2 Corinthiens 5.10-15
Chapitre 5
Introduction
Un jour sur le boulevard de ceinture de Lyon, j’ai eu un accident qui était de ma faute. C’est sûr qu’il y avait des circonstances atténuantes, il pleuvait, la chaussée était glissante, mais il n’empêche que j’ai reçu une convocation pour aller au tribunal et je me suis retrouvé au banc des accusés. Tous ceux qui passent en justice le sont pour leur malheur ; d’ailleurs, plusieurs expressions imagées l’expriment bien. Ainsi, on dit : « être poursuivis ou traînés en justice, avoir des démêlés avec la justice ». Nous sommes tous censés être égaux devant la loi, et c’est la raison pour laquelle « La justice » est personnifiée les yeux bandés afin de ne pas se laisser influencer par les apparences. Si effectivement sur terre les hommes essaient plus ou moins d’être équitables, à combien plus forte raison « La justice » qui est administrée là-haut dans les cieux par le Juge suprême est-elle parfaite, tranchante et absolue.
Tôt ou tard, chacun d’entre nous sera appelé à rendre des comptes devant le tribunal céleste, mais pas forcément à la barre des accusés. En effet, vis à vis de Dieu, la différence est comme le jour et la nuit entre un chrétien au sens biblique du terme, et un non-croyant. Selon la définition donnée par les Écritures, un vrai croyant est un enfant de Dieu et il a reçu la vie éternelle après avoir mis sa confiance en Jésus. Parce que le Christ a donné sa vie en rançon pour moi, j’ai reçu le pardon de mes fautes et acquis une position de juste devant mon Créateur. Je suis loin, très loin d’être parfait, et pourtant, je le suis quand même aux yeux de Dieu parce qu’il me voit uni à son Fils et revêtu de sa justice. Cela dit, je suis exhorté à faire tout mon possible pour lui être agréable dans toute ma conduite, car un jour, et comme je l’ai dit, je serai appelé à la barre céleste pour être évalué et examiné sous toutes les coutures, mais non pour être accusé, et la nuance est de taille.
Verset 10
Je continue à lire dans le chapitre 5 de la seconde épître de Paul aux Corinthiens.
Notre ambition est de plaire au Seigneur, car nous aurons tous à comparaître devant le tribunal du Christ, et chacun recevra ce qui lui revient selon les actes, bons ou vains, qu’il aura accomplis par son corps (2Corinthiens 5.10).
L’apôtre fait les choses dans l’ordre. Dans un premier temps, il a confirmé aux Corinthiens leur espérance et l’assurance du salut. Maintenant il leur rappelle que leur responsabilité de chrétien est de se montrer obéissant envers Dieu parce qu’un jour tous les croyants devront rendre compte de la façon dont ils ont vécu en tant que chrétien devant un tribunal très spécial. Ce n’est pas la première fois que Paul leur en parle car dans sa première épître il a dit :
Le jour du jugement montrera clairement la qualité de l’œuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’œuvre de chacun pour en révéler la nature. Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur recevra son salaire ; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à échapper au feu. Ne jugez donc pas avant le temps. Attendez que le Seigneur revienne. Il mettra en lumière tout ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions véritables qui animent les cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient (1Corinthiens 3.13-15 ; 4.5).
Ce jugement ne détermine pas la destinée éternelle de la personne puisque le salut est gratuit ; il s’obtient uniquement par la foi en Jésus qui a déjà payé entièrement le prix des fautes de ceux qui se confient en lui. De plus, celui qui siège comme juge, est également leur sauveur. Le tribunal du Christ ne concerne que les vrais chrétiens mais il est quand même redoutable parce qu’à cette occasion seront examinés et pesés en toute équité et impartialité tout ce que j’aurais fait en pensées et en actes dans mon corps pendant mon pèlerinage terrestre. Ce jugement révélera au grand jour ce que j’ai accompli et qui est bien, c’est-à-dire qui a de la valeur pour le Royaume de Dieu, ainsi que tout ce que j’ai fait de mal, et qui ne vaut donc strictement rien.
Aux Philippiens, Paul écrit : Mes chers amis, vous avez toujours été obéissants : faites donc fructifier votre salut, avec crainte et tremblement (Philippiens 2.12). Voilà pourquoi, précédemment, l’apôtre a dit aux Corinthiens : que nous restions dans ce corps ou que nous le quittions, notre ambition est de plaire au Seigneur (2 Corinthiens 5.9).
C’est aussi au Tribunal du Christ que certains croyants recevront une récompense. Cette évaluation se fera sur la base de la fidélité du chrétien à son Maître. Je lis deux passages :
“ Très bien, lui dit son maître, tu es un bon serviteur, en qui l’on peut avoir confiance. Tu t’es montré fidèle en peu de choses. C’est pourquoi je t’en confierai de plus importantes. Viens partager la joie de ton maître ! ” Or, en fin de compte, que demande-t-on à des intendants ? Qu’ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée (Matthieu 25.23 ; 1Corinthiens 4.2).
La certitude qu’un jour il sera jugé et l’espérance de la vie éternelle auprès du Seigneur ont un effet salutaire sur l’apôtre, car c’est parce qu’il adopte cette perspective céleste de la vie qu’il est capable de persévérer au milieu des difficultés sans nombre qui l’assaillent. Dans l’épître aux Philippiens, il écrit :
Pour moi, en effet, la vie, c’est le Christ, et la mort est un gain. Je suis tiraillé de deux côtés : j’ai le désir de quitter cette vie pour être avec le Christ, car c’est, de loin, le meilleur. Mais il est plus nécessaire que je demeure dans ce monde à cause de vous. Je sais donc que je resterai pour contribuer à votre progrès et à votre joie dans la foi (Philippiens 1.21-25).
Je suis comme Paul, mais un tout petit peu seulement, car ma raison pour vouloir rester plus longtemps sur terre est plutôt égoïste. Je voudrais encore profiter de ce que la vie peut offrir. Je me sens un peu comme ce petit garçon noir qui assistait à une soirée d’évangélisation dans le sud des États-Unis, il y a bien des années. Le message s’est terminé d’une manière percutante par la question : « Qui veut aller au paradis ? » Tout le monde a levé la main sauf le petit noir. Alors, l’évangéliste l’a regardé et lui a demandé : « Ne veux-tu pas aller au ciel ? » Le garçon a répondu : « Bien sûr que si, mais je croyais qu’une charrette partait tantôt ! » Comme lui, je ne suis pas pressé de faire ce dernier voyage ; l’apôtre Paul non plus, mais pour des raisons beaucoup plus nobles.
Comme de coutume, il nous donne la bonne marche à suivre pour la vie chrétienne. Son engagement est authentique, dénué de toute hypocrisie, dénué d’intérêts personnels, et vise uniquement à répandre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Vase de terre fragile, l’apôtre endure bien des souffrances, mais à la lumière de l’espérance de la résurrection à venir, sa seule ambition est de plaire au Seigneur en faisant sa volonté qui est de faire connaître la splendeur éternelle du Dieu créateur. Quel exemple !
Verset 11
Je continue le texte.
Nous savons donc ce que signifie craindre le Seigneur. C’est pourquoi nous cherchons à convaincre les hommes, et Dieu sait parfaitement ce que nous sommes. J’espère d’ailleurs que, dans votre conscience, vous le savez, vous aussi (2Corinthiens 5.11).
Nous vivons dans une cacophonie religieuse déroutante qui explique que la plupart des gens ont bien du mal à se faire une idée juste du Créateur et surtout de ses exigences. La nouvelle théologie protestante qui est née au siècle dernier enseigne que Dieu est comme un vieil homme à la barbe grisonnante, plein d’indulgence et de douceur, une sorte de papa gâteau qui se balade sur un nuage rose bonbon. Ce libéralisme religieux prône la paternité universelle de Dieu et la fraternité de tous les hommes. Mais selon les Textes sacrés, l’Éternel est trois fois saint, sa justice inflexible et il est intraitable en ce qui concerne nos fautes. A ce sujet, l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit : C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant (Hébreux 10.31). Cela dit, Dieu aime sa créature et il veut nous épargner son juste châtiment. Voilà pourquoi, ce n’est pas du bout des lèvres, mais avec conviction que l’apôtre Paul cherche à convaincre ses auditeurs de la véracité du message du salut et des conséquences redoutables pour ceux qui le rejettent. Paul sait qu’il a obtenu la vie éternelle par la foi en Jésus-Christ, mais aussi qu’un jour il sera appelé à la barre céleste pour rendre compte de sa vie et de son ministère. Cette perspective lui inspire un profond respect envers Dieu qui le rend humble et lui donne du zèle. Tout chrétien doit aussi être animé d’une crainte révérencieuse à l’égard du Seigneur qu’il sert, et qui sera aussi son juge. Dans le livre des Proverbes, on lit : La clé de la sagesse, c’est de révérer l’Éternel (Proverbes 9.10). C’est la pensée du jugement qui réveille dans l’âme la crainte du Seigneur.
Paul a bien conscience que lui et les autres apôtres doivent remplir leur ministère d’une manière digne de leur appel en annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ avec un cœur droit. Mais comme dans l’accomplissement de sa tâche, il doit constamment faire face à une opposition farouche, il est obligé de justifier sa conduite afin de rester crédible auprès de ses auditeurs. Voilà pourquoi il affirme une fois encore la sincérité de ses mobiles devant Dieu qui voit notre vie entière et connaît nos pensées aussi bien que nos actions. Paul invite donc les Corinthiens à reconnaître sa bonne conscience d’après ce qu’ils savent de lui.
Verset 12
Je continue le texte.
Nous ne nous recommandons pas à nouveau auprès de vous. Nous voulons seulement vous donner de bonnes raisons d’être fiers de nous. Ainsi vous saurez répondre à ceux qui trouvent des raisons de se vanter dans les apparences et non dans leur cœur (2Corinthiens 5.12).
Littéralement : « du visage et non du cœur ». Paul met ici en opposition deux types de fierté. Il y a d’abord l’orgueil de ses adversaires qui se basent sur les apparences, sur des recommandations humaines. C’est le « m’as-tu-vu », la star qui entre sur scène parée d’éclat dans un environnement son et lumière. Ce besoin d’étalage de la part des Judaïsants qui s’opposent à l’apôtre est de l’arrogance pure et simple. Mais à côté du cœur hautain, Paul déclare qu’il existe une fierté légitime qui repose sur l’œuvre divine accomplie par l’intermédiaire de son ministère. Il tient en effet à être considéré comme un serviteur authentique du Christ non pour gonfler la poitrine mais afin que son message soit reçu comme émanant de Dieu. Il prêche la culpabilité absolue de l’être humain, sa perdition éternelle, et Jésus comme seule et unique voie de salut. Un tel langage ne va certes pas lui attirer la popularité des foules, mais se voulant fidèle à son Maître, sa responsabilité est de proclamer la vérité sans détour. Il invite donc les Corinthiens, d’une part, à prendre son parti contre ses adversaires et, d’autre part, à présenter à ceux qui ne le connaissent pas, sa personne et son ministère sous leur vrai jour.
Verset 13
Je continue.
Quant à nous, s’il nous est arrivé d’être hors de sens, c’est pour Dieu, si nous sommes raisonnables, c’est pour vous (2Corinthiens 5.13).
Dans l’effusion de son cœur, l’apôtre met à nu devant les Corinthiens tout son être et tout son ministère, ainsi que les mobiles qui l’inspirent. Alors bien sûr il donne des munitions à ses détracteurs judaïsant. Ce sont eux qui formulent cette accusation tout simplement parce qu’ils sont jaloux de lui et haïssent tout ce qu’il représente et surtout son enseignement.
Luther traduit ce passage ainsi : « Si on en fait trop ? nous le faisons pour Dieu ; Si nous sommes modérés ? nous le sommes pour vous » . Puis il le commente en disant : « Sommes-nous tranchants ? Nous servons pourtant Dieu en cela ; si nous nous comportons doucement et modérément, c’est pour vous rendre service, afin que, partout, tout soit juste et bien fait. » En d’autres mots, Paul est prêt à parler et prêt à se taire, selon ce que demande la gloire de Dieu et le bien de l’Église. Il est prêt à être jugé insensé si c’est pour Dieu. A moins d’être animé du même esprit que Paul, les moindres difficultés du ministère ne tarderont pas à me détourner de mon devoir.
Cela dit, il est bien vrai que dans les circonstances souvent défavorables de son ministère, l’apôtre semble agir en insensé et comme s’il fait peu de cas de sa vie. En effet, quelle personne qui est dans un état normal ferait face à une foule en furie décidée à lui faire la peau ? Dans le livre des Actes, on lit :
Bientôt, toute la ville (d’Éphèse) fut en effervescence. [..]. Paul voulait se présenter devant le peuple, mais les disciples l’en empêchèrent. Et même quelques hauts fonctionnaires de la province, qui le tenaient en amitié, lui firent parvenir un message pour lui recommander de ne pas se rendre au théâtre (Actes 19.29-31).
Moi, à la place de Paul, j’aurais pris mes jambes à mon cou, mais pas lui. Qui serait assez fou pour retourner dans une ville où il a été battu et laissé pour mort ? Paul est cet homme. Dans la ville de Lystres, des Juifs sont arrivés et le texte dit :
Ils parvinrent à retourner le peuple contre eux : ils lancèrent des pierres contre Paul pour le tuer, puis ils le traînèrent hors de la ville, croyant qu’il était mort. Mais quand les disciples se rassemblèrent autour de lui, il se releva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit avec Barnabas pour Derbé. Après avoir annoncé la Bonne Nouvelle dans cette ville et y avoir fait de nombreux disciples, ils retournèrent à Lystres (Actes 14.19-21).
L’apôtre est tellement consacré à la cause de Jésus-Christ qu’il ne prend jamais ses propres intérêts en compte. Cela dit, les Corinthiens connaissaient bien le côté raisonnable de leur père spirituel, son amour pour eux, son enseignement rationnel et logique qui repose sur les écrits de l’Ancien Testament et les révélations qu’il a personnellement reçues du Christ lui-même. La vie et le ministère de l’apôtre consistent en une démonstration des deux plus grands commandements de la Loi tels que Jésus les a enseignés. Je cite ses paroles :
Voici le commandement le plus important : Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, il est le seul Dieu ; tu aimeras donc le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ton énergie. Et voici celui qui vient en second rang : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus important que ceux-là (Marc 12.29-31).
Verset 14
Je continue le texte.
En effet, l’amour du Christ nous étreint, car nous avons acquis la certitude qu’un seul homme est mort pour tous : donc tous sont morts en lui (2Corinthiens 5.14).
L’amour du Christ est la motivation qui pousse Paul à une consécration sans frein ; c’est le moteur de son ministère. Il désire ardemment annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tout l’empire romain. En effet, tous les êtres humains sont sous une sentence de mort aussi bien physique que spirituelle et éternelle. Dans le Jardin d’Éden, Adam représentait toute la race humaine. Puis l’Éternel l’a mis à l’épreuve en lui disant : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement (Genèse 2.16-17). On connaît la suite ; Adam a désobéi à Dieu en toute connaissance de cause et le résultat est dramatique car il a entraîné à sa suite toute l’humanité dans la mort. Vous et moi somme nés dans la famille humaine vouée au jugement de Dieu. On a coutume de dire que dès l’instant de sa naissance, on commence déjà à mourir. Mais c’est vrai. Et quand le roi David dit qu’il « marche dans la vallée de l’ombre de la mort », il ne parle pas de la fin de son séjour sur terre, mais il veut dire que la vie consiste en une marche dans une vallée de larmes où l’ombre de la mort rôde partout.
Au fur et à mesure que je prends de l’âge, ma vallée s’assombrit davantage et devient de plus en plus étroite, et un jour, elle débouchera sur l’au-delà. C’est un peu comme si derrière votre maison se trouvait la chaîne des Alpes avec une belle vue sur le Mont Blanc. Imaginons maintenant que cette montagne soit le paradis, le jardin d’Éden où Dieu a placé l’homme à sa création. Adam dispose de tout ce dont il a besoin ; il a l’entière liberté d’aller où bon lui semble et de manger ce qu’il désire sauf d’un fruit. A ce moment, Adam est sans faute mais se trouve confronté à un choix. Dieu lui a imposé une seule interdiction mais Adam a passé outre et a désobéi. Cette chute lui valut d’être expulsé du paradis. Il est alors descendu de cette montagne élevée pour venir s’échouer dans la vallée où nous sommes à présent. Une fois en bas, la race humaine a débuté quand Adam et Ève ont eu des enfants. Mais ils ne viennent pas au monde sur le Mont Blanc où se trouve le jardin d’Éden et où nos premiers parents vivaient heureux. Non ! Ils naissent tout en bas dans la vallée de l’ombre de la mort. Mais Dieu aime tellement ses créatures déchues qu’il a envoyé son Fils. Le Seigneur Jésus est donc descendu du ciel jusqu’à nous dans la vallée de larmes. Il est l’Être parfait par excellence. Le Nouveau Testament dit qu’il est « saint, innocent et sans tache, séparé des pécheurs » (Hébreux 7.26). Né ici-bas, il est devenu un simple homme afin d’habiter parmi les descendants d’Adam et leur offrir la vie éternelle. Il est venu du ciel, mais il n’est pas monté au sommet de la montagne où il n’y a désormais plus personne car tous les êtres humains sont dans la vallée de larmes et sous le jugement. Jésus est venu là même où se trouvent les hommes morts dans leurs péchés et il a donné sa vie pour laver l’affront que nous avons fait au Créateur et ainsi nous racheter. Il a offert un acte de justice parfait afin de défaire l’injustice commise par Adam ; en obéissant parfaitement à la volonté de son Père, Jésus a réparé la désobéissance d’Adam.
Parce que les êtres humains sont spirituellement morts et doivent mourir physiquement, Jésus est lui-même passé par la mort afin de nous soustraire au châtiment de Dieu et nous donner la vie éternelle.
L’apôtre écrit aux Corinthiens : « nous avons acquis la certitude qu’un seul homme est mort pour tous : donc, tous sont morts en lui ». Jésus a pris notre place ce qui fait que ceux qui lui font confiance sont morts et ressuscités avec Lui, mais nous ne retournerons pas sur la haute montagne de l’histoire avec la possibilité de tomber à nouveau. Non, le Christ nous conduit jusqu’à sa demeure personnelle dans le ciel. Aux Éphésiens, Paul écrit :
Par notre union avec Jésus-Christ, Dieu nous a ressuscités ensemble et nous a fait siéger ensemble dans le monde céleste (Éphésiens 2.6).
Bien que toujours sur terre dans la vallée de larmes, les croyants sont déjà dans les cieux en compagnie de Jésus, mais en puissance en quelque sorte.
Verset 15
Je continue le texte.
Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscité pour eux (2Corinthiens 5.15).
Dans le Nouveau Testament, la mort et la résurrection de Jésus sont toujours liées parce que s’il n’est pas ressuscité, il n’est pas le Fils unique de Dieu et sa mort perd alors pour nous toute signification.
Ceux qui sont morts sont ceux qui sont affranchis de l’empire de l’égoïsme et du péché ; eux seuls peuvent vivre véritablement. Voilà pourquoi les croyants sont exhortés à vivre ce qui veut dire vivre non pour eux-mêmes mais pour leur Seigneur. Ils doivent se consacrer entièrement à lui pendant tout le temps de leur cheminement terrestre ici-bas. C’est d’ailleurs la définition du disciple du Christ. Cette façon de vivre consiste entre autres, à adopter la perspective divine de la vie humaine, c’est à dire considérer les choses de ce monde comme provisoires, ne pas s’y attacher, et attribuer avant tout de l’importance aux vérités invisibles et spirituelles. Un disciple est aussi quelqu’un dont l’objectif premier est d’honorer son Maître dans toutes les facettes de sa vie. D’ailleurs, c’est ce que Jésus a dit à ceux qui exprimaient le désir de le suivre. Je le cite :
S’adressant à ses disciples, Jésus dit : — Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la retrouvera (Matthieu 16.24-25).
À l’origine, le mot chrétien signifie « petit christ », et c’est une insulte adressée par les païens du premier siècle aux disciples de Jésus. Mais en fait, c’est exactement ce qu’un croyant doit être, un « petit Christ ». C’est en tout cas le désir de Paul pour lui-même. Sa seule ambition est d’imiter Jésus, son Seigneur, et de vivre sa vie comme son Maître l’a vécue, avec le même abandon désintéressé. Voilà donc tout un programme.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.