16.26-27 ; SER).

Nabuchodonosor contemple sa capitale, gonfle la poitrine et dit :

N’est-ce pas là Babylone la grande que moi j’ai bâtie pour en faire une résidence royale ? C’est par la grandeur de ma puissance et pour la gloire de ma majesté que j’ai fait cela (Daniel 4.27).

C’est alors que le rideau tombe, car le texte du livre de Daniel continue et on lit :

Versets 28-30

Ces paroles étaient encore sur ses lèvres, qu’une voix retentit du ciel : Roi Nabuchodonosor, écoute ce qu’on te dit : le pouvoir royal t’est retiré ! On te chassera du milieu des humains et tu vivras avec les bêtes sauvages, tu te nourriras d’herbe comme les bœufs. Tu seras dans cet état durant sept temps, jusqu’à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut est maître de toute royauté humaine et qu’il accorde la royauté à qui il lui plaît. Au même instant, la sentence prononcée contre Nabuchodonosor fut exécutée : il fut chassé du milieu des hommes, il se mit à manger de l’herbe comme les bœufs et son corps fut mouillé par la rosée du ciel, sa chevelure devint aussi longue que des plumes d’aigle et ses ongles ressemblaient aux griffes des oiseaux (Daniel 4.28-30).

La sentence commence à la troisième personne, une tournure empruntée aux édits royaux. Dieu se moque de ce soi-disant grand roi en lui annonçant son châtiment comme le ferait un suzerain à son vassal et le jugement est sévère. Plus loin dans le livre, Daniel rappelle cet événement et précise que « sa raison devint semblable à celle des bêtes et il se mit à vivre en compagnie des ânes sauvages » (Daniel 5.21). Comme je l’ai déjà dit, le roi est atteint de boanthropie, une maladie mentale dans laquelle la personne affectée se prend pour un bœuf et vit comme un animal sans se soucier du tout ni de ses actions ni de son apparence.

Il est probable qu’à cause de sa position royale, Nabuchodonosor fut caché dans un parc animalier loin des regards du grand public afin que le moins de monde possible connaisse sa vraie condition. Il est également probable que c’est Daniel qui a organisé cette mise à l’écart discrète et assumé la direction du royaume en intérim. Sans la protection de Daniel, il y a de fortes chances que le roi aurait été assassiné par l’un des nombreux aspirants au trône. Bien entendu, les annales babyloniennes n’ont pas retenu cet épisode peu glorieux du règne du grand empereur.

Nabuchodonosor a voulu se faire dieu. Eh bien, l’Éternel, le Dieu unique et vrai l’a fait tomber de son piédestal et l’a abaissé au niveau de la bête. Que cette chute vertigineuse et brutale nous serve de leçon !

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 26 2024

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