2 Corinthiens 3.14-18
Chapitre 3
Introduction
En français, comme dans toutes les langues d’ailleurs, il existe des expressions très pittoresques qui font partie du langage courant surtout de la rue et du monde des ados. Je me souviens quand j’étais jeune et qu’on commençait à fréquenter le sexe opposé, les langues allaient bon train et on aurait pu entendre : « elle ne veut plus le voir et il n’a rien compris, il a vraiment de la peau de sos devant les yeux », sous-entendu de saucisson bien sûr, ou encore : « il n’y voit que du feu ». Quand on y réfléchit, ces images sont un peu bizarres, mais très parlantes en même temps, et leur signification ne fait aucun doute ; il s’agit d’une personne qui ne peut pas ou ne veut pas voir et comprendre une situation qui pour les autres est pourtant évidente.
Quand les ados utilisent ces expressions, ils font généralement référence à un aveuglement d’ordre psychologique, mais leur application est tout aussi valable dans le domaine spirituel et c’est exactement ce que l’apôtre Paul affirme concernant le peuple d’Israël, mais en termes plus raffinés que le langage des jeunes. Je continue à lire dans le chapitre 3 de la seconde Épître aux Corinthiens.
Verset 14
Nous ne faisons pas comme Moïse qui “ couvrait son visage d’un voile ” pour empêcher les Israélites de voir… Mais leur esprit est devenu incapable de comprendre : aujourd’hui encore, lorsqu’ils lisent l’Ancien Testament, ce même voile demeure ; il ne leur est pas ôté, car c’est dans l’union avec le Christ qu’il est levé (2Corinthiens 3.14).
C’est ici la première fois que les Écritures juives sont appelées : « l’Ancien Testament ». Quand on en fait la lecture, on découvre effectivement un certain nombre de vérités d’origine divine qui ne sont que partiellement révélées et qui demeuraient donc mystérieuses même à ceux qui les couchaient sur le parchemin. Sous le régime de la Nouvelle Alliance, il n’en est plus ainsi ; le fait que Dieu se soit manifesté en Jésus-Christ est clair comme de l’eau de roche, c’est d’ailleurs le cœur de l’Évangile. Ce voile que portait Moïse pour cacher la gloire de Dieu qui rayonnait de son visage est prophétique. En effet, depuis l’époque de l’apôtre Paul jusqu’à aujourd’hui, ce voile spirituel est encore bien présent sur les yeux du cœur des Juifs qui ne peuvent donc pas voir en Jésus-Christ leur Messie, l’accomplissement et la fin de la Loi. Leur compréhension des vérités spirituelles est faussée par leurs préjugés. Ils ne veulent absolument pas considérer la possibilité que le Christ est bien ce qu’il a dit être parce qu’ils refusent de faire face aux conséquences d’une telle réalité, qui je dois l’admettre sont pour eux fort sévères, car toutes leurs croyances et celles de leurs ancêtres s’écroulent en un instant comme un château de cartes et ça, leur orgueil de Juif ne peut l’accepter.
Jacob, le père de la nation d’Israël était un homme passablement tordu, ses 12 fils pareils à l’exception de Joseph qui lui a honoré l’Éternel dans toute sa vie. Les Textes Sacrés soulignent bien l’attitude d’incrédulité des Hébreux depuis le temps de Moïse qui n’en finit pas d’avoir maille à partir avec un peuple sans cesse rebelle. Après Moïse, ça a continué de plus belle jusqu’à la venue du Christ et au-delà. Dans son épître aux Romains (10.21), l’apôtre Paul cite le début d’un passage prophétique de l’Ancien Testament qui résume bien le comportement général d’Israël depuis toujours. Je cite ce texte :
Oui, j’ai tendu les mains, à longueur de journée, vers un peuple rebelle qui suivait un chemin qui n’est pas bon, au gré de ses pensées, un peuple qui, sans cesse, provoque ma colère ouvertement. Ses habitants offrent des sacrifices dans les jardins sacrés, et brûlent des parfums sur des autels de briques. Ils s’asseyent parmi les tombeaux pour consulter les morts et passent la nuit dans les grottes. Ils consomment du porc et remplissent leurs plats de mets impurs (Ésaïe 65.2-4).
A lire ces paroles, on comprend mieux pourquoi les yeux spirituels des Juifs sont voilés.
Verset 15
Je continue le texte.
Aussi, jusqu’à ce jour, toutes les fois que les Israélites lisent les écrits de Moïse, un voile leur couvre l’esprit (2Corinthiens 3.15).
« jusqu’à ce jour » fait bien sûr référence au moment où Paul écrit cette épître. Mais il en est encore et toujours ainsi. Tout comme leurs ancêtres qui furent incrédules au point de sombrer dans une idolâtrie grotesque particulièrement répugnante, les Juifs pratiquants qui actuellement lisent l’Ancien Testament restent dans l’aveuglement le plus complet en ce qui concerne la révélation de Dieu en Jésus-Christ. Cette cécité spirituelle demeure sur les descendants d’Abraham jusqu’à ce qu’en toute humilité, ils se tournent vers le Seigneur, et découvrent en lui toute la justice requise par la Loi. Ce thème de la justice sans les œuvres de la Loi occupe le premier plan dans la propre expérience spirituelle de Paul (Actes 9:20) et il le développe dans ses épîtres aux Romains et aux Galates.
Verset 16
Je continue.
Mais, lorsque quelqu’un se tourne vers le Seigneur, le voile est ôté (2Corinthiens 3.16).
Quand Moïse se présente devant l’Éternel dans le Tabernacle du désert, il se découvre en signe de respect. Tout être humain vient au monde souffrant d’aveuglement spirituel à cause du péché qui habite son cœur. Mais lorsqu’une personne se soumet au Christ, alors c’est comme si des écailles spirituelles tombaient de ses yeux et il se passe un déclic dans son âme. Tout à coup, il comprend et il sait sans l’ombre d’un doute que Jésus est bien le Fils de Dieu, qu’il est la vérité et la vie. Seule la conversion du cœur au Seigneur ôte le voile et ouvre l’intelligence spirituelle ; jusqu’à ce moment là, quoiqu’on fasse, l’aveuglement subsiste.
Verset 17
Je continue.
Le Seigneur dont parle le texte ; c’est l’Esprit, et là où est l’Esprit du Seigneur, là règne la liberté (2Corinthiens 3.).
Paul développe le contraste qu’il a établi entre la Loi et l’Esprit de Dieu. C’est ce dernier qui affranchit celui qui place sa confiance en Christ. Il est libéré des exigences de la Loi divine, de la culpabilité qu’elle engendre, du jugement qu’elle prévoit et qui pèse sur lui telle la fameuse épée de Damoclès. Sous le régime de la Nouvelle Alliance, c’est le Saint-Esprit, l’agent personnel du Seigneur Jésus, qui ôte le voile qui aveugle tout homme sans exception.
La troisième personne de la Trinité, le Saint-Esprit seul peut me régénérer et rétablir le contact entre le Créateur et moi. Ce ne sont pas des explications à n’en plus finir qui peuvent convaincre quiconque de la véracité des Écritures ou que Jésus est le seul chemin qui mène au Dieu du ciel. Le Juif dont le voile spirituel est ôté découvre alors que l’Ancien Testament rend témoignage à Jésus-Christ ; c’est aussi ce qu’affirme l’apôtre Pierre que je cite :
Tous les prophètes rendent du Christ le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés (Actes 10.43).
Paul et Pierre annoncent le même Évangile qui proclame que la rémission des péchés est en Jésus-Christ et que ce salut est offert à toute personne sans distinction de race. D’autre part, quiconque ne distingue pas Jésus dans l’Ancien Testament est aveugle. Il porte un voile spirituel sur les yeux de son cœur, mais la culpabilité des Juifs est plus grande que celle des païens parce que les Textes de l’Ancienne Alliance leur sont destinés en priorité.
Verset 18
Je finis le chapitre 3.
Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit (2Corinthiens 3.18).
Paul reprend ici l’analogie avec Moïse, qu’il élève à une sublime hauteur de spiritualité. Moïse ôtait son voile lorsqu’il entrait dans le Tabernacle pour paraître devant l’Éternel qui lui parlait comme un homme parle avec son ami (Exode 34:34; 33:11). Sous la Nouvelle Alliance, l’alliance de grâce, tous les croyants sont comme Moïse puisqu’ils ont accès auprès du Père par le Saint-Esprit et au nom de Jésus-Christ. Ceux qui contemplent Jésus dans une vivante communion, que ce soit seul en méditation ou avec d’autres dans un culte, reçoivent et rendent, comme un miroir et comme Moïse, un petit reflet de la gloire du Seigneur. A ce sujet, Chrysostome a écrit : « De même qu’un argent pur, exposé aux rayons du soleil, reflète ces rayons, non de sa nature, mais par l’éclat du soleil, ainsi l’âme purifiée par l’Esprit de Dieu reçoit un rayon de la gloire du Seigneur et le réfléchit au loin ».
Le croyant qui marche en communion avec Dieu, contemple et réfléchit un peu de sa gloire. Au fur et à mesure que je contemple la gloire de Dieu et de Jésus-Christ, j’en suis pénétré et par là je suis transformé en l’image de Jésus qui se reproduit en moi. Dans un Psaume (34.5), David dit : Qui regarde vers lui est rayonnant de joie, et jamais son visage ne rougira de honte. Et dans sa première épître (3.2), l’apôtre Jean écrit : Mes chers amis, dès à présent nous sommes enfants de Dieu et ce que nous serons un jour n’a pas encore été rendu manifeste. Nous savons que lorsque le Christ paraîtra, nous serons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est. Chez un chrétien, il y a ou devrait y avoir un progrès dans cette transformation qui a lieu de gloire en gloire, ou de clarté en clarté, jusqu’à la perfection, c’est à dire la glorification du corps. C’est une oeuvre divine attribuée à l’Esprit du Seigneur car aucun homme ni aucune loi ne peut l’accomplir. Cela dit, vers la fin de sa première épître aux Corinthiens (13.12), Paul dit aussi : Aujourd’hui, certes, nous ne voyons que d’une manière indirecte, comme dans un miroir. Alors, nous verrons directement. Dans le temps présent, je connais d’une manière partielle, mais alors je connaîtrai comme Dieu me connaît. La pleine possession de la gloire n’aura lieu que lorsque nous verrons Dieu tel qu’il est.
Le croyant est quelqu’un dont le voile d’incrédulité a été ôté et qui désormais a les yeux fixés sur Jésus son sauveur et son guide. La gloire du chrétien, tout comme celle de Moïse, est de refléter la majesté du Seigneur par sa vie. Mais si l’éclat rayonnant du visage de Moïse était passager, la transformation du chrétien en l’image du Christ est progressive et ne ternit pas avec le temps. C’est la présence du Saint-Esprit en lui qui accomplit ce prodige.
Soit dit en passant que le participe qui est traduit ici par « transformé » est « métamorphos » en grec, un mot très fort qui a bien sûr donné « métamorphose » en français. L’apôtre utilise également ce terme dans son épître aux Romains quand il dit :
Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer (c’est à dire métamorphoser) par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait (Romains 12.2).
La racine « métamorphos » est également utilisée pour décrire l’aspect de Jésus quand il a resplendi dans sa gloire devant trois de ses disciples. Je lis le passage :
Il fut transfiguré devant eux : son visage se mit à resplendir comme le soleil ; ses vêtements prirent une blancheur éclatante, aussi éblouissante que la lumière (Matthieu 17.2).
La traduction « transfiguré » ou « métamorphosé » est tout à fait appropriée pour la personne de Jésus-Christ. C’est lui faire justice car par nature c’est un être de gloire et de lumière. Par contre, on ne peut pas décrire des hommes même très pieux ou d’une grande moralité par métamorphosé ou transfiguré ; ce serait une grossière exagération et un abus de langage. Malgré tout, un croyant peut et doit se transformer, s’améliorer en caractère et en conduite au fil du temps, mais comme le péché est toujours présent en lui, il ne pourra jamais parvenir à l’état de transfiguration, de perfection ici-bas. Cette métamorphose totale aura lieu au moment de l’enlèvement de l’Église ; alors et si je peux m’exprimer ainsi, il sortira de sa chrysalide pour devenir papillon. Tous les chrétiens authentiques connaîtront une métamorphose quand ils recevront leur nouveau corps, un corps de résurrection. Dans sa première épître aux Corinthiens, Paul écrit :
Lorsque le corps est porté en terre comme la graine que l’on sème, il est corruptible, et il ressuscite incorruptible ; semé infirme et faible, il ressuscite plein de force et glorieux. Nous ne passerons pas tous par la mort, mais nous serons tous transformés,en un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette dernière. Car, lorsque cette trompette retentira, les morts ressusciteront pour être désormais incorruptibles, tandis que nous, nous serons changés. En effet, ce corps corruptible doit se revêtir d’incorruptibilité et ce corps mortel doit se revêtir d’immortalité (1Corinthiens 15.42,43,52,53).
En attendant ce jour glorieux, ici-bas, le but de la vie chrétienne est bien de ressembler de plus en plus à Jésus-Christ, et il n’y a qu’une seule manière d’y parvenir : c’est de garder les yeux constamment fixés sur lui. Je ne parle pas d’une attitude contemplative, type méditation transcendantale, mais d’un acte pratique, d’obéir à la volonté de Dieu en approfondissant ma compréhension des Écritures. En effet, ce sont elles qui parlent de Jésus-Christ et qui me révèlent qui il est dans toute sa splendeur.
On raconte l’histoire d’un Écossais croyant et âgé qui gisait sur son lit de mort. Le médecin lui a dit que c’était la fin. Un ami, chrétien lui aussi, vient lui rendre visite et lui confie : « On m’a dit qu’on t’avait dit que tu n’en avais plus pour longtemps ». Ce ne sont pas des propos à tenir à un homme très malade. Puis il ajoute : « J’espère que tu auras un aperçu du visage béni du Sauveur tandis que tu marches dans la vallée de l’ombre de la mort ! » Ce à quoi, l’Écossais rassemble tout le peu de force qui lui reste, lève la tête et dit : « Ne parle pas d’apercevoir ; j’ai vu et examiné son visage béni pendant plus de 40 ans, et ce n’est pas maintenant que je vais me satisfaire d’un simple coup d’œil ! »
De ce côté-ci de l’éternité, il est possible de contempler le Seigneur tel qu’il apparaît dans les Écritures, car elles sont le miroir qui réfléchit son image. À son tour, le croyant est appelé à se laisser transformer par la Parole de Dieu, à devenir comme Jésus et à refléter son image dans sa vie.
Au 19e siècle, le romancier américain Nathaniel Hawthorne a écrit une histoire que je résume. « Un jeune garçon vivait dans un petit village à proximité duquel se trouvait une montagne avec une formation rocheuse que l’on appelait « le grand visage de pierre ». Les habitants croyaient en une légende qui prédisait qu’un jour quelqu’un viendrait qui aurait le même visage que ce rocher. On disait aussi de cet homme que par ses actes dévoués il serait une grande bénédiction au village ».
Cette croyance a fortement impressionné ce jeune garçon qui tout au long de sa vie passait le plus clair de son temps libre à contempler ce rocher. Il n’arrivait pas à en détourner les yeux, rêvant du jour où ce personnage mythique viendrait enfin. Puis le temps a passé et ce petit garçon est devenu un homme et finalement un vieillard. Un jour qu’il se promenait dans une rue de son village, quelqu’un s’est subitement arrêté devant lui et s’est écrié : « C’est lui, il est venu celui qui ressemble au grand visage de pierre ». Ce garçon devenu homme avait tellement observé, contemplé la forme de ce rocher qu’il avait fini par lui ressembler.
Je crois que beaucoup de personnes voudraient être comme le Christ, avoir sa sagesse, sa mansuétude, son sang-froid, son courage et sa bonté. Quiconque désire devenir comme lui doit passer du temps en sa présence dans la prière et dans les Écritures, car ces dernières rendent témoignage de lui. Au début de son Évangile, Jean écrit :
Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père : plénitude de grâce et de vérité ! (Jean 1.1, 14).
Avant toute chose et de toute éternité, l’expression absolue de Dieu dans toute sa gloire est en Jésus-Christ. Il est le logos éternel qui a été fait chair. Le Christ est devenu un homme et il a résidé parmi nous. Pour un temps, il a été possible à ses contemporains de contempler une petite partie de sa gloire et de voir en action la grâce et la vérité de Dieu.
Aujourd’hui, Jésus n’arpente plus les chemins poussiéreux de la Palestine, mais on peut encore l’admirer et expérimenter la plénitude de la grâce et de la vérité qu’il personnifie en lisant, en méditant la Parole écrite des Textes Sacrés. Celui qui contemple Jésus libère en lui un grand pouvoir de transformation. Si je le regarde fixement et longuement, je finirai par lui ressembler. De la même manière dont le visage de Moïse reflétait la présence de l’Éternel, un petit quelque chose de la majesté du Christ brillera au travers de moi. Je serai alors « transformé en son image dans une gloire dont l’éclat ne cessera de grandir », allant petit à petit d’un niveau de gloire à un autre plus élevé.
Il existe un petit chant chrétien qui dit : « Tournez les yeux vers Jésus ; contemplez son visage merveilleux ; et les choses de la terre pâliront peu à peu si vous tournez vers Jésus les yeux ». Le Seigneur Jésus-Christ est incomparable. Il n’est donc pas étonnant que Paul ait déclaré que la Nouvelle Alliance est bien supérieure à l’Ancienne symbolisée par la loi de Moïse.
L’apôtre a commencé cette seconde épître sur la défensive en donnant les raisons pour lesquelles il avait décidé de différer sa visite aux Corinthiens. Mais à un moment donné, il change brusquement de cap et recentre son discours sur la personne de Jésus-Christ. Paul est l’apôtre qui est probablement le représentant type de la Nouvelle Alliance, tout comme Moïse l’a été pour l’Ancienne Alliance. Tous deux sont des porte-parole, Paul de Jésus-Christ et Moïse de l’Éternel. Cependant, il existe des différences flagrantes entre ces deux régimes. La Loi était transitoire ; elle fut donnée pour un temps et seulement au peuple d’Israël. De plus, toutes ses ordonnances sont un vrai boulet, un poids énorme, car personne, hormis Jésus, n’a jamais été capable de les mettre en pratique à la lettre. La Loi met à nu le péché inhérent au cœur de l’homme ce qui entraîne sa condamnation irrémédiable.
De toute façon, déjà sous l’Ancienne Alliance, le pardon des péchés s’obtient non par l’observance de la Loi mais par la foi en la valeur des sacrifices d’animaux. Ceux-ci n’étaient acceptables que parce qu’ils anticipaient la venue et le sacrifice du Christ, l’Agneau parfait de Dieu. Jésus a non seulement offert sa vie, mais il a aussi accompli parfaitement toutes les exigences de la Loi pour le bénéfice de ceux qui lui font confiance. Mais les Juifs ne comprennent pas cela car ils sont aveuglés par l’incrédulité. En fait c’est leur orgueil de descendants d’Abraham qui les empêche de reconnaître en Jésus leur Messie.
Sous le régime de la Nouvelle Alliance, tout ce que l’homme reçoit de Dieu est par grâce. Ceux qui ont mis leur confiance en Jésus-Christ ont accès auprès du Père, et sont peu à peu transformés par le Saint-Esprit afin de devenir de plus en plus conformes à l’image du Christ. Voilà ce que Paul explique aux Corinthiens. Ce ministère que Dieu lui a confié ainsi qu’aux autres apôtres est glorieux, car la victoire de Jésus-Christ est assurée. Mais cette gloire n’empêche pas que ceux qui sont engagés dans le travail du Seigneur éprouvent des difficultés de tous ordres. Le ministère de Paul est tellement éprouvant qu’il se trouve parfois dans des situations désespérées. Il a dit :
À notre arrivée en Macédoine, nous n’avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses : conflits au-dehors, craintes au-dedans (2Corinthiens 7.5).
Dans le deuxième passage, Paul dit encore qu’il a souvent connu la prison, il a été lapidé, battu, fouetté, il a vécu trois naufrages, il a été laissé pour mort, il a connu la faim, la soif, le froid et il utilise 8 fois le mot « danger ». À côté des dangers physiques, l’apôtre Paul doit aussi faire face aux exigences spirituelles inhérentes à son ministère d’évangéliste. Plus loin, il dit : Je porte mon fardeau quotidien : le souci de toutes les églises (2Corinthiens 11.28).
J’ai entendu plusieurs fois quelqu’un dire : « Être chrétien est la solution de facilité ! ». Je doute fort que c’était l’avis de l’apôtre Paul.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.