#11 Le repas du Seigneur (1 Corinthiens 11.13-12.3)
Paul a expliqué longuement pourquoi pendant les cultes, les chrétiennes de Corinthe doivent porter les cheveux longs et un voile, puis il conclut en disant :
Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu la tête découverte et la nature n’enseigne-t-elle pas qu’il est indigne pour un homme de porter les cheveux longs, mais qu’une longue chevelure fait honneur à la femme et qu’elle lui a été donnée pour voile ? Si quelqu’un veut contester, ce n’est pas nos habitudes (1 Corinthiens 11.13-16).
Tout cela était vrai à Corinthe, mais dans la société occidentale, une femme convenablement coiffée et qui ne porte pas de voile ne choque pas. Dans un autre contexte comme chez les Musulmans, il en est tout autrement car il faut donc tenir compte des us et coutumes locales.
Puisque j’en suis aux directives, je dois dire que vos réunions vous font devenir pire au lieu de meilleur car il y a parmi vous des divisions et c’est un scandale même s’il permet aux croyants matures d’être reconnus comme tel. J’ai donc appris que quand vous vous réunissez, ce n’est pas pour prendre le repas du Seigneur, car à peine êtes-vous à table, que certains dévorent leurs provisions et s’enivrent, tandis que d’autres n’ont rien à manger. N’avez-vous pas vos maisons pour faire cela ? En méprisant ainsi l’Église de Dieu et en humiliant les pauvres de l’assemblée, vous agissez mal (1Corinthiens 11.17-19).
Paul condamne ici l’indifférence et le mépris des riches envers les pauvres. À cette époque, la sainte Cène suivait un repas d’église appelé agape et donnait lieu à la création d’une coterie de nantis qui ne voulaient pas de contact avec les démunis. Mais ce désordre révélait aussi les croyants humbles et généreux ainsi que les mauvais bougres.
Voici ce que j’ai reçu du Seigneur, et que je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut trahi, prit du pain, et après avoir remercié Dieu, le rompit en disant : “ Ceci est mon corps rompu pour vous ; faites ceci en souvenir de moi ”. De même, après le repas, il prit la coupe et dit : “ Cette coupe est la nouvelle alliance scellée de mon sang ; toutes les fois que vous en boirez, faite-le en souvenir de moi ”. Chaque fois donc que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous commémorez la mort du Seigneur. Faites-le jusqu’à son retour (1Corinthiens 11.23-26).
C’est par l’autorité même de Jésus que Paul avait transmis le vrai sens de la sainte Cène. Quel contraste avec la manière profane de le célébrer par les Corinthiens ? Ce repas-souvenir est l’occasion d’un regard en arrière qui considère la mort du Seigneur, un regard sur soi qui fait un examen de conscience, un regard tourné vers Dieu pour le remercier, un regard autour de soi en signe de communion avec les frères, un regard tourné vers l’avenir et le retour de Jésus, et un regard vers l’extérieur pour annoncer le salut en son nom aux non-croyants. La Cène proclame que le sacrifice de Jésus est toujours pleinement efficace pour le salut des âmes.
Quiconque mange le pain et boit la coupe du Seigneur d’une manière indigne se rend coupable envers le sacrifice du Seigneur. Que chacun fasse d’abord un examen de conscience puis qu’il mange le pain et boive la coupe, car celui qui mange et boit sans révérence pour le corps du Seigneur se condamne lui-même (1Corinthiens 11.27-29).
Dieu ne demande pas que les participants soient dignes de prendre les éléments de la Cène car nul ne l’est, mais qu’ils les prennent d’une manière digne. La menace de Paul s’adresse à ceux qui, après avoir festoyés sans égard pour les pauvres, osent prendre la Cène impunément sans se repentir.
Voilà pourquoi il y a parmi vous tant de malades et d’infirmes et que certains se sont endormis. Ceux qui se jugent eux-mêmes ne sont pas jugés. Mais quand le Seigneur nous juge, il nous corrige afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi donc, mes frères, quand vous avez une agape, attendez que tout le monde soit présent. Si quelqu’un a très faim, qu’il mange d’abord chez lui afin que de ne pas attirer le jugement de Dieu (1Corinthiens 11.30-34).
Paul utilise le mot « endormi » pour signifier la mort d’un croyant. Maladie, infirmité et même la mort peuvent être des châtiments du Seigneur car il corrige les siens parce qu’il les aime.
Je commence le chapitre 12.
Pour ce qui concerne les manifestations spirituelles, frères, je veux que vous soyez bien au clair. Quand vous étiez encore païens, vous vous laissiez entraîner vers des idoles. C’est pourquoi je vous déclare que, conduit par l’Esprit de Dieu, nul ne peut dire « Jésus est anathème » mais par l’Esprit, il dira : « Jésus est Seigneur » (1Corinthiens 12.1-3).
Ce passage montre que l’église de Corinthe rassemblait des croyants authentiques mélangés à un ramassis de pseudo-chrétiens encore païens. « Jésus est le Seigneur ! » est l’expression centrale de la foi chrétienne car il attribue à Jésus le même titre qu’à l’Éternel. D’ailleurs, le Nouveau Testament cite des textes de l’Ancien Testament en nommant Jésus à la place de l’Éternel (Yahweh ; Es 45:23 / Ph 2:10-11; Zacharie 12:10 / Apocalypse 1:7; De 10:17 / Apocalypse 19:16).