Les études

16 juin 2022

#05 L’état moral de l’Église de Corinthe (1 Corinthiens 4.7-5.7)

Paul s’insurge contre l’orgueil des Corinthiens car c’est la première cause de dissensions dans l’église.

Qui est celui qui t’élève et que possèdes-tu que tu n’as pas reçu, et s’il t’a été donné, pourquoi te vantes-tu comme si tu possédais quelque chose de toi-même ? Déjà vous êtes rassasiés et riches et vous avez commencé à régner sans nous. Et puissiez-vous vraiment régner pour que nous régnions avec vous ! (1Corinthiens 4.7-8).

On ne crée pas un don, alors si j’en possède un, c’est qu’il m’a été donné et donc je n’ai aucune raison de pavoiser. S’il est vrai que les Corinthiens sont spirituellement comblés, Paul, lui, ploie sous la charge de son ministère et des persécutions. De là son ironie mordante, et son vœu que la royauté des Corinthiens se réalise effectivement, car il sera alors délivré de ses souffrances et régnera avec eux.

Mais il me semble plutôt que, à nous autres apôtres, Dieu assigne la dernière place, comme à des condamnés à mort, car il nous livre en spectacle aux anges et aux hommes. Nous sommes considérés fous à cause du Christ, mais vous, vous croyez être sages en Christ. Nous sommes faibles mais vous êtes forts. Vous êtes honorés et nous sommes méprisés. Nous souffrons la faim et la soif, nous sommes mal vêtus, exposés aux coups, errant de lieu en lieu. Nous nous épuisons à travailler. Insultés, nous bénissons. Persécutés, nous le supportons. Calomniés, nous répondons avec bienveillance. Nous sommes devenus les déchets de l’humanité (1Corinthiens 4.9-13).

Au premier siècle, païens et Juifs considèrent les prédicateurs chrétiens comme les plus vils des hommes et croient rendre service à Dieu en les persécutant. Ici encore, Paul est ironique parce que les Corinthiens mêlent l’Évangile à la sagesse du monde et s’en trouvent fort bien, alors que lui subit une longue liste de maltraitances pour la cause de Jésus-Christ.

Je ne vous écris pas ainsi pour vous faire honte mais pour vous exhorter comme des enfants bien-aimés. En effet, même si vous aviez dix mille maîtres, vous n’avez qu’un seul père car c’est moi qui vous ai amenés à la foi en Jésus-Christ. Soyez donc mes imitateurs (1Corinthiens 4.14-16).

L’apôtre est dur envers les Corinthiens parce que l’heure est grave à cause de ces « autres maîtres » coupables d’introduire la sagesse du monde dans l’église. Paul ne cherche pas à enfoncer les Corinthiens par sa supériorité morale, mais comme un père tendre qui éduque ses enfants, il veut ramener à la vérité, à l’humilité, ceux qui s’en sont écartés. Et en leur rappelant qu’il les a conduits à la foi, il veut les faire changer d’attitude et de façon de vivre.

Voilà pourquoi je vous ai envoyé Timothée, mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur. Il vous rappellera mes enseignements (1Corinthiens 4.17).

Comme le jeune Timothée n’a pas l’autorité de l’apôtre pour exhorter de lui-même, c’est en termes très tendres que Paul le recommande et donne d’avance la raison de sa venue afin que les Corinthiens ne le perçoivent pas comme une menace.

Croyant que je ne reviendrai plus chez vous, certains prétentieux se sont élevés. Mais si le Seigneur le veut, je viendrai très prochainement et je verrai bien au travers de leurs beaux discours, ce dont ils sont capables. Car le règne de Dieu ne consiste pas en des paroles en l’air, mais en puissance. Que préférez-vous : que je vienne avec un bâton ou avec un esprit d’amour et de douceur ? (1Corinthiens 4.18-21).

L’apôtre va déterminer quel est l’esprit qui anime les chefs de l’église ; est-ce la puissance de Dieu ou leur propre orgueil. L’important est la sainteté de vie et non les belles paroles qui souvent servent à masquer des vices. Bien que ce ne soit pas ce qu’il souhaite, Paul dispose d’un bâton : l’autorité d’exclure de l’église les membres indignes.

Je commence le chapitre 5.

On entend dire qu’il y a une telle immoralité parmi vous que l’un d’entre vous vit avec la femme de son père et vous êtes orgueilleux au lieu d’être affligés et d’exclure l’auteur de cet acte (1Corinthiens 5.1-2).

Sévèrement condamnée par la loi de Moïse, une telle union n’est pas non plus permise par la loi romaine. Cependant, elle ne dérange pas les Corinthiens, qui, au lieu de s’humilier et de se préoccuper de faire régner l’ordre moral dans l’église, s’enorgueillissent de leur spiritualité.

Pour moi et bien qu’absent, j’ai déjà prononcé la sentence contre l’homme qui a commis cet acte. Au nom du Seigneur Jésus, qu’il soit livré à Satan pour détruire le mal qui est en lui afin qu’il soit sauvé. Vous n’avez vraiment pas de quoi pavaner ; ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? (1Corinthiens 5.4-7).

Le levain représente le péché du coupable et toute source de corruption. L’église doit exercer une discipline morale en accomplissant le douloureux devoir d’exclure ce pécheur. Renvoyé dans l’arène du monde qui est la sphère d’influence de Satan, Paul espère qu’il sera amené à se repentir, ce qui a bien eu lieu selon la seconde épître aux Corinthiens (2.3-8).

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