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10 janv. 2025

Cantique des cantiques 1.1

Cantique des cantiques - Chapitre 1

Introduction

Un certain nombre de vedettes, les stars comme on les appelle, qui passent à l’Olympia de Paris écrivent elles-mêmes les paroles et parfois aussi la musique de leurs chansons. Je sais que de ce nombre faisait partie Georges Brassens. Mais la plupart d’entre eux ont aussi recours à des spécialistes, des auteurs-compositeurs qui ont un bon feeling pour ce qui plaît au public. Certains prête-plumes sont particulièrement prolifiques et travaillent pour plusieurs chanteurs. Mais assez curieusement, ce n’est pas un nouveau phénomène, car il est écrit du roi Salomon qu’il fut non seulement l’auteur de trois mille proverbes, mais qu’il a également composé mille cinq chants (1Rois 5.12). Vous rendez-vous compte, plus de 1 000 chants !

Les quelques uns qui nous sont parvenus ont été rassemblés dans ce qui traditionnellement est rendu par le « Cantique des cantiques », titre qui est donné dans le premier verset du livre poétique de l’Ancien Testament qui porte ce nom. En hébreu, la répétition sert à exprimer le superlatif, l’insistance. Pourtant, il ne s’agit pas à proprement parler d’un cantique, c’est-à-dire d’un hymne religieux, mais d’un chant d’amour ou plutôt d’une collection de chants ; une bonne traduction serait : « Le plus beau des chants ».

La situation d’ensemble de ce Cantique ainsi que les détails conviennent bien au temps du roi Salomon. La description détaillée de son palanquin avec son dossier d’or, ses piliers d’argent et son siège d’or (Cantique 3.6-10), les références aux tours du Liban et la tour de David sur laquelle sont suspendus d’innombrables boucliers (Cantique 4.4) pointent distinctement en faveur de l’époque du grand roi Salomon. De plus, après son règne, tous ces trésors furent dérobés par Sisak, roi d’Égypte dont il est dit que :

Il s’empara des trésors du Temple de l’Éternel et de ceux du palais royal. Il prit absolument tout, et en particulier tous les boucliers d’or que Salomon avait fait faire (1Rois 14.26).

Sisak fut un peu comme Attila, roi des Huns dont la brutalité fut immortalisée par ses paroles : « Là où mon cheval passe, l’herbe ne repousse pas. »

Il ne fait donc aucun doute que le Cantique a été composé alors que Salomon est roi et avant le pillage de Jérusalem par le pharaon Sisak. On peut aussi affirmer sans se tromper qu’il fut rédigé très tôt dans son règne. Un fameux rabbin a dit : « Quand un homme est jeune, il chante des chansons. Quand il est adulte, il dit des proverbes et quand il est devenu vieux, il proclame la vanité de toutes choses. » Cette description va comme un gant au roi Salomon.

Non seulement les sages et exégètes juifs lui ont attribué le « plus beau des chants », mais ils ont été très spécifiques en disant du Cantique des cantiques : « lequel est de Salomon ». Finalement, d’une part, on sait que ce roi est un poète renommé, et d’autre part, son nom est mentionné 7 fois dans le Cantique des cantiques (1.1, 5 ; 3.7, 9, 11 ; 8.11-12).

Le thème du « plus beau des chants » est l’amour entre un homme et une femme. Ça paraît à priori très banal et simple. Seulement voilà, comme c’est une poésie qui fait partie des discours de sagesse et que les personnes qui parlent tour à tour ne sont jamais identifiées, ce livre est l’un des plus difficiles à suivre et à comprendre de tous les Textes Sacrés. Par ailleurs, les scènes ne sont pas dans un ordre chronologique et à cause du caractère poétique du livre, le langage est figuratif plutôt que descriptif, ce qui rend l’interprétation encore plus difficile.

Si Salomon ne précise jamais ni le cadre où ont lieu les interactions, ni les circonstances particulières des personnages, c’est un choix réfléchi parce qu’il veut qu’un certain flou artistique transpire de son œuvre. Salomon veut que le lecteur porte son attention sur la relation amoureuse en tant que telle et qu’il essaie d’en comprendre toutes les ramifications, comme dans l’Ecclésiaste où le Prédicateur s’interroge sur le sens de la vie « sous le soleil ».

Pendant très longtemps, et cela, jusqu’au XVI e siècle, au moment de la Réforme, la majorité des théologiens, qu’ils soient Juifs ou chrétiens, font une interprétation allégorique du Cantique des cantiques parce que la pudeur exige de rejeter totalement l’idée qu’un Texte inspiré de Dieu puisse parler de sexualité aussi ouvertement et en des termes aussi osés.

Aux dires de plusieurs Pères de l’Église (Augustin, Origène), les Juifs ne permettent pas à leurs jeunes gens non mariés de lire ce livre qu’ils appellent le Saint des saints des Écritures. Or et comme son nom l’indique, un lieu sacré n’est pas ouvert au premier venu. Il s’en suit que nous aussi, nous devons ôter nos chaussures prétentieuses, nos préjudices, nos partis-pris et nos idées préconçues avant de pouvoir pénétrer dans ce Cantique qui est comme une fleur délicate qu’il faut manipuler avec le plus grand soin.

Selon l’interprétation allégorique, l’histoire du Cantique des cantiques est uniquement destinée à représenter la relation de l’Éternel avec Israël, ou bien pour les chrétiens, la relation de Jésus-Christ, soit avec l’Église, soit avec chaque croyant fidèle. Le but du poème serait alors de montrer l’intimité et la douceur de l’union de Dieu avec l’homme sous l’une ou l’autre des formes que je viens de citer. Les partisans de l’interprétation allégorique défendent leur position en disant que les prophètes de l’Ancien Testament comparent parfois la relation entre Dieu et son peuple à celle d’un homme et d’une femme mariés. C’est vrai, mais quand un auteur sacré utilise une allégorie, elle est facilement reconnaissable et il explique toujours son application (Ésaïe 5 ; Ézéchiel 16 ; 17 ; 23 ; Jean 15), ce qui n’est pas du tout le cas dans le Cantique des cantiques, surtout que de surcroît, le nom de Dieu n’y est mentionné qu’une seule fois et encore en passant très vite. Par ailleurs et c’est important, les prophètes n’évoquent jamais, au grand jamais, une intimité conjugale telle qu’elle est exposée en termes très crus dans ce livre. Il n’est en effet, guère possible d’appliquer à une relation supérieure et toute spirituelle la description de la beauté physique des deux amoureux, car non seulement elle est faite avec force détails, mais elle est également sexuellement très suggestive avec en hébreu, un vocabulaire particulièrement explicite.

Par ailleurs, avec les diverses parties du corps humain mentionnées dans ce livre, comme les yeux, les cheveux, les dents, les lèvres, les tempes, le cou, les mains, les jambes, les pieds, les seins, comment peut-on faire des symboles qui représentent soit la beauté de l’Éternel ou de Jésus, soit la beauté de l’Église ou du croyant fidèle ? (Cantique 4.1-5 ; 5.10-16). On a aussi le plus grand mal à imaginer l’Éternel dire à Israël :

Tu me fais perdre le sens, ô toi, ma sœur, ma fiancée, tu me fais perdre le sens par un seul de tes regards, détourne de moi tes yeux, car ils me troublent (Cantique des cantiques 4.9 ; 6.5).

L’interprétation allégorique est difficilement concevable, en fait elle est impossible à soutenir. Et puis, quelle est l’application spirituelle du passage qui mentionne spécifiquement une compagnie de femmes composée de soixante reines et quatre-vingts concubines plus les jeunes filles qui les accompagnent ? (Cantique 6.8).

Enfin, si on considère le récit du mariage entre les deux jeunes gens (Cantique 4.1-5.1) comme une image de l’union de l’âme juive ou chrétienne avec son Dieu, cette scène qui est l’apothéose du récit devrait terminer le poème, mais il n’en est rien puisque nous ne sommes qu’à mi-parcours. Le « plus beau des chants » n’est donc pas une allégorie, mais un poème construit et travaillé avec grand soin autour de l’histoire vécue d’un couple d’amoureux.

Quand on y réfléchit, il n’est pas du tout surprenant que Dieu ait inclus dans sa Parole inspirée un chant qui célèbre la beauté et la pureté de l’amour humain dans le contexte d’une relation conjugale entre un homme et une femme. Après tout, et honni soit qui mal y pense, c’est bien Dieu qui a créé Adam et Ève pour qu’ils se complètent à tous les niveaux, ce qui inclut l’union des corps. Dans le livre de la Genèse, nous lisons :

L’Éternel Dieu plongea l’homme dans un profond sommeil. Pendant que celui-ci dormait, il prit une de ses côtes et referma la chair à la place. Puis l’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena à l’homme. Alors l’homme s’écria : Voici bien cette fois celle qui est os de mes os, chair de ma chair. C’est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu’un (Genèse 2.21-24).

Dans notre culture, la sexualité est vue de manière sordide. Entre la prostitution, la pornographie et tout ce qui s’y rattache, le sexe est perverti et exploité pour faire du fric. Depuis la révolution des mœurs des années 60 du siècle dernier, il est fait allusion au sexe implicitement et de plus en plus explicitement, partout et en tout, dans les magasines, les films, à la radio et la télé. Les masses médias colportent ce message sans interruption 24 h sur 24. Les jeunes en particulier sont friands d’expériences sexuelles ; jusqu’à faire ça, paraît-il, comme des animaux dans les toilettes des lycées. Il n’est donc pas étonnant que beaucoup de croyants ont du mal à considérer les relations conjugales selon la perspective des Écritures.

On m’a raconté l’histoire de ce père qui devait être vieux jeu puisque voyant son fils approcher de la puberté, il décide d’aborder avec lui le délicat sujet de la sexualité. Après avoir tourné un petit moment autour du pot, il prend enfin son courage à deux mains et a annonce la couleur. Mais à sa grande surprise, il s’entend répondre : « Qu’est-ce que tu veux savoir papa ? »

Parce qu’ils connaissent le sexe version cinéma, les jeunes croient tout savoir, mais que comprennent-ils de l’amour véritable ? Dans notre culture, il est de bon ton de ne pas s’engager, ce qui fait que la plupart des liaisons sont passagères et la moitié des mariages finissent en divorce. Cette triste constatation rehausse d’autant plus l’importance du « plus beau des chants » parce qu’il nous est précieux de posséder un texte inspiré de Dieu qui, d’une part, enseigne comment il conçoit l’union d’un homme et d’une femme, et d’autre part approuve l’amour humain sous toutes ses formes, y compris l’union des corps.

Les thèmes de l’amour conjugal et de la sexualité sont abordés dans divers passages des Écritures que ce soit dans l’Ancien ou le Nouveau Testament (Genèse 2.21-25 ; Proverbes 5.15-20 ; Ecclésiaste 9.9 ; 1Corinthiens 7.3-5), mais seul le Cantique de cantiques leur est consacré dans sa quasi-totalité et en détail. En remettant la pendule de la sexualité à l’heure de Dieu, ce petit livre s’oppose, d’une part, à la conception puritaine qui fait de la sexualité un sujet tabou, et d’autre part, à toutes les formes de débauche en vogue de nos jours. Le « plus beau des chants » répond à deux points de vue opposés et tous deux erronés : l’ascétisme qui sous une forme ou sous une autre condamne le sexe, et l’hédonisme qui considère que la vie se résume à une quête du plaisir.

Tout ce que Dieu a créé est très bon. Il n’est donc pas étonnant que le Cantique des cantiques présente la sexualité comme étant bonne, belle et désirable dans une relation conjugale, parce que Dieu l’a créée pour le bonheur des hommes, ce qui justifie, comme je l’ai dit, que l’un des 66 livres des Textes Sacrés lui soit consacré.

Le principal refrain de ce chant d’amour est :

O filles de Jérusalem, oh, je vous en conjure, n’éveillez pas, non, ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne le veuille. » (Cantique des cantiques 8.4 ; comparez 2.7 ; 3.5).

L’amour véritable et pur ne doit pas être éveillé « avant l’heure ». Il n’a pas besoin de stimulants artificiels et il résiste à tous les attraits fallacieux et sensuels du monde. Le livre condamne la convoitise, la polygamie et l’infidélité. Il exalte un amour inextinguible que l’on ne peut acquérir à prix d’argent et il enseigne sans équivoque possible qu’on ne peut connaître un amour authentique que s’il est exclusif, avec un seul conjoint (Cantique 2.2-3, 16 ; 6.9 ; 8.12) pour lequel on s’est réservé jusqu’au moment de se donner (Cantique 8.8-10). Ce livre fait penser aux conseils qu’on trouve dans d’autres livres de Sagesse, dans les Proverbes et l’Ecclésiaste ; je les cite :

Que ta source soit bénie ! Fais ta joie de la femme que tu as aimée dans ta jeunesse, biche charmante, gracieuse gazelle, que ses seins t’enivrent toujours et que tu sois sans cesse épris de son amour ! (Proverbes 5.18-19). Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vaine existence que Dieu t’accorde sous le soleil, car c’est la part qui te revient dans la vie au milieu de tout le travail pour lequel tu te donnes de la peine sous le soleil (Ecclésiaste 9.9).

Tout cela étant dit, on est en droit de s’étonner que ce soit Salomon qui écrit cet hymne à l’amour. En effet, c’est un polygame notoire dont la vie amoureuse est carrément un contre-exemple de la volonté de Dieu puisqu’il possède un harem qui, entre ses épouses et ses concubines, compte 1 000 femmes à son service (1Rois 11.3). Alors comment se fait-il qu’il ait pu écrire le « plus beau des chants », un poème qui célèbre l’amour pur et unique entre un homme et une femme ? Ce qui choque encore davantage est qu’en plein milieu de ce cantique, l’auteur mentionne un contingent de reines et de femmes diverses et variées qui accompagnent le roi dans ses déplacements. Je lis ce passage :

Il y a 60 reines et 80 épouses de second rang, des jeunes filles sans nombre. Mais une seule est ma colombe et ma parfaite. Pour sa mère, elle est unique, l’enfant préférée de celle qui l’enfanta. Les jeunes filles, en la voyant, disent qu’elle est bienheureuse. Toutes les reines, et les épouses de second rang font son éloge (Cantique des cantiques 6.8-9).

On peut bien sûr répliquer que l’un n’empêche pas l’autre, qu’une fois Salomon a connu l’amour vrai, et qu’ensuite il a fait naufrage, mais il y a d’autres explications possibles. D’abord il se peut que si ces femmes appartiennent à Salomon, elles fassent partie de l’héritage qu’il a reçu de son père David qui, on le sait, avait plusieurs épouses. En effet, à cette époque, le nouveau roi s’approprie le harem de l’ancien souverain, une pratique courante et banale dans tous les royaumes du Moyen-Orient ainsi que, soit dit en passant, dans le règne animal.

Prenez l’hippopotame mâle par exemple ; j’ai vu ça à la télé. Il a un territoire qui est constitué d’un bout de rivière avec sa plage. Ne sont alors admis dans son troupeau que ses femelles privées et les jeunes animaux dont il est le géniteur. Si un autre hippopotame mâle adulte s’approche, il y aura un affrontement brutal sous les regards indifférents des femelles. Puis le vainqueur, que ce soit l’ancien maître des lieux ou le nouveau venu, s’octroie le harem.

Pour ce qui est de toutes les femmes qui apparaissent dans le Cantique des cantiques, il se peut qu’elles appartiennent effectivement à Salomon afin de projeter sa grandeur, mais cela ne veut pas dire qu’elles sont à son service car le texte ne dit rien à ce sujet.

Par ailleurs, une autre explication est possible pour justifier la présence de ces femmes et en particulier les 60 reines. Dans l’Ancien Testament, le mot traduit dans le Cantique des cantiques par « reines » est toujours utilisé pour des princesses d’origine étrangère. Or, ici, il désigne bel et bien des femmes israélites. Qu’est-ce que cela peut vouloir dire ? Eh bien il se peut qu’elles portent ce titre parce que ce sont des reines de cour pour ainsi dire, mais pas les reines du harem de Salomon. Cette perspective est plausible parce que le texte dit que la procession du mariage royal comprend exactement 60 hommes guerriers qui constituent la garde rapprochée de Salomon. Il semble donc assez logique d’attribuer à chacun d’eux l’une de ces reines et avec elles les 80 concubines ainsi que leurs servantes pour faire bon poids bonne mesure. Soit dit en passant que cette compagnie de courtisanes, si on peut les appeler ainsi, est en parallèle et joue le même rôle (Cantique 6.9) que le chœur des filles de Jérusalem dont il est plusieurs fois question dans le Cantique des cantiques.

Non seulement Salomon ne dit jamais que ces femmes et concubines lui appartiennent, mais il les contraste à celle qui est devenue son unique épouse (Cantique 6.9). Par ailleurs, on peut facilement expliquer que le même homme ait pu connaître une histoire d’amour extraordinaire au point où il a composé le « plus beau des chants », pour ensuite se constituer un immense harem de 1 000 femmes, si par exemple, la Sulamite sa bien-aimée est morte jeune. Il aurait alors essayé de la remplacer par une femme puis par une autre qui ne faisait toujours pas l’affaire et ainsi de suite jusqu’à en posséder toute une collection. C’est aussi ce qui explique pourquoi, dans le livre de l’Ecclésiaste (7.28), le Prédicateur décrit Salomon désabusé par les femmes.

Le Cantique des cantiques consiste en une série de tableaux dont le but est de produire une forte impression sur le lecteur en éveillant en lui des sentiments très forts. Les images, souvent empruntées au domaine de la nature, ainsi que les descriptions champêtres, ajoutent au charme de ce livre exquis qui fait preuve de subtilité et d’un raffinement élevé.

Le langage hautement figuratif et suggestif, comme je l’ai dit, permet d’évoquer la relation amoureuse, les émotions, les sensations que produit la découverte de l’autre, l’intimité conjugale, et la beauté de la sexualité sans jamais être immoral comme c’est le cas des poésies orientales de la même époque qui versent carrément dans la porno vulgaire et qui glorifient la prostitution sacrée. Soit dit en passant que cette pratique d’antan a laissé aujourd’hui des traces, car on trouve à sa place le culte moderne du plaisir instantané.

L’histoire racontée par le Cantique des cantiques a lieu à Jérusalem et au Liban la patrie de la Sulamite, dont le nom est la forme féminine de Salomon. Cette femme est l’actrice principale du récit. Les autres personnages comprennent ses frères, le roi et toute sa suite, c’est-à-dire sa garde rapprochée ainsi que leurs épouses, concubines et leurs servantes, les gardiens de la ville et surtout le chœur des filles de Jérusalem dont la présence sert à faire avancer l’action.

Dans cette histoire, Salomon apparaît à la fois comme pâtre et comme roi ; on sait qu’il connaît bien et aime beaucoup la vie champêtre. Comme tout propriétaire qui se respecte, de temps en temps il fait le tour de ses propriétés pour s’assurer que les métayers les exploitent convenablement. Cette pratique est confirmée par l’historien juif Josèphe qui écrit que souvent, très tôt le matin, Salomon aime à conduire son char dans la campagne. Il est donc concevable que pour ces escapades, le roi revête un simple habit du genre de celui que portent alors ceux qui travaillent dans les champs. D’ailleurs le prophète Ézéchiel (34.11-24) écrit que le Messie sera un jour le berger idéal d’Israël. Et puis d’après le récit de l’évangile selon Jean, nous savons que Jésus a dit de lui-même :

Moi, je suis le bon berger ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, tout comme le Père me connaît et que je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis (Jean 10.14-15).

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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