Les études

16 juin 2022

#07 Agar et Sara, figures des deux alliances (Galates 4.13-5.2)

Contrairement aux Juifs assassins, les Galates païens avaient reçu Paul avec beaucoup de bienveillance.

Vous ne m’avez causé aucun tort. C’est une maladie qui m’a donné l’occasion de vous annoncer l’Évangile pour la première fois, et au lieu de me rejeter vous m’avez accueilli comme si j’avais été un ange ou Jésus lui-même. Où est votre joie d’alors ? Car je l’atteste, si cela avait été possible, vous auriez arraché vos yeux pour me les donner. Et maintenant vous me haïssez parce que je vous dis la vérité (Galates 4.13-16).

Après avoir accepté l’Évangile que leur annonçait Paul, les Galates voyaient en lui un envoyé du ciel, ce qu’il était. Mais depuis qu’ils tendent une oreille vers les Judaïsants, ils ont perdu leur joie première et considèrent même Paul comme leur ennemi.

Ils vous poursuivent avec un zèle trompeur pour vous éloigner de moi afin que vous vous attachiez à eux. Vous avez fait preuve de zèle pour ce qui est bien mais il ne faut pas que ce soit seulement quand je suis présent parmi vous (Galates 4.17-18).

Animés des plus mauvaises intentions, les Judaïsants veulent que les Galates abandonnent l’apôtre et son enseignement afin de les accaparer et les assujettir aux rites de la Loi. Tant que Paul était avec eux, ils marchaient droit mais maintenant, ils font naufrage par rapport à la foi.

Vous êtes mes enfants, et j’endure pour vous une fois encore les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que le Christ soit bien formé en vous. Je voudrais être au milieu de vous et vous parler sur un autre ton, car je suis inquiet à votre sujet (Galates 4.19-20).

Ces mots de tendresse expriment l’amour déçu de l’apôtre. Après avoir enfanté ces âmes à Christ par la puissance de l’Évangile, voilà qu’il doit recommencer jusqu’à ce qu’ils soient matures. Paul croit que, s’il était parmi eux, il pourrait les convaincre de rester ferme dans leur foi et donc il leur parlerait avec douceur au lieu de sévérité.

Vous qui voulez être sous le régime de la Loi, savez-vous ce qu’il est écrit qu’Abraham a eu deux fils, l’un d’une esclave et l’autre d’une femme libre. Le fils de l’esclave est né de la chair alors que l’autre a été le fruit d’une promesse de Dieu (Galates 4.21-23).

L’apôtre développe une typologie entre deux descendants d’Abraham : Ismaël fils de l’esclave Agar, et Isaac, fils de son épouse Sara. Celle-ci était stérile et avait dépassé l’âge d’enfanter. Mais Dieu avait promis au vieux couple qu’il aurait un fils, ce qui fait que Isaac est un miracle et un don de la grâce de Dieu.

Ces deux femmes symbolisent deux alliances. La première représentée par Agar fut conclue sur le mont Sinaï et donna naissance à des esclaves. “ Agar-Mont Sinaï ” correspond à la Jérusalem actuelle qui vit dans l’esclavage de la Loi avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre et la mère des croyants. Car il est écrit : Réjouis-toi, femme stérile … et délaissée car tes enfants seront plus nombreux que ceux de la femme mariée (Galates 4.25-27 ; Ésaïe 54.1).

Agar représente la Loi avec toutes ses contraintes et, au premier siècle, Jérusalem est la ville mère des Juifs asservis à la Loi. Isaac représente la promesse de la grâce de Dieu et la Jérusalem céleste qui est la patrie de tous ceux qui croient en Jésus-Christ. Puis Paul cite une prophétie d’Ésaïe qui s’adresse aux Juifs croyants, mais il l’étend à tous les croyants car ils sont la postérité de la nouvelle Jérusalem héritière de la promesse de la grâce de Dieu. Les croyants sont les enfants spirituels de Sara et ils sont bien plus nombreux que tous les descendants naturels d’Abraham : Juifs, arabes et Bédouins qui sont esclaves d’une religion.

Or vous, frères, comme Isaac, vous êtes les enfants de la promesse. Et comme Ismaël, né naturellement, persécutait Isaac, né par l’intervention de l’Esprit, il en est de même aujourd’hui. Mais l’Écriture dit : chasse l’esclave avec son fils car il n’héritera pas avec le fils de la femme libre. Ainsi, mes frères, nous ne sommes pas les enfants d’une esclave, mais de la femme libre (Galates 4.28-31).

Tous ceux qui tentent de plaire à Dieu par des actes religieux n’hériteront pas la vie éternelle. Comme Isaac, les croyants Galates sont les enfants de la promesse et non de la Loi. Leur position de juste devant Dieu dépend de sa grâce et non pas des œuvres ou de rites. Et comme Agar et Ishmaël se moquaient de Sara et d’Isaac, les Juifs judaïsants persécutent les croyants héritiers de la promesse. Mais ceux-ci doivent tenir ferme et rejeter tout légalisme car il y a une incompatibilité irréconciliable entre la pratique d’une religion et la grâce de Dieu qui s’obtient par la foi seule.

Je lis le début du chapitre 5 qui conclut l’argumentation de l’apôtre.

Le Christ nous a affranchis de la Loi pour que nous soyons libres, alors ne vous laissez pas mettre sous le joug de l’esclavage. Moi, Paul, je vous le déclare : si vous, croyants d’origine païenne, vous vous faites circoncire, le Christ ne vous sera plus d’aucune utilité (Galates 5.1-2).

En d’autres mots, demeurez libre par la foi en la grâce de Dieu et ne devenez pas esclave comme l’homme qui veut établir sa propre justice en obéissant à la Loi ou à une religion.

Paul n’est pas contre la circoncision tant qu’elle n’est qu’un signe qui rappelle l’alliance de la promesse faite par Dieu à Abraham. Par contre il s’oppose farouchement à l’idée qu’elle puisse apporter un mérite quelconque et surtout qu’elle soit une condition du salut.

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