1 Corinthiens 1.9 – 1.14
Chapitre 1
Introduction
Tout homme quel qu’il soit vient au monde avec le besoin de comprendre le sens de son existence; un jour ou l’autre, il se pose les grandes questions de la vie comme : « Quel est ma place dans ce vaste univers, d’où est-ce que je viens, et où vais-je aller après la mort ? » Depuis toujours, des sages et des philosophes ont essayé de trouver à grand-peine des pistes de réflexion. Ce n’est pas tout, car pour compliquer un peu plus la condition humaine, chaque personne, une fois l’âge de raison atteint, s’interroge sur la probabilité d’une puissance supérieure ; il a ce qu’on appelle un sens religieux. En effet, à moins d’être éduqué dans un milieu athée pur et dur, tout enfant accepte très naturellement et comme normal l’existence de Dieu. Mais alors il se demande aussi comment est Dieu et quelles sont ses exigences vis-à-vis de lui. L’ensemble des Écritures nous donne les réponses dont notre esprit a besoin, mais de tous les écrivains sacrés, c’est l’apôtre Paul qui est le plus précis et le plus systématique dans ses explications. Non seulement il écrit des exposés doctrinaux sur des sujets bien définis, mais en plus, tout en traitant d’un thème donné il dit, comme en passant, de profondes vérités concernant le Créateur.
Verset 9
Je continue à lire dans le premier chapitre de la première lettre de Paul aux Corinthiens.
Car Dieu, qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, est fidèle (1Corinthiens 1.9).
Dans ce verset, Paul exprime deux vérités qui sont d’un grand intérêt pour moi. Tout d’abord, il affirme que Dieu est fidèle, ce qui veut dire qu’il n’est pas une girouette qui risque de changer d’avis, et donc que je peux compter sur lui. D’autre part et c’est tout à fait inouï, l’apôtre nous informe que le Créateur du ciel et de la terre désire que je sois en relation avec son Fils, ou plus exactement en communion avec lui, le Seigneur Jésus-Christ.
Le mot grec utilisé « koinonia » pour communion apparaît fréquemment dans le Nouveau Testament et pourrait être traduit par « participation » au niveau du cœur et des sentiments, mais aussi des moyens ; dans ce dernier cas, il prend le sens de « contribution ». Dieu veut que je participe à sa vie et même que je contribue à notre relation mutuelle. Une autre traduction de « koinonia »est « association » ; c’est l’idée exprimée dans le verset 9 que je viens de lire. Le chrétien est associé à Jésus-Christ et donc à la Trinité dans tout ce que Dieu est et fait sur terre et dans les cieux. Pour cette raison, aux Éphésiens, Paul écrit :
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éphésiens 1.3).
Non seulement le croyant est associé à Jésus-Christ, mais d’une certaine façon que je ne saurais décrire, il se trouve aussi dans les cieux en sa compagnie; il est en lui et Jésus est dans le croyant par le Saint Esprit. Si j’ai véritablement placé ma confiance en Jésus-Christ, je suis en relation intime avec lui, ce qui veut dire que partout où je vais, il y va également et il est associé à tout ce que je fais. C’est pour cela que Paul, plus loin dans cette épître, écrit :
Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée ? Certes non ! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle ? (1Corinthiens 6.15-16).
Il existe différentes formes d’association comme dans les affaires par exemple. Dans ce cas, deux ou plusieurs personnes décident de travailler ensemble sur le même projet comme gérer une entreprise par exemple. Mais l’association la plus courante est celle du mariage où une relation d’intimité lie les deux personnes. Malheureusement, ce genre d’union illustre trop souvent une image tirée de la Loi de Moïse où il est dit :
Tu ne laboureras pas en attelant un bœuf et un âne ensemble à la même charrue (Deutéronome 22.10).
C’est vrai que j’utilise ce verset très librement et hors de son contexte qui n’a rien à voir avec l’engagement du mariage entre un homme et une femme, mais l’image était trop parfaite et je n’ai pas pu m’empêcher de la partager avec vous.
Être associé à Jésus-Christ a plusieurs significations. C’est avoir des intérêts communs et une dévotion mutuelle comme des frères qui s’entendent bien. Cela veut aussi dire que je suis héritier avec le Seigneur de toutes les richesses de son Père céleste qui est aussi le mien. Mais ici-bas, à un niveau très pratique, être associé à Jésus-Christ signifie également que tout ce que je possède en biens matériels, voitures, maisons et comptes en banque, ne m’appartient pas en propre; j’en suis certes le gérant mais pas le seul propriétaire car tout ce qui est à moi est aussi et d’abord à Jésus-Christ. Il en est de même de mon potentiel, de mes ressources quelles qu’elles soient, de mes talents, de mes désirs, de mon temps et de mes projets, à court ou à long terme, et cela pour toute la vie. La seigneurie du Christ est une vérité importante à saisir, ce dont Paul est très conscient, car il la mentionne plusieurs fois dans ce début d’épître où il introduit son sujet.
Si je suis chrétien, tout ce que je suis et possède est la propriété légitime de mon Seigneur. Il a donc le droit d’en faire ce qu’il veut, et peut entre autre modifier mon emploi du temps comme bon lui semble. Par exemple, si je tombe malade, ou qu’il m’arrive un accident, je devrais sans doute annuler des rendez-vous d’affaires qui étaient important pour moi, afin d’aller chez le médecin ou même à l’hôpital. Dieu pense alors qu’il est plus utile pour moi d’apprendre à lui faire confiance, à dépendre de lui dans une situation difficile, plutôt que de continuer mon traintrain quotidien et mon bonhomme de chemin. Il se trouve en effet que mon corps aussi appartient à Jésus-Christ ; il a tous les droits sur lui. Je ne peux donc pas en faire ce que je veux ni aller où bon me semble. C’est là l’une des raisons pour lesquelles certaines pratiques sont un manque de sagesse et de discernement spirituel de la part de ceux qui s’y adonnent. Je pense en particulier au tabagisme, à l’abus d’alcool ou des aliments, ou encore aux comportements volontairement dangereux comme les sports dits extrêmes. Selon l’enseignement de tout le Nouveau Testament, non seulement Jésus-Christ appartient au croyant, mais lui-même et tout ce qu’il possède sont la propriété de son Seigneur. C’est ce que j’ai déjà dit quand j’ai lu le passage de Paul aux Corinthiens où il pose la question de rhétorique : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? »
Mon association à Jésus-Christ est un miroir du mariage ; elle implique un service et un secours mutuel, et je dois laisser sa puissance se manifester au travers de moi quand j’ai besoin de son aide. Un petit passage tiré de l’Ancien Testament et concernant la nation d’Israël décrit bien la bonté de Dieu envers son peuple. Je le cite en compressant :
Je dirai les nombreux bienfaits dont il a comblé Israël, le bien qu’il leur a fait dans sa tendresse et sa grande bonté. Il avait dit : Oui, les Israélites, ils sont mon peuple. Et il les a sauvés. Dans toutes leurs détresses, il a été lui-même dans la détresse, et l’ange qui se tient en sa présence les a sauvés. Dans son amour et dans sa compassion, il les a libérés, il les a soutenus et il les a portés tous les jours d’autrefois (Ésaïe 63.7-9).
Dieu en la personne du Saint-Esprit habite le croyant, son âme et son esprit. Il est toujours présent dans toutes les situations, pour le meilleur et pour le pire. Il s’adapte à mon ignorance, à mes chutes et à mes faiblesses, mais Lui il demeure ferme et fidèle. Il est le rocher sur lequel je peux m’appuyer en n’importe quelle circonstance. Je peux regarder à lui et compter sur lui s’il fait partie intégrante de ma vie. Même si j’agis en insensé, il ne m’abandonne pas pour autant, et reste disposé à m’aider à m’en sortir. Cependant, la vie chrétienne n’est pas comme les aventures de l’apprenti sorcier Harry Potter. Les conséquences de mes actes ne seront pas magiquement effacées et je devrai vivre avec elles, car comme l’écrit Paul aux Galates : « ce qu’un homme sème il le récoltera aussi ». Tout ce que je viens de dire est contenu dans l’exhortation de l’apôtre Paul aux Corinthiens que je rappelle :
Car Dieu, qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, est fidèle (1Corinthiens 1.9).
Les paroles et les promesses de Dieu sont dignes de confiance parce que son caractère garantit le résultat final de son appel. Fidèle, Dieu poursuivra l’œuvre qu’il a commencée parmi les Corinthiens jusqu’à son terme et son appel aura un écho. Aux Philippiens, Paul écrit :
J’en suis fermement persuadé : celui qui a commencé en vous son œuvre bonne la poursuivra jusqu’à son achèvement au jour de Jésus-Christ (Philippiens 1.6).
Ceci étant, on comprend aussi pourquoi l’apôtre termine l’enseignement de cette Épître au Corinthiens avec les paroles suivantes :
C’est pourquoi, mes chers frères, soyez fermes, ne vous laissez pas ébranler, travaillez sans relâche pour le Seigneur, sachant que la peine que vous vous donnez au service du Seigneur n’est jamais inutile (1Corinthiens 15.58).
Avec le verset 9 de ce premier chapitre de la première épître aux Corinthiens, se terminent les salutations de Paul. Selon la pratique de l’époque, la lettre a commencé par la mention de l’auteur et de ses destinataires, puis l’apôtre a rappelé que, d’une part, sa mission trouve son origine et son autorité dans l’appel qu’il a reçu de Dieu, et d’autre part, l’Église universelle est composée de tous les croyants qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ.
Jusqu’ici, la présentation par Paul des Corinthiens a plutôt été élogieuse et contraste avec le tableau qu’il va peindre de ces croyants dans les chapitres suivants. Mais conformément à son habitude, l’apôtre a commencé par exprimer sa sincère reconnaissance à Dieu pour son action bienveillante envers les chrétiens de Corinthe. En effet, la vérité de Jésus-Christ y est fermement établie, les croyants ont reçu en abondance les dons de la grâce divine, et ils vivent dans l’expectative, attendant le retour en gloire de Jésus-Christ sur terre.
Dans les premiers versets de cette épître, il a été question de ce que Dieu a fait dans le passé et fera dans l’avenir. Mais comme je l’ai dit, le ton change brusquement parce que l’apôtre va maintenant passer à la vie chrétienne pratique en expliquant comment les Corinthiens doivent se conduire dans le présent. Sa première exhortation est de régler leurs différends car ils sont appelés à demeurer unis avec le Christ, mais on ne peut pas profiter d’une pleine communion avec lui si on est brouillé avec d’autres croyants.
Verset 10
Je continue à lire le texte du premier chapitre aux Corinthiens.
Il faut cependant, frères, que je vous adresse une recommandation instante, et c’est au nom de notre Seigneur Jésus-Christ que je le fais. Vivez tous ensemble en pleine harmonie ! Ne laissez pas de division s’introduire entre vous ! Soyez parfaitement unis en ayant une même conviction, une même façon de penser ! (1Corinthiens 1.10).
L’apôtre commence maintenant à parler de choses qui fâchent parce que dans l’église de Corinthe, il y a de l’eau dans le gaz. Il aborde donc le grave problème des dissensions dans l’Église, un sujet qu’il va poursuivre pendant plusieurs chapitres. Paul fait appel à des frères et non à des adversaires, mais il s’exprime quand même d’une façon très solennelles puisqu’il invoque le nom du Seigneur, disant : « au nom de notre Seigneur Jésus-Christ »; c’est déjà la dixième référence à Jésus-Christ en 10 versets. Pour Paul, c’est lui et lui seul qui est la source de l’unité des chrétiens dans le monde entier et donc dans l’église de Corinthe. Or, apparemment, les Corinthiens s’entre-déchirent; l’Église s’est divisée en divers clans qui se calomnient et se haïssent, et c’est tout juste s’ils n’en viennent pas aux mains. En fait, et comme cela apparaît plus loin, ils sont en procès les uns contre les autres. L’apôtre les exhorte donc à vivre en paix en faisant appel à leur relation commune en Jésus-Christ. C’est en invoquant le nom de Jésus que les apôtres guérissaient (Actes 3:6), baptisaient (Actes 2:41), jugeaient (1Corinthiens 5:3). C’est le seul nom qui fait autorité et qui maintenu en face des étiquettes de clans, guérit les blessures qui déchirent une église. Paul exhorte les Corinthiens à tenir un même langage et à demeurer unis, littéralement : « raccommodés ». A la fin de sa seconde épître aux Corinthiens, juste avant les salutations, Paul leur dit la même chose : « soyez raccommodés » (2 Corinthiens 11.13). Cela dit, l’harmonie ne veut pas dire l’uniformité mais l’union dans la diversité. Chacun a droit à ses opinions mais au nom de Jésus-Christ, il doit aussi s’accommoder aux frères.
Verset 11
Je continue.
En effet, mes frères, j’ai été informé par les gens de la maison de Chloé que la discorde règne parmi vous (1Corinthiens 1.11).
Paul aborde le problème des critiques, des luttes, des querelles et des divisions qui font que la structure de l’Église de Corinthe est en train de se désintégrer. On ignore tout de Chloé sinon que c’était le nom populaire d’une déesse (Déméter, Céres) qui avaient 56 temples en Grèce. Mais il se peut que ce soit aussi le nom d’une femme d’affaires; dans ce cas, elle et ses attachés commerciaux sont chrétiens. Or, ces derniers font fréquemment la navette entre les villes de Corinthe et d’Éphèse où Paul se trouve au moment où il écrit cette Épître. Ces voyageurs de commerce fréquentent l’église de Corinthe quand ils s’y trouvent de passage, puis de retour chez eux, ils rapportent à l’apôtre ce qui s’y passe et ce n’est pas beau du tout.
Il faut admirer Chloé car elle a cru ce que lui racontent ses collaborateurs, a engagé son nom que Paul écrit en toutes lettres aux Corinthiens. Si je porte des accusations graves contre mon prochain, je dois aussi avoir le courage de le faire en face de lui et au grand jour, et non en catimini ce qui serait de la médisance ; si je ne peux pas émettre une critique dans ces conditions, alors que je me taise.
Verset 12
Je continue.
Voici ce que je veux dire : chacun de vous tient ce type de langage : “ Moi, je suis pour Paul ! ” ou : “ Moi, pour Apollos ! ” ou : “ Moi, pour Pierre ! ” ou encore : “ Et moi, pour le Christ ! ” (1Corinthiens 1.12).
Au sein de leur église, les Corinthiens ont créé des groupes de pression ayant chacun ses propres convictions théologiques selon le modèle des thiases grecs qui existaient à cette époque et qui étaient des associations religieuses constituées. Qu’il y ait des gens qui se rassemblent pour servir un intérêt commun, c’est très bien, mais les discordes et les dissensions ne le sont pas. Ces convictions diverses proviennent de serviteurs de Dieu, grands prédicateurs de l’ère apostolique, et qui ont sans aucun doute de fortes personnalités. Les croyants de Corinthe s’appropriaient l’un ou l’autre, sans leur assentiment, et s’affrontaient passionnément au sujet de leur champion respectif. Dans un groupe, on trouve les défenseurs de la tradition et pour cette raison, ils s’identifient à Pierre, l’apôtre des Juifs, qui était un homme au grand cœur mais qui avait aussi tendance à parler avant de réfléchir. D’un autre côté, on a les partisans de Paul qui apprécient leur maître parce que c’est un intellectuel religieux brillant et courageux. Très fiers d’eux-mêmes, ils se prennent pour des purs en ce qui concerne la prédication de l’Évangile. Un troisième clan est composé par les admirateurs d’Apollos. Il succéda à Paul à Corinthe et l’apôtre parle toujours de lui de façon très favorable. Dans le livre des Actes (18.24; 19.1), il est mentionné par Luc comme un homme reconnu pour son éloquence et la fidélité de son enseignement. Ceux qui se réclament de lui sont très probablement des intellectuels formés à la philosophie grecque. Enfin, un quatrième et dernier groupe se déclare pour Jésus-Christ; ce sont les snobs religieux de l’époque qui se vantent de leur indépendance spirituelle en sous-entendant qu’ils ne dépendent pas des hommes autrement cités, mais de Jésus seul.
Ici donc, Paul aborde le problème de front et sans tarder, car il est grave et il faut le régler au plus vite avant qu’il ne gagne davantage de terrain. Un passage de l’épître aux Hébreux que je résume, dit :
Veillez à ce qu’aucune racine d’amertume ne produise des rejetons et ne cause du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés (Hébreux 12.15).
Certaines fautes sont semblables au cancer car elles font des métastases; elles se propagent vite, envahissent le corps entier et finissent par le détruire. Si je venais à être atteint d’une tumeur nécessitant l’intervention d’un chirurgien, je ne voudrais pas qu’un médecin me dise : « Oh, restons sereins, je vais mettre un peu de pommade dessus et nous verrons bien ! » De telles paroles sont peut-être gentilles en apparence, mais ce sont des balivernes qui à long terme ne résolvent pas le problème et tuent. Non ! Aux grands maux, les grands remèdes. Paul sait très bien que des mesures énergiques sont nécessaires pour ramener la paix dans l’Église de Corinthe.
Verset 13
Je continue le texte.
Voyons : le Christ serait-il divisé ? Paul aurait-il été crucifié pour vous ? Ou bien est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? (1Corinthiens 1.13).
C’est avec une humilité digne de son apostolat que Paul repousse l’honneur qu’on prétend lui faire. Au contraire, ici, il fait appel encore et toujours à la personne, à l’œuvre et au nom de Jésus-Christ. Les trois questions de rhétorique qu’il pose sont pour la forme mais elles exigent un non catégorique franc et massif. C’est de l’orgueil pur de prétendre posséder en exclusivité et en direct la vérité, d’une manière indépendante des autres chrétiens et des hommes spécialement établis par Dieu et reconnus comme tels pour propager sa Parole.
L’Église de Jésus-Christ n’est pas divisée, et personne, fut-il un apôtre, n’a gagné la vie éternelle aux Corinthiens, et aucun croyant ne doit fidélité à qui que ce soit hormis Jésus-Christ ; lui seul est le fondement de la foi et de l’unité chrétiennes.
Verset 14
Je continue.
Je remercie Dieu de n’avoir baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaïus (1Corinthiens 1.14).
Selon le récit historique que nous fait l’évangéliste Luc dans le livre des Actes, beaucoup d’habitants de Corinthe ont entendu la prédication de Paul, accepté Jésus-Christ et ont été baptisés. Je cite le passage :
Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens qui écoutaient Paul crurent aussi et furent baptisés (Actes 18.8).
Apparemment, Crispus est l’un des responsables de la communauté juive de la ville. Quant à Gaïus, c’est chez lui que l’Église se réunit selon la plume même de Paul. En effet, alors que l’apôtre exerce son ministère à Corinthe, il écrit aux chrétiens de Rome et à la fin de cette épître, dans la salutation, il dit : « Vous saluent encore : Gaïus qui m’offre l’hospitalité et chez qui se réunit toute l’Église (Romains 16.23) ». Afin que nul ne place une valeur particulière pour avoir été baptisé par tel ou tel serviteur de Dieu, les apôtres ne baptisaient pas eux-mêmes. Ils évitaient ainsi qu’un croyant superstitieux mal affermi dans la foi croie que ce baptême avait reçu une vertu spéciale. A ce qu’on sait et à quelques exceptions près, Paul ne baptisait pas et Jésus non plus (Jean 4.2). Plus loin dans cette épître, Paul dit lui-même que sa responsabilité première est d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, car ce n’est pas un rite quelconque qui procure la vie éternelle, mais l’acceptation par la foi de Jésus-Christ comme son Sauveur.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.