#01 Introduction – Salutations (Galates 1.1-7)
Pendant leur premier voyage missionnaire, Paul et Barnabas fondent les églises de Galatie. Suite à leur retour et peu de temps après le concile de Jérusalem qui eut lieu en l’an 49, Paul apprend que des Judaïsants se sont introduits dans les églises de Galatie et enseignent que pour obtenir la vie éternelle les païens doivent obéir à la loi de Moïse et surtout se faire circoncire. Face à cette grave déviance qui pèse sur ces croyants, Paul réagit vivement et écrit aux Galates la première des épîtres que nous possédons de lui.
Sur le fond, elle est semblable à l’épître aux Romains où Paul expose systématiquement, logiquement et en détail les grandes vérités de l’Évangile et surtout la justification par la foi. Mais sur la forme, elle diffère car très polémique. En effet, Paul y réfute les déviations doctrinales avec une ardeur et une passion qui montrent son ardent amour pour la vérité et pour les âmes. Il y défend aussi son apostolat avec une grande éloquence. Les accusations qu’il porte contre les Judaïsants sont d’une extrême gravité mais il ne les identifie pas avec précision. D’ailleurs, il évite tout dialogue avec eux et ne s’adresse qu’aux croyants Galates, les exhortant à rester attachés au principe de la grâce. Les Judaïsants sont un groupe de pseudo-croyants qui acceptent bien Jésus comme le Messie mais qui suivent la loi de Moïse à la lettre. Ce ne sont ni de vrais Juifs ni de vrais chrétiens.
L’épître aux Galates contient la déclaration claire et solennelle que le salut est un don de la grâce et qu’il s’obtient non par des œuvres et des rites mais uniquement par la foi en la toute suffisance du sacrifice de Jésus-Christ. Le Chrétien est donc libre de toute forme de légalisme, une affirmation tout aussi pertinente aujourd’hui que quand elle fut écrite.
D’ailleurs des siècles plus tard, cette épître fut appelée « la pierre angulaire de la Réforme protestante » car elle proclamait le salut par la foi seule. Il faut bien comprendre que l’obligation de suivre un rite ou de pratiquer une œuvre quelconque place le pratiquant sous le régime de la Loi, qu’il lui faut alors pratiquer dans ses moindres détails sans jamais faillir. Comme cela est impossible, il est sous la malédiction de Dieu.
L’épître aux Galates ne contient ni action de grâces, ni demande d’intercession de la part de l’apôtre, ni mention d’un seul croyant. Par contre, étant obligé de se défendre, Paul donne sur lui-même des détails qui n’existent nulle part ailleurs.
Je commence le premier chapitre.
Cette lettre vous est adressée par Paul, apôtre, non par une autorité humaine, ni par l’intermédiaire d’un homme, mais par Jésus-Christ et par Dieu le Père qui l’a ressuscité des morts. Avec tous les frères qui sont avec moi, je salue les Églises de la Galatie. Que la grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ (Galates 1.1-3).
Le ton de cette introduction est froid comme le métal et il sera apologétique et polémique tout au long de la lettre car l’apôtre n’a rien de louable à dire aux Galates. Il est obligé de défendre son apostolat contre les Judaïsants car si son autorité est compromise, son message l’est aussi et toute l’œuvre accomplie auprès des Galates sera vaine. Voilà pourquoi, dès le début, Paul souligne que sa charge lui a été confiée à la fois par Jésus ressuscité et par le Père. En d’autres mots, refuser son mandat c’est s’opposer à Dieu lui-même. Paul écrit aux églises du sud de la Galatie qu’il avait lui-même fondées. La salutation qu’il leur adresse figure dans toutes ses épîtres parce que c’est la grâce de Dieu en Jésus-Christ qui conduit à la paix.
Le Christ s’est offert lui-même en sacrifice pour expier nos péchés afin de nous délivrer du monde présent dominé par le mal : il a ainsi accompli la volonté de Dieu, notre Père. À Dieu soit la gloire pour l’éternité ! Amen ! (Galates 1.4-5).
Cette magnifique déclaration nous rappelle que sur la croix, Jésus a pleinement satisfait toutes les exigences de la justice divine, et qu’il a réconcilié avec Dieu tous ceux qui croient en lui. Ce qu’il a accompli sur la croix est un chef d’œuvre de maître, ce qui fait que si on y ajoute quoique ce soit, on le dénature et on le rend caduque à son égard. L’une des qualités extraordinaires de l’apôtre était sa spontanéité à louer Dieu en toutes circonstances.
Je m’étonne de la rapidité avec laquelle vous abandonnez celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour vous tourner vers un autre Évangile. Il n’y a pas un autre évangile mais il y a des gens qui sèment le trouble parmi vous et qui veulent renverser l’Évangile du Christ (Galates 1.6-7).