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13 janv. 2025

Cantique des cantiques 1.1-4

Chapitre 1

Introduction

Quand j’essaie d’assembler un puzzle, je perds assez rapidement patience parce que j’ai toujours l’impression qu’il manque des pièces. Je connais pourtant bien la marche à suivre ; on commence par mettre en place tous les morceaux qui forment le cadre du poster car ils sont faciles à identifier. Ça, j’y arrive à peu près. Puis on essaie d’assembler les motifs principaux qui ressortent, comme une personne, une maison ou un animal. Ensuite, on tente de connecter les images entre elles avec les détails, mais là ça demande patience et longueur de temps.

Eh bien, figurez-vous que c’est un peu de cette façon qu’il faut aborder le Cantique des cantiques aussi appelé « le « plus beau des chants » ». Le texte est difficile parce que c’est une poésie faite de nombreuses métaphores, ce qui fait qu’il faut un peu d’imagination et bien faire travailler ses méninges. Il faut aborder ce livre en notant soigneusement les changements de scènes, d’acteurs et de refrains, ainsi que les différents endroits où a lieu l’action. De cette manière on arrive assez facilement à distinguer la procession nuptiale (Cantique 3.6-11), la nuit de noces (Cantique 4.1-5.1) ainsi qu’une sorte de seconde lune de miel (Cantique 7.2-10). Ensuite on examine tout ce qui reste, mais là, ça devient vraiment difficile de déterminer exactement ce qui se passe, à quel endroit et qui sont les acteurs. Il y a tout d’abord un assez long passage qui ressemble fort à un conflit et à sa résolution (Cantique 5.2-6.13). A partir de cette scène, on essaie d’établir des ponts avec les sections principales au moyen de comparaisons et de recoupements. Comme pour un puzzle, à force de patience et longueur de temps, on finit par pouvoir reconstituer l’histoire de ce couple extraordinaire depuis le début de leur aventure amoureuse jusqu’à son aboutissement.

Comme je l’ai déjà dit, il ne fait aucun doute que c’est Salomon qui, suite à une expérience personnelle, a écrit ce poème. Cependant, il est tout aussi probable qu’il se soit inspiré d’une sorte de jeu de rôle qui à l’époque s’appelle « la semaine royale » et qui accompagne certains mariages orientaux, surtout en Syrie. C’est le consul allemand Wetzstein qui a fait cette découverte pendant son séjour en Orient.

La « semaine royale » est une période très particulière qui commence le lendemain de la nuit de noces. C’est donc une mise en scène qui consiste pour les jeunes mariés à jouer les rôles de roi et de reine ; ils sont traités et servis comme tels par les invités conviés à la fête, c’est à dire les habitants de leur village ainsi que leurs voisins. La « semaine royale » est une série de divertissements consistant essentiellement en chants d’amour qui célèbrent la beauté des époux, assis sur un trône champêtre improvisé. Les divertissements continuent jusque dans la nuit, à l’exception du septième jour où ils se terminent avant le coucher du soleil. Les deux époux ne s’occupent de rien pendant toute la fête ; ils se bornent à contempler, du haut de leur siège d’honneur, les jeux de rôle exécutés à leur intention.

Le Cantique des cantiques reprend en partie l’idée de la « semaine royale » surtout avec ses divers chants, sauf que Salomon est un véritable roi et qu’il dispose donc de sa cour comme figurants au lieu que ce soient les personnes conviées à la noce. Le « plus beau des chants » a donc une histoire vécue pour support, et le jeu de la « semaine royale » pour inspiration.

Il est facile de comprendre pourquoi le Cantique des cantiques laisse le lecteur perplexe quand on réalise qu’il est tout empreint de la personnalité de Salomon, un roi prodigieusement intelligent qui a reçu de Dieu une sagesse proverbiale et qui est friand de charades. Nous savons en effet que l’un des passe-temps favoris auxquels se livre la cour de Salomon est de concevoir et résoudre des énigmes.

Cette pratique a fait des émules puisque les courtisans désœuvrés de nos rois Louis passaient eux aussi le plus clair de leur temps à faire de la poésie, des jeux d’esprit, et s’efforçaient de ne parler qu’en jeux de mots, essayant toujours de supplanter l’orateur précédant.

Pour ce qui est du « plus beau des chants », l’historien juif Josèphe raconte que Salomon s’étant lié d’amitié avec Hiram, roi de Tyr, tous deux aiment partager des énigmes et celui qui ne peut résoudre celle de son adversaire doit payer une amende. En général, c’est Salomon qui gagne à ce jeu jusqu’au jour où Hiram se fait assister d’un homme d’une très grande sagacité (Abdémon) qui est en effet capable, d’une part, de résoudre toutes les énigmes que son maître Hiram reçoit de Salomon, et d’autre part de mettre en défaut Salomon et ses sages.

Comme le jeu des énigmes tient une place importante à la cour de Jérusalem et que le « plus beau des chants » sort de ce milieu, il n’est pas étonnant d’y trouver des scènes et des paroles à caractère énigmatique.

Le cadre du Cantique des cantiques est le suivant : on sait que Salomon est un très grand propriétaire terrien qui possède de nombreux troupeaux. En effet, dans l’Ecclésiaste on lit :

J’ai possédé en abondance du gros et du menu bétail, bien plus que tous ceux qui m’ont précédé à Jérusalem (Ecclésiaste 2.7).

L’un de ses domaines se trouve au Liban (Cantique 8.11). Ces propriétés comportent des champs cultivés, des pâturages et des vignes qui sont loués à des métayers qui les cultivent. Les récoltes appartiennent à Salomon mais un pourcentage revient au paysan (Cantique 8.11).

L’une de ces familles de métayers se compose d’une jeune femme, la Sulamite, et de ses frères ou beaux-frères qui apparemment ne salissent guère les mains mais par contre, qui exploitent leur sœur un maximum. Par ailleurs, la Sulamite sait fort bien qu’un jour ou l’autre elle fera partie d’une transaction commerciale ; c’est-à-dire que ses frères la donneront en mariage à celui qui leur offrira la plus grosse somme d’argent, sans tenir compte le moins du monde de leur soeur. Bref, la situation de la Sulamite n’est pas brillante, car elle est une sorte de cendrillon avant l’heure.

Un matin, alors que Salomon assis sur son char fait le tour de ses métairies, il aperçoit au loin quelqu’un qui travaille déjà dans l’une de ses vignes. Comme c’est encore l’aurore, il est très étonné et s’approche pour voir qui est cet ouvrier agricole. Alors que la Sulamite sarcle autour des ceps, elle commence déjà à ressentir les effets du soleil qui vient pourtant tout juste de poindre ses premiers rayons. Elle se redresse pour s’essuyer le front et reçoit un choc parce que à peine à une dizaine de mètres d’elle se trouve un bel homme ayant l’apparence d’un berger qui la regarde attentivement. Elle ne l’a jamais vu auparavant et suppose donc qu’il est métayer comme elle et qu’il garde les troupeaux du roi dans les champs environnants (Cantique 1.7-8 ; 6.2). Évidemment, elle ne se doute pas le moins du monde qu’elle a en face d’elle le roi en personne. Elle est flattée de cette attention mais aussi embarrassée et ne sait que faire. Salomon aussi est interloqué et fasciné à la fois parce qu’il ne s’attendait pas à trouver dans sa vigne si tôt ce matin-là une créature de rêve d’une grande beauté. Ils commencent à échanger des banalités, mais on se rend tout de suite compte qu’ils sont attirés l’un à l’autre. Au bout d’un moment, Salomon prend congé mais promet de revenir le lendemain. C’est à ce moment-là qu’ils reprennent leur conversation sur les brebis, la vigne et le travail des champs. Pendant cet échange, le roi apprend qu’en plus du travail de la vigne, la Sulamite s’occupe d’un troupeau de chevrettes.

Salomon qui aime beaucoup les énigmes (1Rois 10.1-3) réussit à cacher parfaitement sa véritable identité. Ces deux êtres se revoient régulièrement et finissent évidemment par tomber éperdument amoureux l’un de l’autre. Puis un jour, la Sulamite demande explicitement à Salomon de quel village il est et où sont les troupeaux dont il a la charge, mais il lui répond de manière très indirecte en lui proposant une sorte de jeu de piste (Cantique 1.7-8). Mais comme la jeune femme est de nature discrète et confiante, et que ce berger qu’elle aime lui semble sincère, elle se contente de sa réponse évasive. Après quelque temps, et alors que leur amour s’approfondit, un beau jour, son bien-aimé lui dit qu’il doit se rendre à Jérusalem mais qu’il reviendra la chercher pour l’épouser.

Il n’est pas déshonorant du tout pour Salomon de se faire passer pour un simple berger, surtout que ce fut l’occupation de son père David quand il était jeune adolescent (1Samuel 16.19 ; 17.15, 34). Et puis à cette époque, être pâtre est une activité honorable. D’ailleurs selon les écrits du prophète Ézéchiel (34.11-24), le Messie est appelé : le berger idéal d’Israël.

J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer qu’il est préférable de comprendre ce poème qui raconte une histoire d’amour entre un homme et une femme, comme une œuvre lyrique, ce qui veut dire aussi dire qu’il faut observer les règles traditionnelles d’interprétation de textes. En d’autres mots, la première lecture du « plus beau des chants » doit être littérale tout en tenant compte du fait que c’est une poésie avec de nombreuses métaphores. Parallèlement, comme ce livre fait partie des Textes Sacrés, il est légitime en second lieu de faire aussi une lecture typologique du texte et donc une application spirituelle qui consiste à voir dans la relation entre Salomon et la Sulamite l’union entre Dieu et son peuple, entre le Christ et son Église et entre Jésus et le croyant fidèle. Cette perspective diffère de l’interprétation allégorique parce qu’elle considère que le Cantique des cantiques raconte une histoire qui a vraiment eu lieu. On ne cherche donc pas à associer tous les détails du texte à la relation entre Dieu et son peuple, ce que s’efforce de faire l’interprétation purement allégorique. Une lecture à la fois littérale et typologique du Cantique est cohérente avec le reste des Écritures. En effet, plusieurs prophètes de l’Ancien Testament comparent l’alliance, de l’Éternel avec Israël, à des fiançailles, qui dans le contexte juif équivalent au mariage légal, mais sans cohabitation. Les prophètes Ésaïe et Osée écrivent respectivement :

Comme la fiancée fait la joie de son fiancé, tu feras la joie de ton Dieu (Ésaïe 62.5). Je vais la reconquérir, la mener au désert, et parler à son cœur. Et il arrivera en ce temps-là, l’Éternel le déclare, que tu me diras : “ Mon époux ”. Puis, pour toujours, je te fiancerai à moi. Je te fiancerai à moi en donnant comme dot et la justice et la droiture, l’amour et la tendresse. Je te fiancerai à moi en donnant pour toi la fidélité, et tu connaîtras l’Éternel (Osée 2.16, 18, 21-22).

Dans le même ordre d’idée, les prophètes comparent aussi l’idolâtrie endémique du peuple d’Israël à un adultère envers l’Éternel. Cette typologie se trouve également dans le Nouveau Testament. Par exemple, l’apôtre Paul demande aux maris d’aimer leur femme comme Jésus-Christ a aimé son Église en donnant sa vie pour elle (Éphésiens 5.25-32).

Par ailleurs, le Cantique des cantiques montre, d’une part, les fortes tentations qui poussent les amoureux à consommer leur union avant le mariage officiel, et d’autre part, leur victoire sur leurs pulsions affectives et sexuelles. Cet aspect de cette histoire d’amour trouve une application qui est vraiment à l’ordre du jour dans notre contexte culturel occidental qui, en prônant les relations sexuelles à tout va, en a fait un article de consommation courante comme le fromage. La conduite droite des deux amoureux du « plus beau des chants » me fait penser aux paroles de Jésus lorsqu’il a dit :

Veillez et priez, pour ne pas céder à la tentation. L’esprit de l’homme est plein de bonne volonté mais la nature humaine est bien faible (Matthieu 26.41).

Ouvrir le « plus beau des chants » est comparable à ce que fit une certaine Marie quand elle brisa le vase d’albâtre contenant un parfum de grand prix pour le répandre sur la tête de Jésus avant sa mort (Marc 14.3), afin que son bouquet embaume toute sa personne. Tout comme les essences d’un parfum sortent de leur flacon, le croyant doit manifester les vertus chrétiennes.

En effet, et comme je le dis souvent, être chrétien ne consiste pas à suivre des règles comme on le fait quand on suit pas à pas les diverses étapes d’un mode d’emploi qui vous guide dans l’assemblage d’un jouet ou d’un meuble moderne. Soit dit en passant que c’est tellement compliqué qu’il faut presque avoir fait une école d’ingénieur pour y arriver. Et puis, je ne sais pas vous, mais moi je m’aperçois presque toujours qu’il me manque quelque chose.

En second lieu, on n’obtient pas non plus la bonne formule de la vie chrétienne en faisant un savant mélange constitué d’une pincée de psychologie, un brin de bon sens, quelques rites, et le tout recouvert d’une fine couche de versets. Jésus a des mots très durs envers ceux qui se contentent d’une médiocrité spirituelle. À l’une des sept églises de l’Apocalypse, il dit :

Parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche (Apocalypse 3.16).

Il vaut mieux être froid comme du métal à l’égard de Dieu que de jouer à la religion. Dieu désire établir une relation personnelle avec moi et que j’aie une passion pour Jésus-Christ.

On peut comparer le « plus beau des chants » à un morceau de musique folk ou à un opéra. Mais ce n’est pas une comédie légère où le héros est névrosé, sa belle hystérique et leur affaire n’a ni queue ni tête. C’est au contraire une magnifique histoire d’amour. Dieu utilise ce qu’il y a de mieux dans les passions, les émotions et les sentiments humains pour communiquer son immense amour à notre esprit engourdi, à notre âme tortueuse, à nos affections inconstantes et à notre volonté faussée.

Ce livre beau et moral fait l’éloge enthousiaste de l’amour fidèle, libre et volontaire. On ne peut ni l’acheter, ni le créer par un lien juridique, même si ce dernier est nécessaire. Dans ce Cantique, l’amour humain est un reflet de l’amour de Dieu pour les siens. Et l’amour réciproque de Salomon et de la Sulamite illustre les douces affections que Jésus devrait faire naître dans le cœur du croyant afin de l’amener à dire comme l’apôtre Jean :

J’aime Dieu parce qu’il m’a aimé le premier (1Jean 4.19).

Aucun artiste n’aurait pu concevoir un homme et une femme qui sont autant faits l’un pour l’autre que Salomon roi d’Israël et la Sulamite. Tout comme les fleurs des jardins du roi, c’est au printemps que leur amour est né et s’est épanoui. Leur aventure amoureuse était sur toutes les langues et destinée à devenir le « plus beau des chants ».

Verset 1

Je commence maintenant à lire le texte du premier chapitre du Cantique des cantiques.

Le Cantique des cantiques, composé par Salomon (Cantique des cantiques 1.1).

Salomon n’est pas pudique et on constate très vite que l’esprit qui anime presque tout ce livre est l’aspiration à la possession. Le vocabulaire, tout au moins en hébreu, ainsi que les métaphores, ont de quoi choquer les bonnes gens au point où ce livre devrait presque être interdit aux personnes non avisées. De plus, certaines images sont étranges. Je cite deux exemples. Le soir de leur nuit de noces, Salomon a dit à son épouse :

Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres aux flancs du mont Galaad. Comme deux faons, sont tes deux seins, comme deux jeunes gazelles qui sont jumelles et qui vont paître parmi les lis (Cantique des cantiques 4.1, 5).

Aujourd’hui, peu de femmes apprécieraient ce genre de compliments. Pour comprendre cette métaphore, il faut savoir que la région du mont Galaad convient bien à l’élevage (1Chroniques 5.9, 10). Au début de la conquête du pays de Canaan, quand les membres des tribus d’Israël, Ruben, Gad et de Manassé, qui possèdent de grands troupeaux de bétail, découvrent ce territoire, ils demandent à Moïse la permission de s’y installer (Nombres 32.1 ; Josué 13.8-11). De plus, Galaad fournit un baume de très grande renommée (Genèse 37.25 ; Jérémie 8.22).

Dans une métaphore, ce n’est pas tant la signification des mots qui importe, mais l’association affective qui leur est attachée. Imaginez que le soir tombe ; vous voyez un troupeau de chèvres en rangs serrés et de couleur noire qui descend paisiblement de la montagne. Le mouvement calme de cette rivière qui ondule jusque dans la vallée ainsi que la douceur de l’air, créent une ambiance qui a le même effet hypnotique sur le roi que les longs cheveux ondulés de son épouse. Comme je l’ai dit, ce poème est très suggestif. À la vue de la peau douce d’un jeune faon, les gens de l’époque de Salomon désirent spontanément le caresser. Pour nous, ce serait plutôt un petit chat.

Supposez maintenant que vous puissiez devenir un paparazzi invisible de façon à pouvoir prendre une dizaine de clichés qui ponctuent les différentes étapes de la relation d’un jeune homme et d’une jeune femme, depuis leur première rencontre jusqu’à leur mariage et lune de miel et jusqu’au début de leur vie commune. Vous pourriez alors facilement raconter leur histoire. Eh bien, c’est un peu ce qu’a fait Salomon, mais au lieu de photographie, il a utilisé la poésie pour composer les scènes du « plus beau des chants ». Cependant, et afin de surprendre le lecteur, les clichés, les tableaux ne sont pas présentés dans leur ordre chronologique.

Versets 2-4

Je continue maintenant à lire le texte avec le premier cliché.

Ah ! que ta bouche me couvre de baisers, car ton amour est plus exaltant que le vin. Combien suaves sont tes parfums, ton nom est semblable à une huile odorante qui se répand. Voilà pourquoi les jeunes filles sont éprises de toi. Entraîne-moi derrière toi ! Courons ensemble ! Le roi m’a fait entrer dans ses appartements. Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse à ton sujet ! Célébrons ton amour plus exaltant que le bon vin ! C’est bien avec raison qu’on est épris de toi (Cantique des cantiques 1.2-4).

Nous sommes dans le palais royal de Jérusalem après que Salomon ait fait venir sa bien-aimée, mais avant que n’ait eu lieu le mariage proprement dit. Cette photo donne une idée du caractère de Salomon et montre aussi que c’est lui qui dirige la relation amoureuse avec sa bien-aimée, un rôle qu’elle approuve pleinement. La Sulamite se parle à elle-même en souhaitant de tout son cœur que son bien-aimé l’embrasse avec ferveur, mais elle désire aussi qu’il l’emmène dans la campagne afin qu’ils puissent être seuls. Leur relation est très passionnelle, car le texte dit littéralement :

Qu’il me baise des baisers de sa bouche car tes caresses sont plus délicieuses que le vin (Cantique des cantiques 1.2 ; auteur).

« Le vin » est une description évocatrice des effets enivrants des caresses. D’entrée, ces baisers ardents donnent le ton du « plus beau des chants ».

Dans les Écritures, on trouve plusieurs sortes de baisers et d’étreintes. Le baiser ordinaire non passionnel, est un signe de paix et de relation fraternelle. C’est d’ailleurs ce qui rend la scène où Judas trahit Jésus si infâme et si poignante. Je résume ce passage de l’évangile selon Matthieu :

Le traître alla vers Jésus et lui dit : — Bonsoir, Maître ! Et il lui donna un baiser (Matthieu 26.48-49 ; auteur).

Mais le pire est la réponse de Jésus :

Ami, fais ta besogne ! (Matthieu 26.50).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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