Daniel 3.31 – 4.15
Chapitre 3
Verset 31
L’histoire de l’humanité se résume à une longue suite de tyrans qui, les uns après les autres, détiennent le pouvoir et oppriment une ou plusieurs nations. Parmi eux, Nabuchodonosor est tout aussi cruel et despotique que les autres. Pourtant, il est l’objet de la grâce de Dieu qui, à plusieurs reprises, s’adresse à lui par des rêves ou des événements extraordinaires. Ce roi se fait construire une immense idole plaquée or et ordonne à tous les hauts fonctionnaires de son royaume de l’adorer, mais comme les trois amis de Daniel refusent tout net, il voit rouge et les fait jeter dans une fournaise ardente. Malgré tout, il est très impressionné par le courage et consécration de ces jeunes gens qui sont prêts à perdre leur vie plutôt que de transgresser la Loi de Moïse en se prosternant devant son idole. Alors, il rend hommage à leur fidélité à Dieu et à leur fermeté dans la foi en les appelant « serviteurs du Dieu très-haut » (Daniel 3.26).
En effet, même si ces trois hommes sont au service du roi de Babylone, leur allégeance première est à l’Éternel leur Dieu. La délivrance miraculeuse dont ils font l’objet atteste, ici encore, la souveraineté du Dieu des cieux. Non seulement il limite la durée des royaumes de ce monde, mais aussi le pouvoir de leurs potentats en intervenant dans les affaires humaines et en faveur des siens. Marqué par la puissance de l’Éternel, Nabuchodonosor fait connaître sa nouvelle conviction à son égard en décrétant :
Tout homme de quelque peuple, nation ou langue quel qu’il soit qui parlera d’une manière irrespectueuse du Dieu de Chadrak, de Méchak et d’Abed-Nego sera mis en pièces et sa maison sera réduite en un tas de décombres, parce qu’il n’existe pas d’autre Dieu qui puisse sauver ainsi les hommes (Daniel 3.29).
Je continue de lire dans le chapitre 3 du livre de Daniel.
Le roi Nabuchodonosor adressa à tous les peuples, à toutes les nations et aux gens de toutes langues qui habitent la terre entière le message suivant : Que votre paix soit grande ! (Daniel 3.31).
Dans certaines versions c’est le chapitre 4 qui commence ici.
Cette proclamation universelle fait suite au jugement divin qui a frappé Nabuchodonosor et qui est raconté dans le chapitre suivant. Le roi de Babylone a été confronté à plusieurs prodiges ; il a tout d’abord été obligé de reconnaître que l’Éternel a la puissance de délivrer ceux qui lui font confiance en lui obéissant. Mais maintenant, il va bien plus loin dans ses convictions puisqu’il fait circuler dans tout l’empire une lettre officielle qui est un témoignage personnel suite à une expérience particulièrement douloureuse qu’il a vécue. Il veut faire profiter tous ses sujets du nouvel éclairage spirituel qu’il a reçu de la part de l’Éternel.
Assez curieusement de la part d’un dictateur, il commence la proclamation par « Que votre paix soit grande ! » Qu’entend-il dire par là ? Il n’exprime pas le souhait de voir les divers peuples sur lesquels il règne vivre en paix les uns avec les autres, car sa puissante armée fait cesser toute dispute et établit une pax romana ou plutôt pax babylonia dans tout l’empire. Ici, il parle de la paix de l’âme ou du cœur, la tranquillité intérieure, et ce ne sont pas des paroles en l’air, car après être passé par une difficile et longue période de graves troubles mentaux, il a trouvé la sérénité suite à sa conversion au culte du seul vrai Dieu.
Le cœur de tout homme aspire à cette paix que Nabuchodonosor a découverte, mais elle ne s’obtient qu’en faisant confiance au seul vrai Dieu. Aux Romains, l’apôtre Paul écrit :
Une fois que nous sommes déclarés justes en raison de notre foi, nous avons la paix avec Dieu par l’intermédiaire de notre Seigneur Jésus-Christ (Romains 5.1 ; Autre).
Cette paix a été conclue avec Dieu le Père par Dieu le Fils au nom de tous les croyants. Il l’a obtenu pour nous après avoir purgé notre peine, c’est-à-dire expié nos fautes par le don de sa vie sur la croix. Dorénavant Dieu est favorable à tous ceux qui viennent à lui au nom de Jésus (Jean 14.6).
Le péché est à l’origine de toutes les difficultés, tous les malheurs et tragédies qui affligent ce bas monde ; c’est le péché qui explique pourquoi les choses ne vont pas comme on veut et pourquoi les relations avec les autres sont si difficiles. Un jeune lycéen a exprimé son désarroi en disant : « Je ne suis pas en paix avec moi-même ; je ne suis pas en paix avec mes parents ; je ne suis pas en paix avec mes profs ; je suis en paix avec personne ». Le problème fondamental de l’homme est qu’il n’est pas en paix avec son Créateur ». Mais après avoir accepté la paix que Dieu lui offre en Jésus-Christ, il peut commencer à régler tous les conflits qui bouillonnent en lui et autour de lui. Un grand nombre de difficultés émotionnelles et de maladies dites « mentales » peuvent être guéries en apportant la paix du Christ et en faisant connaître la Parole de Dieu aux personnes affligées. Matthieu rapporte que Jésus a dit aux foules qui le suivaient :
Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère (Matthieu 11.28-30).
Nabuchodonosor est connu pour avoir été un puissant empereur et une brute épaisse qui s’emportait pour un rien. Mais il a changé du tout au tout quand il a fait la paix avec Dieu.
Verset 32
Je continue le texte.
Il m’a paru bon de vous faire connaître les signes extraordinaires et les prodiges que le Dieu très-haut a accomplis envers moi (Daniel 3.32).
Dans ce témoignage personnel, l’Éternel n’est plus seulement le Dieu de Chadrak, de Méchak et d’Abed-Nego, qui protège les Hébreux, mais « le Dieu très haut » qui par des signes extraordinaires et des prodiges, agit dans la vie de Nabuchodonosor. De païen polythéiste, il est devenu croyant monothéiste.
Verset 33
Je finis de lire le chapitre 3.
“ Que ses signes extraordinaires sont grands et ses prodiges éclatants ! Son règne est un règne éternel et sa domination subsiste d’âge en âge ” (Daniel 3.33 ; comparez Psaumes 145.13).
Il lui a fallu du temps, mais le roi de Babylone reconnaît enfin que le règne du « Dieu très-haut » est au-dessus du sien et il veut le proclamer haut et fort à tous les peuples de son empire.
Chapitre 4
Introduction
Nous arrivons au chapitre 4 de Daniel qui raconte les circonstances qui sont à l’origine du témoignage personnel de Nabuchodonosor, qui a fait l’objet de la proclamation universelle. Ce chapitre décrit la démence qui a frappé le roi ainsi que sa guérison, un événement qui est évidemment passé sous silence dans les annales babyloniennes. Le roi fait un rêve prémonitoire qui lui annonce son jugement. Il sera affligé d’une maladie mentale grave mais en guérira. Ce récit est présenté sous la forme d’une proclamation officielle du roi à tous ses sujets et cette fois-ci encore, c’est Daniel qui lui donne l’interprétation de son rêve.
Le chapitre précédent a montré comment Dieu a protégé les trois jeunes Hébreux qui étaient prêts à donner leur vie par fidélité à l’Éternel. Ici par contre, la morale de l’histoire est que Dieu humilie les orgueilleux.
Il est tout à fait compréhensible qu’après avoir reconnu la puissance de l’Éternel (Daniel 3.28-29), Nabuchodonosor se soit attiré ce châtiment. En effet, bien qu’il ait été impressionné par ce qu’il a vécu, il n’a pas changé d’un iota et se prend toujours pour le nombril du monde.
On a trouvé étrange que ce roi ait ouvert son placard pour en faire sortir le squelette de sa maladie mentale. Mais comme cet épisode tragique de sa vie n’a pas pu passer inaperçu de ses sujets, une proclamation officielle après son retour sur le trône, a été dictée à la fois par une démarche politique ingénieuse et un sentiment de reconnaissance envers Dieu dont la main avait pesé sur lui. On sait du reste que la publication de rêves à caractère prophétique fait partie des coutumes autant des rois d’Assyrie que de Babylone.
L’événement que nous raconte ce chapitre 4 a eu lieu vers la fin du règne de Nabuchodonosor quand il est parvenu au sommet de la gloire (v. 4 et 30). On sait qu’il a régné 43 ans (605-562), que sa démence dura sept temps (qui correspondent peut-être à sept ans), et qu’elle commença après qu’il ait terminé les grands travaux qu’il avait entrepris (Daniel 4.27). Comme il mourut peu de temps après son retour sur le trône, il a dû subir ce châtiment autour de sa 35e année de règne (570) alors que le prophète Daniel doit avoir dans les 50 ans.
Versets 1-4
Je commence de lire le chapitre 4.
Moi, Nabuchodonosor, je vivais tranquille dans ma maison et je jouissais de la prospérité dans mon palais. Une nuit, j’ai fait un rêve qui m’a rempli d’effroi ; les pensées qui m’ont hanté sur mon lit et les visions de mon esprit m’ont épouvanté. Alors j’ai ordonné de convoquer auprès de moi tous les sages de Babylone, pour qu’ils me donnent l’interprétation de mon rêve. Les mages, les magiciens, les astrologues et les devins se sont présentés. Je leur ai exposé le rêve, mais ils n’ont pas pu m’en donner l’interprétation (Daniel 4.1-4).
Au début de son règne, Nabuchodonosor a fait un rêve qui l’a effrayé (Daniel 2.1). Il s’agissait d’une statue aux pieds d’argile composée de divers métaux. Puis le temps a passé ; il a consolidé son pouvoir et après avoir triomphé de tous ses ennemis, il revient dans sa capitale où il coule des jours paisibles tandis que les affaires concernant son empire ronronnent. Mais sa tranquillité est interrompue par un second rêve qui l’effraie parce qu’il sent qu’il annonce un malheur.
Alors et pour la deuxième fois, il convoque tous les sages de Babylone et leur donne une nouvelle chance de démontrer leurs pouvoirs (comparez Daniel 2.2-13), et à nouveau ils échouent lamentablement alors que cette fois-ci ils n’ont même pas à donner le contenu du rêve, mais seulement son interprétation. Devant l’incapacité des mages, et contrairement à la fois précédente, Nabuchodonosor garde son calme au lieu d’exploser et d’ordonner qu’on coupe la tête à tous ces incapables.
Verset 5
Je continue le récit.
À la fin, s’est présenté devant moi Daniel, nommé aussi Beltchatsar, d’après le nom de mon dieu. L’esprit des dieux saints réside en lui. Je lui ai raconté mon rêve et je lui ai dit (Daniel 4.5).
Beltchatsar dérive de Bel, le dieu principal des Babyloniens, aussi appelé Mardouk. Comme les peuples auxquels cette proclamation est adressée connaissent Daniel sous le nom de Beltchatsar, il est ajouté à son nom hébreu.
Au début de cette histoire, on constate que malgré les expériences spirituelles qu’il a déjà faites avec Daniel et ses trois compagnons, Nabuchodonosor n’a toujours pas compris que le Dieu des Hébreux est le seul véritable et que son nom est l’Éternel. En effet, d’une part, il se pose encore en adorateur du dieu Bel, et d’autre part, et bien qu’il reconnaisse en Daniel un porte-parole de la divinité, l’expression « l’esprit des dieux saints », montre que le roi est toujours très polythéiste. Quant à l’épithète « saints », il ne veut pas dire « purs » mais « bienfaisants ». Ce mot sert uniquement à établir une distinction entre les dieux favorables aux hommes et les nombreux esprits et génies malfaisants qui font partie de la mythologie babylonienne.
Daniel occupe un poste gouvernemental de très haut niveau et il est probable qu’il voyage beaucoup ce qui explique peut-être pourquoi il n’est pas convoqué tout de suite, ou bien le roi réalise que son rêve annonce un châtiment que va lui infliger le Dieu de Daniel, et il ne veut rien avoir à faire avec ce Dieu-là aussi longtemps qu’il n’y est pas contraint.
Verset 6
Je continue le texte.
Beltchatsar, chef des mages, je sais que l’esprit des dieux saints réside en toi, et qu’aucun mystère n’est trop difficile pour toi, écoute donc les visions que j’ai eues dans mon rêve et donne-m’en l’interprétation (Daniel 4.6).
Nabuchodonosor sait très bien que ses mignons de cour et ses conseillers ne cherchent qu’à le flatter pour obtenir de lui quelques avantages, mais avec Daniel, il joue cartes sur table parce qu’il connaît son intégrité et sait qu’il lui dira toute la vérité et rien que la vérité.
Versets 7-9
Je continue.
Voici quelles étaient les visions de mon esprit pendant que j’étais couché sur mon lit : je regardais et voici ce que j’ai vu : Au milieu de la terre se dressait un grand arbre, dont la hauteur était immense. L’arbre grandit et devint vigoureux. Son sommet atteignait le ciel ; et l’on pouvait le voir depuis les confins de la terre. Son feuillage était magnifique et ses fruits abondants. Il portait de la nourriture pour tout être vivant. Les animaux sauvages venaient s’abriter à son ombre et les oiseaux se nichaient dans ses branches. Tous les êtres vivants se nourrissaient de ses produits (Daniel 4.7-9).
Dans les Écritures, « l’arbre » peut représenter un simple homme comme dans les passages suivants :
Béni soit l’homme qui se confie en l’Éternel et place sa confiance en l’Éternel. Il sera comme un arbre planté près d’un cours d’eau qui étend ses racines vers le ruisseau, il ne redoute rien lorsque vient la chaleur : ses feuilles restent vertes ; il ne s’inquiète pas pendant l’année de sécheresse, et il ne cesse pas de produire du fruit. – Il prospère comme un arbre planté près d’un courant d’eau ; il donne toujours son fruit lorsqu’en revient la saison. Son feuillage est toujours vert ; tout ce qu’il fait réussit (Jérémie 17.7-8 ; Psaumes 1.3 ; comparez Ésaïe 56.3).
Cependant, dans la littérature antique et dans les Écritures, il est courant de représenter par un arbre, un état souverain, un potentat ou un royaume, tandis que les oiseaux et les animaux symbolisent les sujets du roi.
Nabuchodonosor a vu l’arbre au milieu de la terre, ce qui veut dire qu’il occupe une position centrale et qu’il a beaucoup de place pour s’étendre dans toutes les directions ce qui est vrai de l’empire babylonien.
Ce rêve rappelle une prophétie d’Ézéchiel qui décrit l’empire assyrien et son monarque. J’en lis un extrait :
Voici : sur le Liban, Assur était un cèdre à la belle ramure, au feuillage touffu donnant de l’ombre, à la haute stature, sa cime s’élançait jusque dans les nuages. Tous les oiseaux du ciel nichaient dans ses rameaux et sous ses branches, les animaux des champs mettaient bas leurs petits, à son ombre habitaient de nombreux peuples. Par sa taille imposante et l’ampleur de ses branches, c’était le plus bel arbre (Ézéchiel 31.3, 6-7a).
Seulement voilà, comme Ézéchiel annonçait la chute de l’Assyrie, le rêve de Nabuchodonosor est de mauvais augure.
Verset 10
Je continue le texte.
Pendant que je contemplais sur mon lit les visions de mon esprit, je vis apparaître un de ceux qui veillent, un saint qui descendait du ciel (Daniel 4.10).
« Ceux qui veillent » désignent des demi-dieux dont le rôle est de constamment observer et gérer la destinée des hommes. Cette expression est fréquemment utilisée dans les textes apocryphes, mais dans les 66 livres canoniques, elle n’apparaît que dans Daniel et dans la bouche d’un païen. Selon les historiens anciens et d’après tous les documents archéologiques en notre possession, les Chaldéens croient en l’existence de dieux qui sont subordonnés aux divinités planétaires principales ; ce sont donc des demi-dieux en quelque sorte et leur rôle est d’exercer une surveillance sur la terre, d’administrer les affaires humaines, de contrôler la montée en puissance ou la chute d’une nation ou d’un potentat, et de servir d’intermédiaires entre notre monde et les dieux supérieurs qu’ils assistent de leurs conseils ; on leur donnait aussi le nom de « dieux conseillers, consultants ». Ici, ce « dieu veilleur » est chargé de punir le roi de Babylone. Il faut garder à l’esprit que son rêve épouse la perspective religieuse des Babyloniens et non celle des Écritures qui enseignent qu’il y a un seul Dieu et des anges qui parfois exercent les jugements divins (Genèse 18 ; Ésaïe 37 ; Apocalypse 16). Dans un sens, on pourrait considérer les anges comme « ceux qui veillent » parce qu’ils voient tout, entendent tout et savent tout.
Nous avons la devise : « Pour vivre heureux, vivons cachés », et bien des gens croient cela possible. Mais c’est une pure illusion, car selon les Écritures, Dieu est partout et rien ne lui est caché (Hébreux 4.13 ; Psaumes 139.7-12), et mes péchés secrets sur terre font un scandale retentissant dans les cieux. Depuis que je suis né, non seulement tout ce que j’ai dit ou fait est connu de Dieu, mais aussi tout ce que j’ai pensé et imaginé. Et toutes ces informations sont soigneusement répertoriées dans des livres célestes (Apocalypse 20.12). Oui, c’est très ennuyeux, cependant, pour ceux qui acceptent de venir à la lumière du Christ et de reconnaître leurs fautes, ces informations sont complètement effacées. C’est un peu comme quand on ouvre à la lumière du jour le boîtier qui contient le film d’un de ces appareils photo non numérique ; tous les clichés disparaissent instantanément.
Versets 11-12a
Je continue le texte.
Il (le veilleur) cria d’une voix forte cet ordre : Abattez l’arbre ! Coupez ses branches ! Arrachez son feuillage et dispersez ses fruits, et que les animaux s’enfuient de dessous lui, que les oiseaux quittent ses branches ! Laissez cependant dans la terre la souche et ses racines, mais liez-les avec des chaînes, des chaînes de fer et de bronze au milieu de l’herbe des champs (Daniel 4.11-12a).
La première partie du rêve décrit un arbre magnifique qui étend ses longues ramures partout et qui abrite de nombreux animaux et oiseaux. Cette image peut facilement nourrir l’orgueil de Nabuchodonosor. Mais la suite du rêve est l’exécution d’une sentence de jugement ; le roi est destitué. Cependant, l’arbre n’est pas déraciné et le tronc est laissé en place et même protégé par des chaînes afin que personne ne vienne y toucher, ce qui signifie que le trône de Nabuchodonosor est préservé et qu’il le retrouvera.
Versets 12b-13
Je continue.
Qu’il soit trempé de la rosée du ciel, qu’il se nourrisse d’herbe avec les animaux. Il perdra la raison et se comportera non comme un homme mais comme un animal, jusqu’à ce qu’aient passé sept temps (Daniel 4.12b-13).
Si la deuxième partie du rêve est inquiétante, la troisième est franchement terrifiante parce que le grand Nabuchodonosor est réduit à l’état mental d’un animal, une condition qui durera sept temps (v. 23, 25, 32).
Dans l’affliction qui s’appelle zoanthropie ou zoopathie, le malade perd son caractère humain. Il croit être un animal et vit dans un état de sauvage ; ses goûts et ses affections changent et il adopte un comportement bestial ; il prend un aspect repoussant avec cheveux hirsutes et ongles en griffes. Ici, Nabuchodonosor croit être un bœuf et mange de l’herbe, une maladie qui s’appelle la boanthropie, une forme de la zoopathie.
Versets 14-15
Je continue.
Cette sentence est un décret de ceux qui veillent ; cette résolution est un ordre des saints, afin que tous les vivants sachent que le Très-Haut domine sur toute royauté humaine, qu’il accorde la royauté à qui il veut, et qu’il établit roi le plus insignifiant ou le plus vil des hommes (Autre). Tel est le rêve que j’ai eu, moi le roi Nabuchodonosor. Quant à toi, Beltchatsar, donne-m’en l’interprétation puisque tous les sages de mon royaume s’en sont montrés incapables, mais toi, tu le peux, car l’esprit des dieux saints réside en toi (Daniel 4.14-15).
Comme je l’ai déjà dit, le rêve n’est pas conforme à l’enseignement des Écritures mais à la vision religieuse du roi de Babylone. D’ailleurs plus loin (Daniel 4.21), on s’aperçoit que dans son explication, Daniel tient un tout autre langage en attribuant « le décret de ceux qui veillent et l’ordre des saints » au Très-Haut seul.
Mais dans la perspective de Nabuchodonosor, les dieux lui disent que ce sont eux qui décident qui est sur le trône ; ils élèvent un être vil et rabattent l’impudent caquet des vaniteux. Ce rêve révèle que c’est l’Éternel qui détient l’autorité suprême et qu’il a décidé de punir le roi de Babylone à cause de son insolence et de son orgueil. S’il y a un péché pire que les autres, c’est bien cette attitude arrogante qui refuse de courber l’échine devant « le Dieu des cieux » (Daniel 5.22-23).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.