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12 mars 2024

2 Corinthiens 1.1-3

Chapitre 1

Introduction

Dans toute famille ou presque, il y a des moments de vrais partages, de joie et d’autres où pour une raison ou pour une autre, on peut palper la tension dans l’air, car elle pourrait presque être coupée au couteau. La dynamique est d’ailleurs la même dans tous les rapports humains. Dès que deux personnes sont sous un même toit ou ensemble que ce soit pour affaires, une relation amicale, filiale ou pour toute autre activité, tôt ou tard, il y aura des accrocs.

Dans un cercle de chrétiens, c’est la même chose. Le grand apôtre Paul et Barnabas ont combattu et ont souffert ensemble pour Jésus-Christ et ils étaient unis comme les doigts de la main. Pourtant à un moment leurs rapports se sont tellement envenimés qu’ils ont dû se séparer. Pareillement les relations entre Paul et plusieurs églises qu’il a fondées n’étaient pas toujours au beau fixe. Si parfois le courant passait bien, à d’autres moments le ciel se couvrait de lourds nuages. Quand l’apôtre écrit sa première lettre à l’église de Corinthe, c’est pour répondre à leurs questions, mais aussi pour les réprimander à cause d’abus grossiers qu’ils tolèrent dans leur assemblée. En effet, la plupart de ces chrétiens sont jeunes dans la foi et pour la plupart, issus d’un paganisme pur et dur, ce qui fait qu’ils ont bien du mal à se détacher de leur ancien mode de vie qui inclut une débauche débridée alliée à une grande admiration pour la sagesse humaine. Ce sont des humanistes avant l’heure qui se laissent facilement impressionner par les apparences comme le tape-à-l’œil des dons spectaculaires ou qui aiment se faire caresser les oreilles par l’éloquence. En somme, ces Corinthiens sont des enfants de Dieu immatures au regard de la foi parce qu’ils marchent plutôt par la vue ou selon les sntiments du moment.

Au vu de la situation, l’idéal pour Paul est d’aller sur place en chair et en os vu qu’il est le père spirituel de la plupart d’entre eux. Seulement à l’époque du Nouveau Testament, les déplacements prennent un temps considérable : on marche à pied ou on va à dos d’âne et la navigation est périlleuse en hiver. Quand l’apôtre reçoit des nouvelles déprimantes de Corinthe, il est à Éphèse en Asie Mineure, la Turquie actuelle, où il travaille dans un climat d’hostilité, mais son ministère est fructueux, ce qu’il mentionne aux Corinthiens à la fin de sa première épître quand il leur dit :

Pour le moment, je vais rester à Éphèse jusqu’à la Pentecôte, car j’y ai trouvé de grandes possibilités d’action, en même temps que beaucoup d’adversaires (1Corinthiens 16.8-9).

Ne pouvant donc pas se rendre sur place facilement, Paul écrit aux Corinthiens et c’est Timothée, son jeune protégé, qui leur achemine la première lettre. Mais lorsque ce dernier revient, il est à nouveau porteur de mauvaises nouvelles. C’est ce qui fait que quelque temps plus tard, dès que cela lui est possible  l’apôtre se rend sur place, mais cette visite est très désagréable autant pour lui que pour l’église car il doit faire face à des critiques acerbes et à une vive opposition de la part d’un certain membre de l’église qui l’insulte. Paul quitte alors Corinthe et retourne à Éphèse son port d’attache. C’est alors qu’il écrit sa deuxième lettre qu’il dit avoir rédigée avec beaucoup de larmes. Celle-là est acheminée par Tite, un autre jeune disciple de l’apôtre ; mais, cette lettre ne nous est pas parvenue. Après un séjour de 3 ans à Éphèse, Paul part avec Timothée pour la ville de Troas, située juste au sud du détroit des Dardanelles, afin d’y attendre Tite qui est à Corinthe, car il faut bien dire que le grand apôtre est très inquiet concernant l’église. Mais comme Tite n’arrive pas, Paul et Timothée continuent leur route jusqu’à la ville de Philippe qui se trouve de l’autre côté de la mer Égée, en Grèce et juste en face de Troas.

Après bien des péripéties, Tite les rejoint avec de bonnes nouvelles cette fois-ci. Paul rédige alors la seconde épître aux Corinthiens ou plutôt la 3e, puisque la deuxième ne nous est pas parvenue. Cette épître, environ un an après la première (en 57), témoigne de l’ambivalence de l’apôtre vis-à-vis des Corinthiens car le ciel n’est pas sans nuages, tant s’en faut. Les 9 premiers chapitres de cette seconde épître expriment le bonheur d’une communion restaurée tandis que les 4 derniers surprennent par la dureté du ton de l’apôtre. Il semble donc que cette lettre ait été rédigée en deux temps.

En effet, alors qu’il se trouve dans la ville de Philippe, dès que Tite arrive et lui annonce des bonnes nouvelles de Corinthe, l’apôtre rédige la première partie, les neuf premiers chapitres de cette épître, mais alors qu’il est en train d’y mettre la dernière touche et qu’il organise un nouveau voyage pour Tite chargé à nouveau de faire le porteur, il apprend que la situation de l’église de Corinthe a évolué dans la mauvaise direction car elle s’est singulièrement détériorée. En effet, des perturbateurs sont arrivés dans l’église et accusent l’apôtre de tous les maux, d’inconstance dans ses projets, et même de taper dans la caisse de la collecte en faveur de pauvres ; ils remettent également en cause son autorité apostolique. A ces nouvelles désastreuses, Paul reprend sa plume et écrit d’un trait les chapitres 10 à 13 de cette seconde Épître. Dans la deuxième partie de cette épître, il durcit le ton parce qu’il doit contrecarrer la calomnie et la perfidie des perturbateurs qu’il accuse à juste titre d’annoncer un autre Évangile que celui de Jésus et d’être animés d’un mauvais esprit plutôt que de l’Esprit Saint. En fait, il qualifie ces faux frères d’agents de Satan, ce qu’ils sont sans aucun doute.

Cela dit, malgré ces dissensions, la deuxième épître aux Corinthiens est la plus personnelle et la plus intime de toutes les lettres écrites par Paul. Il y met son âme à nu pour ainsi dire, et il professe un amour inconditionnel pour les chrétiens de Corinthe malgré l’inconstance de leur affection à son égard. On découvre en lui un cœur passionné pour la vérité et pour le salut des âmes. Aussi sa parole, toujours ardente, coule-t-elle tantôt comme un ruisseau limpide, tantôt comme un torrent troublé par les débris qu’il entraîne, tantôt enfin comme un fleuve qui s’élargit en grands lacs profonds. Peu de temps après avoir envoyé ce qui est pour nous la seconde épître aux Corinthiens, l’apôtre retourne à Corinthe, où il reste pendant trois mois (Actes 20:2,3). Je commence maintenant à lire cette seconde épître.

Verset 1

Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, saluent l’église de Dieu qui est à Corinthe ainsi que tous ceux qui appartiennent à Dieu dans l’Achaïe entière (2Corinthiens 1.1).

D’emblée, Paul prend bien soin d’établir l’assise de son autorité. Il se dit « apôtre », un mot qui est la transcription française du grec « apostolos » et qui signifie « envoyé ». Ce mot est employé dans le Nouveau Testament au sens fort du terme pour désigner les « Douze » choisis par le Christ ainsi que Saul de Tarse, le nom d’origine de Paul. Et dans cette épître, il va justifier son apostolat. Il commence d’ailleurs tout de suite puisqu’il affirme que sa vocation est voulue de Dieu. Il se dit apôtre de Jésus-Christ, c’est à dire son représentant accrédité par opposition aux perturbateurs qui prétendent l’être, mais qui sont des faux apôtres et dont il va être amplement question plus loin.

Paul enfonce le clou disant qu’il tient sa délégation de la « volonté de Dieu », mais il ne défend pas ses prérogatives par fierté personnelle, pas du tout. Ses déclarations très franches sont nécessaires et de la plus haute importance, parce que tout son enseignement et l’autorité qu’il commande dépendent directement de sa crédibilité, de son rôle apostolique dans l’Église naissante du premier siècle.

Dans le Nouveau Testament, les apôtres sont considérés les serviteurs de l’Éternel tout comme Moïse et les hommes pieux l’étaient sous l’Ancienne. D’ailleurs, un peu plus loin Paul dit : « Dieu nous a rendus capables d’être les serviteurs d’une nouvelle alliance (2Corinthiens 3.6). »

De plus, sous le régime de la Nouvelle Alliance, aussi appelé régime de la grâce, les apôtres jouent le même rôle que les prophètes de l’Ancien Testament. Je cite deux passages de la plume de Paul :

Dieu vous a intégrés à l’édifice qu’il construit sur le fondement que sont les apôtres, ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale… ce secret qui concerne le Christ, Dieu ne l’a pas fait connaître aux hommes des générations passées comme il l’a révélé maintenant, par le Saint-Esprit, à ses apôtres, ses prophètes qu’il a consacrés à son service (Éphésiens 2.20 ; 3.5).

Les apôtres sont donc les porte-parole de Dieu et ses ambassadeurs sur terre en quelque sorte, ses messagers qui expliquent le sens de la crucifixion du Christ et de sa résurrection dans l’œuvre du salut.

Troisièmement, ce sont les apôtres qui ont eu la charge de rédiger le Nouveau Testament, le canon inspiré et normatif de la foi et de la vie chrétiennes. Plus loin dans cette épître, Paul parle des marques qui caractérisent un apôtre authentique du Christ et il les oppose aux faux apôtres et à leurs oeuvres.

Cela dit, d’autres personnes, hormis les 12 et Paul, sont appelées apôtres dans le Nouveau Testament, mais dans un sens différent et moins fort. Certains collaborateurs de Paul et fondateurs d’églises portent ce titre. Le plus connu est Barnabas dont il est beaucoup question dans le livre des Actes, car il est associé à Paul et il l’a accompagné lors de son premier voyage missionnaire. Mais il n’est pas le seul, il y en a d’autres. Je lis un passage de la fin du livre des Romains :

Saluez Andronicus et Junia, mes compatriotes : ils ont été mes compagnons de captivité ; ce sont des apôtres remarquables, qui se sont même convertis au Christ avant moi (Romains 16.7).

Après s’être présenté comme apôtre de Jésus-Christ, Paul introduit Timothée qu’il qualifie de frère, sous-entendu dans la foi. Dans la première épître qu’il lui écrit, il l’appelle « son fils dans la foi » (1Timothée 1.2). Bien que Paul soit seul l’auteur de cette lettre, il lui associe Timothée, par un humble sentiment d’amour fraternel et de déférence pour ce dernier, à qui probablement il dicta la lettre. Ce jeune homme s’est joint à Paul dès le début de son second voyage missionnaire et se montre un compagnon fidèle et loyal, une aide inestimable pour l’apôtre. Timothée aussi œuvre un certain temps à Corinthe, et c’est une autre raison pour laquelle, Paul le place au même niveau que lui dans la salutation qu’il adresse à l’église. De toute façon, Paul est un homme tout à fait désintéressé de lui-même ; il ne cherche jamais une petite gloire personnelle. Comme cette épître va le révéler, son unique souci est de toujours mettre en avant la personne et l’œuvre de Jésus-Christ, le Roi des rois et le Seigneur de gloire.

L’apôtre écrit cette épître alors qu’il est dans la ville de Philippe dans la province romaine de Macédoine qui occupe la moitié nord de la Grèce. Sa capitale est Thessalonique où il y a une église à laquelle l’apôtre Paul a écrit deux épîtres.

Paul adresse sa salutation à tous les croyants qui sont dans l’Achaïe, ce qui veut dire que d’autres églises existent dans cette province romaine qui occupe la moitié sud de la Grèce. En effet, il existe non seulement une assemblée chrétienne à Corinthe, mais aussi une à Athènes et une autre à Cenchrées, un port sur la mer Égée. L’Achaïe est une contrée magnifique avec peut-être les plus belles vignes du monde. D’ailleurs, c’est ce qui a fait la réputation des raisins de Corinthe.

Verset 2

Je continue le texte.

Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par Jésus-Christ le Seigneur (2Corinthiens 1.2).

Cette salutation se retrouve au début de toutes les lettres de Paul qui n’emploie jamais la formule classique du monde antique grec. Il utilise toujours l’expression grâce et paix qui est une synthèse chrétienne des salutations païenne salut et juive shalom, c’est-à-dire paix en hébreu. On peut aussi voir dans cette salutation, l’ancienne bénédiction d’Aaron qui se trouve dans le livre des Nombres et qui est à la fois solennelle et grandiose. Je la cite : Que l’Eternel te bénisse et te protège ! Que l’Eternel te regarde avec Bonté ! et qu’il te fasse grâce ! Que l’Eternel veille sur toi et t’accorde la paix (Nombres 6:24-26) !

Les mentions de la grâce et la paix sont pour l’apôtre une façon de résumer la Bonne Nouvelle en la personne de Jésus-Christ. En effet, la grâce est l’amour de Dieu en action qui donne la paix de l’âme à tous ceux qui se confient en lui, qu’ils soient Juifs ou païens. La grâce et la paix définissent à grands traits la personne de Jésus. Dans son évangile, Jean écrit : la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité (Jean 1.14)

Quand on y réfléchit, la paix intérieure est une nécessité vitale parce qu’elle fait partie intégrante de la vie, du bonheur et de la félicité. Celui qui n’a pas la paix n’a rien. Voilà pourquoi Jésus à dit aux foules qui l’écoutaient : Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes (Matthieu 11.28,29). Et à ses disciples, avant de se rendre à la croix, Jésus a dit : Je pars, mais je vous laisse la paix, c’est ma paix que je vous donne (Jean 14.27).

Verset 3

Je continue le texte.

Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui est plein de bonté, le Dieu qui réconforte dans toutes les situations (2Corinthiens 1.3).

A une exception près qui est la lettre qu’il adresse aux Galates, la salutation de toutes les épîtres de Paul contient une action de grâces, c’est à dire des remerciements adressés par l’apôtre à Dieu au sujet de ses destinataires. Paul a constamment la louange au bout des lèvres malgré la vie particulièrement difficile qu’il a menée. Alors qu’il est en pleine campagne d’évangélisation dans la ville de Philippes, bien sûr ça tourne mal et le texte dit : On les roua de coups et on les jeta en prison. Le gardien [..] les enferma dans le cachot le plus reculé et leur attacha les pieds dans des blocs de bois. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu (Actes 16.23-25).

Le roi David aussi avait la louange au bout des lèvres malgré toutes les souffrances qu’il a endurées, pourchassé pendant des années comme un malpropre par le roi Saül. Je lis deux passages des Psaumes :

Oui, en tout temps, je remercierai l’Éternel et à jamais, mes lèvres le loueront. Celui qui offre sa reconnaissance, celui-là me rend gloire (Psaumes 34.2 ; 50.23).

Ici, Paul appelle Dieu le Père de Jésus-Christ, ce qui est effectivement sa position au sein de la Trinité. Dans son évangile, Jean dit : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… (Jean 3.16).

Jésus est né sur terre à Bethléhem, mais de toute éternité il a occupé la place de Fils dans la Trinité. Il a toujours été et n’a jamais eu de commencement. Toujours dans l’évangile selon Jean, on lit : Jésus dit aux Juifs : “ En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham existât, Je Suis ” (Jean 8.58).

Paul affirme également que « Dieu est le Père plein de bonté », ou « de miséricorde », selon les versions. Moi je peux dire que Dieu s’est montré extrêmement miséricordieux envers moi en m’accordant l’immense privilège, premièrement, de me faire découvrir qui est vraiment Jésus-Christ, et deuxièmement, de me permettre de composer ces études bibliques et de les partager avec vous qui m’écoutez. C’est aussi parce que Dieu est compatissant qu’il a pourvu à un Sauveur, car il n’y avait pas d’autres solutions pour me racheter de mes péchés. Quand j’ai besoin de miséricorde, je sais que la porte d’accès au Dieu de l’univers est toute grande ouverte. C’est là l’enseignement du Nouveau Testament. Je cite un passage :

Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment (Hébreux 4.16).

Paul dit aussi que « Dieu nous réconforte dans toutes nos situations ». Il précise ensuite « dans toutes nos détresses ». S’il en est vraiment ainsi, cela doit se vérifier dans le creuset de la vie, en particulier quand les choses vont mal. Dans son épître aux Philippiens, l’apôtre qui s’adresse à des chrétiens les exhorte de la façon suivante :

Le Seigneur est proche. Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance (Philippiens 4.5-6).

Il est évident que Dieu a le pouvoir de me consoler quelle que soit ma situation. Il veut par contre que je sois honnête avec lui, que je partage franchement ce que je ressens et il n’aime pas le théâtre et les faux-semblants. De toute façon, comme c’est lui qui commande mes circonstances, il les connaît en détail. Dans la vie, ceux qui se croient forts considèrent le réconfort comme une sorte de sentimentalité mêlée de faiblesse. Ce n’est pas faux, mais être réconforté est quand même très appréciable.

Quand j’étais enfant, je portais presque toujours des shorts et comme je suis de nature un peu casse-cou, paraît-il, il m’arrivait fréquemment de m’écorcher les genoux et les coudes et de temps en temps il me fallait aussi quelques points de suture. Quand je rentrais à la maison en sang, maman n’était pas très contente, c’est le moins qu’on puisse dire, mais elle nettoyait quand même mes plaies puis me disait que ce n’était rien, que j’allais guérir et je l’ai toujours crue. Ça venait d’un bon sentiment, c’était gentil et charmant.

Au temps de l’adolescence, elle avait coutume de me dire que tout allait s’arranger et ses paroles m’ont toujours encouragé. Quand je revenais de l’école avec des mauvaises notes, ce qui était assez fréquent, mon père essayait patiemment de m’aider avec mes devoirs autant qu’il pouvait bien que lui, dans sa jeunesse, au lieu de fréquenter un établissement scolaire, il gardait les vaches dans la montagne. Que ce soit ma mère ou mon père, ils m’ont toujours encouragé et me disaient que j’allais y arriver, et ils ont eu raison puisque au final, j’ai même fait des études supérieures.

Nous avons tous besoin d’un coup de pouce de temps en temps. Mais une fois que nous sommes lancés dans la vie, c’est l’aide du Tout-Puissant qu’il nous faut parce que tôt ou tard nous serons confrontés à des tragédies, un accident, la maladie et la mort. Or l’apôtre Paul nous affirme que « le Père est plein de bonté et qu’il nous réconforte dans toutes nos situations ». Alors, allons à lui.

Le mot traduit par « réconforte » veut dire « appelé à mes côtés ». Dans l’Évangile selon Jean, Jésus dit à ses disciples :

Non, je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins, mais je viendrai vers vous… je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous, et si je m’en vais, je vous l’enverrai (Jean 14.18 ; 16.7).

Dans ce texte de Jean, le mot traduit par « Consolateur » est le même que celui que Paul emploie pour « réconforte », c’est-à-dire « Celui qui vient à mes côtés » et qui fait référence à la présence du Saint-Esprit. Je sais très bien qu’un jour ou l’autre, je serai dans une situation telle qu’il me faudra crier à Dieu pour solliciter son aide. Nous pouvons prendre pour exemple le roi David dont les écrits sont une parfaite illustration de l’appui concret dont bénéficie celui qui invoque l’Éternel du fond du cœur. Je veux lire une partie du Psaume 30 :

Je te loue, ô Éternel, car tu m’as tiré du gouffre. Éternel, mon Dieu, je t’ai appelé à mon aide, et tu m’as guéri : Éternel, tu m’as retiré de la mort, tu m’as rendu à la vie quand j’allais vers le tombeau. Chantez donc à l’Éternel, vous qui êtes ses fidèles ! Apportez-lui vos louanges ! Proclamez sa sainteté ! Son courroux dure un instant, sa faveur est pour la vie. J’ai crié vers toi, Éternel, et j’ai imploré ta grâce, ô Seigneur : “ Écoute, Éternel, aie pitié de moi, Éternel, viens à mon aide ! ” Tu as transformé mes pleurs en une danse de joie, et tu m’as ôté mes habits de deuil pour me revêtir d’un habit de fête, afin que, de tout mon cœur, et sans me lasser, je te chante. Éternel, mon Dieu, je te louerai à jamais (Psaumes 30.2-13).

L’un des paradoxes de la vie chrétienne est qu’on expérimente plus sûrement la grâce et l’amour de Dieu, non pas dans les meilleurs moments, mais bien plutôt quand tout va mal, dans les moments les plus difficiles.

Paul a donc commencé cette seconde épître aux Corinthiens en leur rappelant que « le Père qui est plein de bonté est le Dieu qui réconforte dans toutes les situations, dans toutes nos détresses ». Voilà bien une façon de débuter une lettre que je trouve non seulement encourageante, mais aussi tout à fait appropriée puisque l’apôtre va devoir dire beaucoup de choses qui fâchent comme nous allons le voir.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 18 2024

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