Josué 24.19-33
Chapitre 24
Introduction
« La parole est facile, l’art est difficile », c’est bien connu. On peut toujours dire oui, oui et promettre la lune, mais après, quand il faut suivre et passer à l’action, c’est une toute autre paire de manches. Josué a solennellement affirmé : « quant à moi et à ma famille, nous adorerons l’Éternel (Josué 24.12-15). », ce qui revient à obéir au premier commandement de la Loi qui dit : « Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force (Deutéronome 6.5). » Par sa déclaration devant tous les responsables du peuple, il a embrasé leur esprit religieux. Alors, comme un seul homme ils ont proclamé haut et fort qu’ils feraient de même. Cependant, Josué n’est pas tombé de la dernière pluie et ne se berce pas de douces illusions; il sait d’avance que ces bonnes dispositions feront feu de paille. Je suis un peu comme les Israélites, bien disposé à l’égard de Dieu, mais dans la pratique, comment est-ce que je me comporte ? C’est au pied du mur qu’on voit le maçon !
Versets 19-21
Je continue le texte du dernier chapitre de Josué.
Alors Josué dit au peuple : Vous ne serez pas capables de servir l’Éternel, car c’est un Dieu saint, un Dieu qui ne tolère aucun rival. Il ne tolérera ni vos révoltes ni vos péchés. Si vous l’abandonnez pour adorer des dieux étrangers, il se retournera contre vous pour vous faire du mal. Après vous avoir fait tant de bien, il vous consumera. Non, répondit le peuple. C’est bien l’Éternel que nous voulons adorer ! (Josué 24.19-21).
Josué n’est pas satisfait de l’élan d’enthousiasme téméraire des Israélites et les met en garde contre eux-mêmes. Il espérait sans doute qu’ils s’avanceraient spontanément devant lui pour déposer leurs idoles afin qu’elles soient brûlées publiquement. Mais rien de cela n’a lieu. Il veut alors que les Israélites prennent conscience que cet engagement n’est pas à prendre à la légère car il sera suivi de conséquences. L’Éternel est un Dieu jaloux et exigeant; Josué veut donc s’assurer que le peuple entre dans cette alliance solennelle en toute connaissance de cause. La bonne volonté est seulement bonne si elle est suivie d’effets, sinon c’est de la présomption. Si le peuple abandonne son Dieu pour servir des idoles, s’il attribue aux fausses divinités la puissance que seul l’Éternel possède, il commet un crime de lèse-majesté, un acte de rébellion à main levée pour lequel il n’y a pas de pardon (Nombres 15.30; Matthieu 12.31,32).
Versets 22-24
Je continue.
Josué reprit : Vous êtes vous-mêmes témoins contre vous que vous avez vous-mêmes choisi l’Éternel pour l’adorer. Ils répondirent : Nous en sommes témoins. Dans ce cas, dit Josué, débarrassez-vous des dieux étrangers qui se trouvent encore au milieu de vous et tournez-vous de tout votre cœur vers l’Éternel, le Dieu d’Israël. Le peuple répondit : Nous adorerons l’Éternel notre Dieu, et nous lui obéirons (Josué 24.22-24).
Le peuple s’est maintenant résolument engagé envers l’Éternel à trois reprises. Alors, sachant très bien que beaucoup d’Israélites sont idolâtres dans leur coeur et que certains possèdent des idoles domestiques, Josué leur demande de prouver leur sincérité en se débarrassant de ces statuettes.
Versets 25-27
Je continue.
Ce jour-là à Sichem, Josué conclut une alliance avec le peuple et lui donna une Loi et des décrets, Josué consigna ces choses par écrit dans le livre de la Loi de Dieu. Puis il prit une grande pierre et la dressa là, sous le chêne qui se trouvait dans l’enceinte du sanctuaire de l’Éternel, et il dit à tout le peuple : Cette pierre servira de témoin entre nous, car elle a entendu toutes les paroles que l’Éternel nous a adressées. Oui, elle servira de témoin contre vous pour que vous ne reniiez pas votre Dieu (Josué 24.25-27).
Josué consigne le renouvellement de l’alliance par écrit dans le livre de la Loi et le remet à sa place à côté du coffre de l’alliance (Deutéronome 31.26).
La grande pierre dressée par Josué sous le célèbre grand chêne de Moré ou Sichem (Genèse 12.6; 33.20; 35.4) est le 7e mémorial mentionné dans le livre de Josué. Il sert de témoin visible et symbolique à l’engagement solennel pris par le peuple à l’égard de l’Éternel leur Dieu. Deux siècles après Josué, le livre des Juges mentionne le « chêne de la stèle, aux environs de Sichem (Juges 9.6) ». Il est aussi intéressant de noter en passant qu’un grand pilier calcaire a été découvert au cours de fouilles archéologiques dans les environs de Sichem, mais on ne sait pas s’il s’agit de celui de Josué.
Versets 28-31
Je continue en compressant.
Puis Josué congédia le peuple pour que chacun se rende dans son patrimoine. Après ces événements, Josué, fils de Noun, serviteur de l’Éternel, mourut à l’âge de 110 ans. On l’enterra dans le domaine qu’il avait reçu pour propriété. Les Israélites servirent l’Éternel pendant toute la vie de Josué et, après sa mort, tant que vécurent les responsables qui avaient vu toute l’œuvre de l’Éternel en faveur d’Israël (Josué 24.28-31).
Ces chefs du peuple ont été les témoins des signes et des prodiges de l’Éternel durant les pérégrinations d’Israël lors du séjour de 40 ans au désert et pendant les conquêtes de la Terre Promise. Josué fut à la fois un chef militaire, politique et spirituel. Sa longue vie, 110 ans comme Joseph son aïeul, lui a permis d’exercer une grand influence sur les 13 tribus. Elle était si forte qu’elle déteignit sur les responsables du peuple, et tant que ces derniers étaient en vie, les Israélites suivirent leur exemple en servant l’Éternel. L’homélie pour Josué fut toute simple : il était serviteur de l’Éternel. C’est le plus grand hommage qu’on pouvait lui rendre et qu’on puisse rendre à un être humain.
Versets 32-33
Je finis le chapitre 24 et le livre de Josué.
On ensevelit aussi à Sichem les ossements de Joseph que les Israélites avaient ramenés d’Égypte. On les inhuma dans le terrain que Jacob avait acheté pour cent pièces d’argent aux descendants de Hamor, le père de Sichem, et qui faisait partie du patrimoine des descendants de Joseph. Éléazar, fils d’Aaron, mourut aussi et on l’enterra sur la colline qui avait été attribuée à son fils Phinéas dans la région montagneuse d’Éphraïm (Josué 24.32-33).
Les Israélites honorent le serment qu’ils avaient fait à Joseph sur son lit de mort; il lui avaient juré qu’ils enterreraient ses os en Terre Promise. Je rappelle le passage :
A la fin de sa vie, il (Joseph) dit aux siens : – Je vais mourir, mais Dieu ne manquera pas d’intervenir en votre faveur et vous fera remonter de ce pays vers celui qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Puis Joseph fit prêter serment aux Israélites en leur disant : – Lorsque Dieu interviendra pour vous, vous emporterez d’ici mes ossements. Joseph mourut à l’âge de cent dix ans ; on l’embauma, et on le déposa dans un sarcophage en Egypte.
La dépouille de Joseph avait été embaumée en Égypte et ses fils l’avaient transportée avec eux pendant 40 ans dans le désert. Les os de Joseph avaient maintenant plusieurs siècles. Ils furent inhumés à Sichem dans le terrain que Jacob avait acheté pour sa famille et qui était le seul lopin de terre que théoriquement, les descendants de Jacob possédaient en Terre promise avant la conquête. Ce cimetière fait partie du territoire attribué à la tribu d’Ephraïm fils de Joseph et petit-fils de Jacob. Au nord de cette tribu se trouve celle de Manassé frère d’Éphraim.
Avec la disparition de Josué et du grand-prêtre Éléazar, on tourne une page importante de l’histoire d’Israël. Le peuple élu est dorénavant livré à lui-même car privé des deux grandes figures dont la vie fut entièrement consacrée à l’Éternel. De plus, Israël est confronté à sa nouvelle situation sédentaire dans le Pays de la promesse encore habité par des peuplades idolâtres. Ce livre qui a commencé par la mort de Moïse se termine par les enterrements de Joseph, Josué et Éléazar, des hommes à la vie exemplaire. Tous trois vécurent en terre étrangère où ils reçurent la promesse de l’Éternel qu’il leur donnerait un pays qui serait le leur. Leurs dépouilles qui reposent en Terre Promise sont bien la preuve que Dieu a été fidèle et qu’il a tenu parole. Pour vous et pour moi, la fidélité de Dieu signifie qu’il est digne de foi et que tout ce qui est contenu dans les Écritures est vrai et s’accomplira.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.