#09 Les festins de la Sagesse et de la Folie (Proverbes 8.32-10.2)
Dame Sagesse lance un appel à tous ceux qui aspirent au bonheur.
Mes fils, écoutez mes enseignements pour devenir sages. Ne les rejetez pas ! Heureux ceux qui m’obéissent et qui se tiennent sur le seuil de mon palais ! Heureux l’homme qui me trouve car il a découvert la vie et il obtient la faveur de l’Éternel. Mais qui me désobéit se fait tort à lui-même ; ceux qui me haïssent aiment la mort (Proverbes 8.32-36 ; cp 1 Jean 5.12-13).
Dame Sagesse est associée à une vie abondante et à la faveur de Dieu, mais les insensés qui aiment Dame folie épousent la mort. Le contraste est brutal et se poursuit dans le chapitre 9, où ces deux dames ont chacune construit une maison et préparé un festin auquel sont conviés les jeunes hommes dépourvus de bon sens.
La Sagesse a bâti sa maison et taillé ses sept colonnes. Elle a préparé ses viandes et mélangé diverses épices à son vin pour son festin. Elle a envoyé ses servantes pour lancer ses invitations du haut des lieux élevés de la ville. Elle dit : “ que le simple entre ici ! ”, et aux insensés : venez, mangez mon pain et buvez mon vin. Renoncez à la stupidité et vous vivrez. Marchez sur la voie du discernement ! (Proverbes 9.1-6).
Dame Sagesse a tout préparé pour bien recevoir ceux qui voudront bien s’asseoir à sa table. Les viandes et le vin représentent la sagesse qui procure une vie de plénitude. La Sagesse n’agit pas en cachette et tout le monde est invité, surtout les naïfs ouverts à toute influence, et les stupides qui ne la connaissant pas et qui seraient prêts à suivre Dame Folie.
Qui corrige un moqueur s’attire le dédain et qui reprend un méchant se fait insulter. Ne reprends pas le moqueur car il te haïra, mais reprend un sage car lui t’aimera. Conseille le sage et il sera plus sage encore. Instruis le juste et il augmentera son savoir. La condition préalable à l’acquisition de la sagesse, c’est de révérer l’Éternel. La connaissance du Très Saint, c’est l’intelligence (Proverbes 9.7-10).
La Sagesse ne s’intéresse pas aux personnes qui n’ont aucun respect pour Dieu. Par contre, elle corrige celui qui le révère car, étant humble, pour lui la critique est l’occasion d’acquérir davantage de sagesse.
Grâce à moi, la Sagesse, des années seront ajoutées à ta vie. Si tu es sage, c’est toi qui en profiteras, mais si tu es moqueur, tu en porteras la peine (Proverbes 9.11-12).
Prudence et sagesse vont de pair, ce qui généralement permet d’éviter une mort précoce. Sous l’Ancienne Alliance, une longue vie était une bénédiction de Dieu. Mais ceux qui se moquent de lui et de sa Parole commettent beaucoup d’imprudences et leur arrogance leur est souvent fatale.
La Folie est une femme turbulente et stupide. Elle s’assied à la porte de sa maison ou sur les hauteurs de la ville. Elle interpelle les passants : “ Que le simple vienne ici ! ” Et à l’insensé elle dit : “ les eaux dérobées sont douces et le pain mangé en secret est savoureux ”. Mais il ne sait pas que chez elle se rassemblent les morts (Proverbes 9.18).
Dame Folie aussi se fait aussi entendre, mais elle n’a pas besoin de battre le pavé comme Dame Sagesse car elle sait que les insensés sont facilement la proie de leurs pulsions les plus basses et viendront à elle d’eux-mêmes. Son message ensorcelle car il fait miroiter l’attrait du mystère et du fruit défendu, mais ce qu’elle cherche est la ruine de ceux qui l’écoutent, parce que sa maison, où l’adultère a élu domicile, conduit au séjour des morts.
Avec le chapitre 10 commencent les Proverbes de Salomon. Il y en a 375, un chiffre qui, en hébreu, correspond à la valeur numérique des lettres du nom Salomon. Ces Proverbes sont très brefs et passent le plus souvent d’un sujet à l’autre sans transition.
Un fils qui a de la sagesse fait le bonheur de son père et un fils insensé le chagrin de sa mère (Proverbes 10.1 ; cp Proverbes 15.20 ; 23.15, 24 ; 27.11 ; 29.3 ; 17.21, 25 ; 19.13).
Le parallélisme entre deux phrases est typique de la poésie hébraïque. Ce verset, en entier ou en partie, est répété huit fois dans le livre. Dans la famille traditionnelle, la mère reste à la maison, ce qui fait qu’elle est davantage affectée par le comportement de son fils.
Des biens mal acquis ne profitent pas, mais mener une vie juste sauve de la mort (Proverbes 10.2 ; cp Proverbes 11.4).
Ceux qui amassent des fortunes obscènes en exploitant leur prochain, même en toute légalité, auront des comptes à rendre à Dieu. Le mot pour « mener une vie juste » signifie « faire des aumônes » parce que la compassion envers les pauvres est un acte de justice.
Dieu est compatissant envers ceux qui sont charitables à l’égard de leur prochain et eux-mêmes en tirent un bénéfice au niveau physiologique et psychologique.