Joël 4.2-21
Chapitre 4
Verset 2
Un des enseignements religieux classiques est le jugement dernier. Tout le monde en a au moins vaguement entendu parler. Ce qui est moins connu est qu’il aura lieu à la fin du millénium et que seuls les non-croyants seront appelés à la barre. Mais bien avant ce rendez-vous fatidique aura lieu le jugement des nations.
Je continue de lire dans le chapitre 4 du livre de Joël.
Je rassemblerai tous les peuples, je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat ; alors là j’entrerai en jugement contre eux au sujet de mon peuple, celui qui m’appartient, Israël, qu’ils ont dispersé au milieu des nations, et au sujet de mon pays qu’ils se sont partagé (Joël 4.2).
Plus de huit siècles avant l’ère chrétienne, Josaphat roi de Juda, remporte une brillante victoire (2Chroniques 20.16ss) contre une coalition de nations voisines, les Édomites, Moabites et Ammonites, qui avaient attaqué le royaume de Juda. Le lieu de la confrontation est alors surnommé « vallée de la bénédiction » parce qu’au lieu de tirer l’épée, les Israélites entonnent des cantiques de louange, suite à quoi l’Éternel sème la zizanie dans les rangs ennemis qui s’entre-tuent (2Chroniques 20.22, 26). Joël fait allusion à cette victoire en renommant cet endroit « vallée de Josaphat », un nom qui veut dire : « l’Éternel juge ».
Le mot que Joël utilise pour « vallée » (émek) signifie « très large vallée ». Il pourrait s’agir de la partie ouest du Cédron aussi appelée « vallée de la plaine » ou « vallée du roi » (Genèse 14.17). Cependant, « la vallée de Josaphat » est avant tout un nom symbolique car pour Joël, ce n’est pas le lieu géographique qui compte mais ce qu’il évoque. Nous avons donc ici une grande victoire du passé de Juda que Joël tisse à l’intérieur d’une prophétie qui s’accomplira « le Jour de l’Éternel ». Tout comme Dieu avait alors délivré Israël de la coalition des peuples voisins, à la fin des temps le Messie anéantira la fédération de nations liguées contre son peuple.
Tôt ou tard, l’Éternel finit toujours par prendre la défense d’Israël. Ici, la raison invoquée est liée à la façon dont les gens du Proche-Orient ancien conçoivent le monde spirituel. Dans leur mentalité, faire la guerre à un peuple c’est aussi attaquer ses dieux. Même si c’est l’Éternel en personne qui a incité les nations étrangères à frapper son peuple, celles-ci sont coupables de ne pas avoir reconnu la souveraineté du Dieu unique et vrai, et en plus, elles portent la responsabilité d’avoir été cruel envers le peuple de Dieu. Il s’ensuit que tous ceux qui s’en prennent à Israël, qui le dispersent au milieu des nations et qui se partagent son pays (Lamentations 5.2 ; Michée 2.4) ont maille à partir avec l’Éternel car il est son Dieu protecteur.
Verset 3
Je continue le texte.
Ils se sont partagé en les tirant au sort les captifs de mon peuple, ils ont troqué l’enfant contre une courtisane, ils ont vendu les filles pour du vin, et ils ont bu (Joël 4.3).
Selon l’usage de l’époque, les vainqueurs se partagent les prisonniers capturés en les tirant au sort. Lors du sac de Jérusalem en l’an 70, 500 000 Juifs furent massacrés et 100 000 vendus à des prix dérisoires et condamnés aux travaux forcés à perpétuité dans des mines. Un petit garçon juif était le prix d’une passe avec une prostituée et une petite fille s’échangeait contre un verre de vin. C’est scandaleux mais aujourd’hui on fait bien pire puisque presque partout dans le monde il existe un trafic d’enfants pour approvisionner les marchés d’esclaves pour l’industrie du sexe, et dans certains pays cela se fait en toute impunité.
Verset 4
Je continue le texte.
Et vous, Tyr et Sidon, et tous les districts philistins, quelles sont donc vos prétentions à mon égard ? Voulez-vous vous venger sur moi ou vous en prendre à moi ? Bien vite, promptement je ferai retomber sur vous tous vos agissements (Joël 4.4).
Joël prend des peuples voisins comme exemple de malveillance envers Israël en dénonçant leurs crimes et il annonce leur châtiment. Il veut montrer par-là les raisons pour lesquelles ces nations seront jugées au « grand et terrible Jour de l’Éternel ».
Les Philistins ont souvent mis à sac les villes de Juda. Situé au nord-ouest d’Israël, Tyr est la ville phénicienne la plus importante de la côte méditerranéenne. Construite en partie sur la terre ferme et en partie sur un îlot proche, c’est le plus grand centre commercial du monde antique. Tyr avait établi des colonies en Asie Mineure, en Grèce, à Chypre, en Afrique à Carthage et en Espagne à Tarsis.
Située à 35 km au nord de Tyr, Sidon est aussi une ville phénicienne. Comme la Phénicie est alors une importante puissance maritime (Ésaïe 23.1 ; Ézéchiel 26-28 ; Amos 1.9-10 ; Zacharie 9.2-4), elle se fait des ennemis. Au cours de leur histoire, Tyr et Sidon connaissent plusieurs destructions. Tyr est partiellement détruite par les Assyriens (702-701), puis par les Babyloniens (585-572). Finalement, Alexandre le Grand conquit l’îlot qui lui résistait (332) et il vend 13 000 Tyriens en esclavage (selon l’historien grec Diodorus Siculus). Les deux villes de Tyr et Sidon (Sûr et Saidâ) font aujourd’hui partie du Liban.
Versets 5-6
Je continue.
Vous avez dérobé mon argent et mon or, vous avez pris tous mes objets précieux pour les emporter dans vos temples, et vous avez vendu les habitants de Judée et de Jérusalem aux Ioniens pour qu’ils soient éloignés de leur pays (Joël 4.5-6).
Le prophète Ézéchiel (27.13) associe les Ioniens à Toubal et Meshek, des nations coalisées contre le peuple de Dieu. A cette époque, les Ioniens ont colonisé les côtes de l’Asie Mineure, c’est à dire la Turquie actuelle. Ils achètent des esclaves aux Phéniciens avec qui ils entretiennent des relations commerciales (dès le 9e siècle) et qui servent d’intermédiaires, de grossistes en quelque sorte, du trafic d’esclaves. Voilà comment ça se passe : Les Philistins attaquent des petits villages de Juda (2Chroniques 21.16-17) ; ils font des captifs qu’ils vendent aux Phéniciens qui les revendent aux Grecs ioniens (Yavan).
Même scénario avec les arabes pillards qui font des razzias un peu partout donc aussi dans le royaume de Juda. Puis, tout comme les Philistins, ils vendent leurs prisonniers aux Phéniciens qui les revendent aux Ioniens.
Pour un Juif, le comble du malheur est de se retrouver esclave dans un pays aussi éloigné que l’Asie Mineure, parce qu’il est alors à la fois, privé de ses racines, de sa patrie et du culte, et il a bien peu de chances de revenir un jour en terre d’Israël.
Versets 7-8
Je continue.
Eh bien, moi, je vais les revigorer pour qu’ils quittent le lieu où vous, vous les avez vendus, je ferai retomber sur vous tous vos agissements : je livrerai votre population aux Judéens qui les vendront aux Sabéens, cette nation lointaine. C’est l’Éternel qui le déclare (Joël 4.7-8).
Les Sabéens sont un peuple de marchands nomades qui habitent le sud de l’Arabie et qui vivent de razzias et de commerce (Job 1.13-15 ; Ézéchiel 27.22-23). Œil pour œil et dent pour dent ; tout comme les Israélites ont été vendus et exilés à l’ouest en Asie Mineure, le même sort guette leurs ennemis qui seront vendus et déportés dans l’est en Arabie. Pour ce qui est de l’accomplissement de ces prophéties, l’histoire antique nous donne quelques informations. En ce qui concerne les Philistins, on sait que les rois de Juda, Ozias et Ézéchias, les ont vaincus, mais on ignore ce qu’ils ont fait des prisonniers.
Pour ce qui est des Israélites exilés, selon l’historien juif Josèphe (Antiquités. XIII, 2 et 3), Alexandre le Grand et ses successeurs ont rendu la liberté à ceux qui étaient captifs dans leur pays.
En ce qui concerne les Phéniciens, au 2e siècle av. J-C, à l’époque des Maccabées, les Juifs réussissent à vaincre le roi de Syrie Antiochus Épiphane IV et prennent le contrôle d’une partie de la Phénicie.
Verset 9
Je continue de lire dans le chapitre.
Proclamez ceci aux nations : Appelez à la guerre et mobilisez les guerriers ! Oui, que tous les soldats partent en guerre et montent au combat ! (Joël 4.9).
C’est Dieu lui-même qui convoque toutes les nations (comparez Ésaïe 34.2 ; Ézéchiel 38.3, 8 ; 39.2, 21 ; Abdias 15 ; Zacharie 14.2) à envahir la Palestine et attaquer son peuple afin de pouvoir juger ensemble toutes ces nations. À cette époque, certaines formalités religieuses accompagnent la préparation à la guerre aussi bien chez les nations païennes qu’en Israël (1Samuel 7.8-9).
Verset 10
Je continue.
De vos socs, forgez des épées, et de vos faucilles, des lances ! Que le plus faible clame : “ Moi, je suis un héros ! ” (Joël 4.10).
L’enthousiasme lié à ce conflit est tel que même les poltrons veulent faire partie de l’empoignade ; abandonnant leurs champs, les paysans transforment leurs instruments de travail en armes de guerre.
Les prophètes Ésaïe et Michée reprennent l’image du prophète Joël mais en sens inverse parce qu’ils parlent du millénium. Tous deux écrivent :
Martelant leurs épées, ils forgeront des socs pour leurs charrues, et, de leurs lances, ils feront des faucilles (Ésaïe 2.4 ; Michée 4.3).
Verset 11
Je continue le texte.
Hâtez-vous et venez, vous tous les peuples, de partout ! Rassemblez-vous ! Ô Éternel, toi, fais descendre tes guerriers ! (Joël 4.11).
Joël fait un jeu de mots avec les verbes « monter et descendre ». En effet, précédemment il a dit : « Oui, que tous les soldats… montent au combat ». Ici, dans sa courte invocation, il demande à l’Éternel : « fais descendre tes guerriers ! » Il s’agit probablement de légions d’anges car ceux-ci sont souvent mentionnés dans les Écritures (Josué 5.13-15 ; 2Rois 6.7 ; Psaumes 103.20, 21 ; Daniel 10.13 ; Matthieu 26.53).
Versets 12-13
Je continue.
Que les nations se lèvent et qu’elles montent à la vallée de Josaphat, car c’est là que je siégerai pour juger toutes les nations, les nations de partout. Brandissez la faucille, car la moisson est mûre ! Venez, foulez, car le pressoir est plein et les cuves débordent ! Car grande est leur méchanceté (Joël 4.12-13).
C’est l’Éternel en personne qui, à la tête de ses armées célestes, part à la guerre pour régler ses comptes avec la coalition des nations du monde mise sur pied par l’Antichrist (comparez 2Thessaloniciens 2.1-12). Ce conflit qui aura lieu dans la vallée de Josaphat est en fait la bataille d’Armageddon (comparez Apocalypse 14.14-20 ; 16.16 ; 19.11-21).
Les deux images de la moisson et de la vendange comme symboles de jugement sont reprises par l’apôtre Jean dans l’Apocalypse (14.14-20). Il est également intéressant de remarquer que dans la Sainte Cène qui commémore la mort du Christ, le pain et le vin symbolisent la moisson et la vendange, ainsi que le salut et le jugement.
Verset 14
Je continue.
Oh, quelles foules, quelles foules dans le val du Verdict ; le jour de l’Éternel est proche dans le val du Verdict (Joël 4.14).
Ces foules en armes s’imaginent qu’ils vont facilement faire la conquête de Jérusalem, dans laquelle les Israélites se sont barricadés. Mais dans la réalité, ces foules vont dans un guet-apens, une sorte de cour d’assises où elles seront jugées et exécutées.
En hébreu, le mot pour « verdict » veut aussi dire « herse » et fait penser au supplice terrible qui consiste à faire passer une herse sur des soldats ennemis couchés au sol.
« Le Jour de l’Éternel est proche » dans le sens que l’invasion de sauterelles est le signe avant-coureur qu’il aura bien lieu et que l’humanité s’achemine inexorablement vers ce « Jour grand et terrible ».
Verset 15
Je continue.
Le soleil et la lune sont obscurcis, les astres perdent leur éclat (Joël 4.15).
Des masses d’humanité pénètrent dans « le val du verdict » et se dirigent vers Jérusalem. Juste avant que l’Éternel n’intervienne, les astres s’associent à son acte solennel de jugement (comparez Joël 2.10 ; 3.3-4). Par pudeur, le rideau est tiré sur cette scène de destruction qui n’est donc pas décrite.
Verset 16
Je continue.
Il rugit, l’Éternel, à partir de Sion et, de Jérusalem, il donne de la voix, et le ciel et la terre sont ébranlés (Aggée 2.6-7). Mais l’Éternel est un refuge pour son peuple. Il est une retraite pour les Israélites (Joël 4.16).
Lorsque dans les solitudes du désert, le lion rugit prêt à bondir sur sa proie, son rugissement vous glace le sang. De même, la voix de l’Éternel épouvante même les cieux et la terre. Mais ce qui fait trembler les nations rassure les fidèles de l’Éternel (comparez Joël 3.5) parce qu’il est leur refuge et leur forteresse. L’auteur de l’épître aux Hébreux reprend les paroles de Joël et dit :
Celui dont la voix a fait alors trembler la terre fait maintenant cette promesse : Une fois encore j’ébranlerai, non seulement la terre, mais aussi le ciel (Hébreux 12.26).
Cet « ébranlement » sert à marquer, d’une part, la transition entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ, et d’autre part, l’instauration du royaume de mille ans du Christ sur terre. Quand Jésus agonisait sur la croix, la région environnante fut plongée dans les ténèbres (Luc 23.44), et quand il reviendra pour établir son royaume, sa venue sera accompagnée de cataclysmes cosmiques.
Verset 17
Je continue le texte.
Et vous reconnaîtrez que je suis l’Éternel, votre Dieu qui réside en Sion, mon saint mont. Jérusalem sera sainte : et plus jamais, les étrangers n’y passeront (Joël 4.17).
D’une part, Jérusalem ne sera plus jamais attaquée par des nations ennemies (comparez Ésaïe 52.10-11 ; Nahum 1.15), et d’autre part, la ville sera fermée aux non-croyants. En effet, alors que sous l’Ancienne Alliance, seul le temple de Jérusalem est considéré comme un lieu saint, ici, Joël annonce l’extension de cette sainteté à toute la ville, ce qui veut dire que l’Éternel en fera sa résidence principale, pour ainsi dire. Ce nouvel ordre des choses accompagne l’élargissement du don de l’Esprit de Dieu à tous les membres de son peuple (Joël 3.1-2 ; Apocalypse 21.2-3, 22). Sous l’Ancienne Alliance, l’accès du temple est fermée aux non-Israélites qui doivent rester dans une cour spécialement conçue pour eux. Mais comme toute la ville de Jérusalem est déclarée sainte, elle devient « cité interdite » en quelque sorte, aux incrédules afin de préserver sa pureté et lui assurer paix et sécurité. Cette règle sera en vigueur pendant toute la durée du millénium.
Il faut savoir que même si seuls des croyants entreront dans le royaume du millénium, ils auront des enfants. Or, parmi eux, beaucoup refuseront de se soumettre au Christ et vers la fin de son règne, ils iront même jusqu’à se rebeller contre lui. Satan sera alors relâché de sa prison et prendra la tête de cette insurrection. Il y aura alors un dernier conflit après quoi se tiendra le « jugement dernier » appelé « jugement du grand trône blanc » et qui est décrit dans le livre de l’Apocalypse (Apocalypse 20.11). Tous ces événements font partie du « Jour de l’Éternel ».
Verset 18
Je continue.
Alors, en ce jour-là, le vin nouveau coulera des montagnes, et les coteaux ruisselleront de lait ; dans tous les torrents de Juda, l’eau coulera, et du Temple de l’Éternel jaillira une source et elle arrosera le val des Acacias (Joël 4.18).
Le jugement des nations a eu lieu et nous sommes désormais dans le millénium. Les images que Joël utilise pour décrire ces bénédictions correspondent au langage habituel de l’Ancienne Alliance qui représente la Terre promise comme « un pays ruisselant de lait et de miel » (Exode 3.8 ; 13.5 ; 33.3 ; Lévitique 20.24).
L’abondance et la fertilité rappellent le paradis et compensent largement les calamités passées comme les sauterelles, dont le souvenir est toujours bien présent dans l’esprit des habitants de Juda.
« Le val des Acacias » (Shittim) que mentionne Joël est « la vallée du Cédron » au-dessus de son embouchure dans la mer Morte. Ce torrent, qui est à sec la plus grande partie de l’année, passe aussi au pied de la colline du temple. Pendant le millénium, avec ses méandres il arrosera toute la région. Mais cette source d’eau a aussi une signification symbolique, car c’est une image de l’Esprit de Dieu qui étend son action purificatrice en tous lieux. Jésus avait probablement ce passage de Joël en tête quand il a dit :
Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive. Car, comme le dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui (Jean 7.37-38 ; comparez Ésaïe 55.1 ; Ézéchiel 47 ; Zacharie 14.8).
Ce sont les grâces spirituelles qui apporteront les bénédictions temporelles.
Verset 19
Je continue le texte.
L’Égypte deviendra une désolation et Édom un désert, à cause des violences qu’ils ont commises contre les Judéens dont ils ont répandu le sang dans leur pays alors qu’ils étaient innocents (Joël 4.19).
Cette nouvelle annonce de jugement correspond à la première phase du « Jour de l’Éternel » (comparez Joël 3.3s ; 4.2-16). Joël voit la rétribution divine sous des formes empruntées à l’histoire du peuple de Dieu.
En tant que premier oppresseur d’Israël, l’Égypte est le chef de file des nations qui persécutent le peuple de Dieu. De plus, le pharaon Chichaq avait récemment attaqué Juda (en 926 av. J-C ; 1Rois 14.25-26), conquis 150 villes et villages et pris tout l’or et l’argent, plus de trois cent tonnes (selon un bas-relief à Karnak, près de Thèbes), que le roi Salomon avait amassées.
Édom est la nation type rejetée par Dieu tout comme Ésaü (comparez Romains 9.10-13 ; Hébreux 12.16-17), l’ancêtre fondateur et frère de Jacob. Édom et l’Égypte symbolisent le sort final du monde ennemi de Dieu et de son peuple.
Versets 20-21
Je finis de lire le chapitre 4 et le livre de Joël.
Mais Juda sera toujours habité, et Jérusalem, de génération en génération. Je vengerai leur sang que je n’ai point encore vengé, et l’Éternel résidera dans Sion (Joël 4.20-21 ; LSG).
La ligne de démarcation tracée par Dieu entre ses fidèles et les nations ennemies de son peuple devient un fossé qui se prolonge à l’infini. Le jugement final du « Jour de l’Éternel » dirigé contre ce monde rebelle effacera tout le mal qu’il a fait au travers des siècles, au peuple de Dieu, que ce soient les Israélites ou les croyants en Jésus-Christ. Ces châtiments vengent le sang versé qui jusqu’alors était encore impuni (comparez Apocalypse 6.10 ; 16.6 ; 17.6 ; 18.24 ; 19.2).
Par rapport aux autres prophètes, Joël décrit les Israélites du royaume de Juda d’une manière positive. Mise à part la faute qui a provoqué la venue des sauterelles, ils sont fidèles à l’Éternel et marchent dans les voies de la piété. Le temple fonctionne à plein régime, sacrifices et libations sont offerts régulièrement et le peuple s’y rend en masse pour invoquer Dieu. Joël ne lui fait aucun reproche touchant la violence, l’idolâtrie ou l’immoralité. Au contraire, les Israélites sont repentants, ce qui amène Dieu à détourner d’eux sa colère et à les compenser pour la destruction causée par les insectes.
Concernant l’espérance messianique, le trait saillant de Joël est la promesse de l’envoi du Saint-Esprit qui fera de tout le peuple de Dieu des prophètes. Dans son intuition prophétique, Joël perçoit les lacunes de l’Ancienne Alliance et annonce qu’un jour, au don de la loi succédera le don de l’Esprit, qui seul rend la loi de Dieu vivante dans les cœurs. Dès le début de l’ère prophétique, Joël articule déjà la promesse que Jérémie développera vers la fin de cette même période (Jérémie 31.31-34).
Joël annonce le jugement des nations, mais il ne parle pas d’un autre jugement, individuel celui-là, quand chacun d’entre nous comparaîtra devant le Juge de toute la terre. Alors, tous les péchés commis devront être expiés, et il n’y a que deux possibilités : soit Jésus a porté les vôtres, soit vous les porterez vous-même.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.