#01 Salutations (Colossiens 1.1-1.5)
Au premier siècle, sur la côte ouest de l’Asie Mineure, c’est-à-dire la Turquie actuelle, s’élève la ville de Colosses qui est le point de rencontre entre l’Est et l’Ouest. Sa population, d’abord phrygienne, s’enrichit au fil du temps de Grecs et d’une colonie juive. Dans la même vallée se trouvent Laodicée et Hiérapolis, ce qui fait que les croyants de ces trois villes entretiennent des relations étroites (Colossiens 4.13-16).
Paul écrit l’épître aux Colossiens vers l’an 60 alors qu’il est emprisonné à Rome, et c’est Épaphras qui la porte à destination ainsi que celles aux Éphésiens, Philippiens et Philémon. Pendant les trois ans que Paul œuvre à Éphèse (53-56 ; Actes 20.31), la Bonne Nouvelle se propage dans tout l’ouest de l’Asie Mineure (Colossiens 1.7 ; Actes 19.10 et suivants) et donc jusqu’à Colosses qui est à 160 km d’Éphèse. C’est aussi durant cette période qu’Épaphras s’est probablement converti à Jésus-Christ. Tout comme l’apôtre Paul envoie Éraste et Timothée en Grèce (Actes 19.22), il envoie Épaphras à Colosses pour affermir les croyants, qui se réunissent alors dans la grande maison d’un certain Philémon. Mais apprenant que des hérétiques se sont introduits dans l’assemblée, Paul rédige l’épître aux Colossiens. Ce que l’apôtre reproche aux hérétiques est de faire un amalgame de Judaïsme, de philosophie grecque et de christianisme. En effet, ces faux jetons prônent la nécessité d’observer les pratiques rituelles de la Loi et surtout la circoncision (2.11 ; 3.11) pour recevoir la vie éternelle. Ils enseignent aussi que l’homme ne peut avoir accès à Dieu qu’en passant par toute une hiérarchie d’êtres célestes intermédiaires dont Jésus fait partie. Ils considèrent que le corps physique est le mal et l’esprit est le bien. Ils enseignent que le salut est réservé à des initiés, et consiste à être indifférent à son corps, une attitude qui conduit certains à s’adonner à la débauche, et d’autres à l’ascétisme (2.16, 21-23).
Il faut savoir qu’au premier siècle, les masses croient que les astres gouvernent l’univers et les mystiques vouent un culte aux anges (2.18). Mais dans son épître, l’apôtre explique que sur la croix, les principautés sataniques ont été vaincues, dépossédées par Jésus, et que ces puissances lui sont entièrement soumises. Paul encourage les croyants de Colosses à demeurer attachés au Seigneur qui est le seul Dieu souverain du ciel et de la terre (2.19 ; 3.3-4). A la recherche d’une connaissance mystique secrète, il oppose la connaissance du Christ qui est la plénitude de Dieu, tête et chef de l’Église. Il souligne aussi que, d’une part, Jésus avait un corps comme nous (2.9), et d’autre part, qu’il n’est pas un médiateur parmi d’autres (1.15-19) mais qu’il a la prééminence sur toutes créatures car c’est lui qui les a créées. Jésus est Dieu fait homme car il possède en lui-même toute la plénitude de la divinité. Il nous a délivrés des ténèbres (1:13), rachetés du péché (1:14), et réconciliés avec le Père par le sang de la croix (1:20 et suivants). Paul enseigne aussi que le salut n’est pas réservé à une élite mais qu’il est accessible à tout être humain car la mort du Christ sauve parfaitement et entièrement tous ceux qui croient et espèrent en lui (1.22). La vie éternelle ne s’obtient ni par des pratiques ascétiques (2.16-19) ni par une connaissance ésotérique, mais par la personne de Jésus-Christ (2.2-3) qui accepte le croyant tel qu’il est. A l’orgueil et l’autosatisfaction des hérétiques (2.18, 23), Paul oppose l’humilité du croyant qui se confie en Dieu et attend tout de lui. Ceux qui se confient en lui ne ressentent pas le besoin de s’assujettir à des rites et ils n’ont aucun intérêt pour les théories fumeuses qui flottent ici et là et qui évoluent avec la société. Je commence à lire le texte.
Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, saluent les croyants de Colosses qui sont nos fidèles frères en Christ. Que Dieu notre Père vous accorde la grâce et la paix (Colossiens 1.1-2).
L’apôtre Paul s’identifie et joint Timothée à la salutation. Il fait valoir que son autorité émane de Dieu et que, en tant qu’apôtre, il représente Jésus-Christ. Il mentionnera son nom 26 fois et le titre de Seigneur sept fois. La lettre est adressée aux croyants fidèles qui habitent la ville de Colosses. Dans toutes ses lettres, Paul écrit que c’est la grâce de Dieu qui conduit à la paix.
Nous sommes constamment reconnaissants à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, quand nous prions pour vous car nous avons été informés de votre foi en Jésus-Christ et de votre amour pour tous les croyants (Colossiens 1.3-4).
Paul offre toujours à Dieu une prière de reconnaissance pour ses destinataires sauf aux Galates avec qui il est en très grand froid. C’est probablement Épaphras qui est à l’origine des bonnes nouvelles concernant la foi et l’amour des Colossiens, deux vertus chrétiennes qui sont des fruits du Saint-Esprit. Paul priait ardemment et constamment pour de nombreuses personnes.
Cette foi et cet amour reposent sur l’espérance que Dieu vous réserve dans les cieux et qui vous a été révélée par la vérité de la Bonne Nouvelle (Colossiens 1.5).