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27 mars 2023

Jean 20.24 – 21.25

Chapitre 20

Introduction

Je me dis parfois : « Mais pourquoi la vie est elle si compliquée ? ». Il semble en effet qu’avec les années et les progrès technologiques, de nouvelles couches de complexité apparaissent et c’est vrai dans tous les domaines. Il fut un temps où le bien et le mal, le vrai et le faux étaient clairement définis, mais aujourd’hui en Occident, il n’y a plus ni blanc ni noir et c’est le gris partout. Dans le christianisme aussi c’est le grand flou à cause du nombre de clochers qui se réclament de la vérité. Les diverses familles d’églises institutionnelles et même les sectes clament toutes s’appuyer sur les mêmes Écritures, et pourtant leurs différences sont monumentales parce que leur interprétation de la Parole de Dieu diverge grandement. Un exemple de texte qui divise la chrétienté est dans le chapitre 20 de l’évangile selon Jean, où après la résurrection, Jésus dit aux apôtres : « Ceux à qui vous remettrez leurs péchés en seront effectivement tenus quittes ». Comment comprendre ces paroles ? Dans son commentaire, Calvin écrit : « Jésus ne les charge pas d’une responsabilité qui est la sienne. C’est à lui de pardonner les péchés. Il leur ordonne seulement de proclamer en son nom le pardon des péchés ». En effet, ce sont les apôtres qui reçurent les premiers le privilège d’annoncer la Bonne Nouvelle, c’est à dire comment les fautes des hommes sont remises. Du début à la fin, le Nouveau Testament enseigne que quiconque accepte Jésus-Christ somme Sauveur, reçoit en son nom le pardon de ses péchés, tandis que celui qui le rejette demeure sous le jugement de Dieu. Nulle part dans le Nouveau Testament se trouve le moindre petit exemple d’un apôtre pardonnant les fautes de quiconque ; c’est toujours au nom de Jésus et à cause de son sang versé que la remise des fautes est annoncée. Sous le régime de l’Ancien Testament, les croyants étaient pardonnés à crédit, en attendant le sacrifice du Christ.

Versets 24-29

Je continue maintenant à lire dans le chapitre 20 de l’évangile selon Jean.

L’un des Douze, Thomas, surnommé le Jumeau, n’était pas avec eux lors de la venue de Jésus. Les autres disciples lui dirent : — Nous avons vu le Seigneur ! Mais il leur répondit : — Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, si je ne mets pas mon doigt à la place des clous, et si je ne mets pas la main dans son côté, je ne croirai pas. Huit jours plus tard, les disciples étaient de nouveau réunis dans la maison. Cette fois-ci, Thomas était avec eux. Jésus vint, alors que les portes étaient verrouillées. Il se tint au milieu d’eux et leur dit : — Que la paix soit avec vous ! Puis il dit à Thomas : — Place ton doigt ici, vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois donc pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : — Mon Seigneur et mon Dieu ! — Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jean 20.24-29).

Dans son évangile, Jean souligne souvent l’incrédulité des Juifs et surtout des chefs religieux. Le comble fut atteint quand, remplis de haine, les ennemis de Jésus le firent crucifier par les Romains. Mais l’apôtre ne passe pas pour autant sous silence la foi faible des disciples, seulement il montre aussi comment elle évolue et se développe pour atteindre quelques hauteurs avec la confession de Pierre (Jean 6.69), de Marthe, la soeur de Lazare (Jean 11.27), puis finalement de Thomas le douteur. Jusque là, il refuse les témoignages des apôtres et veut une preuve tangible et incontestable que Jésus est en vie. Voilà un homme septique, sombre, obstiné et violent dans ses propos négatifs parce qu’il est découragé par la mort de son Maître. Dix de ses condisciples lui ont dit : « Nous avons vu le Seigneur (Jean 20:25) », mais lui récuse ce témoignage et exige la preuve par 9, une démonstration des sens. Si un pharisien avait posé les conditions de Thomas, il n’aurait rien obtenu du Seigneur, Mais à un disciple fidèle et éprouvé, Jésus condescend à lui accorder ce qu’il demande. Et dès qu’il est confronté à la réalité de la résurrection, il proclame haut et fort que Jésus, l’homme de Galilée, est Dieu manifesté en chair. Ayant été le dernier des apôtres à croire, il est le premier à émettre ce cri de la foi et d’adoration : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Loin de repousser cet hommage, Jésus l’approuve. Au tout début du premier chapitre de cet évangile, l’auteur déclare :

Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. Tout a été créé par lui. En lui résidait la vie (Jean 1.1-4).

Ces vérités ont été vécues personnellement par l’apôtre Thomas. Sa déclaration apporte la réponse définitive à toutes les questions posées dans l’évangile sur l’identité et l’origine de Jésus. La preuve est faite qu’il a dit la vérité, qu’il est le Fils unique de Dieu qui a été envoyé par le Père, et que sa mission a réussi : l’œuvre du salut est accomplie. Par la suite, Jésus sera proclamé le Seigneur du ciel et de la terre, et élevé à une position de très grande gloire.

Par ces paroles : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », Jésus prononce une bénédiction sur tous ceux qui seront convaincus et lui feront confiance sur la seule base du témoignage des apôtres, sans avoir vu une preuve visible de la résurrection du Christ, car la foi est un acte moral de la conscience et du cœur qui est indépendant des sens.

Versets 30-31

Je finis le chapitre 20.

Jésus a accompli, sous les yeux de ses disciples, encore beaucoup d’autres signes miraculeux qui n’ont pas été rapportés dans ce livre. Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous possédiez la vie en son nom (Jean 20.30-31).

Jean explique le but qu’il s’est fixé. Sur les 35 miracles différents que rapportent les 4 évangiles, Jean en a choisi 7 et son objectif est de permettre aux gens de croire que Jésus est le Messie promis et le Fils unique de Dieu. Même ses ennemis ne pouvaient nier les miracles du Seigneur car il les faisait à la vue de tout le peuple, bien que surtout, pour le bénéfice de ses disciples parce que ce sont eux qui doivent devenir ses témoins dans le monde entier.

Chapitre 21

Introduction

Nous arrivons maintenant au dernier chapitre de cet évangile. C’est un épilogue qui a pour but de bien ficeler l’ensemble du récit afin que le lecteur n’ait pas de questions sans réponses. Il y a en effet des abcès qui n’ont pas encore été vidés : pour commencer, tous les disciples ont déserté le Seigneur au moment de son arrestation, et ensuite, en plus, Pierre l’a renié trois fois.

Ce dernier chapitre est donc une sorte de post-scriptum qui vise à rétablir Pierre comme apôtre et les onze dans la mission d’annoncer la personne et l’œuvre du Christ dans le monde.

Versets 1-3

Je commence à lire.

Quelque temps après, Jésus se montra encore à ses disciples sur les bords du lac de Tibériade. Voici dans quelles circonstances. Simon Pierre, Thomas appelé le Jumeau, Nathanaël de Cana en Galilée, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient ensemble. Simon Pierre dit aux autres : — Je m’en vais pêcher. — Nous aussi. Nous y allons avec toi, lui dirent-ils. Et les voilà partis. Ils montèrent dans un bateau, mais la nuit s’écoula sans qu’ils attrapent un seul poisson (Jean 21.1-3).

En l’espace de quelques jours, les disciples ont subi toute une série d’événements tumultueux. Ces émotions fortes ont mis leurs nerfs à vif; ils sont encore confus et incertains sur l’avenir. Jésus est ressuscité, ce qui est merveilleux, mais il n’est plus avec eux 24 h sur 24. Ils ont reçu l’ordre de l’attendre en Galilée et s’y sont rendus, mais le temps se fait long et les disciples se sentent un peu comme abandonnés. Avec Jésus ils avaient un sens de direction mais maintenant ils doivent s’assumer. Pierre a une famille à nourrir et une conscience très lourde, mais il est toujours le chef, alors quand il décide de se rabattre sur la pêche, six autres apôtres le suivent. Voilà un groupe qui fait penser à des enfants à problèmes : Pierre est impétueux et affectueux, mais aussi imprévisible et prompt à chuter ; Thomas le sceptique a un point d’interrogation à la place du cerveau ; Jacques et Jean, les fils du tonnerre, ont la gâchette facile ; Nathanaël est un humoriste; il traîne mais suit le mouvement.

Versets 4-6

Je continue le texte.

Déjà le jour commençait à se lever, et voici : Jésus se tenait debout sur le rivage. Mais les disciples ignoraient que c’était lui. Il les appela : — Hé ! les enfants, avez-vous pris du poisson ? — Rien, répondirent-ils. — Jetez le filet du côté droit du bateau, leur dit-il alors, et vous en trouverez. Ils lancèrent donc le filet et ne purent plus le remonter, tellement il y avait de poissons (Jean 21.4-6).

Les disciples ne reconnaissent pas tout de suite le Seigneur, car il a changé, ils sont loin et il fait encore sombre. Mais dès que leur filet est plein à craquer, ils se souviennent d’une autre pêche miraculeuse orchestrée par Jésus il y a presque trois ans de cela, alors ils comprennent que c’est lui qui est sur la plage et se souviennent sans doute aussi de l’appel qu’il leur avait lancé : « – Suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes (Matthieu 4:19). Cette pêche extraordinaire est le seul prodige de Jésus qui nous est rapporté après sa résurrection. Elle symbolise aussi les fruits que va porter le futur ministère des apôtres.

Jésus a multiplié les pains et les poissons qu’on lui a donnés. Aux noces de Cana, il a d’abord demandé qu’on remplisse les vases et après, le Seigneur a changé l’eau en vin. Il utilise ce qu’on lui donne, ce qui est disponible. Dieu n’est pas limité par ce que je n’ai pas, mais il veut que je mette à sa disposition ce que j’ai. Le filet des disciples était vide; Jésus l’a rempli.

Versets 7-9

Je continue.

Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : — C’est le Seigneur. En entendant que c’était le Seigneur, Simon Pierre, qui avait enlevé sa tunique pour pêcher, la remit et se jeta à l’eau. Les autres disciples regagnèrent la rive avec le bateau, en remorquant le filet plein de poissons, car ils n’étaient qu’à une centaine de mètres du rivage. Une fois descendus à terre, ils aperçurent un feu de braise avec du poisson dessus, et du pain (Jean 21.7-9).

Jean est le premier à réaliser que c’est Jésus qui est sur la rive. Alors et sans attendre, Pierre impulsif se jette à l’eau pour le rejoindre au plus vite, certainement pour entendre une parole de pardon. Entretemps, le Seigneur a préparé un petit déjeuner sur des charbons ardents avec du feu et du poisson qui vient d’on ne sait où.

Versets 10-11

Je continue.

Jésus leur dit : — Apportez quelques-uns de ces poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre remonta dans le bateau et tira le filet à terre. Il était rempli de cent cinquante-trois gros poissons et, malgré leur grand nombre, le filet ne se déchira pas (Jean 21.10-11).

À cette époque, la pratique courante est de compter les prises pour les répartir équitablement entre les associés. Jean n’a jamais vu une chose pareille; il est tellement frappé par le nombre de ces gros poissons qu’ils ont attrapé, que ces 153 belles pièces sont restées gravées dans sa mémoire à tout jamais. Les disciples n’ont fait que suivre les ordres du Seigneur. Pareillement, une bénédiction attend ceux qui déploient leurs efforts à lui obéir.

Toutes sortes d’interprétations farfelues ont été données à ce récit. Jérôme, par exemple, le traducteur de la Vulgate, dit que 153 est le nombre total des espèces de poissons et représente les nations qui seront conquises par les apôtres, et le filet qui ne s’est pas rompu signifie que l’Église ne sera pas déchirée. En réalité, ce chiffre prouve que Jean fut un témoin oculaire de tout ce qu’il a rapporté dans son évangile.

Versets 12-14

Je continue.

— Venez manger, leur dit Jésus. Aucun des disciples n’osa lui demander : “ Qui es-tu ? ” Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approcha, prit le pain et le leur distribua, puis il fit de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples, après sa résurrection (Jean 21.12-14; comparez Jean 20.21,27).

Jésus tend la perche à ses disciples en les invitant à déjeuner avec lui, mais ils sont dans la crainte, et tout penauds. En effet, il vient de renouveler la pêche miraculeuse qu’il leur avait permis de faire, au tout début, lors de son appel à le suivre. C’est à ce moment là qu’il avait parlé de faire d’eux des pêcheurs d’hommes au lieu de poissons. Et maintenant, 3 ans plus tard, les voilà encore à la pêche. C’est la troisième fois que le Seigneur se manifeste à eux mais ils ne comprennent pas qu’il veut qu’ils aillent annoncer la bonne nouvelle du pardon des péchés au lieu d’aller attraper des poissons. Par ce nouveau miracle et ce repas, Jésus les remet sur les rails, il les rétablit dans le ministère de pêcheurs d’hommes. Il joue ici le rôle de chef de famille et de Maître.

Versets 15-17

Je continue.

Après le repas, Jésus s’adressa à Simon Pierre : — Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ne le font ceux-ci ? — Oui, Seigneur, répondit-il, tu sais que j’ai de l’affection pour toi. Jésus lui dit : — Prends soin de mes agneaux. Puis il lui demanda une deuxième fois : — Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? — Oui, Seigneur, lui répondit Simon. Tu sais que j’ai de l’affection pour toi. Jésus lui dit : — Nourris mes brebis. Jésus lui demanda une troisième fois : — Simon, fils de Jean, as-tu de l’affection pour moi ? Pierre fut peiné car c’était la troisième fois que Jésus lui demandait : “ As-tu de l’amour pour moi ? ” Il lui répondit : — Seigneur, tu sais tout, tu sais que j’ai de l’affection pour toi. Jésus lui dit : — Prends soin de mes brebis (Jean 21.15-17).

Maintenant, c’est Pierre qui est sur la sellette. Quelques jours plus tôt, près d’un feu, il a renié son Maître. Maintenant près d’un autre feu, c’est l’heure des règlements de comptes. Jésus l’appelle Simon, fils de Jean, comme il l’avait fait quand il le rencontra la première fois, au moment où il lui demanda de le suivre. Il va renouveler cet appel et le rétablir dans sa charge d’apôtre. Comme Pierre a renié trois fois, Jésus lui pose trois fois la même question : « Simon, m’aimes-tu ? » La première fois, Jésus lui demande s’il l’aime plus que les autres apôtres à cause de la déclaration présomptueuse qu’il avait faite, disant qu’il ne l’abandonnerait jamais, peu importe ce que les autres feraient. Les deux premières questions de Jésus sont construites avec le verbe grec aimer qui veut dire un amour pur, un choix volontaire sacrificiel, comme lorsque Jésus a dit :

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jean 15.13).

Pierre répond chaque fois qu’il a de l’affection pour Jésus, en utilisant le mot grec d’où nous avons en français la racine filial. C’est parce qu’il est devenu humble suite à sa chute que Pierre n’ose pas dire qu’il aime Jésus d’un amour pur et sacrificiel. La troisième fois, Jésus ne demande plus à Pierre s’il a de l’amour pur comme précédemment, mais seulement s’il a de l’affection pour lui. Pierre comprend où Jésus veut en venir et qu’il lui demande en fait : « Si tu as vraiment de l’affection pour moi, pourquoi m’as-tu renié ? » C’est ce qui explique pourquoi cette troisième question a fait beaucoup de peine à Pierre. Il est bien vrai qu’il était tombé bien bas, mais la grâce et le pardon de Dieu rétablissent celui qui se repent. Alors le Seigneur fait table rase du passé et permet à son apôtre repenti de repartir à zéro. Jusqu’à présent, à cause de son impétuosité, Pierre s’était fait, de facto, le porte-parole et le chef des autres. Mais maintenant, comme il s’est considérablement adouci par le sentiment de sa propre faiblesse, c’est Jésus qui lui donne une charge apostolique. Pierre sort vainqueur de cette rude épreuve et le Seigneur lui confie trois fois le soin de son troupeau. Et effectivement, c’est lui qui dirigea l’Église naissante alors qu’elle est composée presque exclusivement de Juifs. Ensuite, Pierre partagea cette tâche avec l’apôtre Paul dont la charge fut plutôt les non-Juifs.

Versets 18-19

Je continue le texte.

Vraiment, je te l’assure : quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n’aimerais pas aller. Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta : — Suis-moi ! (Jean 21.18-19).

L’image que Jésus emploie oppose la liberté de la jeunesse aux limitations imposées par la vieillesse ou l’asservissement. Attacher autour des reins pour la marche ou le travail, le long costume oriental et aller où l’on veut, sont les marques de l’indépendance et de l’activité. Jésus annonce d’avance à Pierre que sa vie finira par un emprisonnement et une exécution. Pierre a lui-même confirmé les paroles de Jésus dans sa seconde épître (2 Pierre 1.14).  Finalement, le Seigneur renouvelle son appel à l’apôtre de le suivre, de demeurer un disciple fidèle, parce que c’est ce qui importe avant tout. La tradition confirme que Pierre fut crucifié sous l’empereur Néron. Mais mourir au service de Dieu et pour la vérité divine est une manière noble de contribuer à sa gloire dans ce monde.

Versets 20-23

Je continue.

Pierre se retourna et aperçut le disciple que Jésus aimait ; il marchait derrière eux. C’est ce disciple qui, au cours du repas, s’était penché vers Jésus et lui avait demandé : “ Seigneur, quel est celui qui va te trahir ? ” En le voyant, Pierre demanda à Jésus : — Et lui, Seigneur, qu’en est-il de lui ? Jésus lui répondit : — Si je veux qu’il reste en vie jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. En fait, Jésus n’avait pas dit qu’il ne mourrait pas, mais seulement : “ Si je veux qu’il reste en vie jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ? ” (Jean 21.20-23).

Pierre veut maintenant savoir ce qui est en réserve pour Jean, mais c’est de la curiosité mal placée. Pierre retombe très vite dans le travers qui consiste à se comparer aux autres. Jésus lui répond : « que t’importe ? Toi, suis-moi ! » En d’autres mots : ce qui va arriver à Jean n’est pas ton affaire, toi, tu as ton ordre de mission, alors vas-y !

Ensuite, l’apôtre Jean corrige une fausse interprétation faite par certains concernant ce que Jésus avait dit. Il est intéressant de noter que dans cet évangile, les dernières paroles du Seigneur ont trait à son retour; cependant, il ne donne pas la moindre indication concernant le moment où il reviendra pour établir son royaume sur terre.

Versets 24-25

Je finis ce chapitre et ce livre.

C’est ce même disciple qui rapporte ces faits et qui les a écrits. Nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a accompli encore bien d’autres choses. Si on voulait les raconter une à une, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir tous les livres qu’il faudrait écrire (Jean 21.24-25).

L’auteur s’identifie comme étant Jean, celui que Jésus aimait. Plusieurs éminents interprètes attribuent le premier de ces deux versets aux responsables de l’Église d’Éphèse. Cette opinion est d’abord fondée sur le verbe au pluriel : « nous savons » qui ne se retrouve pas ailleurs dans cet évangile. Cette opinion se fonde ensuite sur une tradition très ancienne conservée par des Pères de l’Église et consignée dans un fragment de manuscrit (Muratori), et selon lequel Jean écrivit son évangile à la demande de ces mêmes responsables, auxquels il confia ensuite le soin de le publier.

Le dernier verset de cet évangile est une étrange hyperbole. Le style et le vocabulaire ne sont pas de Jean qui ne dit jamais « je pense », et donc, la plupart des interprètes le rejettent Cependant, si on devait analyser tout ce que le Fils éternel de Dieu a dit et fait du temps de son incarnation, et des effets que cela a eu aussi bien sur terre, dans les cieux et aux enfers, alors le commentaire qui en résulterait n’aurait probablement pas de fin.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 26 2024

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