#01 Introduction – Timothée mandaté par Paul (1Timothée 1.1-6)
Le Nouveau Testament comprend quatre lettres envoyées à des individus et qui les exhortent à suivre certaines règles de conduite. Selon le témoignage des lettres elles-mêmes et de l’Église primitive, il ne fait aucun doute que leur auteur est l’apôtre Paul. Celles adressées à Timothée et Tite sont citées par plusieurs Pères de l’Église des 2e et 3e siècles. Appelées « pastorales », elles s’adressent à des pasteurs : Tite et Timothée, proches collaborateurs et amis de l’apôtre, pour les aider à diriger l’église dont ils ont la charge.
Le père de Timothée est grec et sa mère et grand-mère sont des juives pieuses. Timothée habite Lystre dans l’Anatolie centrale en Turquie. Depuis sa jeunesse, il a foi en l’Éternel. Paul le rencontre pendant son premier voyage missionnaire, lui annonce Jésus-Christ et en fait un disciple. Deux fois, il l’appelle « son enfant dans la foi ». Il l’exhorte aussi à être zélé car il semble que ce jeune homme soit plutôt de nature timorée. Lors de son second voyage missionnaire, Paul le choisit comme compagnon de route et il devient l’associé le plus proche de l’apôtre, ainsi que son messager. D’ailleurs dans les salutations de six de ses épîtres, Paul le mentionne et quand l’apôtre sait qu’il va être exécuté, il lui demande de venir le voir.
Les trois lettres pastorales comportent deux thèmes principaux : la doctrine chrétienne et des instructions concernant les responsables d’église, mais Paul traite aussi d’autres sujets et dénonce en particulier les faux frères judaïsants. Pour lui, ce qui importe dans une assemblée locale est qu’elle soit dirigée par des hommes de foi, motivés par l’amour des autres et guidés par le Saint Esprit, afin d’être les modèles du troupeau.
En l’an 63, après être libéré de prison, Paul se rend à Éphèse pour affronter les faux apôtres qui troublent l’église. Il est accompagné de Timothée qui reste sur place quand lui se rend en Grèce. Arrivé dans la ville de Philippes, Paul se rend compte qu’il ne lui est pas possible de retourner à Éphèse. Suite à ce constat, il rédige sa première lettre à Timothée pour le mandater, l’affirmer dans son ministère pastoral, pour lui dire comment gérer l’église, et comment les croyants doivent se comporter. Je commence la lecture de la lettre.
Paul, apôtre de Jésus-Christ, par ordre de notre Dieu Sauveur et de Jésus-Christ notre espérance, salue Timothée, mon légitime enfant dans la foi. Que Dieu le Père et Jésus-Christ notre Seigneur t’accordent grâce, miséricorde et paix (1 Timothée 1.1-2).
Paul est en service commandé, ambassadeur du « Roi-Jésus. », et il met tout de suite en avant son apostolat.
Timothée, signifie « celui qui honore Dieu ». Sa mère et grand-mère l’ont élevé dans la foi en Dieu et sont devenues chrétiennes (2Timothée 3.15 ; 1.5). Quand Paul écrit cette lettre, Timothée est son ami et fidèle disciple depuis 15 ans. Dès qu’une église est en difficulté et que Paul ne peut pas se rendre sur place lui-même, il envoie Timothée (1Corinthiens 4.17 ; 1Thessaloniciens 3.2 ; Philippiens 2.19-23), pour qui il éprouve une profonde affection paternelle.
La salutation est similaire à celle des autres épîtres car Paul utilise toujours les mots « grâce et paix ». Mais ici, il ajoute « miséricorde », par laquelle, Dieu nous affranchit des conséquences du péché. La paix est à la fois l’harmonie retrouvée avec Dieu et la tranquillité intérieure de celui qui se confie en lui. Paul associe Dieu et Jésus-Christ, qui ensemble prennent les mêmes initiatives. Sur leur ordre, Paul a été fait apôtre et ils dispensent grâce, miséricorde et paix, par son intermédiaire. Dieu est appelé « père », parce qu’il est le père céleste de tous ceux qui, par leur foi en son Fils, sont nés et adoptés dans sa famille.
En partant pour la Macédoine en Grèce, je t’ai supplié de demeurer à Éphèse pour ordonner à certains de ne pas enseigner de doctrines étrangères à la foi (1Timothée 1.3 ; cp Actes 20.30 ; Tite 1.11 ; Ecclésiaste 10.1).
Partout où l’apôtre sème l’évangile, des faux frères sont sur ses talons pour semer du mauvais grain. De retour à Éphèse, il avait commencé à faire le ménage, mais obligé de partir, il charge Timothée de l’achever. Oui, mais comme ce dernier est plutôt timide, il n’est pas emballé par l’idée de confronter les hérétiques avec la vérité contenue dans les Écritures, qui constituent la seule vérité de Dieu, car il n’y en a pas d’autre.
Que ces personnes cessent de s’intéresser à des mythes et à des généalogies interminables, qui produisent des disputes au lieu de favoriser l’œuvre de Dieu dans la foi (1 Timothée 1.4).
Ces hérétiques sont des Juifs qui se disent chrétiens, mais qui font des recherches généalogiques sur les patriarches. Ils sont également branchés sur le gnosticisme, ce qui n’est guère étonnant puisque Éphèse est alors un centre de religions à mystères, où toutes les croyances inimaginables se côtoient. Mais de telles préoccupations sont aux antipodes de l’enseignement apostolique et créent la zizanie dans l’église.
Cet avertissement a pour but d’éveiller un amour produit par un cœur pur, une bonne conscience et une foi sincère. Mais ceux qui s’en sont écartés s’égarent dans de vaines argumentations (1 Timothée 1.5-6).