Les études

30 mars 2022

#06 Les trois amis condamnés (Daniel 3.2-18)

Au summum de la gloire, le roi se prend pour un dieu et veut donc être adoré. Il érige donc une idole comme celle de son rêve mais plaquée or et qui représente le grand, l’immense Nabuchodonosor. Sa hauteur inclut un imposant piédestal (14 m de côté et 6 m de haut). Cette idole rivalise avec les palmiers qui abondent en cette région mais est plus petite que le colosse de Rhodes et d’autres statues.

Puis le roi convoqua les satrapes, les préfets, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les juristes, les magistrats des provinces pour l’inauguration de la statue. Alors tous les dirigeants de toutes les provinces s’assemblèrent debout face à la statue que le roi avait érigée (Daniel 3.2-3).

L’idole est un autoportrait du grand roi et sa dédicace a pour but de lui rendre gloire. Elle doit donc se faire avec la plus grande pompe par les huit classes de hauts fonctionnaires du royaume. Au lieu de s’humilier devant le Dieu des cieux, le roi se fait ériger une idole aux dimensions de son orgueil. Il veut évacuer les divinités babyloniennes : Mardouk et ses compères, et les remplacer par le culte de Nabuchodonosor.

Un héraut proclama à voix forte : peuples et hommes de toutes langues écoutez : au moment où vous entendrez le son de toutes sortes d’instruments de musique, vous vous prosternerez devant la statue d’or que le roi Nabuchodonosor a fait ériger et vous l’adorerez (Daniel 3.4-5).

Le grand, l’unique, l’immense Nabuchodonosor a monté un spectacle sublime. Accompagnée de l’orchestre philharmonique de Babylone, la statue tape-à-l’œil scintille de ses mille feux au milieu d’une foule bigarrée.  Ce roi est un petit mesquin car il a omis de dire à ses hauts fonctionnaires la raison de leur convocation. Le tyran exige une soumission totale et absolue à son autorité et veut être adoré comme un dieu.

Celui qui refusera de se prosterner devant la statue et de l’adorer sera jeté aussitôt dans la fournaise ardente. C’est pourquoi au son des instruments de musique, peuples et hommes de toutes langues, vous vous prosternerez et adorerez la statue d’or que le roi Nabuchodonosor a fait ériger (Daniel 3.6-7).

L’autre détail que le petit mesquin a oublié de préciser est la présence du brasier infernal à proximité de la statue. Mais maintenant les fonctionnaires savent aussi que le roi ne plaisante pas. Alors, comme un seul homme, la masse humaine se met à plat ventre devant l’idole. Par ce geste, les fonctionnaires reconnaissent, au nom des peuples qu’ils représentent, l’autorité politique et religieuse de Nabuchodonosor. Cette courbette ne demande aucun sacrifice à des païens polythéistes, mais pour les trois amis de Daniel présents à cette grande kermesse, obéir à l’ordre du roi c’est transgresser le premier commandement de la loi de Moïse.

Sur ces entrefaites, certains astrologues vinrent porter des accusations contre les Juifs (Daniel 3.8).

Si les mages ont encore la tête sur les épaules, ils le doivent aux quatre Hébreux. Mais comme ils sont jaloux de leur position privilégiée, ils saisissent cette opportunité pour se débarrasser d’au moins trois d’entre eux. Si Daniel n’est pas présent c’est qu’il est en mission pour son maître loin de Babylone.

Ils dirent à Nabuchodonosor : Que le roi vive éternellement ! Sa Majesté a promulgué un édit ordonnant que tout homme se prosterne et adore la statue d’or, et que quiconque refusera, sera jeté dans la fournaise ardente. Or, les hommes de Juda auxquels tu as confié l’administration de Babylone, ne t’ont pas obéi, ô roi ; ils n’adorent pas tes dieux et ne se prosternent pas devant la statue d’or (Daniel 3.9-12).

Ces paroles soulignent bien qu’il s’agit des Juifs, des étrangers déloyaux et aussi des ingrats.

Alors Nabuchodonosor, furieux, ordonna de faire venir les Hébreux et leur demanda : est-il vrai que vous n’adorez pas mes dieux et ma statue ? Maintenant tenez vous prêts, quand vous entendrez les instruments de musique, vous vous prosternerez et adorerez la statue que j’ai faite. Si vous refusez, vous serez jetés aussitôt dans la fournaise ardente. Et quel dieu pourrait vous délivrer de mes mains ? (Daniel 3.13-15).

Le roi réagit et voit rouge, mais il donne aux Hébreux une seconde chance, et pour qu’ils soient bien au clair sur les conséquences de leur refus, il leur rappelle que la fournaise ardente les attend. Sa dernière remarque sous-entendu évidemment qu’aucun dieu ne peut leur venir en aide. Le roi met au défi tous les dieux du ciel de l’empêcher d’agir comme il veut. C’est maintenant un conflit entre l’Éternel et Nabuchodonosor.

Chadrak, Méchak et Abed-Nego répondirent au roi : Ô Nabuchodonosor, il n’est pas nécessaire de te répondre sur ce point. Si nous sommes jetés dans la fournaise, notre Dieu que nous servons peut nous en délivrer ainsi que de tes mains, ô roi ! Mais même s’il ne le fait pas, sache bien que nous n’adorerons pas tes dieux et que nous ne nous prosternerons pas devant ta statue (Daniel 3.16-18 ; cp Exode 20.2-5).

sept. 17 2024

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