Genèse 1.8 – 1.27
Chapitre 1
Introduction
Les philosophies et mythologies païennes de l’Antiquité croyaient que le ciel était une sphère solide et transparente qui englobait la terre et à l’intérieure de laquelle étaient fixés les astres. Cette vision absurde a influencé la pensée médiévale européenne et certaines personnes mal informées s’imaginent aujourd’hui encore que cette idée provient des Textes Sacrés ce qui n’a rien à voir avec la réalité de la Création.
Verset 8
Je continue à lire dans le premier chapitre du livre de la Genèse.
Dieu fit l’étendue qu’il appela ciel. Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le deuxième jour (Genèse 1.8).
Dans ce passage, il est question de ce que l’Écriture appelle le premier ciel, celui dans lequel passent les nuages et où volent les oiseaux. Curieusement, à la suite de ce deuxième jour, il n’est pas dit : Et Dieu vit que cela était bon, comme ce fut le cas après le premier jour et comme il en sera de même après chacun des autres jours.
La raison de cette absence ne nous est pas donnée, cependant, dans un des textes du Nouveau Testament, le diable est appelé le prince de la puissance de l’air (Éphésiens 2.2), car l’atmosphère où habite l’homme est son terrain d’action. Comme Satan occupe cette étendue, Dieu n’a peut-être pas voulu qualifier cette partie de la création de bonne.
À côté du premier ciel, les Écritures parlent aussi du deuxième, qui est le firmament, la voûte céleste où apparaissent les luminaires, le soleil pour éclairer le jour et la lune pour présider la nuit, la Voie Lactée et toutes les myriades d’étoiles et d’astres de toutes sortes. Et puis dans une autre dimension, il existe aussi un troisième ciel aussi appelé royaume des cieux et qui est la demeure du Dieu Tout-Puissant.
Versets 9-10
Je continue le texte.
Et Dieu dit : Je veux que les eaux d’au-dessous du ciel se rassemblent en un seul endroit afin que la terre ferme paraisse. Et ce fut ainsi. Dieu appela “ terre ” la partie sèche, et “ mer ” l’amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon (Genèse 1.9-10).
Nous arrivons au troisième jour de la Création avec l’apparition de la terre ferme et de la vie végétale. Maintenant, les eaux sont séparées de la terre ferme afin de rendre celle-ci habitable pour l’homme. Remarquons en passant qu’aujourd’hui on trouve des preuves de la présence d’eau partout sur la surface du globe ; il semble bien qu’à un moment donné de son histoire elle ait été entièrement recouverte.
Verset 11-13
Je continue.
Et Dieu dit : que la terre se recouvre de verdure, d’herbe portant sa semence, et d’arbres fruitiers produisant du fruit selon leur espèce, portant chacun sa semence, partout sur la terre. Et ce fut ainsi. La terre fit germer de la verdure, de l’herbe portant sa semence selon son espèce et des arbres produisant du fruit selon leur espèce, portant chacun sa semence. Dieu vit que c’était bon. Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le troisième jour (Genèse 1.11-13).
Ce passage comporte deux mouvements : d’abord l’ordre donné par Dieu et puis son exécution par la terre, comme si elle était un organisme vivant capable d’obéir ; cette personnification souligne la toute-puissance du Créateur. Ce troisième jour, Dieu prépare la future nourriture de l’homme qui dans un premier temps sera végétarien.
Versets 14-19
Je continue.
Et Dieu dit : Que dans l’étendue du ciel, il y ait des luminaires pour que l’on distingue le jour de la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les saisons, les jours et les ans. Que, dans l’étendue du ciel, ils servent de luminaires pour illuminer la terre. Et ce fut ainsi. Dieu fit deux grands luminaires, le plus grand des deux afin qu’il préside au jour, et le plus petit pour présider à la nuit. Il fit aussi les étoiles. Et il les plaça dans l’étendue du ciel afin d’illuminer la terre, de présider au jour ainsi qu’à la nuit, et de séparer la lumière des ténèbres. Et Dieu vit que c’était bon. Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le quatrième jour (Genèse 1.14-19).
Les cieux et la terre et tout le cosmos avaient déjà été créés auparavant ex nihilo à partir de rien, tout au commencement. Dans ce passage, Dieu dispose au bon endroit tous les astres de notre système solaire qui régulent la vie de notre planète. La séparation de la lumière des ténèbres est une division physique, mais à un niveau supérieur, Dieu établit également une distinction entre le bien et le mal, le vrai et le faux, ce qui est droit et l’injustice. Je peux faire de même dans ma vie de tous les jours si j’accepte de recevoir la lumière de Dieu, c’est-à-dire de considérer les règles éthiques qu’enseigne l’Écriture comme l’étalon divin, et de leur obéir. Ces lois déterminent ce qui est moralement droit et juste devant Dieu.
L’expression : Que ce soient des signes, est significative, car les noms des étoiles et des constellations remontent à la plus haute antiquité ; une tradition les attribue même à Adam. Le sens originel de ces noms, dans leur forme la plus primitive, révèle qu’au début de l’histoire, les hommes comprenaient le grand dessein du créateur pour le salut de l’humanité qui devait culminer avec l’apparition du Messie. Pour les premières générations humaines, le ciel étoilé était une sorte de révélation, un livre cosmologique dont les signes communiquaient les vérités fondamentales de l’Évangile, c’est-à-dire la naissance du Sauveur d’une vierge, sa mort sur la croix, sa résurrection, sa victoire sur le serpent qui est représenté par le diable, et finalement l’instauration du Royaume de Dieu où la justice régnera.
Mais ces connaissances primitives furent rapidement corrompues par les nations qui tombèrent dans les formes d’idolâtrie les plus abjectes. C’est ainsi que les noms et la véritable signification des astres et des constellations furent obscurcis par le développement de l’astrologie. Dans le Proche-Orient ancien, le soleil et la lune devinrent des divinités païennes alors que selon le texte biblique, Dieu leur a assigné un rôle en rapport avec la vie sur terre. Parallèlement, on commença à attribuer aux étoiles le pouvoir de déterminer le destin des hommes.
Donc, en 19 versets, le texte de la Genèse enseigne l’essentiel de ce que tout être humain doit savoir : que le monde qu’il habite n’est pas dû au hasard, qu’il n’est pas illogique, ni dépourvu de sens, mais qu’il est l’ouvrage d’une intelligence suprême et que l’homme lui-même est le résultat d’un acte créateur.
Versets 20-23
Je continue la lecture de la Genèse.
Et Dieu dit : Que les eaux foisonnent d’une multitude d’animaux vivants, et que des oiseaux volent dans le ciel, au-dessus de la terre ! Alors, Dieu créa les grands animaux marins et tous les êtres vivants qui se meuvent et foisonnent dans les eaux, selon leur espèce, et tous les oiseaux ailés selon leur espèce. Et Dieu vit que c’était bon. Et il les bénit en ces termes : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez les eaux des mers, et que les oiseaux aussi se multiplient sur la terre. Il y eut un soir, puis un matin : ce fut le cinquième jour (Genèse 1.20-23).
Nous voici au cinquième jour avec la création de la vie animale. C’est ici la deuxième fois que le mot bara qui veut dire créer à partir de rien est utilisé. Ce sont les grands animaux marins et des oiseaux de toutes sortes qui apparaissent. Le mot espèce que l’on rencontre sans cesse, veut dire sorte ou famille. Dix fois, il est mentionné que Dieu créa toute chose selon leur espèce. Ainsi, l’espèce canine est composée aussi bien des loups que des chiens, du gros St-Bernard au plus minuscule chihuahua en passant par tous les intermédiaires.
Versets 24-25
Je continue.
Et Dieu dit : que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, du bétail, des reptiles et des insectes, et des animaux sauvages selon leur espèce. Et ce fut ainsi. Dieu fit les animaux sauvages selon leur espèce, il fit le bétail selon leur espèce, les reptiles et les insectes selon leur espèce. Et Dieu vit que c’était bon (Genèse 1.24-25).
Le sixième et dernier jour de la création apparaissent les animaux terrestres. Il faut noter que lorsque Dieu fit les cieux et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, il leur donna une apparence d’âge.
Jésus-Christ a fait de même avec son premier miracle aux noces de Cana en Galilée. Au cours de ce mariage, il transforma environ 600 litres d’eau en vin. Or la différence entre l’eau et le vin est très grande ; il suffit de goûter ces deux produits pour s’en rendre compte ! L’eau comme chacun sait est une substance relativement simple ; le vin par contre est un mélange très complexe de composés organiques tels que l’alcool, les esters, les acides gras, les pigments et j’en passe.
L’eau du sol est absorbée par les racines du plant de vigne qui la transforme en jus de raisin selon un procédé naturel auquel participe le soleil, la température de l’air, le temps, l’humidité et tout ça. Les grappes sont alors pressées et sous l’effet de la levure le jus fermente jusqu’à ce que tout le sucre soit transformé en alcool, en acides et en esters. Mais ce n’est pas fini, car avant d’être bu le vin doit encore mûrir pendant plusieurs mois voire des années, de préférence dans des fûts en chêne. Tout ce processus chimique est fort complexe et la transformation naturelle de l’eau en vin prêt à être consommé demande un temps considérable.
Pourtant, aux noces de Cana, Jésus l’a accomplie instantanément. Ce vin n’existait que depuis quelques instants, mais il avait toute l’apparence d’un grand crû parvenu à maturité après des mois si ce n’est des années dans des conditions de fermentation idéales. Comme nous l’indique le passage de l’Évangile selon saint Jean, les invités au mariage pensaient que l’hôte avait gardé en réserve pour la fin du mariage ce crû exceptionnel. Personne n’aurait songé à mettre en doute qu’il s’agissait là du produit de la fermentation et de la maturation du fruit de la vigne. Il leur était impossible de distinguer ce vin créé en un instant d’un autre fabriqué par la nature et le temps.
Un second exemple de miracle et d’apparence d’âge nous est raconté dans le récit de la multiplication des pains et des poissons, qui eux aussi sont apparus soudainement venus de nulle part. Ces pains d’orge étaient formés de farine qui n’avait jamais été cuite dans un four, de grains qui n’avaient jamais été moissonnés dans les champs. De la même manière cette multitude de gens mangea de 10 à 20 mille poissons qui n’avaient jamais éclos ni été ni pris dans les filets ni séchés au soleil.
Quand le Christ opérait une guérison, la personne devenait soudainement en bonne santé comme si elle n’avait jamais été souffrante ; son rétablissement complet se faisait sans médicament, sans rééducation, repos ou convalescence ; les muscles atrophiés étaient soudainement normaux et des organes incomplets ou détruits commençaient à fonctionner.
Dans le premier chapitre de la Genèse, toute la création est dotée d’une apparence d’âge. Quand Dieu ordonne à la terre de produire des arbres fruitiers, il ne commence pas par former des graines pour attendre ensuite des années que les arbres arrivent à maturité. Pas du tout ! Ils sortent de terre, adultes et portant déjà des fruits. De même, toutes les autres plantes qui apparurent le troisième jour de la Création furent créées à l’état de pleine maturité — pareil pour les poissons qui grouillaient dans les océans, pour les animaux marins et terrestres, les oiseaux qui planaient dans le ciel lors de leur création les 5e et 6e jours ; ils furent créés à l’état d’adulte avec une apparence d’âge, tout comme Adam et Ève.
Le cycle de vie commença à partir d’organismes adultes et non de formes embryonnaires. La terre, meuble et fertile de laquelle toute la végétation avait surgi, apparaissait, elle aussi, comme vieille de plusieurs millénaires. Si Adam avait été un savant soucieux d’établir l’âge exact de la terre, il aurait parcouru le jardin d’Éden, et se promenant le long des berges escarpées qui avaient été profondément creusées par le courant de la rivière, il en aurait examiné et mesuré les couches sédimentaires. Ensuite, il aurait contemplé la magnifique chaîne de montagnes s’étalant devant lui et les ayant parcourues, il en aurait évalué la hauteur et aurait ramené des échantillons de roches. Alors à l’ombre d’un arbre, prenant sa gomme et son crayon il aurait fait des calculs en fonction de ses observations. D’après son raisonnement scientifique, il y a fort à parier qu’il aurait attribué l’âge respectable de 4 à 5 milliards d’années à notre bonne vielle terre.
Versets 26-27
Je continue le texte du premier chapitre de la Genèse.
Et Dieu dit : Faisons l’homme à notre image pour qu’il nous ressemble, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur tous les reptiles et les insectes. Dieu créa l’homme à son image, il le créa pour qu’il soit à l’image de Dieu. Il créa l’homme et la femme (Genèse 1.26-27).
Nous arrivons à l’étape ultime de la création. Le récit a débuté avec le Commencement de toutes choses, c’est à dire la mise en place de la structure de l’univers et se termine avec le dernier être vivant à faire son apparition, le chef d’œuvre de cette planète : l’homme. C’est ici que nous rencontrons pour la troisième fois le mot hébreu bara qui veut dire créer ex nihilo, à partir de rien.
La première fois, c’était pour le cosmos, la deuxième, pour les êtres vivants maritimes en qui Dieu a insufflé la vie, et maintenant c’est l’homme qui est créé à partir de la poussière de la terre comme les animaux, mais avec en lui une étincelle divine. Concernant l’univers avec tout ce qui s’y trouve, le texte ne dira rien de plus.
Le Créateur a communiqué à peu près tout ce qu’il voulait que nous sachions et je dois m’en contenter. Dans d’autres livres que celui de la Genèse, certaines précisions supplémentaires concernant la Création sont données au lecteur. D’un point de vue scientifique, l’Éternel ne satisfait pas ma curiosité parce qu’il désire par-dessus tout que je lui fasse confiance. Je rappelle un texte du Nouveau Testament que j’ai déjà cité :
C’est la foi qui nous fait connaître que l’univers a été créé et ordonné par une parole de Dieu, c’est-à-dire que le monde visible est sorti du néant et que tout ce qu’on voit procède de l’invisible (Hébreux 11.3).
Par quels mécanismes cela s’est-il fait ? Nous l’ignorons ! Pour ma part, je crois fermement que tout s’est passé comme Moïse l’a écrit ; l’ensemble de l’univers avec tout ce qui s’y trouve est issu du néant par un acte créateur du Dieu tout-puissant.
Pour ce qui est de l’homme, l’Éternel nous donnera plus tard des détails supplémentaires parce qu’il veut que nous sachions avec certitude d’où nous sommes issus, vous et moi. Mais tout comme les étoiles, la végétation et les êtres vivants, l’homme doit son origine à un acte spécifique de Dieu inscrit dans l’espace-temps et dans l’histoire. Le texte a précisé que Dieu créa l’homme à son image. Cette expression fait partie des grandes déclarations des Textes Sacrés. Cela veut dire que l’homme est d’une certaine façon semblable à son créateur ; il est conscient de son existence et il a la capacité de prendre des décisions qui ont une portée morale ce qui le rend responsable de ses actions.
De plus, il possède une âme immortelle ce qui veut dire que la tombe n’est pas la fin de l’existence d’une personne. Lorsqu’on emmène un cercueil au cimetière, il est courant de dire que le défunt va dans sa dernière demeure. En réalité, c’est son corps qui retourne à la terre, mais lui, contrairement aux animaux, il continue à être, mais dans une autre dimension. D’ailleurs, dans ce récit de la Genèse, Dieu fait une différence très nette entre la formation des végétaux, des diverses espèces de vie animale et la création d’Adam et Ève.
Bien qu’il soit constitué d’un squelette couvert de chair comme les animaux, l’homme est différent d’eux en ce qu’il est un reflet de Dieu. Contrairement au postulat de la science moderne qui a adopté la théorie de l’évolution, l’homme n’est pas fait à l’image de la bête et il ne descend ni d’un bouillon de culture ni d’un animal. Vous et moi sommes de race noble et nous avons une valeur infinie en vertu du Créateur dont nous sommes directement issus et qui a mis en vous et moi une étincelle de sa divinité.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.