Jérémie 49.7 – 52.32
Chapitre 49
Versets 7-8
Le livre des Proverbes de l’Ancien Testament fait partie des écrits de sagesse. Il est très pratique et donc utile pour bien mener sa barque et réussir sa vie. Par exemple, on y lit que :
Des frères divisés sont plus difficiles à gagner qu’une ville forte ; et leurs différends sont comme les verrous d’un château (Proverbes 18.19 ; Ost.).
Je suis sûr que vous en connaissez qui sont comme ça. Ce fut le cas de Jacob et d’Ésaü (Genèse 25.25-27). Les descendants de ce dernier sont les Édomites (Genèse 25.29-30) et habitent une montagne (Séïr) qui s’étend du sud de la mer Morte au golfe d’Aqaba sur la mer Rouge. Quoique frères des Israélites, ils nourrissent à leur égard une haine farouche. Pour cette raison, leur animosité leur vaut d’être l’objet des menaces de plusieurs prophètes (comparez Amos 1.12 ; Joël 3.19 ; Abdias 1-8). De nombreuses expressions de cette prophétie sont communes à celle d’Abdias. Je continue de lire dans le chapitre 49 de Jérémie.
Prophétie sur Édom. Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes : Le peuple de Témân n’a-t-il plus de sagesse ? Et les gens clairvoyants n’ont-ils plus de conseils ? Leur sagesse est-elle perdue ? Fuyez, tournez le dos, cachez-vous dans des trous profonds et restez-y, habitants de Dedân, car, voici, je fais fondre sur Ésaü la ruine : le moment est venu où il doit rendre compte (Jérémie 49.7-8).
Témân et Dedân (Genèse 25.3) sont dans le sud du territoire d’Édom et les habitants de Témân sont réputés pour leur sagesse (Job 2.11 ; Abdias 9). La capitale de ce royaume s’appelle Petra en grec et Séla en hébreu (Ésaïe 16.1). Elle se trouve au fond d’un cirque profond creusé par les eaux [sur le flanc N-E de la montagne de Hor. Le cirque et ses ramifications mesurent environ 1 400 m de long et entre 225 et 450 m de large]. Des parois de grès, très escarpées enserrent la ville qui est traversée par une rivière dans toute sa longueur. La gorge qui y accède s’appelle « vallée de Moïse » (Wadi Musa). Pétra est réputée imprenable et plusieurs envahisseurs s’y sont cassé les dents.
Verset 12
Je continue le texte plus loin.
Car voici ce que déclare l’Éternel : — Ceux qui n’étaient pas condamnés à boire cette coupe la boiront tout de même, et toi, tu serais acquitté ? Non, certainement pas ; tu ne seras pas acquitté et tu devras boire la coupe (Jérémie 49.12).
Si le peuple de Dieu subit la colère divine à cause de ses transgressions, à plus forte raison Édom, parce qu’il a manqué de compassion envers son frère Jacob.
Verset 13
J’en fais le serment par moi-même, l’Éternel le déclare : dévastation et destruction vont fondre sur Botsra. Elle sera en proie à l’opprobre et à la malédiction, et toutes ses bourgades seront, à tout jamais, un tas de ruines (Jérémie 49.13).
Botsra, renommée pour ses moutons (Michée 2.12), est une ville située à 6 km au nord de la capitale Pétra.
Versets 16-18
Je continue plus loin.
La peur que tu inspires et ton orgueil t’égarent, toi qui as ta demeure dans les creux des rochers et qui occupes le sommet des collines. Oui, comme l’aigle tu élèves ton nid, de là je te ferai tomber, l’Éternel le déclare (Abdias 3-4). Oui, Édom deviendra un endroit dévasté, tous ceux qui passeront par là en seront horrifiés ; ils pousseront des cris à la vue de ses plaies. Il en sera comme lors de la catastrophe de Sodome et Gomorrhe et des villes voisines, l’Éternel le déclare : il n’y aura personne qui y habitera, et aucun être humain n’y séjournera plus (Jérémie 49.16-18).
Édom était un homme très orgueilleux, une faute qui en suscite d’autres et que Dieu a particulièrement en horreur. C’est ce péché qui est à l’origine de la rébellion de Lucifer et qui fit de lui Satan le diable.
Nabuchodonosor s’est emparé des villes de la plaine mais n’attaqua pas la capitale. C’est entre le 5e et le 3e siècle av. J-C. que Petra est conquise par la tribu arabe des Nabatéens. Leurs rois portent le titre « Arétas », un mot qu’on retrouve dans la seconde épître de Paul aux Corinthiens (11.32). Les Nabatéens sont conquis par Rome en l’an 105 de notre ère et disparaissent.
Aujourd’hui encore, on voit dans Petra des sépulcres, des Temples en ruines, un amphithéâtre et un arc de triomphe. [La plupart de ces monuments datent de l’époque romaine, mais des édifices plus anciens taillés dans les rochers : tombes, maisons, avoisinent la ville. Sur le sommet de la montagne dominant l’antique cité, se trouvent les vestiges du “ haut lieu ” où les Édomites célébraient leur culte et des ruines d’autels se dressent sur les rochers des alentours.]
Si vous voulez, vous pouvez aller vous installer dans cette ville fantôme sans payer de loyer ou d’impôt, mais sachez que tous ceux qui ont tenté l’expérience n’y sont pas restés longtemps car c’est un endroit lugubre et maudit. Les Arabes y plantent occasionnellement leurs tentes pour une nuit ou deux mais c’est tout, et pourtant c’est une ville qui n’a jamais été détruite, prête à l’emploi, clés en main pour ainsi dire, mais elle reste déserte. La menace contre Édom s’est littéralement accomplie tout comme celle contre la ville antique de Tyr qui fut jetée dans la mer et jamais reconstruite, ce qui a aussi été prophétisé (Ézéchiel 26.3-7 ; 12-14 ; comparez Ésaïe 23.1-2).
Contrairement à l’Égypte, Moab et Ammon, Jérémie ne promet pas la restauration d’Edom. Après avoir été chassés par les Arabes, les Édomites immigrent dans le sud de Juda où ils sont soumis aux Israélites qui les forcent à se faire circoncire. [Ils se révoltent mais sont vaincus en 125 av. J-C par la famille de prêtres juifs appelée Maccabée.] C’est ainsi qu’ils deviennent nominalement des Juifs. Hérode le Grand qui fit massacrer les enfants de Bethlehem est Édomite (Matthieu 2.13, 16).
Verset 23
Je continue le texte plus loin avec la prophétie contre Damas.
Hamath ainsi qu’Arpad sont couvertes de honte. Car elles ont appris de mauvaises nouvelles. Elles sont démoralisées : c’est la mer en tourmente qui ne peut s’apaiser (Jérémie 49.23).
Hamath (aujourd’hui Hama) est presque à 200 km au nord de Damas. D’abord une cité hittite importante, elle devient la limite du royaume de Salomon (2Chroniques 8.4). Arpad et Hamath sont d’anciennes cités-état qui dans les Écritures, sont toujours associées. Le royaume syrien fut conquis par l’Assyrie (Tiglath-Piléser ; 2Rois 16.9 ; comparez Ésaïe 17.1-3). Plus tard, après la victoire du Pharaon Néko sur Juda (bataille de Megiddo ; 609 av. J-C ; 2Rois 23.33), la Syrie passe sous contrôle égyptien. Mais suite à la cuisante défaite du pharaon à Karkémich face aux Babyloniens (605 av. J-C), Damas recouvre momentanément son indépendance.
Cependant, Jérémie annonce que Damas n’échappera pas à Nabuchodonosor dont la venue est une très mauvaise nouvelle. Après leur défaite, les Syriens font partie du royaume babylonien et sont incorporés dans leurs troupes auxiliaires (comparez Jérémie 35.11 ; 2Rois 24.2).
Verset 28
Je continue le texte plus loin.
Prophéties sur Qédar et sur les royaumes de Hatsor vaincus par Nabuchodonosor, roi de Babylone. Voici ce que déclare l’Éternel : Debout ! À l’assaut de Qédar ! Dévastez tout chez les tribus nomades à l’orient du Jourdain ! (Jérémie 49.28).
Les tribus de Qédar sont nomades mais celles de Hatsor s’installent dans des villages. Ces Arabes sont aussi appelés « fils de l’Orient » (en hébreu ; Juges 6.3 ; Job 1.3 ; Ésaïe 11.14). Comme les autres peuples, ils sont conquis par Nabuchodonosor (en 599) et très facilement parce qu’ils ne possèdent aucune ville fortifiée et ne se méfient pas de leurs voisins (Jérémie 49.31).
Versets 34-39
Je continue plus loin et finis le chapitre 49.
Voici le message que l’Éternel adressa au prophète Jérémie au sujet d’Élam, au commencement du règne de Sédécias (598-587), roi de Juda : Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes : “ Moi, je vais briser l’arc d’Élam, principale arme de sa puissance. Je lancerai l’épée à leur poursuite jusqu’à leur extermination. Mais par la suite, je ferai revenir les captifs élamites, l’Éternel le déclare ” (Jérémie 49.34-39).
Alors que les prophéties précédentes sont données pendant la quatrième année du roi de Juda Yehoyakim (609-598 av. J-C), celle-ci l’est huit ou neuf ans plus tard (597) sous Sédécias, dernier roi de Juda.
Élam est un pays coincé entre la Babylonie, la Médie, la Perse et le golfe Persique. Il fait partie de l’Empire assyrien (Ésaïe 11.11 ; 22.6) mais à l’époque de cette prophétie il a recouvré son indépendance.
Plus tard, Élam avec Suze sa capitale, fait partie de l’Empire perse. Le jugement divin qui atteindra cette nation est aussi le moyen par lequel ces gens apprendront à connaître le vrai Dieu et le salut puisque dans le livre des Actes, on trouve des Élamites venus à Jérusalem pour adorer l’Éternel (Actes 2.9).
Chapitre 50
Introduction
Nous arrivons au chapitre 50 qui est une prophétie passionnée contre Babylone et qui clôt les oracles contre les nations païennes (Jérémie 46–51). De loin la plus longue de toutes, elle complète les paroles antérieures du prophète (Jérémie 25) tout en s’inspirant largement des menaces d’Ésaïe contre Babylone (Ésaïe13–14).
La prophétie de Jérémie atteste qu’il n’est pas un traître à la solde des Babyloniens (Jérémie 37.13). Elle est donnée après la première déportation qui a lieu à la quatrième année du règne de Yehoyakim. À cette époque, tout porte à croire que Juda va disparaître et Babylone continuer à monter en puissance, mais les apparences sont souvent trompeuses.
Versets 1-2
Je commence à lire le chapitre 50.
Voici le message que l’Éternel communiqua par le prophète Jérémie au sujet de Babylone et du pays des Chaldéens : Proclamez la nouvelle chez les nations ! Publiez-la ! Élevez l’étendard ! Oui, faites-la savoir et ne la cachez pas ! Dites que Babylone est prise, Bel a perdu la face, Mardouk est tout tremblant. Ses statues sont honteuses, et ses idoles tremblent (Jérémie 50.1-2).
Bel et Mardouk sont les noms des principales divinités du panthéon assyrien et chaldéen. La défaite de Babylone est aussi celle de ses faux dieux.
Verset 3
Je continue.
Car, du septentrion, une nation vient t’attaquer, qui transformera ton pays en une terre dévastée où nul n’habitera. Des hommes jusqu’aux bêtes, tous partiront pour fuir (Jérémie 50.3).
Cette nation ce sont les Mèdes dont le royaume se trouve à l’est de Babylone. Alliés aux Perses, ils prendront cette ville (539 av. J-C).
Versets 4-5
Je continue.
En ce temps-là, à cette époque, l’Éternel le déclare, les Israélites viendront avec les Judéens, ils marcheront en larmes et ils se tourneront vers l’Éternel, leur Dieu. Et ils s’informeront du chemin qui mène à Sion, ils tourneront vers elle leurs regards. “ Venez, se diront-ils, attachons-nous à l’Éternel par une éternelle alliance qu’on n’oubliera jamais ” (Jérémie 50.4-5).
La chute de Babylone entraîne la libération d’Israël. Mais Jérémie entrevoit aussi le retour des Juifs de la diaspora à la fin des temps. En effet, le châtiment du peuple élu a porté ses fruits car il est repentant et a maintenant à cœur de conclure avec son Dieu la nouvelle alliance établie par le sang de Jésus.
Verset 6
Je continue.
Mon peuple était semblable à des moutons perdus. Leurs bergers les ont égarés, ils les ont détournés sur les montagnes. De montagne en colline, ils allaient en oubliant leur bercail (Jérémie 50.6).
La conduite déplorable des chefs politiques d’Israël a conduit le peuple à célébrer des cultes idolâtres d’un haut lieu à un autre.
Verset 8
Je continue plus loin.
Fuyez de Babylone et du pays des Chaldéens ! Oui, sortez-en comme des boucs en tête du troupeau ! (Jérémie 50.8).
Alors qu’auparavant, Jérémie a exhorté ses compatriotes exilés à s’installer durablement à Babylone (Jérémie 29.5-7), dans cet oracle il adresse l’exhortation inverse, car c’est le moment de quitter ce pays.
Verset 17-18
Je continue plus loin.
Israël est semblable à une brebis isolée pourchassée par des lions : le premier l’a mangée — c’est le roi d’Assyrie — et le suivant lui a broyé les os : Nabuchodonosor, le roi de Babylone. Et c’est pourquoi voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes, Dieu d’Israël : Je vais rétribuer le roi de Babylone et son pays, tout comme j’ai rétribué le roi de l’Assyrie (Jérémie 50.17-18).
La première bête féroce est l’Assyrie qui a détruit le royaume israélite des 10 tribus du Nord (722 av. J-C), mais elle fut vaincue par une coalition de Mèdes et de Chaldéens (609). La seconde bête féroce est Babylone qui a mis fin au royaume de Juda (587-586 av. J-C), mais qui fut vaincue par les Mèdes et les Perses (539).
Versets 19-20
Je continue en compressant.
Je ramènerai Israël dans son enclos ; En ce temps-là, l’Éternel le déclare, on aura beau chercher la faute d’Israël : elle aura disparu ; le péché de Juda : on ne le retrouvera plus ; car je pardonnerai à ceux que j’aurai épargnés (Jérémie 50.19-20).
Tous les prophètes voient le retour de l’exil se confondre avec l’avènement du millénium en la personne du Messie ; voilà pourquoi le rétablissement d’Israël est décrit comme étant d’abord spirituel.
Verset 24
Je continue le texte plus loin.
Je t’ai tendu un piège, et tu as été prise, ô Babylone, sans t’en apercevoir. Oui, tu as été découverte et l’on s’est emparé de toi, car tu t’es attaquée à l’Éternel lui-même (Jérémie 50.24).
Cette prophétie a été accomplie à la lettre deux fois par les deux rois Cyrus puis Darius qui s’emparent de Babylone par ruse avant que les habitants se rendent compte de quoique ce soit (Hérodote I, 191 ; III, 158).
Verset 28
Je continue plus loin et finis le chapitre 50.
Écoutez ! on entend la voix de ceux qui fuient et des rescapés de Babylonie. Ils viennent apprendre à Sion quelle rétribution l’Éternel notre Dieu a exercé contre elle et comment il a fait payer ce qu’elle a fait contre son Temple (Jérémie 50.28).
Dieu se venge des Babyloniens qui ont détruit son Temple lors de la prise de Jérusalem (2Rois 25.13-17 ; 2Chroniques 36.18-19).
Le chapitre continue sur le même registre. Il reprend aussi des passages d’Ésaïe ainsi que des menaces déjà énoncées contre Jérusalem ou Édom, mais qui sont ici appliquées à Babylone.
Chapitre 51
Verset 1
Nous arrivons au chapitre 51 que je commence à lire.
Voici ce que déclare l’Éternel : Je vais faire souffler sur Babylone et sur les habitants de Lév Qamaï, un vent de destruction (Jérémie 51.1).
Lév Qamaï signifie « le cœur de mes adversaires ». C’est une manière codée d’écrire « Chaldéens » selon un procédé littéraire qui consiste à remplacer la première lettre de l’alphabet par la dernière, la deuxième par l’avant-dernière, etc. Ce jeu de mots souligne que la puissance babylonienne est le centre de l’opposition à Dieu ce qui motive son châtiment.
On retrouve ce genre de codage énigmatique dans le livre de l’Apocalypse, où on lit :
Sur son front, elle (la femme) portait gravé un nom mystérieux signifiant : “ La grande Babylone, la mère des prostituées et des abominations de la terre ” (Apocalypse 17.5).
Verset 5
Je continue plus loin.
Leur pays est souillé d’offenses à l’égard du Dieu saint d’Israël. La terre d’Israël et celle de Juda n’ont pas été abandonnées au veuvage par l’Éternel, le Seigneur des armées célestes (Jérémie 51.5).
La double raison du châtiment de Babylone est d’abord son iniquité qui est à son comble, et ensuite, son jugement permet la délivrance d’Israël que son Époux divin n’a pas abandonnée pour toujours.
Verset 9
Je continue plus loin.
“ Nous avons soigné Babylone, elle n’a pas été guérie. ” Abandonnons-la donc ! Et que chacun de nous rentre dans son pays, puisque son jugement touche à présent le ciel et qu’il atteint les nues (Jérémie 51.9).
Précédemment (Jérémie 29.7), Jérémie a exhorté les Israélites à prier pour le bonheur de Babylone où ils sont exilés. Mais leur contribution étant vaine, ils la quittent pour retourner dans leur patrie.
Verset 27
Je continue plus loin.
Élevez l’étendard à travers le pays et, parmi les nations, sonnez du cor. Appelez les nations pour combattre contre elle. Convoquez les royaumes d’Ararat, de Minni et d’Achkénaz contre elle ; nommez des généraux pour l’attaquer ; lancez des chevaux à l’attaque comme un essaim de sauterelles ! (Jérémie 51.27).
L’étendard sert à rallier tous les ennemis de Babylone. Ils comprennent « Ararat » qui est un vaste royaume montagneux au Nord et à l’Est de la Turquie actuelle ; « Minni » est en Arménie et est mentionné dans des inscriptions assyriennes ; et « Achkénas » représente les Scythes au nord et à l’est de la Mer Noire (Genèse 10.3).
Versets 38-39
Je continue plus loin.
Les habitants de Babylone rugiront tous ensemble comme de jeunes lions, ils hurleront, tout comme des lionceaux. Et quand ils seront échauffés, je leur servirai un festin, je les enivrerai afin qu’ils soient en liesse. Puis ils s’endormiront d’un sommeil éternel, ils ne se réveilleront plus, l’Éternel le déclare (Jérémie 51.38-39).
Les Babyloniens et leur roi sont comparés à un lion avec ses lionceaux. Au moment même où ils ont la fièvre de la curée et qu’ils dévorent nation après nation, la main invisible de l’Éternel ajoute à leur banquet sanglant un breuvage enivrant, la coupe de sa colère (Jérémie 25.15-17), qui les plonge dans un assoupissement qui devient le sommeil éternel.
Versets 45-46
Je continue plus loin.
Sortez du milieu de Babylone, vous, membres de mon peuple ! Mais faites attention : ne perdez pas courage, ne vous effrayez pas des rumeurs qui circulent à travers le pays ! Une année, court tel bruit ; l’année suivante, un autre, la violence sévit dans le pays, un tyran chasse l’autre (Jérémie 51.45-46 ; comparez Matthieu 24.6 ss ; Luc 21.9).
Jérémie entrevoit l’instabilité politique qui caractérisa la fin de l’empire babylonien. Par ailleurs, le peuple de Dieu ne doit pas s’immiscer dans les affaires de la cité orgueilleuse vouée à la destruction. Ce non-engagement le rend indifférent aux succès et revers politiques des successeurs de Nabuchodonosor
Verset 50
Je continue plus loin.
Rescapés de l’épée, partez, ne restez pas sur place ! Au loin, pensez à l’Éternel et à Jérusalem ! (Jérémie 51.50).
Cet appel est adressé aux Israélites afin qu’ils n’oublient pas que la reconstruction de Jérusalem à la gloire de l’Éternel est le but de la délivrance dont ils font l’objet.
Verset 58
Je continue plus loin.
“ Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes : Les larges murs de Babylone seront démantelés ; ses hautes portes seront la proie des flammes. Les peuples travaillent pour rien, les nations se fatiguent pour ce qui périt par le feu ” (Jérémie 51.58).
Selon deux historiens de l’antiquité (Hérodote et Strabon), l’espace entre les deux rangées de remparts entourant Babylone, permet à deux attelages de quatre chevaux de se croiser. La ville forme un carré qui comprend 100 portes, 25 de chaque côté, et l’une d’entre elles (Ishtar) fait 65 m de haut.
Verset 59
Je continue en compressant.
Voici les instructions que le prophète Jérémie donna à Séraya, lorsque celui-ci se rendit à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année de son règne (594) (Jérémie 51.59).
Ici commence un appendice historique de la prophétie précédente. Séraya est le frère de Baruch (Jérémie 32.12), secrétaire de Jérémie. Suite à des troubles, Nabuchodonosor convoque tous ses vassaux afin de s’assurer de leur loyauté. Le roi Sédécias est donc obligé de s’y plier.
Versets 61-64
Je finis de lire le chapitre 51.
Jérémie dit à Séraya : — Quand tu seras arrivé à Babylone, tu auras soin de lire toutes ces paroles (aux exilés). Puis tu diras : “ Éternel, c’est toi même qui as parlé de détruire ce lieu-ci, pour que personne n’y habite plus, ni homme ni bête, mais qu’il devienne pour toujours un désert. ” Quand tu auras terminé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le lanceras au milieu de l’Euphrate en disant : “ Ainsi sombrera Babylone et elle ne se relèvera pas du malheur que je vais lui envoyer. Et ses habitants disparaîtront. ” Ici s’achèvent les paroles de Jérémie (Jérémie 51.61-64).
Jérémie ordonne de faire un nouveau mime prophétique. Puisque ce sont là ses dernières paroles, le dernier chapitre a dû être rajouté par l’éditeur. Il reproduit presque intégralement des passages du deuxième livre des Rois (2Rois 24.18-20 ; 25.1-21, 27-30), mais comporte aussi quelques traits spécifiques. On apprend qu’il y a eu trois charrettes d’exilés (en 598, 587, 581) pour un total de 4 600 alors que le second livre des Rois (2Rois 24) parle de 18 000 personnes rien que pour la première déportation (598-597).
Ici, il s’agit donc soit d’exils secondaires, soit seulement des chefs de famille. Nabuchodonosor attaqua Jérusalem à trois reprises (605, 597, 587), mais la première fois il n’y a pas eu de déportation. Ces détails sont fastidieux, mais ils montrent combien l’Écriture sainte est imbriquée dans l’histoire humaine.
Chapitre 52
Versets 31-32
Nous arrivons au chapitre 52 dont je lis les derniers versets.
Le successeur de Nabuchodonosor Evil Merodak … grâcia Yehoyakîn, roi de Juda, l’année de son accession au trône de Babylone, et le fit sortir de prison. Il le traita avec bonté et lui accorda une situation supérieure à celle des autres rois exilés avec lui à Babylone (Jérémie 52.31-32).
Cependant, comme ce roi a été maudit par Dieu (Jérémie 22.30), aucun de ses descendants ne peut monter sur le trône, ce qui fait que sa lignée, qui remonte jusqu’à David par Salomon, s’éteint. Mais il existe une autre filiation par Nathan, un fils de David, qui descend jusqu’à la vierge Marie. Tout ça pour dire que Jésus possède le droit légal de régner sur Israël, car il est de la lignée de David par sa mère.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.