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03 août 2022

Exode 7.16 – 8.24

Chapitre 7

Introduction

Avec ses 6 671 km, le Nil est l’un des deux plus longs fleuves du monde avec l’Amazonie. Ses crues annuelles ont une très grande importance économique, car elles permettent l’irrigation. Ce fleuve abrite une faune nombreuse et variée, dont ses célèbres crocodiles. Toucher au Nil, c’était toucher au cœur de l’Égypte qui sans lui ne serait qu’un désert. C’est ce qui explique que ce fleuve était devenu une source abondante de faux dieux. Il y en avait partout, ils se croisaient, se bousculaient et se disputaient. Les 10 plaies d’Égypte vont s’attaquer à eux. Pour que le Nil génère la vie, il fallait que ses eaux demeurent pures, d’où la première plaie.

Versets 14-21

Je continue à lire dans le chapitre 7 de l’Exode.

L’Éternel dit à Moïse : — Le pharaon est trop entêté pour laisser partir le peuple. Va le trouver demain matin à l’heure où il sortira pour aller au bord de l’eau. Tu te tiendras sur son passage sur la rive du Nil. Prends dans ta main le bâton qui a été changé en serpent. Tu diras à pharaon : « L’Éternel, le Dieu des Hébreux, m’a envoyé vers toi pour te dire : Laisse aller mon peuple pour qu’il me rende un culte dans le désert. Mais jusqu’à présent, tu as fait la sourde oreille. C’est pourquoi l’Éternel te déclare : Voici comment tu sauras que je suis l’Éternel : Avec le bâton que j’ai à la main, je vais frapper les eaux du Nil et elles se changeront en sang. Les poissons qui vivent dans le fleuve périront et le Nil deviendra si infect que les Égyptiens ne pourront plus en boire l’eau. » L’Éternel dit encore à Moïse : — Ordonne à Aaron de prendre son bâton et d’étendre sa main en direction de tous les cours d’eau de l’Égypte : ses rivières, ses canaux, ses étangs et tous ses réservoirs, et leur eau se changera en sang, il y aura du sang dans tout le pays d’Égypte jusque dans les récipients de bois ou de pierre. Moïse et Aaron exécutèrent les ordres de l’Éternel. Aaron leva le bâton et frappa l’eau du Nil sous les yeux du pharaon et de ses hauts fonctionnaires, et toute l’eau du fleuve fut changée en sang. Les poissons périrent et le fleuve devint si infect que les Égyptiens ne purent plus en boire l’eau. Il y avait du sang dans tout le pays (Exode 7.14-21).

Le premier miracle du Christ consista à changer l’eau en vin à l’occasion d’une noce. Ce fut une bénédiction. Quel contraste avec ce miracle-ci qui est une malédiction épouvantable ! Toutes les ramifications du Nil devinrent putrides. Il ne s’agissait pas d’une quantité exceptionnelle de sédiments rouges provenant d’Éthiopie puisqu’il est dit que le fleuve devint infect. Le sang sous le soleil du Moyen-Orient tourne très vite. Il devient un bouillon de culture en putréfaction, infesté par toutes les saloperies possibles. Les mouches y pondent leurs œufs et tous les micro-organismes s’y développent à très grande vitesse. Et en plus, la puanteur devait être atroce. Les poissons, une des principales sources d’alimentation des Égyptiens, sont morts et ont descendu le courant ventre en l’air.

Versets 22-25

Je continue.

Mais les magiciens égyptiens en firent autant par leurs sortilèges. Le pharaon s’obstina dans son cœur et ne céda pas, comme l’Éternel l’avait dit. Il leur tourna le dos et rentra dans son palais sans prendre la chose à cœur. Tous les Égyptiens creusèrent le sol aux alentours du Nil pour trouver de l’eau potable puisqu’ils ne pouvaient plus boire l’eau du fleuve. Sept jours s’écoulèrent après que l’Éternel eut frappé le fleuve (Exode 7.22-25).

Les sorciers furent également capables de transformer l’eau en sang. Ils possédaient décidément un très grand pouvoir, ce qui a conforté le roi dans sa position. Il continue donc à s’enfermer dans l’immobilisme, ignore Moïse et retourne chez lui comme s’il venait d’assister à un match de foot. Comme tout tyran qui se respecte, il ne se souciait pas beaucoup de son peuple. Dieu ne voulait pas exterminer les Égyptiens, alors s’ils creusaient à une bonne distance des cours d’eau infectés, ils trouvaient de l’eau potable, car elle avait été filtrée par le sable. Il y a aussi tout lieu de penser que les nappes phréatiques étaient demeurées intactes. La plaie dura une semaine, après quoi tout rentra dans l’ordre.

Versets 26-29

Je finis ce chapitre.

Puis l’Éternel ordonna à Moïse : — Va trouver le pharaon et dis-lui : « Voici ce que l’Éternel t’ordonne : Laisse aller mon peuple pour qu’il me rende un culte. Si tu refuses de le laisser aller, je vais envoyer une invasion de grenouilles sur tout ton territoire. Le Nil fourmillera de grenouilles, elles en sortiront et pénétreront dans ton palais, dans ta chambre à coucher, sur ton lit et dans la maison de tes hauts fonctionnaires, et dans celle de tes sujets, dans tes fours et dans tes pétrins. Les grenouilles grimperont même sur toi, sur tes hauts fonctionnaires et sur tes sujets » (Exode 7.26-29).

Les Égyptiens adoraient la déesse Heqt surmontée d’une tête de grenouille. Elle avait une relation étroite avec les eaux du Nil. Divinité ancienne, Heqt était la mère d’autres plus récentes. Une gravure égyptienne la dépeint occupée à réciter des incantations pour susciter la résurrection d’Osiris, le dieu de l’au-delà. Une sculpture la montre agenouillée et présidant à la naissance de la future reine Hatshepsout qui régna aux environs du 15e siècle av. J-C. Elle pourrait bien être la fille du pharaon qui sauva Moïse des eaux et qui devint sa mère adoptive.

Chapitre 8

Versets 1-3

Nous voici maintenant au chapitre 8 du livre de l’Exode et l’Égypte est sur le point d’être envahie de grenouilles qui seront suivies par les vermines et les mouches venimeuses ou plutôt les scarabées dorés. Je commence à lire.

L’Éternel dit encore à Moïse : — Ordonne à Aaron d’étendre la main avec son bâton vers les fleuves, les canaux et les étangs, pour faire venir les grenouilles sur l’Égypte. Aaron étendit la main vers les cours d’eau d’Égypte, et les grenouilles en sortirent et envahirent le pays. Mais les magiciens en firent autant par leurs sortilèges : ils firent aussi venir les grenouilles sur l’Égypte (Exode 8.1-3).

Les plaies ne se superposaient pas. Avant qu’une ne survienne, la précédente avait disparu. Elles venaient et partaient miraculeusement. Les grenouilles arrivent de tous côtés, elles sortent des cours d’eau et des marécages, et envahissent les maisons. Elles sont dans les cuisines, les placards, les chambres. Tout ce qui n’était pas hermétique est rempli de ces bestioles ce qui affligea considérablement les Égyptiens qui ne savaient comment s’en débarrasser. Cette fois encore, grâce à leurs enchantements, les sorciers furent capables de reproduire le prodige. Ils voulaient ainsi prouver qu’ils avaient autant de pouvoir que Moïse, que les dieux d’Égypte étaient aussi puissants que l’Éternel.

Comme je l’ai déjà dit, le Seigneur aurait pu terrasser le pharaon et ses hauts fonctionnaires en un clin d’œil, mais d’une part il n’a rien à prouver, et d’autre part il ne désire pas la mort du méchant. Il veut que ses créatures changent d’opinion à son sujet et le reconnaissent comme le seul vrai Dieu.

Verset 4

Je continue.

Le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit : — Priez l’Éternel pour qu’il nous débarrasse des grenouilles, moi et mon peuple ; alors je laisserai aller votre peuple pour qu’il lui offre des sacrifices (Exode 8.4).

C’est la première fois que le roi semble contrarié par une plaie au point où il se dit prêt à laisser partir les Hébreux s’il en est délivré. On peut également conclure que les magiciens ne pouvaient pas faire disparaître ces grenouilles, sinon le pharaon n’aurait pas convoqué Moïse. Quand il s’agit de remettre les choses en ordre, de réparer les dégâts, le pouvoir des sorciers s’arrêtait net. Tout doucement, Dieu enseigne au pharaon qu’il serait plus sage de lui obéir.

Versets 5-9

Je continue.

Moïse répondit au pharaon : — Que Sa Majesté fixe elle-même le moment où je dois prier en sa faveur, en faveur de ses hauts fonctionnaires et de ses sujets, pour que l’Éternel te débarrasse des grenouilles, les fasse disparaître de tes maisons, et qu’il n’en reste plus que dans le Nil. Le pharaon répondit : — Que ce soit pour demain. Moïse dit : — Il sera fait comme tu le demandes, pour que tu saches que l’Éternel notre Dieu n’a pas d’égal. Les grenouilles te laisseront ainsi que tes hauts fonctionnaires et tes sujets, et elles quitteront tes maisons ; il n’en restera que dans le Nil. Moïse et Aaron quittèrent le pharaon, et Moïse pria l’Éternel de faire partir les grenouilles qu’il avait envoyées contre le pharaon (Exode 8.5-9).

La question de Moïse, Quand veux-tu que la plaie cesse, est étonnante parce qu’il est évident que le plus tôt sera le mieux. Même si les 10 plaies sont des actes de jugements, la démarche de Moïse se veut éducative ; elle enseigne que l’Éternel est le Dieu du ciel et de la terre et le Tout-Puissant, car il fait ce qu’il veut quand il veut. Le Seigneur tend constamment la perche au roi qui à tout moment pouvait changer d’avis et s’humilier devant Lui.

Versets 10-11

Je continue.

L’Éternel fit ce que Moïse lui demandait : les grenouilles périrent dans les maisons, dans les cours et dans les champs. On en fit des tas en quantité considérable et le pays en fut empesté. Mais quand le pharaon vit que les choses s’arrangeaient, il s’entêta et n’écouta pas Moïse et Aaron, comme l’Éternel l’avait dit (Exode 8.10-11).

Les conséquences fétides de toutes ces grenouilles en putréfaction vont demeurer avec les Égyptiens pendant quelques jours, histoire de leur rappeler au travers des narines qu’ils devraient revoir leurs croyances religieuses. Malheureusement, maintenant que les batraciens ont péri, le pharaon change de ton. Il montre à nouveau ses vraies couleurs de tyran obstiné et hautain. Il me fait penser à un passage de l’Ancien Testament qui dit :

Un homme qui mérite d’être repris et qui raidit la nuque, sera brisé tout d’un coup et sans remède (Proverbes 29.1).

L’arrogance démesurée du roi va le perdre.

Versets 12-13

Je continue le texte.

L’Éternel dit à Moïse : — Ordonne à Aaron d’étendre son bâton et d’en frapper la poussière du sol pour qu’elle se change en vermine dans toute l’Égypte. Et ils obéirent : Aaron étendit la main et frappa de son bâton la poussière du sol, et la poussière de tout le pays se transforma en poux qui se répandirent sur les hommes et le bétail (Exode 8.12-13).

La chaîne de commandement commence avec l’Éternel qui parle à Moïse qui dit à Aaron ce qu’il doit faire. Dieu qui n’a besoin de personne, choisit d’agir par le biais de ses serviteurs. Il veut qu’ils soient au premier plan, qu’ils participent et voient de leurs yeux ses prodiges. Il veut en effet imprimer sa grandeur, sa puissance et la réalité de ses jugements dans l’esprit des deux frères qu’il prépare pour conduire Israël en Palestine.

Ainsi, le jour où ils seront confrontés à une nation en rébellion, ils ne perdront pas pied, mais garderont foi en Dieu. D’autre part, en incluant Moïse et Aaron à son projet, l’Éternel établit une relation avec ceux qui lui font confiance. C’était cette volonté divine qui fut à l’origine de la création de l’homme. Elle se réalisera davantage. Le Seigneur établira sa demeure au sein des tribus d’Israël par l’intermédiaire du Tabernacle, le temple du désert démontable.

Le 3e fléau est dirigé contre Geb, le dieu de la terre. Il est ridiculisé par une vermine, un parasite acarien qui envahit son territoire. Il s’agit de poux ou de tiques, car la racine du mot signifie pincer. Contrairement aux précédentes, cette plaie survient sans aucun avertissement pour punir le pharaon d’avoir changé d’avis.

Versets 14-15

Je continue.

Les magiciens essayèrent d’accomplir le même miracle par leurs sortilèges et de produire la même vermine, mais ils n’y parvinrent pas. Et les hommes et le bétail restaient couverts de poux. Alors les magiciens dirent au pharaon : — C’est le doigt de Dieu ! Pourtant il s’obstina et il n’écouta pas Moïse et Aaron, comme l’Éternel l’avait dit (Exode 8.14-15).

Jusqu’à présent, les sorciers avaient été capables de copier les miracles de Moïse, mais à partir d’ici ils sont obligés de reconnaître qu’ils sont confrontés à un Dieu supérieur. Ils voient dans le bâton d’Aaron le doigt de Dieu, ce qui est une bonne vision des choses. Malgré l’aveu des magiciens, le pharaon s’entête. Ces jugements révèlent au grand jour l’ubris du roi, cette arrogance démesurée qui explique son refus persistant même si cela doit lui coûter le trône, la vie et son pays.

Versets 16-17

Je continue.

L’Éternel dit à Moïse : — Va de bon matin te placer sur le passage du pharaon, lorsqu’il sortira pour aller au bord de l’eau et dis-lui : « Voici ce que l’Éternel t’ordonne : Laisse aller mon peuple, pour qu’il me rende un culte. Si tu refuses, je vais lâcher les mouches venimeuses contre toi, contre tes hauts fonctionnaires, contre tes sujets, et elles envahiront tes maisons, celles des Égyptiens en seront remplies et le sol en sera couvert » (Exode 8.16-17).

La première salve de 3 fléaux est terminée et la situation n’a pas changé. La 2e série de 3 plaies va débuter. Juste avant d’ordonner la première, Moïse se présente au pharaon alors qu’il se rend le matin au Nil pour ses dévotions au dieu Hopi. Le mal est irrationnel, car il s’autodétruit. C’est l’attitude du pharaon qui persiste à adorer une idole qui a été ridiculisée, étant incapable d’empêcher le Nil, pourtant son domaine privé, de charrier du sang. L’Éternel veut cette fois encore avertir le roi qu’un malheur se prépare s’il ne revient pas sur sa décision de garder les Hébreux esclaves. La patience est une marque de l’Éternel qui apparaît tout au long des pages des Textes Sacrés. Je lis un exemple :

Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu plein de tendresse, qui nous fait grâce, et qui est lent à la colère, qui est riche en amour et en fidélité (Psaumes 86.15).

Dieu montre qu’il est patient et miséricordieux envers ses créatures. Mais pharaon tire sur la corde un maximum ce qui va éventuellement provoquer des pots cassés.

Versets 18-20

Je continue le texte.

« Mais, en ce jour-là, j’épargnerai la région de Gochên où demeure mon peuple : les mouches ne l’infesteront pas afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis présent dans ce pays. Ainsi je ferai une distinction entre mon peuple et le tien en épargnant le mien. C’est demain que ce signe miraculeux aura lieu. » L’Éternel fit comme il l’avait annoncé. Un formidable essaim de mouches venimeuses pénétra dans le palais du pharaon, dans la demeure de ses hauts dignitaires, et toute l’Égypte fut ravagée par les mouches (Exode 8.18-20).

Il semble que jusqu’à présent les plaies s’étendaient à l’ensemble du pays. Pharaon et les Égyptiens en avaient certainement conclu qu’il y avait une explication naturelle à tous ces fléaux ou bien qu’une de leurs divinités était fâchée. Mais à partir de maintenant, cette vision des choses n’est plus possible. Si les plaies dévastatrices deviennent sélectives, c’est la preuve qu’un Dieu puissant ordonne ces phénomènes surnaturels. Ces mouches venimeuses étaient des scarabées dorés et l’emblème du Dieu soleil Rê. Ils étaient sacrés et honorés par d’innombrables décorations. On les trouvait sculptés sur les monuments, peints sur les tombes, gravés sur les bijoux et portés autour du cou comme des amulettes. C’est comme si l’Éternel avait dit : Vous vénérez ces bestioles, eh bien puisque vous les aimez tant je vais vous en donner plus que vous n’en voulez.

Cet insecte sacré qui symbolisait l’immortalité et la béatitude de l’au-delà devint une malédiction pour le peuple et une plaie pour le pays. Les Égyptiens ne comprenaient pas ce qui leur arrivait. D’abord, les grenouilles, puis les poux, et maintenant des scarabées partout, qui en plus piquaient comme des frelons, et il n’y avait pas moyen de s’en protéger, car ils pénétraient par le plus petit orifice et vous attaquaient inlassablement où que vous soyez. C’est pourquoi, cette fois encore, le roi semble changer d’attitude.

Versets 21-22

Je continue.

Le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit : — Allez faire des sacrifices à votre Dieu, dans le pays. Moïse répliqua : — Il n’est pas convenable d’agir ainsi car nos sacrifices à l’Éternel notre Dieu seraient considérés comme abominables par les Égyptiens. Si nous les offrons sous leurs yeux, ils nous tueront à coups de pierres (Exode 8.21-22).

Les siècles n’avaient pas effacé la spécificité d’Israël et sa croyance en un Dieu unique. Bien qu’ils soient devenus quelque peu idolâtres, ils ne l’étaient pas au point d’adorer tout ce qui respire comme les Égyptiens. Aujourd’hui encore, les Juifs sont distincts des autres peuples, parce qu’ils restent le peuple choisi, ce qui apparaîtra clairement à la fin des temps.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

avril 19 2024

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