#03 Paul s’oppose à Pierre (Galates 2.3-18)
Paul se rend à Jérusalem avec Tite, un païen converti à Jésus-Christ, comme preuve que le salut est aussi pour les non-Juifs et qu’il s’obtient par la foi sans obéir à la Loi.
Eh bien, on n’a pas obligé Tite à se faire circoncire malgré la pression de faux-frères qui voulaient nous asservir à la Loi. Mais nous ne leur avons pas cédé d’un pouce afin de maintenir la pureté de l’Évangile (Galates 2.3-5).
Si Paul avait cédé il se serait mis à nouveau sous la Loi, un système opposé au salut par grâce. Par contre quand il est avec des frères faibles dans la foi, il accepte leurs préjugés (1 Corinthiens 9.20-22) afin de ne pas les choquer, mais il n’encourage jamais les pratiques légalistes.
L’attitude des dirigeants les plus influents m’importait peu parce que nous sommes égaux devant Dieu, et de toute façon, ils ne m’ont rien imposé. Au contraire, ils ont bien vu que Dieu m’avait confié la charge d’annoncer l’Évangile aux non-Juifs comme à Pierre celle de l’annoncer aux Juifs. Dieu a fait de Pierre l’apôtre des Juifs et de moi celui des non-Juifs. Ainsi Jacques, Pierre et Jean, qui sont les “ colonnes ” de l’Église, ont reconnu la grâce que Dieu m’avait faite. Ils se sont associés avec moi et Barnabas pour que nous allions vers les peuples païens tandis qu’eux se consacreraient aux Juifs (Galates 2.6-9).
Le ton sans réplique de Paul est adressé aux Judaïsants qui sèment la zizanie chez les Galates. Les apôtres Pierre, Jean et Jacques, demi-frère de Jésus, étaient alors les chefs de l’Église, mais Paul s’est toujours considéré comme leur égal. Par contre, les croyants juifs ont eu du mal à accepter l’apostolat de Paul car il prêchait aux païens et n’avait pas été l’un des témoins oculaires du ministère de Jésus et de sa résurrection. Il fallait donc que Pierre et Paul montrent qu’ils étaient partenaires et prêchaient le même Évangile afin d’établir la même Église. Pierre et Paul avaient des mandats différents, mais leurs champs de travail n’étaient pas délimités d’une manière absolue. C’est Pierre qui le premier a prêché aux païens et Paul commençait toujours par annoncer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu dans les synagogues.
Pierre, Jean et Jacques nous ont seulement demandé de nous souvenir des pauvres, ce que j’ai bien pris soin de faire (Galates 2.10).
Dès l’origine de l’Église, les chrétiens ont montré de la compassion envers ceux qui souffrent, qu’ils soient démunis, malades ou persécutés.
Mais, lorsque Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé ouvertement à lui car il était condamnable. En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il prenait part aux repas avec les frères non-juifs, mais après leur venue, il s’est esquivé par crainte des croyants Juifs. Comme lui, les autres croyants juifs se sont esquivés, au point que Barnabas lui-même s’est laissé entraîner par leur hypocrisie (Galates 2.11-13).
Par son comportement pendable, Pierre a commis une faute très grave car il a semé le trouble. Il a donné l’impression, d’une part, d’accréditer les vues légalistes des Juifs croyants, et d’autre part de désavouer les frères non-Juifs. Craignant pour sa popularité auprès des Juifs légalistes, en douce, Pierre a quitté ses frères païens comme s’ils étaient pestiférés. Ce comportement terriblement hypocrite est normal de la part d’un politicien, mais pas d’un apôtre. Il n’est donc pas étonnant que Paul ait fait une intervention musclée et publique afin de défendre la pureté de l’Évangile de la grâce.
Mais quand j’ai vu qu’ils ne se conduisaient pas selon la vérité de l’Évangile, j’ai dit à Pierre devant tous : “ Toi qui es Juif de naissance, tu te conduis habituellement comme un croyant non-Juif, alors comment peux-tu vouloir obliger les frères d’origine païenne à vivre comme des Juifs ? ” (Galates 2.14).
Avant l’arrivée des Juifs, Pierre partageait le repas des frères païens sans se soucier des rites de la Loi. Mais subitement, il obéit à la Loi qui interdit de manger avec des non-Juifs, ce qui revient à dire par son exemple qu’obéir aux prescriptions de la Loi est nécessaire au salut. Alors Paul lui dit : Toi qui a abandonné la Loi afin d’être justifié par la foi en Jésus-Christ, tu veux maintenant placer les non-Juifs sous la Loi qui ne permet pas de devenir juste.
Toi et moi sommes Juifs d’origine et non pécheurs comme les païens. Cependant, ce n’est pas par les œuvres de la Loi que l’homme est déclaré juste, mais par la foi en Jésus-Christ. C’est pourquoi, nous, Juifs, plaçons notre confiance en Jésus-Christ pour être déclarés justes par la foi et non par les œuvres de la Loi parce que personne ne sera déclaré juste en accomplissant ce qu’ordonne une loi (Galates 2.15-16).
La proclamation de Paul dans laquelle il inclut Pierre, répudie la Loi et la remplace par la foi en Jésus-Christ comme moyen de salut. Cette déclaration a dû faire une profonde impression sur les croyants Galates que des Judaïsants avaient en partie ramenés sous la Loi. Le pécheur acquiert la position de juste devant Dieu uniquement par la foi en Jésus-Christ, c’est à dire en lui accordant une confiance totale et sans réserve parce que, par lui, Dieu a parfaitement accompli notre salut. Il n’y a rien à ajouter et il ne faut surtout pas essayer. La culpabilité et la condamnation du pécheur sont ôtées et remplacées par un pardon total.
L’apôtre Pierre ne veut pas être vu avec des non-Juifs croyants car, selon la Loi, tout païen est impur. L’apôtre Paul le reprend vertement puis dit :
Si en acceptant d’être déclaré juste par la foi en Jésus-Christ, je me déclare pécheur parce que je viole la Loi, je fais de Jésus le responsable de mon péché, ce qui est une aberration. Si après avoir abandonné les ordonnances de la Loi, je m’y soumets à nouveau, je suis un transgresseur de la Loi (Galates 2.17-18).