#02 Le règne de David (1 Chroniques, chapitres 10-22)
Les chroniques sont d’un immense intérêt pour les théologiens, surtout s’ils sont juifs, mais pour le commun des mortels, beaucoup moins, surtout que les événements relatés se trouvent dans les livres historiques précédents. Alors on survole et nous arrivons au chapitre 10 qui brosse rapidement la fin de Saül, premier roi d’Israël, mais qui ne dit rien de son règne parce que le chroniqueur ne s’intéresse pas à lui. Le chapitre 10 se termine par :
Saül mourut à cause de sa désobéissance envers l’Éternel, qui transféra la royauté à David (1Chroniques 10.13-14).
À partir du chapitre 11 et jusqu’à la fin du premier livre des Chroniques, le texte décrit en détail le règne de David, car les généalogies des premiers chapitres avaient uniquement pour but de nous conduire jusqu’à lui, l’ancêtre du Messie. Bien que le chroniqueur mentionne le dénombrement coupable que fait David du peuple (1Chroniques 21.1-2), il omet ses autres fautes, pourtant graves, et le jugement de Dieu sur la famille royale. Tout ce qui est dit sur David l’a déjà été à quelques détails près. Par exemple, dans le chapitre 12, nous apprenons que parmi ceux qui se rallièrent à David :
Il y avait des fils d’Issacar, ayant l’intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël (1Chroniques 12.32).
Nous ne savons pas comment ils avaient acquis cette réputation, mais ils furent parmi les premiers à discerner que David était choisi par l’Éternel. Les chapitres 13 à 16 racontent le transport du coffre sacré à Jérusalem, la victoire de David sur les Philistins et l’organisation du culte, des faits déjà vus, sauf que le chroniqueur les présente dans un ordre différent et donne davantage de détails sur les préliminaires du transport du coffre. Suite à son installation à Jérusalem, David loue longuement l’Éternel. Ce cantique, qui manque dans 2 Samuel, est en trois parties qui, en gros, sont des extraits de trois psaumes. La première (versets 8-22 ; Ps 105.4-15) exhorte Israël à célébrer l’Éternel pour sa fidélité. La deuxième (versets 23-33 ; Psaume 96:1-13) est une invitation analogue mais adressée à toute la terre, et la troisième (versets 34-36 ; Psaume 106:1,47-48) loue l’Éternel pour sa miséricorde.
Je lis dans le chapitre 16.
David institua dans leur service devant le coffre sacré, des lévites pour invoquer l’Éternel, le célébrer et le louer. Il chargea Asaph et les membres de sa famille de se tenir devant le coffre pour assurer leur service suivant les rites prévus pour chaque jour. Il chargea aussi le grand-prêtre Tsadoq et les prêtres de sa parenté d’officier devant le tabernacle de l’Éternel sur le haut lieu de Gabaon, en offrant matin et soir des holocaustes à l’Éternel sur l’autel de bronze, selon tout ce qui est écrit dans la Loi (1Chroniques 16.4,37-40).
Assez curieusement, après le transfert du coffre sacré à Jérusalem, il y a deux lieux de cultes : un à Jérusalem où se trouve le coffre sacré sous la responsabilité de Asaph et de ses frères, et l’autre à Gabaon où est l’antique Tabernacle avec l’autel des holocaustes, confié aux soins du grand-prêtre Tsadok. À quelques détails près, les récits des chapitres 17 à 20 sont dans le second livre de Samuel. Cependant, le chroniqueur ne mentionne pas la sombre histoire de Bath-Chéba ni tous les événements qui sont rapportés dans les chapitres 13 à 21 de 2 Samuel.
Le chapitre 21 raconte l’ordre de David de recenser Israël, un dénombrement coupable qui est également raconté dans Samuel à un certain nombre de détails près qu’il serait fastidieux de noter. Même chose entre le chapitre 22 et Samuel qui relatent les préparatifs de David pour la construction du Temple. Par exemple, dans le second livre de Samuel, Nathan le prophète dit que les victoires militaires de David sont la preuve de la faveur de l’Éternel et dans les Chroniques, l’Éternel dit à David qu’il ne construira pas le Temple parce qu’il a versé beaucoup de sang. En fait ces deux affirmations se complètent.
Dans le chapitre 23, David proclame Salomon son successeur mais son intronisation est racontée plus loin. Parce que ça fait désordre, le chroniqueur passe sous silence la royauté de Isch-Boscheth, fils de Saül, sur les tribus du nord, racontée dans 2 Samuel, ainsi que le coup d’état manqué de Adoniya, un fils de David, raconté dans 1 Rois. Puis jusqu’au chapitre 27, le chroniqueur énumère les fonctions des Lévites et des prêtres. Bien que Aaron et Moïse soient frères, les descendants de Moïse sont de simples lévites tandis que ceux de Aaron sont prêtres et donc d’une dignité supérieure.