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19 juil. 2023

Actes 28.17-31

Chapitre 28

Introduction

Même si la plupart des gens aiment voyager, d’une manière générale ils apprécient tout autant de se retrouver chez eux et pouvoir mettre les pieds sous la table, ou bien s’installer confortablement dans un fauteuil et lire tranquillement le journal. Il n’y a rien de tel que son chez-soi. Bien sûr, il existe aussi des réfugiés et des nomades qui sont continuellement en vadrouille. Tel était aussi le cas de l’apôtre Paul qui était un SDF selon l’expression consacrée ; il n’avait pas de home, de chez-lui. Par contre, il se trouvait bien partout où son ministère itinérant le conduisait, et cela qu’il fut libre ou enchaîné. D’ailleurs dans un de ses écrits, il dit lui-même :

J’ai appris en toutes circonstances à être content de l’état où je me trouve, avec ce que j’ai (Philippiens 4.11).

Paul est maintenant à Rome, en résidence surveillée.

Versets 17-20

Je continue à lire dans le dernier chapitre du livre des Actes.

Au bout de trois jours, Paul invita les chefs des Juifs à le rencontrer. Quand ils furent réunis chez lui, il leur dit : — Mes frères, bien que je n’aie rien fait de contraire aux intérêts de notre peuple, ni aux traditions de nos ancêtres, j’ai été arrêté à Jérusalem et livré entre les mains des Romains. Ceux-ci, après enquête, voulaient me relâcher parce qu’ils n’avaient trouvé aucune raison de me condamner à mort. Mais, comme les Juifs s’y opposaient, je me suis vu contraint d’en appeler à l’empereur, sans pour autant vouloir accuser mes compatriotes. Et c’est ce qui explique que je vous aie invité à venir me voir et vous entretenir avec moi : car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes (Actes 28.17-20).

Trois jours après son arrivée comme prisonnier, Paul commence son ministère d’évangélisation à Rome. Selon l’historien juif Josèphe qui habitait lui-même la ville impériale, la communauté israélite y était importante. En fait, les autorités leur avaient réservé tout un quartier de la ville situé au nord du Tibre, le fleuve qui traverse la ville. En 49 après J-C, les Juifs avaient été bannis et chassés de Rome par l’empereur Claude, mais peu de temps après ils furent autorisés à revenir. À cette époque, ils profitaient de la faveur de Poppée, l’épouse de Néron, qui était devenue prosélyte juive.

Selon son habitude, Paul s’adresse d’abord à la race d’Israël. Ces responsables qu’il a invités incluaient les dirigeants des synagogues et les chefs des grandes familles. En un court discours, dont nous n’avons qu’un extrait, il leur explique comment et pourquoi il est devenu prisonnier de Rome et mentionne à nouveau l’espérance d’Israël. Cette expression désigne l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament faites à Israël et rendues possibles par la venue, la mort et la résurrection du Christ, le Messie.

Versets 21-22

Je continue.

Les Juifs lui répondirent : — En ce qui nous concerne, nous n’avons reçu aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun de nos frères n’est venu de là-bas pour nous faire un rapport ou pour nous dire du mal de toi. Mais nous pensons devoir t’entendre exposer toi-même ta pensée. Quant à la secte dont tu fais partie, nous savons qu’elle rencontre partout une sérieuse opposition (Actes 28.21-22).

La réponse des autorités juives est ambivalente. D’une part, ils disent ne rien connaître du christianisme, et d’autre part tout ce qu’ils en savent est négatif. Il est vrai que d’une manière générale les Juifs avaient la haine au ventre contre les chrétiens, ça, tout le monde le savait. Et petit à petit, les païens se joignaient à eux pour dénigrer le Christ. Tacite, l’historien romain appelle le christianisme une superstition détestable. Néanmoins, il n’est pas certain que ces chefs juifs disent la vérité.

En effet, comment pouvaient-ils ne pas être au courant que des Juifs de Rome étaient devenus chrétiens après s’être rendus à Jérusalem et avoir entendu Pierre prêcher lors de la Pentecôte ? Quoi qu’il en soit, dans un premier temps, ils sont prêts à écouter Paul. Ça tombe bien parce que c’est l’une des raisons pour lesquelles l’apôtre est justement venu à Rome.

Versets 23-24

Je continue.

Ils fixèrent donc un autre rendez-vous et, au jour convenu, revinrent chez lui, encore plus nombreux que la première fois. L’entretien dura du matin jusqu’au soir. Paul leur exposa sa doctrine : il leur annonça le règne de Dieu et, en s’appuyant sur la Loi de Moïse et les paroles des prophètes, il cherchait à les convaincre au sujet de Jésus. Les uns se laissèrent persuader par ses paroles, mais les autres refusèrent de croire (Actes 28.23-24).

La première rencontre fut relativement positive. Elle fut donc suivie d’une seconde au cours de laquelle Paul leur expose le règne de Dieu, c’est-à-dire le retour en gloire du Messie victorieux pour établir son royaume de 1 000 ans sur terre. Bien sûr, l’apôtre a aussi expliqué qu’il s’agit du Christ qui est venu comme promis par les Écritures, qui est mort et ressuscité, accomplissant ainsi les nombreuses prophéties faites à son sujet. Les Juifs adoptèrent alors des positions contrastées avec une majorité qui s’opposa catégoriquement à Paul si on en juge par la suite du texte. Il leur annonçait en effet que c’était Jésus le Messie qui avait expié les péchés par sa mort sur la croix, et que la justice devant Dieu s’obtenait d’une seule manière, par la foi en lui.

C’était là l’unique moyen d’entrer dans le royaume, la clé du paradis en quelque sorte. Cependant, cet enseignement de l’apôtre leur restait en travers de la gorge à cause de leur attachement aux rites de la Loi de Moïse, et surtout parce qu’ils avaient choisi de croire que seuls les vrais Juifs, les descendants physiques d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avaient droit à la vie éternelle.

Versets 25-27

Je continue.

Au moment de quitter Paul, ils n’étaient toujours pas d’accord entre eux et Paul fit cette réflexion : — Elles sont bien vraies ces paroles que le Saint-Esprit a dites à vos ancêtres, par la bouche du prophète Ésaïe : Va trouver ce peuple et dis-lui : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; vous aurez beau voir, vous ne saisirez pas. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible, ils ont fait la sourde oreille et ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, de peur qu’ils ne comprennent, qu’ils ne se tournent vers moi et que je ne les guérisse (Actes 28.25-27).

Cette prophétie d’Ésaïe est dite avoir été émise par le Saint-Esprit, ce qui est une façon de dire que les Écritures sont d’inspiration divine. C’est avec une perspicacité prophétique que Paul appliqua à ses contemporains, ces paroles prononcées quelque 8 siècles plus tôt. Ce passage est répété 8 fois dans le Nouveau Testament ; six fois dans les Évangiles, ici dans le livre des Actes, et par Paul dans une de ses lettres. C’est le texte de l’Ancien Testament qui est le plus souvent cité dans le Nouveau, et il est toujours adressé aux Juifs incrédules.

Leur refus obstiné de croire en Jésus-Christ a une action spirituelle des plus tragiques. Il rend leurs cœurs insensibles à l’appel de Dieu, il endurcit leurs oreilles et aveugle leurs yeux. C’est ce qui est arrivé à Israël en tant que nation, aussi bien à l’époque du prophète Ésaïe, qu’au 1er siècle de notre ère, ou encore aujourd’hui au 21e siècle.

Verset 28

Je continue.

Et Paul ajouta : — Sachez-le donc : désormais ce salut qui vient de Dieu est maintenant apporté aux païens ; eux, ils écouteront ce message (Actes 28.28).

Selon un schéma maintenant bien établi, Paul a d’abord prêché la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à la communauté juive, qui dans un premier temps l’a reçue avec un esprit de curiosité. Puis son message divise les Juifs. Alors, Paul se tourne vers les païens qui, annonce-t-il, accepteront ses paroles et recevront le salut. De Jésus à Paul, l’aveuglement des Juifs a été le même, ce qui justifie tout à fait l’ouverture du royaume de Dieu aux païens. À la fin de ce livre et pour la dernière fois, le message de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est adressé aux païens.

De Jérusalem à Rome, en passant par toute la Palestine, l’Asie Mineure et la Grèce, la plupart des Juifs ont rejeté Jésus-Christ. C’est alors que dans une ville après l’autre le message du salut fut adressé à des païens. À Rome s’est déroulé le même schéma. Mais c’est aussi de cette façon qu’a été accomplie la mission que Jésus avait confiée aux apôtres lorsqu’il leur a dit :

Le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde (Actes 1.8).

De Jérusalem, le salut est parvenu jusque dans la capitale de l’Empire. Paul, l’ancien persécuteur de l’Église, le Juif zélé et le pharisien passionné pour les traditions de ses pères, a propagé la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et a préparé les Églises à accueillir en grand nombre les païens qui dans les siècles à venir allaient se tourner vers le Christ.

Versets 30-31

Je finis ce chapitre et ce livre.

Paul resta deux années entières dans le logement qu’il avait loué. Il y recevait tous ceux qui venaient le voir. Il proclamait le règne de Dieu et enseignait, avec une pleine assurance et sans aucun empêchement, ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ (Actes 28.30-31).

D’après la tradition et ce qu’on peut lire dans les épîtres du Nouveau Testament que Paul a écrites, les dépenses de l’apôtre furent prises en charge par les chrétiens de Rome ainsi que par d’autres Églises comme celle de Philippes. On sait aussi que pendant ces deux ans six personnes étaient la plupart du temps avec l’apôtre Paul. Il s’agit de Luc, l’auteur de ce livre, Aristarque de Thessalonique qui fit partie de cette dernière traversée mouvementée de Césarée à Rome ; le disciple Timothée, dont nous avons fait connaissance lors du second voyage missionnaire de Paul ; Marc, qui avec son oncle Barnabas accompagna Paul lors de sa première tournée missionnaire ; Tychique, qui à un moment donné fait partie d’un groupe de compagnons de Paul lors de son 3e voyage ; et Épaphras, qui n’apparaît pas ici, mais qui est mentionné dans deux des lettres que l’apôtre a rédigées et qui font partie du Nouveau Testament.

Luc mentionne spécifiquement que pendant ces deux années Paul jouissait d’une très grande liberté. Ce ne fut qu’un peu plus tard, quand Néron fut sous l’influence d’un tyran cruel, un certain Tigellinus, qu’il devint assoiffé de sang. Au moment où il ordonna une vaste persécution contre les chrétiens, l’Église de Rome était très importante. Tacite, l’historien romain, écrit : Une multitude immense s’était convertie, et fut mise à mort. Le livre des Actes se termine à la fin de ces deux années, et il est presque certain qu’il fut mis en pages durant cette période. Il se termine un peu abruptement, presque en queue de poisson. Alors qu’on s’attendait à un procès et enfin à un verdict, il n’en est rien. On aurait bien aimé connaître avec certitude la fin de la carrière de ce grand héros de la foi.

D’après l’historien Eusèbe, Paul aurait été libéré. C’est aussi le témoignage des écrits de l’Église primitive qui affirment qu’il a été acquitté après un procès tardif en l’an 63. Ce fait est quasi certain à la lumière de son innocence répétée, de l’abandon apparent des poursuites par les Juifs de Jérusalem, ainsi que de certaines informations tirées de ses lettres. Dès sa libération, il serait retourné en Asie Mineure et même allé jusqu’en Espagne, puis en Afrique du Nord dans les années 65 à 67. Suite à quoi, il a visité une nouvelle fois les Églises de Grèce et d’Asie Mineure.

C’est alors qu’il aurait été arrêté une seconde fois dans la région de la mer Égée, puis emmené à Rome et emprisonné. C’est dans son cachot et dans l’attente de son procès qu’il a écrit sa dernière lettre. Dans celle-ci, il dit avec une grande solennité devant l’ombre de la mort qu’il voit se dresser devant lui qu’il va être exécuté. Effectivement, il fut envoyé à l’échafaud par Néron fin 67 ou en 68, pour entrer dans la présence de son Seigneur.

Ces faits peuvent être raisonnablement acceptés comme une conclusion à la vie du plus grand héros de la foi qui a combattu le bon combat de la vie, et gagné la couronne de gloire. Cela dit, la raison primordiale pour laquelle le livre des Actes se termine au beau milieu de la carrière missionnaire de Paul est parce que l’histoire de l’Église de Jésus-Christ ne s’achève pas avec lui. Le Saint-Esprit a continué d’agir tout au long des siècles depuis le jour de la Pentecôte, que ce soit au travers des apôtres ou des chrétiens ordinaires.

La véritable fin du récit aura lieu lors de cet événement inouï qui est décrit dans le Nouveau Testament et qui s’appelle l’Enlèvement de l’Église. À ce moment-là, Jésus-Christ reviendra dans les airs, non pas pour établir son royaume, mais pour chercher et prendre avec lui les siens, ceux qui lui appartiennent, qui ont mis leur confiance en lui. S’ils sont vivants sur terre, ils seront enlevés ; s’ils sont dans la tombe, ils ressusciteront et iront eux aussi à la rencontre du Seigneur dans les airs.

En attendant, l’œuvre de l’Église n’est pas achevée, mais se poursuivra jusqu’à la fin des temps. En attendant, si vous m’entendez, c’est parce qu’aujourd’hui est encore pour vous un jour de grâce, un jour où la porte du ciel, du paradis vous est grande ouverte pour qui veut bien se donner la peine d’entrer. Aujourd’hui est un jour particulièrement important ; un des auteurs du Nouveau Testament l’affirme à trois reprises dans l’Épître qu’il a écrite. Voici ce qu’il dit :

Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, (sous-entendu celle de Dieu) n’endurcissez pas vos cœurs (Hébreux 4:7).

Je cite un de ces trois passages dans sa totalité :

C’est pourquoi, prenez à cœur ce que dit l’Esprit Saint : Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas, comme l’ont fait vos ancêtres lorsqu’ils se sont révoltés et qu’ils ont, dans le désert, voulu me forcer la main. Oui, ce jour-là, vos ancêtres m’ont défié voulant me forcer la main. C’est pourquoi j’ai été plein de colère contre cette génération-là. Et j’ai dit : Leur cœur s’égare sans cesse. Oui, ils n’ont fait aucun cas des chemins que je leur prescrivais. C’est pourquoi, dans ma colère, j’ai fait ce serment : ils n’entreront pas dans mon repos ! Prenez donc bien garde, mes frères, que personne parmi vous n’ait le cœur mauvais et incrédule au point de se détourner du Dieu vivant (Hébreux 3.7-12).

Cette exhortation se veut aussi être un avertissement plutôt sévère. C’est ainsi que l’auteur veut qu’on l’entende. Certes, il s’adresse en priorité aux Juifs du premier siècle. Néanmoins, le principe est valable pour vous et pour moi aujourd’hui en ce début du 21e siècle. Si je suis convaincu par le Saint-Esprit que Jésus-Christ est bien celui qu’il dit être, c’est-à-dire le Fils de Dieu, le chemin, la vérité et la vie éternelle, alors, je suis sommé de me soumettre à lui sans tarder.

Mais si je choisis de m’endurcir, de remettre à plus tard toute décision, alors je me place résolument sous l’épée de Damoclès, selon l’expression proverbiale. En effet, tôt ou tard, je subirai la colère et le jugement de mon Créateur. Je me rends bien compte que voilà de bien sombres paroles, voire même sinistres. Mais je ne fais qu’emboîter le pas de tous les auteurs sans exception des 66 livres qui constituent les Textes Sacrés ; tous se sont exprimés ainsi.

Comme je l’ai déjà dit, le fait que Dieu m’aime personnellement, ne me met pas à l’abri du jugement. Ce n’est que si je cherche refuge en la personne de Jésus-Christ que j’échapperai à tout châtiment. Pour confirmer mes dires, je lis pour finir un petit passage de l’Évangile selon saint Jean :

Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle. Qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle. Qui ne met pas sa confiance dans le Fils ne connaît pas la vie ; il reste sous le coup de la colère de Dieu (Jean 3.16, 36).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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