1 Chroniques 1.1 – 9.1
Introduction
Quand un auteur écrit la bibliographie d’une personnage ou l’histoire d’un peuple, il adopte une certaine perspective. Quelqu’un d’autre couvrira les mêmes événements, mais en les regardant sous un angle différent. Les Textes Sacrés font de même concernant Israël. C’est ainsi que les Chroniques parcourent la même période historique que les livres des Rois et en partie ceux de Samuel, mais ils ne racontent pas les événements tout à fait selon la même vision des choses. Les versions françaises des Écritures saintes comprennent deux livres des Chroniques, alors que dans le texte hébreu, ils ne forment qu’un seul ouvrage puisqu’ils se suivent sans coupure.
Leur titre originel pourrait se traduire par « Événements de l’histoire ». Assez curieusement, dans l’ancienne version grecque, les Chroniques sont appelées « Choses laissées de côté », ce qui laisse supposer qu’ils sont considérés comme un supplément aux livres de Samuel et des Rois. C’est Jérôme, un de ceux qu’on appelle Pères de l’Église, qui dans l’ancienne version latine a donné à cet ouvrage le titre de « Chronique de toute l’histoire sacrée ». Il s’agit en effet du récit de l’histoire du peuple de Dieu et de ses rois jusqu’à l’exil. C’est donc de Jérôme que vient le nom de « Chroniques » dans nos versions modernes. Mais c’est aussi une bonne traduction du nom hébreu de ces deux ouvrages qui est : « affaires des jours ». Les livres des Chroniques sont divisés en trois grandes parties.
- En premier lieu nous avons des listes généalogiques allant du premier homme à la période du chroniqueur (1Chronique 1.1-9.34) ; ces généalogies sont destinées à donner un rapide aperçu de l’histoire primitive du monde, puis un exposé de l’état des différentes tribus dans la période antérieure à l’exil. La tribu royale de Juda et celle sacerdotale de Lévi occupent la plus grande place.
- Ensuite, c’est l’histoire des règnes de David et de Salomon. Le chroniqueur donne davantage de détails que les livres de Samuel sur le transport de l’arche à Jérusalem, l’organisation du culte, et sur les préparatifs de David pour la construction du temple.
- Et troisièmement, c’est l’histoire du royaume de Juda. Le chroniqueur relève avec soin les événements qui ont été une récompense ou un châtiment suite au respect ou à la non-observation de la Loi, et il s’arrête particulièrement sur ce qui a rapport au culte.
D’une manière générale, l’auteur aime mettre les événements en rapport étroit avec la conduite bonne ou mauvaise des différents rois. Ses jugements sont en rapport avec le culte. Il veut voir observé le service de l’Éternel dans le sanctuaire de Jérusalem avec le personnel légitime et selon les rites consacrés par la Loi.
Le canon sacré hébraïque est divisé en trois grandes parties et c’est à la fin de la troisième que se trouvent « Les Chroniques » qui terminent donc l’Ancien Testament. La tradition attribue la rédaction de ces livres à Esdras, un prêtre et un théologien particulièrement zélé, qui fut chargé par l’empereur perse Artaxerxès de veiller à l’application de la Loi de Moïse en Juda. En réalité, il est peu probable qu’Esdras soit le véritable auteur.
Les livres des Chroniques sont un exemple de l’application d’un principe qu’on trouve dans les Écritures et qui s’appelle « récapitulation ». Je m’explique. Dans un premier temps, le Texte Sacré couvre beaucoup d’événements historiques et de vérités théologiques. Ensuite, il revient et choisit certaines sections dont il veut élargir le champ. C’est comme si l’auteur prenait d’abord un télescope pour parcourir un espace très vaste, puis un microscope pour se focaliser sur des détails historiques d’une période donnée. C’est ce que fait le chroniqueur.
Ce principe de récapitulation est introduit dès le début du livre de la Genèse. En effet, le second chapitre passe très vite sur la création du monde, pour s’arrêter longuement sur l’apparition de l’homme fait à l’image de Dieu. De même, le livre du Deutéronome, mot qui veut dire « seconde loi », est beaucoup plus qu’une répétition des préceptes de Moïse car c’est une interprétation de la Loi à la lumière de l’expérience douloureuse des 40 années de pérégrinations du peuple hébreu dans le désert.
Dans les Chroniques, par l’intermédiaire de son auteur, le Saint Esprit passe en revue en partie ce qu’il a déjà couvert dans les livres de Samuel et des Rois dans le but d’ajouter des informations ici et là et de mettre en valeur certaines vérités qu’il considère importantes. Par exemple, le chroniqueur peint un tableau très lumineux des règnes de David et de Salomon parce que leur royaume est vu sous un angle théocratique, c’est-à-dire que les rois sont considérés comme des serviteurs de l’Éternel assis sur son trône pour gouverner son peuple. Ils sont donc tenus d’obéir à sa Loi et chargés de promouvoir son culte. La légitimité des institutions cultuelles d’Israël est soulignée par l’auteur qui affirme que c’est l’Éternel qui a souverainement choisi David comme roi, la tribu de Lévi pour exercer les fonctions cultuelles, et la ville de Jérusalem comme centre politique et cultuel pour son peuple. Les Chroniques s’inscrivent donc dans la perspective du royaume éternel de Dieu, qui est parfait et qui sera instauré par Jésus-Christ sur terre pendant 1 000 ans. Cette vision messianique explique pourquoi le chroniqueur omet les récits de la jeunesse de David, ses démêlés avec le roi Saül, ainsi que les guerres entre Juda et le royaume du Nord. Il ne mentionne pas non plus l’adultère et le meurtre que David a commis, ni les malheurs terribles qui ont frappé la famille royale, comme l’inceste de Amon, l’un des fils du roi suivi de son assassinat par son demi-frère Absalom; l’auteur ne mentionne pas non plus le coup d’état de ce dernier contre son père qui se termina par son exécution et un bain de sang. Le chroniqueur passe encore sous silence le jugement de l’Éternel contre David et son royaume qui se traduisit par trois jours de peste qui tuèrent soixante-dix mille hommes (2 Samuel 24.15). L’auteur oublie également les péchés de Salomon : son idolâtrie et sa désobéissance flagrante à la Loi. On sait en effet qu’il se constitua un harem de mille femmes, dont beaucoup d’étrangères idolâtres, et qu’il fit venir d’innombrables chevaux d’Égypte pour montrer sa puissance et flatter son orgueil. Toutes ces fautes ne sont pas mentionnées parce que dans la perspective religieuse, elles sont considérées comme pardonnées et donc, Dieu ne revient pas dessus. De plus, selon la perspective messianique, comme David et Salomon symbolisent le roi du millénium, le chroniqueur ne veut évidemment pas attirer l’attention sur leurs péchés. Selon le même ordre d’idées, il décrit le soutien unanime de tout Israël lors de l’installation de Salomon sur le trône en grande pompe. Par contre, il tait la tentative du frère aîné de prendre le pouvoir ainsi que le ralliement à son parti du chef de l’armée et du grand-prêtre. Le chroniqueur oublie encore de mentionner les diverses révoltes qui ont marqué la fin du règne de Salomon. Toujours pour la même raison, parce que la splendeur de son règne annonce celle du Messie l’auteur s’assure que rien ne vienne ternir l’image glorieuse de Salomon, et il répète trois fois la promesse de l’Éternel à David d’une dynastie éternelle. Le chroniqueur dresse donc un portrait quasi idéal de David et de Salomon et ne retient de leurs règnes que ce qui anticipe la venue et la gloire du Messie, comme leur fidélité à l’Éternel et à sa Loi, et leur souci de célébrer les institutions cultuelles parce qu’elles sont à la gloire de Dieu.
Pour composer son ouvrage, le chroniqueur a utilisé de nombreuses sources ; certaines font partie des Textes Sacrés et d’autres ne nous sont pas parvenues. Cependant, il ne s’est pas contenté de faire du rapiéçage; il a soigneusement sélectionné et arrangé ses sources et il les a présentées de manière à servir ses objectif particuliers. Les omissions comme les ajouts et les retouches apportés aux récits sont significatifs et relèvent d’une intention évidente. Les livres des Chroniques sont donc une œuvre à part entière qui véhicule une vision donnée et un but bien défini. Ce sont d’abord des ouvrages théologiques ayant une visée pastorale qui répondent aux besoins et aux préoccupations des premiers lecteurs. En effet, les Chroniques s’adressent en premier lieu à la communauté israélite revenue de l’exil babylonien. Ces Juifs savaient très bien que la destruction de Jérusalem et du Temple ainsi que leur captivité en terre étrangère sanctionnaient la rupture de l’alliance avec l’Éternel. Moïse les avait avertis que cela arriverait. Mais on peut imaginer les questions qu’ils pouvaient alors se poser comme par exemple : Sont-ils encore le peuple de Dieu ? L’alliance avec Abraham est-elle désormais caduque ? Juda n’étant plus maintenant qu’une province de l’empire perse, qu’en est-il des promesses d’une dynastie éternelle faites à David ? C’est à ces questions que répondent les Chroniques contrairement aux livres des Rois, qui eux retracent l’évolution des monarchies israélites du Nord et de Juda selon une perspective politique avec le trône et le palais royal comme points de mire.
On peut donc dire que dans les Chroniques, l’histoire de la nation est racontée selon le point de vue du sacerdoce car c’est l’intérêt pour le culte qui domine : le coffre de l’alliance, le Temple, le personnel sacerdotal : la prêtrise et les lévites, les célébrations cultuelles, la liturgie, les prières et les louanges, les offrandes; tout ce qui relève de la célébration du culte retient l’attention du Chroniqueur et donne lieu à de nombreuses additions par rapport aux livres de Samuel et des Rois. La remise en route du Temple et son maintien en fonctionnement étaient certainement le souci majeur de la communauté à laquelle l’auteur a destiné son œuvre. À côté de l’obéissance à la Loi de Moïse, l’attachement aux institutions cultuelles était le moyen de marquer la continuité avec David et Salomon et de contribuer, à cette époque, à la réalisation du plan de Dieu et de ses promesses concernant l’établissement du royaume messianique.
Les livres des Chroniques s’ouvrent, sans aucune introduction, par des listes généalogiques qui occupent les 9 premiers chapitres. Ceux-ci se subdivisent en 3 sections :
- Premièrement, d’Adam à Jacob et ses 12 fils qui devinrent le peuple d’Israël ;
- Ensuite, les 12 tribus telles qu’elles étaient avant leur déportation ;
- Et troisièmement, la communauté contemporaine au chroniqueur.
L’un des principaux problèmes que suscitent les Chroniques est lié aux nombres qui ne sont pas toujours plausibles. La meilleure solution est de dire que l’on a affaire à une corruption de la transmission du texte. On doit aussi savoir que les nombres mille et au-dessus sont soit arrondis, soit employés de manière hyperbolique.
Les Chroniques commencent donc par des listes généalogiques qui nous sont données pour montrer la continuité entre la communauté juive qui est revenue de l’exil et Israël avant son expulsion de Palestine par les Assyriens pour le royaume des X tribus et par les Babyloniens pour Juda. L’auteur veut prouver que ce qui reste d’Israël en exil est l’héritier légal des promesses faites autrefois aux ancêtres de ce peuple. Les listes sont altérées mais montrent la présence après l’exil de ressortissants des tribus du Nord dans Jérusalem, ancienne capitale du royaume du Sud. Soit les pères de ces Israélites du Nord s’étaient réfugiés en Juda lors de l’invasion assyrienne, soit ils s’étaient associés à leurs frères du sud dans le vaste empire perse.
Chapitre 1
Résumé
Dès le début du livre, le chroniqueur compose une liste d’Adam aux fils de Noé qui ont repeuplé la terre après le déluge. Puis il continue jusqu’à la fin du premier chapitre avec la généalogie de la race humaine qui est tirée de la table des nations du 10e chapitre de la Genèse. Elle énumère les descendants des fils de Noé : Japhet, 14 nations, puis de Cham, 30 nations pour aboutir au choix de l’Éternel, c’est-à-dire les descendants de Sem, 26 nations dont Israël ; au total 70 nations.
Le principe qui consiste à citer en dernier la lignée élue se retrouve par la suite et dans l’ensemble des Textes Sacrés. La descendance de Sem aboutit à Abraham ; tous ses fils sont mentionnés avec Isaac en dernier, car il est l’enfant de la promesse. Ensuite vient Jacob à qui l’Éternel donnera le nom d’Israël. Je vous fais grâce de la lecture de ces listes généalogiques barbantes, mais aussi complexes parce qu’elles n’indiquent pas toujours les liens biologiques. Elles sont souvent le miroir de l’organisation sociale ou militaire d’une tribu ou d’un clan à un moment donné. Cette pratique est encore en vigueur aujourd’hui dans les sociétés tribales. La mention par le chroniqueur de nombreux personnages sans importance montre que Dieu n’oublie aucun des membres de son peuple.
Chapitre 2
Résumé
Dans le chapitre 2 débute la généalogie de Jacob qui va se poursuivre jusqu’au chapitre 9. L’auteur commence par la lignée de Juda en donnant au texte une structure concentrique, la section centrale mettant en relief la personne de David, à qui l’Éternel a fait la promesse d’une dynastie perpétuelle. Il est quasi impossible de démêler ces généalogies avec exactitude car elles sont fragmentaires, des noms de personnes sont répétées et parfois des noms de lieux se glissent parmi elles.
Chapitre 3
Introduction
Le chapitre 3 est comme une loupe qui concentre l’attention sur David et la lignée royale parce que c’est elle qui bénéficie des promesses de Dieu et c’est d’elle que sera issu le Messie.
Verset 5
Je lis le verset 5 du chapitre 3.
Voici la liste des fils de David qui lui naquirent à Jérusalem : Chimea, Chobab, Nathan, Salomon, tous les quatre de Bathshéba, fille d’Ammiel (1Chroniques 3.5).
C’est en lisant les noms des membres de la famille de David qui nous sont donnés ici que nous découvrons qu’il avait des fils qui ne sont pas mentionnés dans les livres des Rois, comme Chimea et Chobab. On connaît bien Salomon, mais qui est ce Nathan ? Si on se reporte à la généalogie du Christ dans l’Évangile selon Luc, l’auteur nous informe que Marie, la mère de Jésus, est de la lignée de ce Nathan.
L’Évangile selon Matthieu fait remonter Jésus à Salomon, ce qui lui donne le droit légal au trône. Par ses parents humains, Jésus descend de deux fils de David. Ces détails sont très importants. En effet, parmi les descendants de Salomon se trouve un certain Yékonia qui aurait dû monter sur le trône, sauf que l’Éternel l’a maudit. Je lis le passage :
Voici ce que déclare l’Éternel : “ [..] Parmi ses descendants, aucun n’accédera au trône de David pour régner sur Juda ” (Jérémie 22.30).
Yékonia a ainsi provoqué un court-circuit dans la lignée qui va de Salomon au Messie. Joseph, le père de Jésus avait bien le droit légal de s’asseoir sur le trône de David puisqu’il faisait partie de sa dynastie, mais à cause de son ancêtre maudit il ne le pouvait pas. Lorsque le Christ s’est dit le prétendant légitime au trône de David, il déclarait en quelque sorte que Joseph était son père adoptif et non biologique. C’est par sa mère Marie, dont l’ancêtre est Nathan, fils de David, que le Christ a reçu le droit physique de régner sur Israël. Dans l’Évangile selon Jean, Jésus déclare plusieurs fois que c’est Dieu lui-même qui l’a engendré (Jean 10.36). C’est d’ailleurs le chef d’accusation principal que les religieux ont retenu contre lui pour le faire exécuter.
Chapitre 4
Résumé
Le chapitre 4 des Chroniques mentionne Yaebets, dont le nom, qui signifie « il cause de la souffrance », avait, pensait-on, un pouvoir maléfique. Mais sa foi triompha de cette malédiction car il est dit :
Yaebets invoqua le Dieu d’Israël en disant : « Si tu me bénis réellement et si tu agrandis mon territoire, si tu es avec moi, si tu éloignes de moi le malheur pour m’épargner la souffrance… » Et Dieu lui accorda ce qu’il avait demandé (1 Chroniques 4.9).
Toujours dans ce chapitre 4 (v 42,43), on apprend que les descendants de la tribu de Siméon ont pris possession de la montagne de Séir, qui était la patrie des Édomites descendants de Esaü, mais qui était alors occupée par les Amalécites. Cela a dû se passer sous les règnes de David ou de Salomon. Nous n’en savons pas plus.
Chapitre 5
Résumé
Le chapitre 5 donne les généalogies des tribus du Nord déportées en Assyrie en l’an 722 av. J-C. Le chroniqueur tient à les mentionner parce qu’elles font partie du « tout Israël », une de ses expressions favorites et un de ses thèmes récurrents. Cependant et sans explication, il passe sous silence deux tribus, celles de Dan et de Zabulon à moins que leurs généalogies soient celle de Benjamin au chapitre 7 (v. 6-12), car elle est irréconciliable avec une autre de Benjamin du chapitre 8.
Ce chapitre 5 commence avec le péché de Ruben, premier né de Jacob, qui eut des relations sexuelles avec l’une des concubines de son père ce qui lui valut la perte de son droit d’aînesse (v.1,2). Dans ce chapitre 5, on constate aussi que deux tribus sortent du lot : Joseph et Juda, parce qu’elles seront toutes deux à la tête d’un royaume israélite.
Le chroniqueur mentionne aussi une guerre que livrèrent les tribus à l’est du Jourdain aux Agaréniens et leurs alliés (5.18-22) ce qui leur permit un gain de territoire considérable. Cette guerre n’apparaît nulle part ailleurs ce qui montre que l’histoire contenue dans les livres de l’Ancien Testament n’est pas complète.
Chapitres 6-7
Résumé
Le texte continue en passant en revue les tribus du Nord ainsi que les descendants de Lévi qui furent attachés au culte de l’Éternel ; les uns devinrent prêtres, et les autres s’occupaient de toutes les tâches matérielles liées au fonctionnement du tabernacle puis du Temple. On apprend au chapitre 6 que le juge Samuel était Lévite. Le chapitre 7 soulève des problèmes insolubles. Il semble cependant que pendant leur séjour en Égypte, les Israélites avaient des relations avec les Cananéens soit par mariage (7.24) soit en y faisant des razzias (7.20,21), mais les livres de Moïse n’en porte pas la moindre trace.
Chapitre 8
Résumé
Au chapitre 8, le chroniqueur s’attarde sur la tribu de Benjamin parce que c’est d’elle qu’est issu Saül, le premier roi d’Israël.
Pour constituer toutes ces généalogies, l’auteur a puisé un peu partout y compris dans des sources qui nous sont inconnues comme des listes de recensements militaires. Ces généalogies visent à asseoir la légitimité de la dynastie de David et du sacerdoce lévitique. Le chroniqueur désirait que la communauté revenue d’exil leur redonne la place qui leur revenait.
Chapitre 9
Verset 1
Nous arrivons maintenant au chapitre 9 dont je lis le début.
Tout Israël a été recensé et inscrit dans les Annales des rois d’Israël. La population de Juda fut déportée à Babylone, à cause de ses infidélités (1Chroniques 9.1).
Les généalogies de chaque tribu étaient enregistrées et conservées dans le Temple de Jérusalem. Après sa destruction et la déportation de sa population, ces précieuses listes furent sauvegardées, emportées en captivité, puis ramenées après l’exil. Même du temps de Jésus-Christ, elles étaient encore disponibles dans le Temple reconstruit par Hérode. Ce n’est qu’en l’an 70, lorsque Jérusalem fut rasée par les Romains, que ces listes furent détruites. Cependant, comme elles servaient d’abord à situer le Messie par rapport à Abraham et David, elles avaient perdu leur véritable raison d’être. En effet, en l’an 70 de notre ère, le Christ était déjà venu, avait souffert sous Ponce Pilate, était ressuscité et remonté aux cieux. De plus, l’Église était bien implantée dans tout l’Empire romain. L’important est le fait que les tables généalogiques continuèrent à être tenues après l’exil et jusqu’à la venue de Jésus.
Aujourd’hui, nous n’en avons plus besoin, car il n’existe plus que deux familles, celle d’Adam dans laquelle tout le monde naît, et celle de la famille de Dieu dans laquelle naissent une seconde fois tous ceux qui placent leur confiance en Jésus-Christ. C’est là l’enseignement du Nouveau Testament. Jésus a dit à Nicodème :
Vraiment, je te l’assure : à moins de renaître d’en haut, personne ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3.3).
La religion, les rites et les bonnes œuvres ne peuvent aider quiconque à entrer dans le royaume de Dieu. Seule une foi personnelle en Jésus-Christ m’ouvre toute grande la porte du paradis.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.