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24 mars 2023

Jean 20.1-23

Chapitre 20

Introduction

Il arrive à presque tout le monde de se retrouver un jour ou l’autre dans un environnement où l’obscurité est quasi totale. Quel soulagement alors, quand on aperçoit enfin la lumière. C’est un peu ce qui se passe à la fin de l’évangile selon Jean. Cela fait quatre chapitres que l’atmosphère est à couper au couteau : l’annonce répétée de la mort du Seigneur, sa trahison, le reniement de Pierre, l’hypocrisie et la haine des chefs religieux juifs; la lâcheté de Pilate, le procès honteux de Jésus-Christ suivi de son exécution et de son ensevelissement; tout ça, c’est lourd à porter. Alors que sa Cause semble avoir péri avec lui, soudain, un immense Alléluia retentit à la fin de l’évangile parce que l’impossible se produit : le Seigneur a triomphé du tombeau. Parce que nous sommes affligés par la mort et son cortège de souffrances, dans l’histoire de l’humanité, la résurrection de Jésus-Christ est l’événement qui éclipse tous les autres. Pourtant, dans les conversations courantes, on entend souvent parler de gens malades où en phase terminale ou qui viennent de nous quitter, mais la résurrection n’intéresse personne. Oh, on y la mentionne bien comme ça du bout des lèvres, pour Pâque et les enterrements, mais sans vraiment y croire. Cependant, Jean, lui, insiste lourdement sur cette victoire sur la mort car elle signifie aussi que le péché de l’homme a été expié. Chaque évangéliste met en avant certains aspects de cette victoire sur la mort et dès la Pentecôte, dès que les apôtres commencent à prêcher, la résurrection de Jésus-Christ est au centre de toutes leurs prédications. Le christianisme biblique ne se compare pas aux religions car son fondateur est sorti vivant du tombeau et cette résurrection est le fondement de la foi chrétienne et de l’espérance de la vie éternelle de tous ceux qui croient en Jésus-Christ. Je commence à lire le chapitre 20 de l’évangile selon Jean.

Versets 1-2

Le dimanche matin, très tôt, Marie de Magdala se rendit au tombeau. Il faisait encore très sombre. Elle vit que la pierre fermant l’entrée du sépulcre avait été ôtée de devant l’ouverture. Alors elle courut prévenir Simon Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait. — On a enlevé le Seigneur de la tombe, leur dit-elle, et nous n’avons aucune idée de l’endroit où on l’a mis (Jean 20.1-2).

Nous sommes à l’aube du dimanche matin, et plusieurs femmes se rendent au sépulcre. Marie de Magdala était une disciple particulièrement dévouée au Christ vivant ou mort. Elle lui était reconnaissante de l’avoir délivrée de 7 démons. Présente au pied de la croix, elle fait maintenant partie des premières personnes qui se rendent au sépulcre de Jésus qui ayant été taillé dans le roc, est en fait une grotte funéraire. Or celle-ci était fermée par une énorme pierre et gardée par des soldats, suite à la demande que les religieux avaient adressée à Pilate. Je lis le passage tiré d’un autre évangile :

Fais donc surveiller étroitement la tombe jusqu’à ce troisième jour : il faut à tout prix éviter que ses disciples ne viennent dérober le corps pour dire ensuite au peuple qu’il est ressuscité d’entre les morts. Cette dernière supercherie serait encore pire que la première. Pilate leur déclara : — D’accord ! Prenez un corps de garde et assurez la protection de ce tombeau à votre guise. Ils se rendirent donc au tombeau et le firent surveiller après avoir apposé les scellés sur la pierre en présence de la garde (Matthieu 27.65-66).

Curieusement et contrairement aux disciples, les chefs faux-jetons du peuple n’ont pas oublié les paroles de Jésus qui a dit qu’il ressusciterait le troisième jour. Pour s’assurer que nul ne violerait le sépulcre, une corde fut tendue en travers de la pierre qui le fermait et elle était scellée à chaque extrémité avec de la cire et l’imprimatur de Pilate. Il fallait donc briser les sceaux pour déplacer la pierre et celui qui s’y amuserait serait exécuté sans délai.

Quand Marie arrive, elle constate que la pierre a été roulée et suppose un acte de vandalisme parce qu’elle ne s’attend pas à la résurrection du Seigneur et ignore les précautions draconiennes qui ont été prises par Pilate sur l’insistance des chefs religieux. Il est vrai que dans l’Antiquité les tombeaux des gens riches étaient régulièrement dévalisés. Dans certains coins de la planète, il en est d’ailleurs toujours ainsi et on sait que les tombeaux des pharaons ont vu passer beaucoup de monde.

La pensée que Jésus est ressuscité n’a pas encore effleuré l’esprit de Marie qui croît plutôt qu’à cause de leur haine mordante envers Jésus, les chefs des Juifs ont dérobé son corps. En réalité, ils auraient donné leur fortune pour pouvoir déployer ses dépouilles devant tout Jérusalem.

Mais il n’y a plus de corps dans cette grotte funéraire car Jésus est vraiment ressuscité. Les 4 évangélistes donnent des détails différents concernant la chronologie des événements qui se sont déroulés ce dimanche. On peut en faire une synthèse et les mettre dans l’ordre suivant : des femmes se rendent au sépulcre de grand matin pour embaumer le corps de Jésus. Trois sont mentionnées : Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et Salomé. D’autres, non nommées, les suivent plus loin. Les trois premières se demandent comment elles vont entrer dans le sépulcre à cause de la pierre. Les femmes ne sont pas encore arrivées sur place que la terre se met à trembler. Un ange fait rouler la pierre et s’assoit dessus (Matthieu 28.1,2). Marie de Magdala arrive la première et constate avec surprise que la pierre a été roulée. Elle fait volte-face et court avertir Pierre et Jean (Jean 20.1,2). Pendant que Marie rentre en ville, les autres femmes arrivent près du tombeau ouvert et voient un ange qui leur annonce que Jésus est ressuscité. Elles quittent le sépulcre avec une crainte mêlée d’une grande joie et se hâtent d’aller porter la nouvelle aux disciples (Matthieu 28:5‑8). Marie de Magdala revient au sépulcre avec Pierre et Jean qui l’un après l’autre entrent dans la grotte funéraire. Après avoir constaté l’absence du corps de Jésus, les linges épars et la serviette pliée, ils retournent à Jérusalem. Marie reste près du sépulcre en pleurant. C’est alors qu’elle voit deux anges dans le sépulcre où ils viennent soudainement d’apparaître (Jean 20:11‑13). Enfin, le Seigneur lui-même se révèle à elle mais elle ne le reconnaît pas tout de suite tant son aspect a changé (Jean 20:14‑17).

La résurrection n’est pas un événement par lequel Jésus force ses opposants à croire en lui car il n’a plus de contact avec le monde des incrédules. Par contre, il est encore apparu un certain nombre de fois à un ou plusieurs de ses disciples afin de fortifier et de renouveler leur foi, avant de finalement retourner définitivement dans les cieux lors de son ascension.

Versets 3-9

Je continue le texte.

Pierre sortit donc, avec l’autre disciple, et ils se rendirent tous deux au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple, plus rapide que Pierre, le distança et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il vit les linges funéraires par terre, mais il n’entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arriva alors. Il entra dans le tombeau, vit les linges qui étaient par terre, et le linge qui avait enveloppé la tête de Jésus, non pas avec les linges funéraires, mais enroulé à part, à sa place. Alors l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau. Il vit, et il crut. En effet, jusque là ils n’avaient pas encore compris que Jésus devait ressusciter d’entre les morts, comme l’avait annoncé l’Écriture. Les deux disciples s’en retournèrent alors chez eux (Jean 20.3-9).

Pierre et Jean courent au sépulcre. Jean arrive le premier, mais n’y pénètre pas tout de suite de peur de profaner ce lieu ou de se rendre rituellement impur, ou il est simplement retenu par la crainte instinctive que lui inspirent le mystère de la mort et l’incertitude de la situation; on ne sait pas trop. Pierre lui, toujours aussi impulsif, entre sans hésiter. Voyant cela, Jean le suit et maintenant tous deux sont à l’intérieur. Ils voient les bandelettes par terre et le linge qui entourait la tête de Jésus à sa place et enroulé. Les disciples sont perplexes parce que la myrrhe et l’aloès forment une sorte de colle ce qui fait qu’il est impossible de se glisser hors du coffrage constitué par les bandelettes enchevêtrées.

Le linge plié, rangé signifie premièrement que ce ne sont pas les ennemis de Jésus qui ont enlevé le corps en toute hâte mais qu’il est bel et bien ressuscité. Deuxièmement, ce linge soigneusement plié à la tête du cercueil en pierre a une autre signification liée aux coutume juives. Il faut savoir qu’à cette époque, le serviteur d’un homme noble met la table puis disparaît hors de vue jusqu’à ce que son maître ait fini de manger. Une fois le repas terminé, le maître se lève, essuie ses doigts, sa bouche et sa barbe avec la serviette, la jette sur la table n’importe comment puis s’en va. Ce geste signifie : J’ai fini, débarrasse ! Mais si le maître se lève de table et qu’après s’être essuyé, plie la serviette et la place à côté de son assiette, le serviteur ne touche à rien parce que ce linge plié signifie : « Je reviens ». Et effectivement, Jésus va revenir dans la gloire pour établir son royaume sur cette terre.

Lorsque Lazare est ressuscité, il sortit enveloppé comme un saucisson, parce qu’il avait toujours le même corps charnel. Jésus, lui, est passé au travers des bandelettes mêmes ainsi que du linge. Plus tard, le Seigneur traversera aussi des portes fermées et apparaîtra soudainement au milieu de ses disciples. C’est là une propriété du corps de gloire d’un ressuscité. En outre, les anges n’ont évidemment pas roulé la pierre et ouvert le sépulcre pour que Jésus puisse sortir, mais pour permettre aux disciples et au monde de voir de leurs yeux et de constater que le tombeau est vide, que le Seigneur est ressuscité.

Devant le tombeau vide, Pierre et Jean sont perplexes. Comment un voleur aurait-il pu laisser les bandes ainsi disposées, et pourquoi quelqu’un aurait-il pris la dépouille de Jésus ? Tout ça n’a pas de sens parce qu’ils ne s’attendent pas du tout à la résurrection malgré tout ce que Jésus leur a dit. Ils croient que les femmes racontent n’importe quoi, ou se sont trompées de tombeau à cause de l’obscurité. Enfin, Jean comprend que l’absence du corps et la disposition des bandes et du linge ne sont pas le résultat d’une infraction.

Après avoir vu de ses yeux, Jean croit que quelque chose d’extraordinaire s’est passé, mais il ne dit pas quoi. En tout cas il a la franchise d’avouer « que jusque là » après avoir été avec le Seigneur pendant 3 ans les disciples « n’avaient pas encore compris que Jésus devait ressusciter d’entre les morts, comme l’avait annoncé l’Écriture ». Il semble donc qu’après être entré dans le sépulcre vide, Jean ait personnellement cru que Jésus était ressuscité. Finalement, Pierre et Jean très perplexes retournent chez eux et il nous est dit plus loin qu’ils s’enferment à double tour par peur des Juifs. Leur foi est encore bien vacillante.

Versets 11-14

Je continue.

Pendant ce temps, Marie se tenait dehors près du tombeau, et pleurait. Tout en pleurant, elle se pencha vers le tombeau : elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds. Ils lui dirent : — Pourquoi pleures-tu ? — On a enlevé mon Seigneur, leur répondit-elle, et je ne sais pas où on l’a mis. Tout en disant cela, elle se retourna et vit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui (Jean 20.11-14).

La scène est surréaliste. Après avoir annoncé à Pierre et à Jean qu’elle a vu le tombeau vide (Jean 20:2), elle y est revenue avec eux. Les deux apôtres partent mais elle reste pour pleurer. Son amour pour Jésus la retient près de ce sépulcre vide et elle pleure parce que la possibilité de la résurrection de Jésus ne lui est pas encore venue à l’esprit (Jean 20:13). Elle croit entendre un bruit et regarde à l’intérieur du sépulcre. Surprise ! Elle voit le tombeau vide ainsi que deux êtres de lumière et l’un lui demande ce qui la fait pleurer. Elle explique que Jésus est mort et qu’on a volé son corps. Alors, le Seigneur lui-même lui apparaît, mais comme c’est la dernière chose à laquelle elle s’attend, elle ne sait pas que c’est lui et ne réagit pas.

Après sa résurrection, il est arrivé plusieurs fois que Jésus ne soit pas reconnu par des disciples qui pourtant le connaissaient bien. Ce phénomène est dû en partie à son apparence physique qui était différente de ce qu’elle était auparavant ; mais la véritable raison est l’incrédulité des disciples; comme ils ne s’attendent absolument pas à revoir leur Maître; ils ne songent pas un instant que c’est Jésus qui est là devant eux. Ils font ce qu’on appelle une hallucination négative car ils ne voient pas quelqu’un qui est pourtant bien là en chair et en os, si je peux m’exprimer ainsi. Il est intéressant de remarquer que le Seigneur a choisi de se manifester en premier lieu à Marie de Magdala. Il aurait pu rendre visite au grand-prêtre et l’envoyer aux enfers par la même occasion, ou à Pilate pour lui faire dresser les cheveux sur la tête, ou à ses disciples incrédules. Mais non, il a choisi Marie parce qu’elle l’aimait vraiment. Elle était l’une des femmes qui se tenaient devant la croix et l’une des 3 premières à venir au sépulcre le dimanche matin. De plus, après en être repartie, elle y est revenue une deuxième fois parce qu’elle n’arrive pas à se faire à l’idée que son Seigneur est mort, ni à se détacher de lui. Cela me fait penser à un proverbe de l’Ancien Testament où la sagesse personnifiée dit : ‘Moi, j’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui me recherchent ne manquent pas de me trouver (Proverbes 8.17).

Cette apparition à Marie est aussi une preuve de l’historicité de cet évangile. En effet, aucun auteur juif de l’Ancien Monde n’aurait inventé une histoire dans laquelle le premier témoin d’un événement aussi extraordinaire et de la plus haute importance ait été une femme.

Versets 15-16

Je continue le texte.

— Pourquoi pleures-tu ? lui demanda Jésus. Qui cherches-tu ? Pensant que c’était le gardien du jardin, elle lui dit : — Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre. Jésus lui dit : — Marie ! Elle se tourna vers lui et s’écria en hébreu : — Rabbouni (ce qui veut dire : Maître) ! (Jean 20.15-16).

Jésus compatit à la douleur de Marie. Il l’interroge pour attirer sur lui son attention afin de l’encourager à lui ouvrir son cœur. Il veut faire naître la foi chez elle, mais à cause du chagrin qu’elle éprouve, elle aux antipodes de croire. Le Seigneur a enseigné à ses disciples qu’il est le Bon Berger qui appelle ses brebis par leur nom et elles le suivent parce qu’elles reconnaissent sa voix (Jean 10.4). Alors Jésus appelle Marie par son nom avec une intonation dans la voix qui exprime tout ce qu’il est pour elle et tout ce qu’elle est pour lui. Soudainement la lumière jaillit dans le cœur de Marie et elle s’exclame en hébreu : « Maître ! »; elle sait maintenant que c’est son Bon Berger qui se tient là devant elle. Un jour, je vais mourir. Mais dans la suite des temps, le moment viendra où le Seigneur m’appellera par mon nom, et alors je ressusciterai avec un corps de gloire pour la vie éternelle.

Versets 17-18

Je continue le texte.

— Ne me touche pas (littéralement), lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères et dis-leur de ma part : Je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. Marie de Magdala alla donc annoncer aux disciples : — J’ai vu le Seigneur ! Et elle leur rapporta ce qu’il lui avait dit (Jean 20.17-18).

Marie a dû se précipiter pour toucher Jésus, lui baiser les pieds et lui témoigner son amour et son adoration. Elle pensait que ses relations avec Jésus allaient reprendre comme auparavant. Elle avait déjà été séparée de lui une première fois lors de la crucifixion et ne voulait plus le perdre. Mais Jésus le lui interdit car dorénavant leur relation sera différente, spirituelle et il ne veut pas qu’elle fonde sa foi sur une restauration provisoire du passé. Il en profite pour décrire les relations dans la communauté des disciples comme des liens familiaux. Les chrétiens deviennent des membres de la famille de Jésus et ont Dieu pour Père. Cependant, le Seigneur fait aussi une différence nette entre sa relation avec le Père et celle des croyants avec le Père.

Moi je peux devenir un enfant de Dieu par la foi en Jésus-Christ, tandis que lui, il est depuis toujours le Fils éternel du Père et la deuxième personne de la Trinité. Le Seigneur dit aussi qu’il est en route vers le Père, mais il ne s’agit pas de son ascension. Ce dimanche de la résurrection il va monter dans le royaume des cieux afin de présenter son sang versé dans le tabernacle céleste, ce qui nous est dit dans l’épître aux Hébreux (9.11,12). C’est cette démarche qui transforma le trône du jugement de Dieu en un lieu de miséricorde. Ensuite, il va redescendre et demeurer quelque temps sur terre avec ses disciples avant de quitter définitivement ce monde. Marie est chargée d’annoncer la bonne nouvelle aux disciples qui bien sûr ne la croient pas. Je cite le passage parallèle de Marc :

Celle-ci (Marie de Magdala) alla porter la nouvelle à ceux qui avaient accompagné Jésus : ils étaient plongés dans la tristesse et en larmes. Mais eux, en l’entendant dire qu’il était vivant et qu’il lui était apparu, ne la crurent pas (Marc 16.10-11; comparez Luc 24.9-11).

Bravo les disciples ! De toute évidence, Pierre et Jean n’étaient pas avec eux.

Versets 19-20

Je continue le texte.

Ce même dimanche, dans la soirée, les disciples étaient dans une maison dont ils avaient verrouillé les portes, parce qu’ils avaient peur des chefs des Juifs. Jésus vint : il se trouva là, au milieu d’eux, et il leur dit : — Que la paix soit avec vous ! Tout en disant cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie parce qu’ils voyaient le Seigneur (Jean 20.19-20; comparez Luc 24.36-39).

Donc les apôtres, de vrais modèles de courage, sont planqués sous leur lit. Ils méritent qu’on les applaudisse à nouveau. Quand Jésus apparaît soudainement devant eux, il utilise la salutation traditionnelle : « Que la paix soit avec vous » ! Elle est particulièrement appropriée à la situation. Les disciples ont d’une part peur des représailles des autorités, et d’autre part, leur conscience les travaille; ils ont honte à cause de l’attitude lâche qu’ils ont eue à l’égard de leur Maître au moment de son arrestation. Ici, ils sont d’abord terrorisés et ce n’est que plus tard qu’ils acceptent l’évidence, que le Seigneur est vraiment ressuscité et enfin, qu’ils se réjouissent. Cette joie succède aux doutes et aux angoisses qui les tenaillaient depuis plusieurs jours. C’était pour eux comme le soleil se levant au sein des ténèbres

Malgré son corps glorifié, Jésus porte encore les marques de la croix : celles des clous et de la lance. Il les gardera en lui pour toute l’éternité ; elles sont la preuve et le souvenir du prix fort qu’il a dû payer afin de racheter ceux qui au cours des siècles lui font confiance.

Versets 21-23

Je continue le texte.

— Que la paix soit avec vous, leur dit-il de nouveau. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après avoir dit cela, il souffla sur eux et continua : — Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez leurs péchés en seront effectivement tenus quittes ; et ceux à qui vous les retiendrez en resteront chargés (Jean 20.21-23).

Jésus confie à ses apôtres une mission semblable à la sienne. Il les envoie comme lui-même a été envoyé par le Père. Il l’avait déjà mentionné dans sa longue prière quand il a dit :

Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les y envoie (Jean 17.18).

Ses disciples sont investis de son autorité pour annoncer le pardon des péchés par la proclamation de l’évangile avec la puissance du Saint-Esprit. Ce geste de souffler sur les disciples rappelle le souffle de l’Éternel quand il créa Adam, le premier homme, dans le jardin d’Éden. Cet acte annonce la naissance d’une nouvelle humanité qui portera en elle la vie de résurrection du Christ. Jésus donne à ses apôtres un avant-goût de ce qui se produira dans 50 jours pour la Pentecôte. En attendant d’être remplis de la plénitude du Saint-Esprit, ils reçoivent un don partiel de connaissance, de discernement spirituel et de puissance, ce qui leur permettra de commencer leur nouvelle mission immédiatement.

Cette période intérimaire de 50 jours qui sépare la résurrection de la Pentecôte fait la transition, d’une part, entre le régime de l’Ancien Testament et la Loi de Moïse, et d’autre part, le nouveau régime de la Grâce en Jésus-Christ. Selon le livre des Actes des Apôtres qui fait suite aux évangiles, la proclamation de la résurrection de Jésus-Christ et du pardon des péchés en son nom, furent les thèmes des prédications des apôtres. La remise des fautes est l’essence même de la nouvelle alliance entre Dieu et l’homme sur la base de la mort expiatoire de Jésus-Christ.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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